C’est pas nouveau, mais ça repasse sur Arte, la série « Architectures » est rediffusée du 6 septembre au 6 décembre 2009.
IDEES D’ARCHITECTURES
La collection Architectures est constituée d’une série de monographies de bâtiments qui peuvent tous être qualifiés d’exceptionnels. Pourtant leur ressemblance s’arrête là : musée, passage, opéra, gare ou école, leur programme, l’époque de leur construction, leur tendance, leur architecte sont très divers.
Quelle est alors l’origine de cette qualité de l’architecture ? Existe-t-il des éléments fondamentaux qui garantissent l’excellence d’un projet au-delà des particularités individuelles, culturelles, historiques ?
A partir de l’exploration très fine de chaque bâtiment par ces documentaires, il est intéressant de dégager les intentions des architectes qui les ont conçus, les notions qui alimentent leurs réflexions, quelques uns des éléments caractéristiques de leur architecture. Il s’agit de mettre en rapport, au fur et à mesure des diffusions, les positions de chacun pour faire apparaître les rapprochements, les spécificités ou les oppositions, pour qu’apparaissent la pluralité et les problématiques des idées d’architectures.
En rapport avec les aphorismes des architectes, tirés des documentaires mais aussi de textes théoriques et d’entretiens, nous avons demandé à d’autres intervenants de répondre à quelques questions qui émergent de ces confrontations pour élargir le débat aux positions contemporaines et en particulier aux problématiques des nouvelles technologies et des nouveaux médias. Cette rubrique sera enrichie chaque semaine.
Nous vous conseillons de suivre le labyrinthe des thèmes, des théories et des architectes pour élaborer peu à peu une réflexion sur les qualités et les idées de l’architecture. (Source)
• Le 6 septembre et lundi, 14 septembre 2009 à 10:55 : Phaeno, le bâtiment paysage Wolfsburg – Allemagne – de Zaha Hadid, architecte irakienne.
Architecte : Zaha Hadid. Réalisateur : Richard Copans.
A la fin des années 1990, la ville de Wolfsburg, située entre Berlin et Hanovre, commande la construction d’un nouvel équipement : un centre des sciences, que l’on appellera Phaeno (comme phénomène).
Ce projet est marqué d’une double ambition : celle d’une femme architecte, Zaha Hadid dont c’est l’une des premières grandes réalisations et celle de la ville qui veut affirmer sa propre identité face à son puissant contribuable Volkswagen.
Un grand triangle de béton repose sur d’étranges pattes, des cônes où sont logées les fonctions secondaires : l’accueil, le restaurant, la boutique, etc. Le triangle, un plan libre d’un seul tenant, est le lieu d’exposition des 250 expériences ludiques et pédagogiques pour enfants et adultes. Le bâtiment propose un trajet, un enchaînement de points de vue, une manière d’être au monde et d’éprouver l’espace, une expérience à vivre au même titre que les expériences sur la vision, la matière ou l’énergie.
Comme le dit Zaha Hadid : «le paysage, c’est le plan.»
• Le 13 septembre : la chocolaterie Menier (Inédit)
Architecte : Jules Saulnier, Jules Logre et Stéphen Sauvestre. Réalisateur : Stan Neumann.
L’usine Menier à Noisiel fut entre 1870 et 1914 la plus grande chocolaterie du monde. Mais ce fut aussi et surtout une usine pionnière en matière d’innovation architecturale. Son architecture de fer puis de béton voulait symboliser la puissance et la modernité de l’entreprise. Ses trois bâtiments majeurs, le moulin Saulnier, la première construction à charpente entièrement métallique du monde, la Halle Eiffel et la Cathédrale racontent à leur manière, l’âge d’or de l’architecture industrielle.
• Le 20 septembre : la pyramide du roi Djoser à Saqqarah (Inédit)
Architecte : Imhotep. Réalisateur : Stan Neumann.
La pyramide du roi Djoser, la plus ancienne pyramide égyptienne – 2 600 avant Jésus-Christ – révèle sans doute les tous premiers pas de ce qu’on appelle l’architecture, comme pratique savante, distincte de la simple construction.
Le lieu où s’opère cette coupure est un monument funéraire, où la fonction symbolique prend le pas sur le simple usage. L’architecture, à sa naissance, s’affirme d‘emblée non pas comme fonction mais comme signe.
A trente kilomètres au sud du Caire, à l’est de la vallée du Nil, Saqqarah fut la nécropole de Memphis, la première capitale de l’ancienne Égypte dont il ne reste rien sauf cet immense cimetière dominé par les soixante mètres de la pyramide à degrés de Djoser.
• Le 27 septembre : le Pavillon allemand de Barcelone (Inédit)
Architecte : Ludwig Mies van der Rohe. Réalisateur : Stan Neumann.
Dans le livre des records de l’architecture, le Pavillon Allemand construit par Mies van der Rohe pour l’Exposition Universelle de Barcelone de 1929, détient celui du rapport de notoriété au mètre carré bâti.
Jamais un programme ne fut formulé de façon plus étrange que celui du Pavillon. Pour ses commanditaires officiels, il doit « représenter l’Allemagne d’aujourd’hui, ce que nous faisons, qui nous sommes et ce que nous recherchons : la clarté, la simplicité, l’intégrité. »
Pour Mies van der Rohe, le pavillon doit rester totalement vide, pour que l’architecte puisse faire de l’architecture. Son unique ameublement, ce sont les deux fameux « fauteuils Barcelone » dessinés pour le Roi et la Reine d’Espagne.
Cette étonnante équivalence entre grandeur et gratuité, ce mépris du simple usage considéré comme déchéance et chute, va hanter toute l’architecture du XXème siècle. On voit en général dans le Pavillon le point d’orgue de la carrière allemande de Mies van der Rohe. Après, dit-on, commence sa seconde vie, sa vie américaine.
• Le 4 octobre : la médiathèque de Sendaï – Japon.
Architecte : Toyo Ito. Réalisateur : Richard Copans.
À 300 kilomètres de Tokyo, une médiathèque tout en tubulures et en transparence. Bâtiment traversé par des tubes aux motifs ajourés, tordus ou inclinés, la médiathèque de Sendaï rompt avec les tendances de l’architecture du XXe siècle. Défiant toutes les lois de la construction, cette structure est pourtant à l’épreuve des pires séismes. Pour accueillir les différentes bibliothèques, l’espace public et les galeries d’exposition, Toyo Ito a conçu sept minces plateaux tous aménagés de manière singulière selon leur fonction. Malgré cette diversité, un seul principe
régit le bâtiment : l’espace ouvert…
• Le 11 octobre : l’Hôtel royal SAS – Arne Jacobsen – Danemark.(Inédit)
Architecte : Arne Jacobsen. Réalisateur : Richard Copans
Une grande tour au coeur de Copenhague, à la fois grand hôtel moderne et terminal de compagnie aérienne, le RADISSON SAS ROYAL HOTEL marque le basculement du Danemark dans la modernité de l’après-guerre, une oeuvre majeure des années 50 sous le signe du fonctionnalisme, de la simplicité et de l’élégance. Cette oeuvre totale, où tout, du cendrier au volume du bâti, a été conçu et dessiné par le même homme, Arne Jacobsen, grand architecte mais aussi designer scandinave.
• Le 25 octobre : Roissy 1 (Inédit)
Architecte : Paul Andreu. Réalisateur : Valéry Gaillard.
Roissy 1 a incarné les aspirations de l’architecture moderne. C’était les premiers temps du voyage de masse, une époque d’avant la crise, qui croyait au progrès et rêvait de vitesse. Ce fut également l’entrée en scène de l’architecture dans la construction d’aérogares. Avec Roissy 1, ce ne sont plus les avions mais l’architecture qu’on viendra admirer.
L’architecte français Paul Andreu fut le principal acteur de cette révolution. Il avait alors 29 ans, c’était sa 1ère construction, le tout début d’une longue série d’une cinquantaine de plateformes dans le monde entier qui fera de lui un des plus grands architectes d’aérogares du XXe siècle.
• Le 8 novembre : la Mosquée royale d’Ispahan (Inédit)
Réalisateur : Richard Copans.
En 1598, le roi Abbas décide de faire d’Ispahan sa capitale et planifie un immense projet urbain, dont une grande place, le Meidan, sera l’élément central. Au Sud, la Mosquée Royale oriente les regards et exalte la foi du souverain. C’est un immense bâtiment doté de 4 minarets qui entourent une grande cour et son bassin, une salle de prière protégée par un bulbe, 4 Iwans monumentaux symbolisant les 4 fleuves du paradis, 2 cours pour les écoles coraniques, des salles pour les ablutions, une tour pour un observatoire astronomique.
Un bâtiment richement décoré de mosaïques, de textes calligraphiés, une représentation symbolique d’un jardin idéal et de la parole de Dieu.
La Mosquée Royale d’Ispahan incarne la richesse inouïe d’un art de vivre, la puissance d’un roi et le talent de centaines d’artisans et d’artistes.
• Le 15 novembre : le château de Maisons-Lafitte (Inédit)
Architecte : François Mansart. Réalisateur : Juliette Garcias
Le château de Maisons Laffitte (milieu du 17ème siècle) surplombe la Seine par un jardin à la française en pente douce. Il est composé d’un corps central flanqué de 2 ailes. Une apparence symétrique que nous croyons connaître : l’Hôtel de ville de Paris où les mairies d’arrondissement de la capitale sont bâties sur le même modèle. Sa postérité en a banalisé l’image. Pourtant Maisons a été une révolution dans l’architecture du château français. Il est le chef d’oeuvre d’un architecte de génie, François Mansart. Un prototype qui permet une magnifique leçon d’architecture…
• Le 29 novembre : le Palais des réceptions et des congrès de Rome
Architecte : Adolberto Libera. Réalisateur : Stan Neumann
Adalberto Libera fut à la fois un pionnier de la modernité architecturale et un fasciste convaincu, architecte novateur et architecte du régime.
En 1937, le régime fasciste de Mussolini lance un de ses projets les plus ambitieux : E 42. Il s’agit de créer pour l’Exposition Internationale de 1942 une nouvelle ville monumentale incarnant la nouvelle Rome Impériale. Libera gagne le concours pour l’un des bâtiments les plus importants de l’ensemble : le Palais des Réceptions et des Congrès.
Ce sera un bâtiment plus que monumental : « une basilique, un temple ». Le volume de la salle principale « peut contenir exactement le Panthéon de Rome ». Ici, c’est la démesure qui donne la mesure. C’est une architecture de théâtre, où doit se jouer la représentation du « mouvement de masse ».
• Le 6 décembre : la philharmonie de Luxembourg (Inédit)
Architecte : Christian de Portzamparc. Réalisateur : Richard Copans
En 1995, la Ville de Luxembourg décide de faire bâtir une grande salle de concert sur le plateau de Kirchberg, le nouveau quartier des banques et des grandes institutions européennes.
L’enjeu de la commande est de réunir trois espaces publics majeurs de représentation dans un même ensemble, une grande salle philharmonique, une petite salle de musique de chambre et un espace découverte.
L’architecte français Christian de Portzamparc, secondé admirablement par l’expérience de l’acousticien Xu Yaying, fait de cette salle son grand instrument de musique. De forme elliptique, la Philharmonie avec son filtre de colonnes blanches et ses falaises colorées fait découvrir le grand
auditorium comme un véritable joyau dans son écrin, un des plus beaux bâtiments de l’architecte.
« Architectures » est disponible en livre, DVD et VOD.
A voir aussi le site de ARoots dont la mission est de promouvoir l’Architecture. Il a été fondé en octobre 2001 par Alain DOUANGMANIVANH.
Il est actuellement l’un des principaux portails francophones entièrement dédiés à l’architecture. Et il est vraiment bien fait. Les sujets abordés sont passionnants ! J’aime particulièrement la section « Théorie de l’aRchitecture ».
Résumé des émissions en pdf.
Enfin, sur le blog : Architecture et écologie : le modèle suédois, Ces français qui ont charmé l’Inde / 2 : Le Corbusier, Tours jumelles à la Défense, La pyramide du Louvre, Atlas Phaidon de l’architecture contemporaine mondiale, Jean Nouvel, architecte de la lumière.
anti
« La structure de la chocolaterie Meunier, en 3D, est super intéressante, avant gardiste pour l’époque. »
Mdrrrr ! L’architecture c’est forcément de la 3D ! Sinon, j’aime beaucoup l’architecture industrielle, elle « me parle » bien. Cette usine s’inscrit dans la grande lignée des constructions industrielles comme les Salines Royales de Arc et Senans par exemple.
http://images.google.fr/images?q=Arc-et-Senans%2C%20salines%20royales&oe=utf-8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=N&hl=fr&tab=wi
Plus d’infos sur le sujet ici :
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_941538575/architecture_industrielle.html
anti
Ah ben là, j’comprends mieux !
anti
Très beaux monuments, de styles très divers, à l’exception du Palais des Congrès de Rome, que j’ai vu de près et que je trouve horrible… Comme toute l’architecture de l’époque de Mussolini, d’ailleurs…