Indignation encore. Je viens de prendre connaissance d’un nouveau mail de L214, cette association dont nous avait déjà parlé Anna dans sa note intitulée Cruauté envers les poules.
Au menu, si j’ose écrire, de ce jour : une caméra cachée dans les abattoirs Charal de Metz… Histoire sordide une de plus, mais le corps de cette note se veut plutôt un relais, un soutien aux personnes de l’association qui se démène activement pour lutter contre ces horreurs. Soutien, car L214 subit actuellement les pressions de l’industriel.
Article de Charlie Hebdo :
PLAINTE /// Charal: le dégoût de la viande
Caméra cachée (Vidéo visible sur le site de Charlie Hebdo) dans un abattoir Charal : l’association L214 rend publique, ce jour, vendredi 28 août, une enquête menée à Metz et porte plainte pour cruauté contre l’entreprise Charal.
Sébastien Arsac, porte-parole de L214: « Hier, Charal communiquait en se vantant d’avoir donné un nom à la viande, eh bien, aujourd’hui, nous lui donnons un visage, le vrai visage de la viande. Les images sont perturbantes, mais il ne faut pas se voiler la face : avant le steak, il y avait un animal, et soyez assurés qu’on souffre dans les abattoirs. »
Comble de l’hypocrisie : Charal demande le retrait des images du Net pour ne pas choquer les enfants…
Mail reçu hier soir de l’Association L214 auquel j’ai ajouté quelques rappels sur nos origines et croyances ancestrales…
Merci de vos très nombreux messages de soutien. Nous y puisons nos forces. Nos excuses à celles et ceux qui n’ont pas eu de réponses. Les événements se sont enchaînés cette semaine, nous laissant très peu de temps pour vous tenir informés. Voici les dernières nouvelles.
Charal veut faire disparaître le dossier
Pourquoi le dossier Charal a disparu momentanément du site L214.com
Charal a fait pression auprès notre hébergeur (Gandi) via la loi LCEN (Loi pour la confiance dans l’économie numérique).
Soit nous retirions nos informations et images dévoilant les pratiques d’abattage des bovins dans l’abattoir Charal de Metz, soit Gandi nous coupait l’intégralité du site pour se protéger lui-même de Charal.
Nous avons donc été contraints de retirer les pages et vidéos concernant notre enquête chez Charal. Bien évidemment, nous n’en sommes pas restés là. Après consultation juridique et discussion avec GANDI, nous allons remettre en ligne le dossier Charal d’ici peu.
A l’heure qu’il est, vous pouvez toujours visionner notre enquête vidéo sur Youtube, vous y verrez ce que Charal veut cacher.
Voir l’enquête de L214 sur l’abattoir Charal de Metz – version longue (8’18)
Les relais de cette enquête
Le Républicain Lorrain, Charlie Hebdo, France 3 Lorraine et France 3 National, RTL, RMC, LePost, Arrêt sur Images et de nombreux autres sites ont relayé ce dossier repris dans les zappings de Canal + et de Morandini. Les vidéos ont été vues plus de 80 000 fois sur Internet en une semaine.
Plusieurs médias ont reçu de Charal une mise en demeure de retirer les vidéos de l’enquête de L214. Lire l’article sur Le Post « Charal fait enlever la vidéo choc. »
Le taureau, tout comme le cerf, étaient adorés pour leur force et leur capacité de reproduction. Le culte du taureau Cretan était contemporain de l’âge de Bronze et des peintures de taureaux ont été réalisées dans toute l’Europe.
Le symbole de fertilité est renforcé par une coupe taillée entre les cornes d’un des taureaux. Jusque dans les temps présents, les cornes des bœufs et des taureaux ont été décorées avec des guirlandes de fleurs avant les premières semences pour s’assurer d’une récolte abondante. (Source : Le Fil du Temps).
Le site Internet de Charal et l’OABA
Charal a bouleversé son site Internet pour répondre à notre enquête. Jusqu’à hier, la dénonciation de l’enquête publiée par L214 figurait en page d’accueil. Charal se prévalait de la caution morale des services vétérinaires et de l’OABA. L’OABA a rapidement réagi et « mis en demeure la société Charal de retirer de son site les propos relatifs à une coopération avec l’OABA, dans la mesure où de tels propos sont mensongers. »
Aujourd’hui, la réaction à l’enquête de L214 a été transférée vers une page « actualité » du site de Charal, la référence à l’OABA a disparu, remplacée par la mention des efforts de protection animale internes à la société Charal.
Contrairement à ce qui est affirmé sur cette page, L214 maintient que son enquêteur a bien constaté des infractions à la réglementation dans la procédure d’abattage.
Ces procédés dénoncés, comme ceux qui suivent, justifient les prix plus bas des produits de consommation par rapport à ceux qui sont respectueux et demandent de fait, plus de temps donc plus de moyens. Mais à quel prix ???
Continuons avec un retour sur les oeufs pas chers en monnaie…
Broyage des poussins et des canetons
Cette semaine a aussi vu la sortie d’image prises en caméra cachée par l’association Mercy for Animals dans un couvoir américain. Ces images montrent des procédures d’élimination des poussins par broyage. Nous avons confirmé au 20h de TF1 et sur iTélé que ces pratiques étaient légales en France aussi, et que ces éliminations massives touchaient des poussins et des canetons.
Voir le reportage de TF1
Voir notre article Elimination des poussins « inutiles »
Le coq, animal familier qui sait se faire entendre, a trouvé une place importante dans de nombreuses religions et traditions. Symbole universel, les vertus qu’on prête à cet animal solaire sont en effet innombrables. Porte-bonheur, prophète guérisseur, il incarne le courage, l’intelligence, et on l’associe volontiers à la résurrection. (Photo Basilic – Wikipédia )
La chèvre Amaltée sous la forme du signe de la Constellation du Capricorne, place que lui donne Zeus pour l’honorer en remerciement de l’avoir allaité.
Transport des chevreaux
En juin, nous demandions à Madame Muriel Marland Militello, députée à l’assemblée nationale, d’interpeller le gouvernement sur l’illégalité des transports de chevreaux en France. La réponse du gouvernement vient de paraître et indique qu’une application de la législation serait enfin en vue… plus de 10 ans après son entrée en vigueur.
Voir l’échange parlementaire sur le transport des chevraux
Voir notre enquête sur le transport des chevreaux et des agneaux
C’est parti sur les chapeaux de roues ! Première remise des cartes à Metz.
Après avoir montré un film sur l’élevage des poules pondeuses en batterie, nous avons remis l’ensemble des cartes œufs collectées à Metz au directeur du Novotel. Il a déclaré être touché par notre démarche et ne doute pas d’une réponse prochaine de Novotel.
Lire le compte rendu de cette action
A lire aussi :
Qui sont les vrais porcs ?
Cruauté envers les poules
nous les voyons toujours quand nous parcourons les étendues sauvages. «
anti
J’ai commencé à regarder hier la fameuse vidéo tournée par L214 chez Charal. J’ai arrêté avant la fin, c’est insoutenable. Prétendre que les mouvements des vaches prétendument mortes soient des soubresauts post-mortem est absolument infect, personne ne peut croire un mensonge aussi éhonté. Il ne s’agit pas de petits tremblements ou raidissements compulsifs mais de mouvements amples et concertées de l’ensemble du corps de l’animal égorgé, pendu par une patte et de toute évidence toujours vivant en train d’agoniser.
Concernant la mort des poussins mâles par broyage (cela veut dire : jeter des poussins vivants dans une broyeuse d’où ils ressortent en charpie), je vous recommande, si vous avez le coeur bien accroché, de lire ce qu’en dit une éleveuse américaine, en toute candeur, sur le site Les Observateurs. Un extrait :
« Les écraser, comme sur cette vidéo, est certes horrible à voir, mais c’est rapide. Dans beaucoup d’usines, on se contente de les jeter dans des poubelles où ils meurent étouffés, ce qui est pire. La loi de la ferme est simple : ‘Si t’es un mâle, t’es mort.’ Ça a toujours été comme ça. Il faut être réaliste, qu’est-ce qu’on pourrait faire de ces poussins mâles ? »
La suite est ici :
http://observers.france24.com/fr/content/20090903-il-fait-pas-bon-etre-poussin-male-video-abattage
Encore bravo à L214 pour son action à la fois courageuse et indispensable !
je relaie aussi..
« Les pressions effectuées pour « taire l’affaire » « … sont surtout totalement inutiles ! Charal, comme d’autres, n’ont visiblement pas bien compris qu’avec Internet, étouffer une affaire est devenu tout simplement impossible. Pire, ceux qui essaient de le faire s’enfoncent encore plus puisque non seulement ils n’étouffent rien du tout mais qu’en plus, tout le monde sait qu’ils ont essayé de le faire, ce qui confirme aux yeux de tous qu’ils sont effectivement coupables de ce dont on les accuse.
J’ai regardé la vidéo, c’est effecivement immonde. Vu aussi les poussins passés au broyeur (il paraît que c’est légal)…
Anna a raison, l’un des bienfaits d’internet et de la technologie (caméras miniaturisées) est que plus rien ou presque ne peut rester caché. On mesurera chaque jour un peu plus les méfaits de « l’industrie de la bouffe ».
L’apparition des nouveaux virus « aviaire » et « porcin » est peut-être une revanche des animaux sur les humains, allez savoir…
Je viens de voir la video, quelle tristesse et quelle honte! Les mots me manquent pour exprimer ce que je ressens mais j’ai un gros coup de blues.
Personnellement, je suis incapable de regarder ces vidéos. C’est les limites dont je parlais sur la note de Anna. Pas besoin de ça pour avoir l’info et surtout pas envie d’en garder des souvenirs 20 ans après !
L’avantage, c’est que grâce à ces images, ils vont être obligés de se comporter beaucoup plus « humainement ».
anti
Je viens de lire ceci sur le blog de Kokopelli :
http://www.kokopelli-blog.org/?p=109
« Bidoche. L’industrie de la viande menace le monde »
Un livre de Fabrice Nicolino. A paraître bientôt aux Editions LLL (Les Liens qui Libèrent).
Voici le message que nous a transmis Fabrice:
Pourquoi j’ai voulu ce livre:« Je suis né pour ma part dans le sous-prolétariat urbain de la banlieue parisienne. Ce n’est pas un lieu rieur. Ce ne fut pas un temps calme. Il m’arriva plus d’une fois de rêver meilleur destin. Mais qui choisit ? Il reste que, dans les meilleures années de cette époque engloutie à jamais, ma mère préparait le dimanche midi un roast-beef, un rosbif farci à l’ail qui déclenchait chez nous tous, les enfants de cette pauvre nichée, une émeute de papilles.
Un repas peut-il rendre heureux ? Oui. Un morceau de viande peut-il faire croire, le temps d’une tablée familiale, que tout va bien, que tout va mieux ? Oui. J’ai mangé beaucoup de viande. J’ai pris un grand plaisir à mastiquer, à partager avec les miens ce qui était davantage qu’un mets. Je suis mieux placé que d’autres pour comprendre que manger de la viande est un acte social majeur. Un comportement. Une manière de se situer par rapport au passé maudit de l’humanité, et de défier le sort promis par l’avenir.
Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j’ai changé d’avis et de goût. Modifier ses habitudes est l’une des vraies grandes libertés qui nous sont laissées. Je l’ai fait. Derrière la viande, peu à peu, les morceaux, hauts et bas, se sont reformés, comme dans les dessins animés de mon enfance, qui ignorent tout de la logique triviale de la vie ordinaire.
Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d’un choc, immense et lent. L’histoire que je vais vous raconter n’est pas simple, et j’en suis le premier désolé. Elle peut d’autant plus paraître compliquée qu’elle l’est en réalité. Mais ce n’était pas une raison pour faire un livre pesant. Celui-ci ne devrait pas l’être. On y verra beaucoup d’hommes en action, prenant en notre nom des décisions plus ou moins réfléchies. Avec des conséquences majeures que la plupart ignorent.
Cela explique les tours, détours, ruses et contorsions d’une affaire profonde, qui nous concerne tous. Si à quelque endroit vous vous sentez perdu, rapportez-vous à l’index des personnages ou à la chronologie des événements. Alors vous retrouverez pied aisément. Ce livre sur la viande commande du temps, et de la réflexion. Peut-être est-ce une mauvaise idée de le signaler d’entrée, à l’heure d’Internet et du zapping tous azimuts. Mais c’est ainsi. Au moins ne serez-vous pas trompé sur la marchandise.
Il reste que cet ouvrage peut aussi se lire pour ce qu’il est : une formidable aventure aux conséquences inouïes. Où rien n’était inévitable. Où tout aurait dû être pesé. Ou tout aurait pu être contrebalancé. Une histoire pleine de bruit et de fureur, emplie jusqu’à déborder de qualités qui sont souvent de pénibles défauts. Laissez-vous porter par cette vague venue des temps les plus anciens, et posez-vous les bonnes questions, qui vous rendront fiers d’être des humains dignes du mot.
Comment des animaux aussi sacrés que le taureau Hap de la plus haute Antiquité sont-ils devenus des morceaux, des choses, des marchandises ? Pourquoi des techniciens inventent-ils chaque jour, en notre nom, de nouvelles méthodes pour « fabriquer » de la « matière » à partir d’êtres vivants et sensibles ? Pourquoi leurs laboratoires sont-il aussi anonymes que secrets ? Pourquoi l’industrie de la bidoche est-elle dotée d’une puissance qui cloue le bec de ses rares critiques ? À la suite de quelle rupture mentale a-t-on accepté la barbarie de l’élevage industriel ? Pour quelle raison folle laisse-t-on la consommation effrénée de ce produit plein d’antibiotiques et d’hormones menacer la santé humaine, détruire les forêts tropicales, aggraver dans des proportions étonnantes la si grave crise climatique en cours ?
Qui est responsable ? Et y a-t-il des coupables ? La réponse n’a rien d’évident, mais elle existe, dans les deux cas. Ce livre vous convie à une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. À la condition de le lire pour de vrai, vous ferez ensuite partie d’une tribu en expansion, mais qui demeure on ne peut plus minoritaire. La tribu de ceux qui savent. Et peut-être même rejoindrez-vous celle qui ne veut plus. A-t-on le droit de se révolter ? On en a en tout cas le devoir.
Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire. Je ne suis pas un exemple. Je suis exactement comme vous. J’espère en tout cas que nous nous ressemblons assez pour que le dialogue commence. Mais avant cela, il fallait vous faire découvrir le tumulte des relations que nous entretenons avec notre sainte bidoche. Si ce livre devait servir à quelque chose, il me plairait qu’il permette à ses lecteurs de se demander ce qu’ils mangent. Et pourquoi. Et comment. »
http://www.annagaloreleblog.com/archive/2009/06/15/kokopelli-un-joueur-de-flute-enchantee-dans-le-reve-de-gaia.html
anti
Voilà une vraie réflexion, parfaitement exprimée dans toute sa complexité et qui remue profondément.
oui, merci de nous transmettre cette réflexion qui ne fait que répondre à la logique…après le reste vient tout seul…
Je me pose tout de même une question: comment se fait-il que la législation française autorise les entreprises, comme Charal, a abattre des animaux sans passer par les abattoirs agréés?
Sauf erreur de ma part, les abattoirs utilisés par Charal sont agréés. Voici d’ailleurs un large extrait de la réponse officielle de Charal au film tourné par L214, telle qu’elle figure sur le site de Charal :
« – L’association L214 reproche à Charal le fait que les animaux soient conscients avant la saignée. La vidéo diffusée mélange des scènes d’abattage « standard » ainsi que des scènes d’abattage « rituel » pour la viande destinée aux communautés musulmane et juive selon les règles Hallal et Cacher. Les règles et procédures pour ces deux abattages sont distinctes.
– L’abattage dit « standard » consiste à immobiliser l’animal, l’étourdir – il est alors inconscient – puis à le suspendre afin de pratiquer la saignée et le vider de son sang.Lors de l’abattage « rituel » les animaux doivent être conscients lors de la saignée.
– Après la saignée certains animaux inconscients peuvent manifester des mouvements gesticulatoires plus ou moins importants qui sont difficiles à regarder. Ces mouvements sont des reflexes que l’on constate chez beaucoup d’espèces animales telles que la poule, le canard, les lézards, et qui n’expriment en aucun cas des signes de souffrance.
– La Direction des Services Vétérinaires (DSV 57) a rappelé la conformité de l’abattoir de Metz au regard de la réglementation et de protection animale. »
Le texte intégral est ici : http://www.charal.fr/fr/actualites-74.htm