Ce matin, Anna publiait dans sa note d’accueil cet article de Elisabeth Badinter :
Pour poursuivre sur cette question qui par définition nous interroge, le magazine ELLE vous invite à participer au débat « Pour ou contre la burqa ? » organisé ce vendredi 4 septembre à 17 heures, au 21ème Festival de photojournalisme « Visa pour l’image », à Perpignan. A cette occasion, Valérie Toranian, directrice de la rédaction ELLE, donnera la parole à de nombreux intervenants.
Fadela Amara, secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la Ville, Abdelwahab Meddeb, écrivain, Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des Droits de l’Homme, Mariame Tighanimine, co-fondatrice du webzine féminin «hijabandthecity.com », Marie-Françoise Colombani, éditorialiste à ELLE et Caroline Laurent-Simon, grand reporter à ELLE, débattront du port du voile intégral en France.
Vendredi 4 septembre, à 17 heures
Palais des Congrès – Salle Charles Trenet
Cours Palmarole, Perpignan
Par ailleurs, sur l’Afghanistan, Visa pour l’image propose aussi des photos de Sarah Caron jusqu’au 13 septembre.
Sarah Caron et les talibans, un des chocs de Visa pour l’image (un article du Midi Libre)
La presse française et étrangère plébiscite ses grands reportages entre Pakistan et Afghanistan. Elle expose à Perpignan.
Ne parlez pas de crise à Sarah Caron : d’abord parce que les commandes affluent ; ensuite parce qu’elle appartient à Polaris, petite structure qui résiste mieux que les grandes agences piquant du nez ; enfin parce que, toujours sur le terrain, elle croise peu ses collègues : « Visa pour l’image est une parenthèse », dit-elle alors que son exposition Talibanistan est un des temps forts du festival international du photojournalisme de Perpignan 2009.
Sarah Caron et Polaris ont fait le choix du terrain : rester sur place, infiltrer le sujet jusqu’aux commandes des grands journaux. New York Times Magazine, Newsweek, Le Monde, tous achètent ses reportages, tantôt sur l’immigration subsaharienne ou les brigades des martyrs d’Al Aqsa en Palestine.
Désormais, c’est entre le Pakistan et l’Afghanistan qu’elle travaille souvent, un « hasard de la vie ». En 2007, elle termine un sujet sur l’unité d’élite de l’armée népalaise quand elle apprend que le général Musharraf a déclaré l’état d’urgence au Pakistan. Elle fonce à Lahore où Benazir Bhutto, qui vient de rentrer au pays, veut mener jusqu’à Islamabad une « marche pour la démocratie ».
Immédiatement, Time Magazine commande à la photographe un portrait de l’opposante. « Elle m’a invitée à dîner et, alors que nous discutions, elle a reçu un coup de fil lui annonçant son assignation à résidence. L’armée a encerclé la maison, je suis restée enfermée quatre jours avec les proches de Benazir Bhutto et j’ai utilisé son téléphone satellite pour envoyer mes photos à Time qui les a immédiatement publiées sur son site. Furibardes, les autorités ont alors menacé d’attaquer si on ne m’évacuait pas. Je suis sortie cachée sous un voile, dans un véhicule blindé. »
Déjà visée par un attentat au cours duquel un photographe de l’AFP trouva la mort, Benazir Bhutto sera tuée quelques semaines plus tard. Sarah Caron, sur les conseils de son rédacteur en chef qui redoutait une telle issue, se tenait à l’écart. Ça lui a sauvé la vie mais elle a vu « l’horreur, le chaos total, des bras et des jambes arrachés partout ».
Depuis, elle multiplie les séjours entre Pakistan et Afghanistan, dans ce qu’elle décrit comme « le nœud de ce qui se passe dans le monde ». Elle y réinvestit l’argent de ses commandes dans des travaux personnels, par exemple l’impressionnant Talibanistan présenté à Visa (et publié par Géo) : dans la zone tribale en pays pachtoune, « endroit insensé et antre des talibans », elle y observe la population sous la pression d’une interprétation de plus en plus rigoriste de la charia, l’influence djihadiste, la jeunesse désespérée qui se réfugie dans l’islam radical.
De la guerre, elle ne montre que les populations pour comprendre « comment un groupe de gens luttant pour sa survie s’organise pour exister. Et dans ses photographies, on perçoit bien sa volonté de « capter l’âme en images ».
Eric DELHAYE
« Talibanistan », au couvent des Minimes. Visite guidée par Sarah Caron. Visa pour l’image à Perpignan, expositions de 10 h à 20 h jusqu’au 13 septembre. Entrée libre. Tél. 04 68 62 38 00.
Sur le blog, à lire aussi :
Roz
Les cerfs volants de Kaboul
Bouddha s’effondre de honte
Vitriolage
Afghanistan : gazage d’école pour filles
Bilquis et Abdul Sattar Edhi.
Afghanistan : viol entre époux légalisé
Visa pour l’Image a 20 ans
anti
Je tiens à préciser que le scan de l’article m’a été envoyé par Sapotille et la première photo vient de Marianne2.
anti
Christophe Barbier exprime parfaitement ce que je pense de cette question, y compris sur ce fameux « 367 femmes seulement ». S’il y avait 367 découpages de personnes à la hache ou 367 crimes racistes ou 367 lapidations publiques de femmes non voilées, est-ce qu’on ne trouverait pas – à juste titre – que c’est 367 de trop ?
Accepter ces 367, c’est laisser la porte ouverte au fait que demain il y en aura 10 000 et après-demain bien plus encore.
Une intervention intéressante de Corinne Lepage dans Rue89 il y a une dizaine de jours :
Le droit permet bien d’interdire la burqa
Par Corinne Lepage | Présidente de Cap21 | 22/08/2009 | 10H58
Comme ils l’avaient fait à propos de la loi sur le voile, certains, pour évacuer la question d’une loi sur la burqa, prétendent qu’elle serait inconstitutionnelle. C’est très contestable.
La Cour européenne des droits de l’homme détermine en effet très clairement les conditions dans lesquelles l’ingérence d« un Etat est légitime, voire nécessaire.
L’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme autorise les restrictions à la liberté de manifester sa religion et ses convictions quand elles constituent des mesures nécessaires dans une société démocratique à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé, de la morale publique, ou à la protection des droits et libertés d’autrui. Plusieurs de ces fondements peuvent ici être invoqués pour fonder une loi.
La sécurité publique justifie l’interdiction du port du turban par un sikh motocycliste (décision du 13 novembre 2008 Mann Singh c. France) ou l’obligation de retirer le voile pour des contrôles de sécurité (décision du 11 janvier 2005 Phull c. France). Les raisons de sécurité et d’hygiène justifient également l’interdiction du port du voile ou d’une cagoule pour la pratique du sport à l’école et l’exclusion de l’élève qui refuse de s’y soumettre (CEDH : 4 décembre 2008 Kervanci c. France). Ces mêmes raisons pourraient être évoquées pour interdire la dissimulation du visage sur la voie publique.
La suite est ici : http://www.rue89.com/2009/08/22/le-droit-permet-bien-dinterdire-la-burqa
Bien d’accord avec Elisabeth Badinter et Christophe Barbier. Le niqab et la burka n’ont aucune signification religieuse, comme le rappellent les autorités religieuses musulmanes. Une majorité de Français serait favorable à son interdiction. Par contre, il ne faut pas sous-estimer qu’une telle décision puisse pousser un certain nombre de musulmans modérés vers le radicalisme. Certains pays arabes, dont l’Arabie Saoudite, ont manifesté leur hostilité à une telle Loi, avec des menaces non voilées (!) de représailles… Il faut donc bien réfléchir, avant de décider !
Je n’ai pas le même raisonnement que Ramses . Les menaces et le chantage ne doivent en aucun cas influencer nos prises de position et nos pensées. C’est justement là que E. Badinter est courageuse et sincère.
Colors,
Un peu navré quand même qu’Elisabeth Badinter, pour laquelle j’ai beaucoup de respect, se raccroche à l’antienne « La France, tu l’aimes ou tu la quittes… » Le Pen doit bien se marrer !
Ne pas sous-estimer non plus que ce sujet est exploité aujourd’hui avec une arrière-pensée politique, dans le sens du « tout-sécuritaire », cher à une majorité de Français.
Oui, c’est vrai mais cela ne doit pas nous empêcher d’avoir une opinion sur le sujet, sans aucune arrière-pensée autre que celle de la dignité humaine.
Ramses
Aucun parti n’a le monopole du bien penser. Justement si les politiciens de gauche avaient encore de franches opinions , on avancerait . A force de réfléchir, de douter, d’avancer d’un pas, puis de reculer de deux, ne nous fait pas grandir. On devrait hésiter pour des représailles ? Economiques probablement . Trahir nos opinions pour des avions ?
OUI, on voit le problème maintenant.. mais il n’est pas parachuté tout d’un coup sur notre petite, toute petite superficie territoraiale..et démocratique… quoique…
Il y a vingt ans (déjà!) je me souviens avoir pleuré avec mon beau-père, musulmn (moi qui ne suis pas musulmane ) la mort de l’imam de la mosquée de Paris qui était une personne ouverte, oécuménique et modérée. Qui a su pourquoi et comment il est mort? qui s’en souciait alors?
Nous pleurions déjà avec moultes craintes, les pressions extrêmistes naissantes. Mon ex belle mère, toujours habillée coquettement (plus que!-) plus que moi en tout cas.. ) voyait déjà « au pays » les tantes se voiler.. On commençait à craindre.
La suite a prouvé qu’ il y avait des raisons de.
J’ai « animé » plusieurs années en association et les affiches anti excisions, largement diffusées par les organismes sociaux restaient prudemment enfermées dans le bureau de la directrice, lieu où seules les femmes se risquaient parfois à s’aventurer.
Le quartier où je travaillais accueillait toutes des populations de tous horizons.
La plupart du temps nous ramions pour apaiser le racisme ouvert entre ces populations déracinées. racisme entre ethnies, couleurs, pays..
La burqa est apparue. Les asiatiques sont partis ailleurs. On se sentait comme surveillés par la mafia. Pendant des semaines, on m’a piqué mes jeantes, par exemple, et puis suite à je ne sais quoi, tout d’un coup on n’a plus touché à ma voiture.. pourquoi? ici changement positif, çà aurait pu être l’inverse. Sans savoir pourquoi. A cause de mon nom? changement quand ils ont su le nom de mes enfants? C’est typique. Et pas sécurisant. Alors le blaba sécuritaire, il est vraiment à la fois minus et en dehors de la plaque.. je crois bien.
Je n’ai pas eu envie de faire la femme de paille. Encore moins le fusible.
Il y avait environ 160 jeunes que nous « connaissions » de près ou de loin, ils savaient que nous étions là « pour eux » sans besoin, sans attente. juste pour vivre avec eux des moments de jeu, de joie, avec trois fois rien et des sourires.
certains ne mangeaient pas tous les jours et un regard de nous était un facteur de reconnaissance sociale « intrinsèque » ils pouvaient se voir comme partie du tout « associatif » cela les soutenaient quelle que soit leur vie, j’en suis sure. maintenant. Il faudrait « obéir » pour continuer. jouer le jeu triste des pouvoirs. Des abus de pouvoir.
Et de toutes les façons, pour éviter les problèmes, le nombre « d’inscrits » à ces associations a été considérablement limité, il faut payer.. etc… tout ceci ne fait qu’accentuer les facteurs de désintégration sociale qui font la part belle aux extrêmistes de tout poils, aux trafics et aux influences.
bon.. j’ai fini mon coup de g.. Anna ou Anti vous enlevez ce que vous voulez, je ne me rend pas compte de ce qui peut être utile ou non dans cette intervention..
« Justement si les politiciens de gauche avaient encore de franches opinions , »
Ah ! Dans mes bras Colors !!!
http://www.midilibre.com/articles/2009/09/03/NIMES-Jean-Jaures-a-Nimes-une-empreinte-indelebile-905358.php5
anti, contente.
Ben ça va pas toi ? C’est absolument pertinent ton intervention Sapotille !!! Merci même !!!
anti
C’est même un témoignage extrêmemnt précieux et riche. Merci encore !
Merci, Sapotille, de cet éclairage sur la « desintégration ». Il y a bien d’autres moyens qu’une énième Loi répressive pour tenter de comprendre les autres et éventuellement les faire réfléchir sur leurs comportements. On ne peut à la fois enfermer certains dans des ghettos et s’étonner ensuite qu’ils ne s’intègrent pas… Changeons notre regard sur les autres et ils nous regarderont autrement.
Pour détendre l’atmosphère, un visionnaire de 1974, entouré de visages très connus :
http://www.dailymotion.com/video/xdi2a_pierre-vassiliu-qui-cest-celui-la_fun
« Changeons notre regard sur les autres et ils nous regarderont autrement. »
oui Ram’ et je dirais même plus.. changeons notre regard sur nous-même et il nous sera facile de changer notre regard sur les autres 😉
Court mais intensif !Tu dépotes dès le matin HuggySapo les bons tuymots 😉
anti
Ce soir sur France 3 à 23 h 05 :
A partir de 23 heures, France 3 propose cette nuit les deux parties du documentaire inédit « Au nom de l’Islam » : « Le ressentiment » puis « Djihad ou démocratie ? »
Partie 1 :
C’est un acte horrible qui projette l’islam dans le XXIe siècle avec les attentats de New York et de Washington, le 11 septembre 2001, commis par dix-neuf kamikazes, saoudiens et égyptiens. Depuis, il ne se passe pas un jour sans qu’un acte de violence ne s’accomplisse au nom de l’islam à travers le monde, particulièrement dans le monde arabo-musulman. Comment expliquer que l’islam apparaisse aujourd’hui comme l’étendard de tous les replis identitaires, de toutes les revendications et de tous les ressentiments ?
Les contextes historiques, récents ou passés, suffisent-ils à expliquer la montée de l’islamisme et les nombreuses difficultés dans lesquelles sont embourbés, plus d’un demi-siècle après leur indépendance, les pays arabo-musulmans (analphabétisme et pauvreté pour certains, jeunesse sans espoir et absence de démocratie pour la plupart) ?
Les peuples musulmans se trouvent aujourd’hui devant ce dilemme : choisir entre les monarques ou les présidents à vie et les islamistes, seuls en mesure de canaliser le mécontentement populaire. Les démocrates et les tenants d’un islam libéral sont, eux, réduits au silence.
Paradoxalement, c’est dans un pays dirigé par des islamistes, l’Iran, que l’équipe du documentaire a rencontré, avant l’élection présidentielle de juin dernier, des jeunes qui contestent ouvertement l’emprise de l’islam et réclament une réelle démocratie.
Partie 2 :
La deuxième partie du documentaire s’attache à décrire les événements qui ont donné une accélération à cette vague islamiste qui envahit le monde musulman, sans exception.
(source blog TV)
Le chaos, encore, au coeur de Bagdad, le 19 août dernier. Dans un décor dantesque de carcasses de voitures calcinées et de bitume fondu, seront ramassés les corps de 95 Irakiens. Quatre-vingt quinze morts, plus de 600 blessés, et la sensation désespérante d’entendre depuis des années la même litanie.
Bien sûr, l’anarchie qui règne en Irak est le contrecoup de la guerre d’agression menée par les Etats-Unis sous un fallacieux prétexte. Mais une autre sorte de guerre sévit là, comme ailleurs, dont les soldats sont des kamikazes et les victimes des civils. Il y a huit ans, le 11 septembre 2001, des Américains étaient visés.
Depuis, les morts sont afghans, irakiens, pakistanais, indiens… «Pas un seul jour ne se passe sans qu’un acte de violence ne soit commis au nom, de l’Islam», résume laconiquement Ben Salama, rédacteur en chef à la rédaction nationale de France 3, auteur des deux documentaires diffusés ce soir et d’un ouvrage sur ce sujet ( (1)).
Comment expliquer la vague de terrorisme islamiste qui déferle depuis trois décennies sur les pays musulmans ? En deux films ambitieux, qui ont requis une enquête s’éta- lant sur quatre ans, Ben Salama tente un captivant travail de synthèse qui s’articule en deux parties : la première, historique, nourrie d’images d’archives, explore les raisons du ressentiment éprouvé par les populations du monde arabo-musulman («le Ressentiment»); la seconde, plus analytique, s’enquiert de la compatibilité entre Islam et démocratie («Djihad ou démocratie ?», à OhOO). S’expriment ici des intervenants de tous pays, intellectuels laïcs comme dignitaires religieux ou étudiants, vivant en France comme aux Etats-Unis, en Iran, en Egypte ou en Arabie Saoudite.
«Je souhaitais, en tant que citoyen non croyant, que les croyants ayant une interprétation libérale de l’islam puissent s’exprimer, explique Ben Salama. Dès qu’un groupe islamiste obscur adresse un communiqué, il y a de larges papiers dans la presse. Pendant ce temps, des personnes progressistes prêchent dans le désert.
Il faut que nous les aidions à prendre la parole, que nous leur décernions des prix, comme le prix Nobel de la paix attribué [en 2003] à l’Iranienne Shirin Ebadi, qui la protège un peu et lui confère une aura dans son pays. J’ai moi-même rencontré Gamal Al-Banna, le frère du fondateur des Frères musulmans, un intellectuel solitaire et progressiste, qui m’a accordé sa première interview télévisée.»
Comment le ressentiment à l’encontre de l’Occident est-il apparu dans une partie du monde musulman ? Le premier documentaire remonte à la colonisation rendue plus aisée par l’affaiblissement des pays arabes. 1924 est l’année du grand bouleversement, avec le démantèlement de l’Empire ottoman et la dissolution du califat, autorité religieuse suprême depuis treize siècles.
Quatre ans plus tard, en 1928, seront fondés les Frères musulmans, qui reconnaissent le Coran comme seule constitution. En 1956, la déroute militaire du raïs, Nasser, lors de la guerre éclair menée pour contester la nationalisation forcée du canal de Suez, humiliera une fois encore le monde arabe.
«Depuis un siècle, les musulmans vivent des turbulences, voire des violences, avec la colonisation puis la décolonisation et, ensuite, l’échec des idéologies porteuses d’espérance qu’étaient le panarabisme ou le socialisme arabe», résume l’auteur.
Le second documentaire explique notamment la collusion entre les dictatures au pouvoir et les islamistes. Aux premiers, le pouvoir, aux seconds, la société. S’allier avec les contestataires islamistes permet en effet d’étouffer une autre contestation, démocrate celle-là, plus dangereuse pour les régimes en place. Une anecdote de tournage illustre ce phénomène.
«Je n’ai eu aucun problème à rencontrer le guide suprême des Frères musulmans, organisation pourtant interdite en Egypte, note Ben Salama. En revanche, quand nous sommes allés interviewer Gamal Al-Banna, mon fixeur a été pris à partie par un policier en civil qui l’a menacé.»
La démocratie ne peut être imposée de l’extérieur, comme en atteste l’échec américain en Irak, mais doit naître du combat des individus. Selon l’auteur, l’Iran est le pays de tous les espoirs. «Les Iraniens ont expérimenté l’islamisme au pouvoir, avec les contradictions d’un système fondé sur une théocratie et des semblants de démocratie. Même à l’intérieur du clergé chiite, de plus en plus de mollahs prennent leurs distances avec le pouvoir théocratique, explique-t-il. Après, il faudra des années pour que les choses changent, comme il aura fallu du temps pour que le communisme s’effondre, alors que les populations à l’Est n’y croyaient plus depuis longtemps.»
(1)«Au nom de l’Islam – Enquête sur une religion instrumentalisée», de Ben Salama, Les Editions de l’Atelier (septembre 2009).
Cécile Deffontaines (Téléobs)
anti