Comme vous le savez, nous sommes allés passer deux jours en Dordogne au début du mois, deux jours pendant lesquels nous n’avons pas chômé ! Outre la grotte de Lascaux II, le centre Dhagpo, nous nous sommes arrêtés visiter le Gouffre de Proumeyssac non loin de là où nous étions, appelé aussi Cathédrale de Cristal.
Pour en découvrir un peu plus, j’ai trouvé ce bel article de Futara Science. Lisez plutôt :
Déjà célèbre au XVIIIe siècle pour ses terrifiantes légendes, le Gouffre de Proumeyssac ne fut exploré qu’en 1907. Bâptisé « Cathédrale de cristal », Proumeyssac est aujourd’hui la plus grande cavité aménagée du Périgord.
Par un tunnel, on accède facilement à cette immense voûte souterraine aux parois ornées d’une multitude de cristallisations d’une densité exceptionnelles.
Des jeux de lumière, soutenus par un accompagnement musical complètent l’originalité de ce site. La visite de 45 mn, commentée par des guides expérimentés, laisse un souvenir impérissable.
Avant le creusement du tunnel d’accès, les visiteurs descendaient 3 par 3 dans le gouffre à l’aide d’une nacelle actionnée par un cheval. Récemment, ce système initial de descente a été remis en service. Il permet aujourd’hui, à ceux qui le désirent, de faire une visite hors du commun, comme au début du siècle. Emotions garanties !
Proumeyssac est aujourd’hui la plus grande cavité aménagée du Périgord.
La formidable histoire du gouffre
Du trou du diable à la cathédrale de cristal, voici l’incroyable histoire de ce site incomparable : le gouffre de Proumeyssac
« Cela dépasse l’imagination la plus féconde ; je ne puis vous le décrire ». Nous sommes le 10 mars 1907. Gabriel Galou, puisatier et casse-cou local, face à une foule de curieux massée aux abords de l’orifice, ébloui par ce qu’il vient de voir, ne peut encore livrer tous les secrets du fameux trou du diable. Il est le premier à descendre dans le gouffre à la demande du propriétaire du bois, Pierre Francès.
Quelques jours auparavant, un effondrement a mis à jour une excavation. Le gouffre de Proumeyssac renaît, bouché 130 ans plus tôt. Il faut remonter au début du XVIIIe siècle pour retrouver les premières traces de ce gouffre. Il est alors appelé « Cro de Promeissat » (Cro signifie trou en occitan). Les habitants du pays le considèrent comme le cratère d’un volcan éteint en raison des fumées qui s’en échappent. Ces fumées sont en réalité de la simple condensation de l’air humide exhalée dans l’air froid extérieur de l’hiver.
En 1755, un premier téméraire autochtone se fait descendre dans une hotte, mais au bout de quelques mètres renonce à son expédition. Il faut dire que depuis des décennies, le gouffre jouit d’une terrible réputation. En bordure de ce qui était alors la grande route allant de Sarlat à Bergerac, il était bien pratique pour faire disparaître quelques cadavres encombrants de voyageurs détroussés et trucidés.
Le mercredi 29 avril 1778, François Paule Latapie, inspecteur des manufactures écrit dans son « Journal des tournées » : « A demie-lieue du Bugue, au sud-est, sur un tertre élevé, il y a un trou, fameux dans le pays par la quantité de personnes qui y ont péri, les unes par accidents, les autres volontairement. (…) La plus connue de ces victimes est un seigneur de Limeuil du siècle dernier, qui y fut précipité par quelques-uns de ses vassaux las de ses barbaries. Les voisins font des vœux pour que ce trou soit bouché ».
On essaya tout d’abord de le combler. Peine perdue (tu m’étonnes !!!). Ils abandonnèrent après avoir versé des tombereaux de pierres pendant des jours dans l’orifice. On décida ensuite de construire une voûte. Les deux premières s’effondrèrent.
Jean-Baptiste Pélissier de Barry, juge royal du Bugue dans une œuvre de bienfaisance mit fin à la terreur qu’inspirait ce «solfatare » en faisant édifier une solide voûte. Pour mener à bien ces travaux, il eut l’idée de donner le gîte et le couvert à tous les clochards de la région qu’il employa.
Une croix en bois marqua l’endroit alors que la nature reprenait ses droits. Le souvenir du fameux trou ne persista que dans les récits fantastiques des veillées, les ans et les imaginations se chargeant de nourrir les légendes sur le « trou du diable ». Jusqu’à cet effondrement de 1907. Le puisatier Galou entreprend une deuxième descente le 5 avril de la même année. « Nous posséderions là une grotte extrêmement curieuse, rivale du gouffre de Padirac » (Voir en fin de note), lâche t’il à son retour.
Très vite, il décide les propriétaires Pierre Francès et Gustave Soulié de l’accompagner dans le gouffre. A la demande de Galou, le père de la spéléologie Édouard-Albert Martel se rend à Audrix.
« La visite du gouffre de Proumeyssac, avec sa très saisissante descente, la dimension de sa cavité conique, et la réelle beauté de ses concrétions, mérite d’attirer de nombreux touristes », déclare t-il en juillet 1907 après sa descente.
Les heureux propriétaires et leur compère Galou organisent dans la foulée des visites payantes. Des cartes postales sont éditées en 1908. Une nacelle pouvant contenir 4 personnes est aménagée ainsi que le conduit du gouffre et une route d’accès au site. En 1910, une société d’exploitation regroupant les 3 hommes est créée. Les visites se multiplient rapidement. Pendant la première guerre mondiale, elles sont suspendues.
En 1924, le tourisme souterrain prend son essor à Proumeyssac. L’électricité descend dans le gouffre. La nacelle est consolidée et actionnée par un treuil autour duquel tourne … un cheval ! Certains parlent même d’un âne, d’autres d’une mule. L’insécurité et la deuxième guerre mondiale mirent fin à ces visites homériques. En 1950, un ascenseur composé de deux cabines remplace la nacelle, un groupe électrogène la mule.
Deux ans plus tard, l’agence Véritas juge l’ascenseur dangereux et ferme le gouffre. Les responsables du site faisant preuve d’une foi et d’une ténacité à toutes épreuves ne se découragent pas et décident en 1956 de percer un tunnel d’accès aboutissant sur une plate-forme de 23 tonnes à mi-hauteur. Une tranchée de 70 mètres à l’air libre et un tunnel de 112 mètres dans le roc sont entrepris. Un spécialiste suédois de la mine est appelé en renfort pour effectuer ce délicat travail et ne casser aucune concrétion. Le jour de Pentecôte 1957, 4 guides en grand uniforme peuvent accueillir à nouveau les nombreux visiteurs venus admirer « la cathédrale de cristal ».
Formation du gouffre
Tout à fait au début, il y a environ 200 millions d’années, notre Périgord n’existe pas : les eaux réunies de ce qui, plus tard, formera la méditerranée et l’océan Atlantique, recouvrent presque entièrement la France -du moins, ce qui va devenir la France ! Puis, la croute terrestre, bousculée par le feu de ses entrailles, se plisse, se gondole. Naissent ainsi les Pyrénées et les Alpes. Ce faisant, ces nouvelles terres repoussent doucement les eaux qui nous submergent. Maintenant apparaissent, au soleil, les couches sédimentaires, formées, au fond de la mer, par les roches terrestres, les sables et les cadavres de poissons, crustacés et coquillages, habitants des grands fonds. Ecrasé, tassé, tout cela forme ce grand plateau calcaire sur lequel se logera le Périgord.
Mais patientons, nous n’en sommes pas encore là !… Nous devons “laisser le temps au temps“ et à l’eau, celui de faire son travail. Car c’est alors, (disons : il y a 100 millions d’années), que l’eau ruisselle et commence à creuser le lit des ruisseaux qui feront les grandes rivières ! et chacun et chacune, de dessiner sa vallée…
Le soleil brille, l’eau coule, voilà que le grand manège se met en route. La petite goutte d’eau s’évapore et retrouve, là-haut, ses congénères ; elles se regroupent en de beaux nuages. Mais, comme il fait froid, elles se condensent et… retombent sur Terre, ayant fait le plein de gaz carbonique ! Là, au travers des végétaux qui ont commencé à pousser, elles se chargent d’acide (imide), et cherchent la faille des blocs calcaires, qu’elles taraudent et usent, filant dans les diaclases ainsi formées. Au passage, elles récupèrent le carbonate de calcium, et continuent leur travail de sape, jusqu’à creuser des galeries, et même… des gouffres ! Car les blocs de calcaire torturés s’effondrent et s’entassent tout en bas, formant une sorte de plancher.
Le manège de l’eau continue : les gouttes glissent sur le plafond et les parois du gouffre… et tombent, non sans avoir montré au passage leur talent de dentelières. Stalactites (celles qui tombent), stalagmites (celles qui montent), draperies, fistuleuses (fines comme des cheveux), excentriques (qui poussent dans tous les sens), perles, concrétions diverses, …l’eau déposant au fil des siècles son carbonate de calcium, nous fabrique des merveilles !
A l’abri des hommes, longtemps, longtemps, dans l’ombre du Gouffre de Proumeyssac, l’eau a sculpté une extraordinaire cathédrale de cristal…
Karstologie
Dès que les calcaires crétacés ont été émergés, donc soumis à l’action des eaux superficielles, le processus de karstification, propre à ce genre de terrain, a pu se développer. Les eaux météoriques toujours plus ou moins acides, en s’infiltrant dans les fines discontinuités de la roche, (joints de stratification, diaclases de tous genres), dissolvent lentement le calcaire soluble, élargissant les conduits en créant, au fil des siècles, des cavités souterraines plus ou moins vastes (grottes, gouffres, etc.).
Ce cheminement des eaux en profondeur est parfois long et capricieux et aboutit à des sources situées dans le fond de certaines vallées.
A de nombreuses époques durant le tertiaire,le développement du karst a dû être important. Il est vraisemblable qu’une grande partie des eaux météoriques aient été drainées par des conduits souterrains.
Il reste, de nos jours, de très nombreux témoins de ce vieux système de transit des circulations.
Mais, le plus souvent, il n’est plus en rapport avec le paysage et le drainage actuel ; et il se trouve colmaté par d’importants remplissages argilo-sableux. Au cours du quaternaire, le phénomène de karstification a, bien sûr, continué à se développer et à évoluer, avec toutefois des intermèdes causés par les périodes glaciaires, creusant inlassablement les nombreuses cavernes qui font actuellement la joie des spéléologues et des touristes avertis.
A Proumeyssac, la fissuration initiale du massif a permis un écoulement souterrain Sud-Est / Nord-Ouest. L’érosion mécanique et chimique de la rivière a favorisé l’évolution de son cours vers le niveau inférieur de la colline en bénéficiant des joints de stratification et des diaclases préexistants. Associé à ce phénomène, l’effondrement progressif de la voûte s’est effectué banc par banc, de bas en haut, en structurant la cavité en coupole, jusqu’à son ouverture à l’extérieur. L’éboulis encombrant le fond du gouffre témoigne de ce mécanisme ; sa base restant soumise au travail de sape du cours de la rivière actuellement invisible. C’est le type parfait du gouffre d’effondrement.
Du point de vue géologique, passée la zone argilo-sableuse d’épandage détritique au sommet du gouffre, on descend transversalement aux bancs de calcaire gréseux à silex, avec lits marneux, du Maestrichien, sur 30 mètres environ. Ils reposent eux-mêmes sur le calcaire campanien qui constitue vraisemblablement le niveau de base de la cavité. On observe parfaitement le pendage général, presque horizontal, recoupé par les lignes verticales de diaclases où s’écoulent des infiltrations. Ce sont elles, ces infiltrations, qui ont formé les imposantes coulées stalagmitiques telles que : la Méduse, la Sirène ou les draperies ; et qui continuent à les alimenter.
Les triangles
Les belles cristallisations en triangles creux sont si peu fréquente, que le récent “Cave Minerals of the world“, de Hill et Forti ne les mentionne qu’accessoirement, et celles de Proumeyssac, par leur taille et leur présentation, méritent de retenir l’attention.“ (Ph. Renault).
“Un petit couloir évidé naturellement, et tout entier à même la calcite étincelante de blancheur, aboutit à une chambrette où la cristallisation, sous une mince tranche d’eau, a revêtu (une) curieuse forme triangulaire.“ écrivait le spéléologue E.-A. Martel, à la suite de sa visite du gouffre, le 26 juillet 1907…“
“Rappelons que la calcite est le minéral le plus riche en combinaisons cristallines : plus d’un millier ! La calcite des grottes se limite à quelques formes cristallographiques toujours les mêmes. Parmi celles-ci la forme triangulaire, correspondant à une symétrie typique du rhomboèdre, a semble-t-il, été décrite pour la première fois par le minéralogiste Des Cloizeaux dans son Manuel de Minéralogie en 1874 dans la galerie des Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées). Elles s’observent aussi bien à l’échelle microscopique, dans les calcites flottantes (la calcite cristallise en une fine couche à la surface de l’eau des bassins), qu’à l’échelle centimétrique, voire décimétrique, avec les stalagmites de section triangulaire (nombreux exemplaires d’environ un mètre de hauteur pour une dizaine de centimètres de diamètre, dans la grotte de l’Aguzou, Ariège), et les triangles creux dans les bassins.“ (Ph. Renault).
Il est à remarquer que ces triangles creux ne se forment que dans les bassins à eau calme, plus ou moins stagnante, donc saturée en CO3Ca. Sur les parois ou les fonds de ces bassins, se développent des pointes cristallines en forme de “scalénoèdres“ (en minéralogie : nom des triangles scalènes = à cotés inégaux), et dont la croissance s’achève lorsque les cristaux atteignent la surface du plan d’eau. Il s’agit, bien évidemment, d’une croissance très lente, le plus souvent liée au développement du gour et à l’alimentation en eau de celui-ci.
La rareté des triangles creux prouve qu’ils exigent pour apparaître, un environnement très particulier, tant au point de vue atmosphérique, que morphologique. Leur variété, d’une grotte à l’autre, permet de définir les facteurs déterminant l’évolution géologique de chaque site. En fait, tous les triangles examinés dans les différentes grottes se localisent dans les endroits calmes et “confinés“.
En résumé, en ce qui concerne la formation de ces triangles creux, à Proumeyssac comme ailleurs, mais particulièrement remarquables à Proumeyssac, il faut retenir qu’elle est tributaire de la situation “confinée“ du bassin, de son alimentation hydrique (eau calme et peu profonde), de la composition chimique de cette eau (très chargée en CO3Ca), et de l’atmosphère environnante. De la même façon, il faut noter que les grands triangles de Proumeyssac sont vides, alors que ceux de la Grotte de l’Aguzou (Ariège) sont très empâtés, surtout à l’intérieur de la corolle, par de la calcite récente. Ce qui pose problème de la différence entre les grands triangles isolés de Proumeyssac et les petits triangles centimétriques que l’on peut voir en plancher stalagmitique dans certaines autres grottes. L’épaisseur de la tranche d’eau, dans laquelle se rassemblent ces cristaux, pourrait expliquer cette différence.
Toujours est-il que Proumeyssac se félicite de pouvoir montrer à ses visiteurs, ce magnifique travail de la nature, surprenant et rare.
Les cristallisations
Les triangles sont, en vérité, les concrétions les plus extraordinaires… mais il en est d’autres, très belles et très intéressantes : A une quarantaine de mètres de haut, au niveau d’une couche de marne grise, coincée entre deux couches de blocs de calcaire maestrichien, quatre superbes concrétions monumentales de quelques tonnes chacune ornent la voûte, tels les diamants d’une couronne. Ce sont nos fontaines pourvoyeuses de paillettes. La Méduse, la Sirène, la cascade et la pieuvre, alimentées par l’eau très chargée en calcite qui s’échappe de quatre diaclases, ont été formées dans les premiers temps du gouffre. Impressionnantes, elles laissent aujourd’hui s’égoutter cette eau sur les poteries qui se transforment dans le courant d’une année, en de véritables bijoux.
Alchimie encore du côté des “perles des cavernes“ ; le petit grain de sable qui traîne par là, dans un trou rempli d’eau est ballotté au gré des flots, et tourne, tourne, tourne… On dit pourtant que “Pierre qui roule n’amasse pas mousse“. C’est une contrevérité, je vous l’assure, car ce minuscule grain de sable se vêt de calcite à chacun de ses tours, et grossit lentement, lentement, tout comme une perle dans son huître.
Les draperies : la goutte d’eau glisse le long du rocher, comme une goutte de pluie sur une vitre. La deuxième goutte suit la première, la troisième suit encore le même chemin… Chaque goutte dépose ainsi ses cristaux de calcite sur la même trace. Ainsi se tissent ces superbes “draperies“ translucides, brillantes et …sonores. Délicatement, avec un petit bâton ou le doigt, il est possible d’en tirer quelques mélodies !
Les stalactites…(qui tombent !), et les stalagmites… (qui montent), sont des concrétions très connues et appréciées. Chacun sait que les gouttes d’eau mettent bien un siècle pour fabriquer, en chutant, un petit centimètre de stalactite. En fait, la longueur et le temps sont fonction du volume d’eau qui passe, de sa teneur en calcite et de la température ambiante… La stalactite et la stalagmite qui, à mi-chemin, se rencontrent, forment quoi ?… une colonne, évidemment.
Mais il est des stalactites indociles : ce sont les “excentriques“. Tout à coup, sans dire pourquoi ni comment, elles quittent le droit chemin et partent vivre leur vie. Elles restent, bien sûr, prisonnières de leur mère-stalactites, mais elles trouvent le moyen de s’écarter à l’horizontale, de remonter, de tourner, de virer… Et personne, pas même les plus savants, ne peuvent très bien expliquer ce qui leur a pris pour partir ainsi à l’aventure. On parle de “courants d’air“, de “principe de capillarité“ allez savoir ! …Elles sont belles et curieuses, en tout cas.
Les fistuleuses… sont très très fines, et toujours avec une goutte d’eau au bout qui n’en finit pas de tomber. En fait, si on les examine de bien près, on se rend compte qu’elles sont évidées au centre, comme un tube (comme une paille avec laquelle on boit l’orangeade l’été !), et qu’au lieu de couler sur l’extérieur, comme pour les autres stalactites, l’eau s’infiltre doucement à l’intérieur : c’est pour cela qu’il y a toujours une goutte qui se gonfle, tout au bout, avant de tomber !
Il y a aussi ces murailles qui forment des digues et emprisonnent de petits lacs, les “gours“ ; elles sont entièrement fabriquées en calcite et grandissent au fur et à mesure que l’eau remplit ces petits lacs. A ces endroits-là, l’eau est vive, et court. Elle déborde de ces digues qui accrochent la calcite au passage. C’est ainsi que ces murailles peuvent atteindre des hauteurs variant de quelques centimètres à plusieurs mètres !
Dans ces eaux actives, remuantes, on trouve des concrétions arrondies qui ressemblent étrangement à des têtes de choux-fleurs. Alors : “concrétions en choux-fleurs“, c’est leur nom.
Et nous finirons en vous reparlant des triangles, de ces fameux triangles, qui eux, contrairement aux choux-fleurs, ne se rencontre qu’en eau très peu profonde et surtout très calme.
La calcite peut prendre de multiples formes cataloguées (plusieurs centaines), mais les principales se laissent admirer au plus profond du gouffre de Proumeyssac .
Pour faire une visite virtuelle du gouffre : cliquez là !
Avoir aussi, concernant un autre magnifique gouffre tout proche qu’il me taaaaarde de découvrir, l’émission sur le Gouffre de Padirac signalée par Ramses, un reportage avec Mme Leatitia de Vazelhes, La Présidente du Gouffre de Padirac, dans le Département du Lot.
A lire ailleurs sur le blog : La Baoume di fado, Sauver Lascaux, Lespugue, Robert Ganzo et Quand la glace se fait pierre, Grottes et cavernes.
Sauf mention contraire, les photos sont de Anna Galore.
anti
Magnifique balade, en effet. La vue en surplomb depuis la plateforme artificielle est impressionnante.
J’ai eu grand plaisir à lire tout ce que tu as rassemblé ici sur le sujet.
Et moi, grand plaisir à le découvrir avec toi.
anti
Magnifique reportage, qui nous fait remonter aux origines de la Terre.
Miss a raison de souligner qu’il y a une connotation mystique en ces lieux. Le diable y est souvent évoqué, sans doute à cause de la terreur des autochtones, qui n’osaient s’y aventurer… Il faut souligner le courage des « découvreurs », tel Martel à Padirac, qui sont partis en exploration avec des moyens de fortune…
Le Périgord est très riche en découvertes archéologiques (« L’homme de Cro-Magnon » aux Eyzies est un autre site fabuleux). En plus, la région est très gastronomique, ce qui ne gâche rien !
Je ne sais pas où tu a vu que Miss parlait du côté mystique des grottes, mais c’est un avis que je partage depuis toujours (cf. la note sur les grottes et cavernes).
La connotation diabolique vient en effet du fait que cet endroit (ces endroits) étaient des repères de bandits de grand chemin, des endroits pour faire disparaître des corps, des endroits plein de fumées, vapeurs, puanteur etc.
D’ailleurs, pour l’anecdote, savez-vous pourquoi le quartier parisien du même nom s’appelle Denfert Rochereau ?
Anciennement, elle était appelée la place d’Enfer. On dit que la rue d’Enfer serait la déformation de « rue inférieure », ainsi nommée en raison des carrières qui ouvraient sur des souterrains jugés infernaux…
Elle avait englobé la place de la Barrière d’Enfer ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Barri%C3%A8re_d%27Enfer ), une partie des boulevards d’Enfer (Boulevard Raspail) et Saint-Jacques et une partie des boulevards de Montrouge et d’Arcueil.
Une autre histoire raconte que saint Louis fit venir à Paris en 1257 cinq religieux de cet ordre qu’il plaça à Gentilly où ils restèrent jusqu’en 1258. Or à cette époque, le castel de Vauvert allongeait ses toits pointus au dessus des plaines désertes qui entouraient ce qui fut depuis la barrière d’Enfer ; ce château bâti par Philippe Ier après son excommunication et qui lui servit de retraite, avait des tourelles en poivrières comme presque toutes les constructions d’alors, et par son isolement, par le tumulte qui s’y produisait toutes les nuits, par les lumières qui ne cessaient de briller à ses fenêtres, il inspirait au peuple une sorte de crainte superstitieuse.
Il en résulta le nom d’enfer donné par lui au sentier qui reliait le château à la poterne Saint-Jacques, précédemment nommée voie de Vauvert. Or, quand Philippe Ier mourut, le château de Vauvert demeura abandonné, et le bruit se répandit dans Paris qu’il était sans cesse hanté par les fantômes et les démons. Une bande de pillards songea à exploiter la crédulité publique et s’y installa.
La terreur que cette bande inspira fut telle qu’elle donna lieu au dicton : allez au diable Vauvert, et que nombre de gens faisaient un grand détour pour ne point passer auprès du diabolique manoir…
http://www.paris-pittoresque.com
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Le Périgord est une sacrément belle région, riches en histoire de l’homme et comme, tu le soulignes Ramses, on y mange divinement bien !!!
La nature mathématicienne ? Pour sûr oui ! Je dirais même mathémagicienne !
anti
Anti,
En Camargue aussi, il y a un village qui s’appelle Vauvert… Un rapport avec le diable ?
Miss disait : « Ici un cheval, là-bas le sabot de la mule 🙂 »…
La légende raconte qu’à Padirac, « Au cours d’une nuit très noire, Saint Martin à côté de sa mule marchait sur le Causse, découragé de n’avoir trouvé aucune âme méritant d’aller tout droit au paradis.
Soudain, Satan apparut, sa besace pleine de caussenards damnés. Voyant la triste mine de Saint Martin, Satan lui proposa de gagner son lot de damnés en franchissant l’abîme qu’il venait de créer d’un coup de talon,
Saint Martin armé de tout son courage éperonna sa monture et d’un bond prodigieux arriva sur la rive opposée du gouffre , laissant pour toujours sur la roche, l’empreinte des sabots.
Satan pris de panique disparut dans les profondeurs de l’abîme. »
C’est bizarre que j’aie mentionné ce lien sur « Bonjour », tandis que tu préparais ta note sur Proumeyssac, alors qu’on n’en avait pas parlé…
La patte du Diable ??? Mais non, c’est quand tu en as parlé sur bonjour que je me suis souvenue que je voulais faire celle sur Proumeyssac avant de repartir à l’aventure !
Merci pour l’explication. Je n’avais pas percuté.
Pour Vauvert, justement, j’en parlais à l’instant avec une autre personne ! Mais dans ce cas, c’est plus le Bon Dieu que le Diable :
« Appelée Posquières au Moyen Âge, la cité connut un grand renom.
Elle était le siège de l’un des plus notables lieux de pèlerinage de France, tout juste après celui de Notre Dame de Boulogne. Les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle s’y arrêtaient. L’église Notre Dame était alors reconnue dans tout le royaume de France. Située au creux d’un vallon nommé Vallis viridis (c’est-à-dire vallée verdoyante, qui donnera ensuite Vauvert), l’église de Notre Dame de la Vallée verte était le lieu de ce pèlerinage. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vauvert_(Gard)#Histoire
anti