Un petit pas pour l’homme…

811687538.jpgLe journal en ligne 20 Minutes pose à ses lecteurs la question : « Où étiez-vous le 21 Juillet 1969 ? ». Moi, j’étais en colo je ne sais plus où et ce soir-là, j’ai regardé la Lune d’une façon différente. En rentrant chez mes parents deux jours plus tard, j’ai vu ce qui est mon souvenir le plus fort de mon grand-père, qui vivait alors à la maison avec nous.

La télé rediffusait des images de l’alunissage et la phrase devenue historique de Neil Armstrong : « C’est un petit pas pour l’homme mais un saut de géant pour l’humanité ».

Moi, ce que je regardais, c’était le visage émerveillé de mon grand-père. Il était né à la fin du 19e siècle, l’année où Clément Ader faisait pour la première fois voler son Eole, étrange appareil plus lourd que l’air pour lequelle il avait créé le mot « avion » (de « avis », l’oiseau).

Et là, après avoir traversé indemne deux guerres mondiales, il voyait des hommes se poser sur la Lune.

Créer une atmosphère sur Mars ? Encore faudrait-il comprendre comment fonctionne la notre.

Deux interviews intéressantes à lire sur le site de 20 Minutes reviennent, à l’occasion des 40 ans du premier alunissage humain, sur la fameuse question de la recherche d’exoplanètes, dont nous avons eu l’occasion de parler quelques fois avec Ramses.

L’occasion de prendre à nouveau conscience de l’irremplaçabilité de notre Terre et de l’immensité de l’espace qui nous entoure. Debra Fischer précise que si on arrive, d’ici 50 ans pense-t-elle, à faire un vaisseau-robot qui atteint 30 000 km/s (10% de la vitesse de la lumière), c’est à dire 1000 fois plus vite que ce qu’on est capable de faire aujourd’hui, elle mettra 80 ans pour faire l’aller-retour jusqu’à l’étoile la plus proche.

Jonathan Lunine rappelle, à ce sujet, le but de la mission Kepler :

Vous et d’autres chassez des exoplanètes, ces planètes situées en dehors du système solaire. Qu’est-ce que cela changerait de trouver une jumelle à la Terre ?

On me demande souvent: «Pensez-vous que nous sommes seuls dans l’univers». Je réponds: «Je ne sais pas, mais je sais comment chercher la réponse». On devrait en savoir davantage avec la Mission Kepler, lancée en mars dernier. Déterminer si la Terre est une exception ou un objet commun serait extraordinaire. A long terme, si l’on découvrait une jumelle pas trop éloignée, à moins de 10 années lumières par exemple, on pourrait envisager d’y envoyer une sonde.

Et à un horizon très lointain, peut-on rêver de terraformer [Mars] et de la rendre habitable ?

On peut toujours rêver, pour Mars ou des satellites des géantes gazeuses. Mais on comprend déjà assez mal le fonctionnement du climat sur Terre. Il y a encore beaucoup de travail.

Les deux articles sont ici :

On espère trouver 50 petites soeurs à la Terre
La conquête spatiale peut continuer à faire rêver si on y met les moyens

Illustration : Neil Armstrong sur la Lune (photo Nasa)

5 Replies to “Un petit pas pour l’homme…”

  1. ramses Post author

    Je remets aussi ici ce que j’écrivais dans la nuit sur « Bonjour » :

    Il y a 40 ans, j’ai vu en direct à la Télé le 1er pas sur la Lune. Je l’ai revu sur Arte, qui avait consacré ce soir toutes ses émissions à la conquête spatiale. Vers minuit, révélation… Les Américains préparent un grand retour vers 2019, avec cette fois, non seulement une base permanente (on pourrait produire de l’eau sur place), mais surtout des projets industriels (il s’agit du projet « Constellation » de la NASA)… Il s’avère que la Lune est très riche en Helium3. Une seule tonne pourrait produire de l’électricité pendant un an à une ville de 10 millions d’habitants et les ressources couvriraient les 300 prochaines années des besoins planétaires en énergie… Les Russes sont sur les rangs, comme en 1968… Celui qui détiendra la Lune deviendra le maître de la Terre…
    Chic, on va recommencer à rêver !

    Certes, on évoque aux USA l’aspect budgétaire de cette nouvelle « mission », mais les retombées de ce projet sont telles qu’elles attirent beaucoup de capitaux privés. Le budget annuel de la NASA est de l’ordre de 20 milliards $ par an, ce qui constitue déjà – et de loin – le plus gros budget de recherche du monde, mais il est indirectement complété par de très grosses Sociétés privées, notamment dans le domaine de l’aviation (Boeing, Mc Donnel Douglas, Northtrop…)

    Ce qui est inquiétant, c’est que ce projet deviendra le premier « pillage » d’une autre planète, au profit d’un Etat… (grosses empoignades en vue à l’ONU).

    J’ai appris également que des équipes de scientifiques s’entraînaient depuis un certain temps pour le compte de la NASA, dans une région désertique du Canada, dont la configuration est proche de l’endroit où se situera cette base permanente sur la Lune (mise au point des scaphandres autonomes et des véhicules, notamment). La NASA travaillerait aussi à la mise au point d’une fusée d’une puissance très supérieure à la Saturn V des missions Apollo, qui avait déjà une capacité d’emport de 118 tonnes.

    A suivre…

  2. anti Post author

    Je ne me rends absolument pas compte. Quand je suis née, on avait déjà marché sur la Lune depuis quelques années déjà, (6 ans déjà) et quand j’ai été en âge de comprendre de qui de quoi, ça faisait déjà plus de 15 ans que ça avait eu lieu. C’est un peu comme de parler de la vie avant internet à nos enfants… Ils ont du mal (et c’est normal) à s’imaginer un monde qu’ils n’ont pas connu.

    C’qui est amusant, c’est qu’en lisant cette note, j’ai évidemment repensé enfance, donc Les aventures de Tintin, donc On a marché sur la Lune et appris par la même occasion que cet album datait de 1954. (http://fr.wikipedia.org/wiki/On_a_march%C3%A9_sur_la_Lune )

    Voili, voilà. Je ne crois pas que nous puissions vivre sur une autre planète. Je ne crois pas non plus que nous puissions vivre encore longtemps sur celle-ci.

    anti

  3. Apostille Post author

    Je me souviens que mes parents avaient loué une télé , j’étais avec eux, fascinée… du haut de mes huit ans…ensuite pendant très longtemps, « aller sur la lune » m’a paru le comble du courage, l’héroïsme pur. Je me testais de temps en temps.. serais-tu capable d’y aller?
    Puis, je me suis demandée à qoi servait tout ce tintouin spatial. Le progrès, finalement c’est quoi? vivre plus longtemps? plus confortable? est-ce encore vrai? peut-on réellement affirmer que la conquête spatiale a apporté quelque chose à l’humain?

     » Celui qui détiendra la Lune deviendra le maître de la Terre…
    Chic, on va recommencer à rêver ! » a dit Ramsès
    BBBRRR…….quel cauchemar tu veux dire!

    « Voili, voilà. Je ne crois pas que nous puissions vivre sur une autre planète. Je ne crois pas non plus que nous puissions vivre encore longtemps sur celle-ci » a dit Anti
    je pense exactement la même chose, hélas.

  4. anti Post author

    La notion de progrès, c’est très moderne comme idée. En fait, elle arrive surtout avec l’industrialisation au XIXe et s’oppose à celle de stabilité qui dominait dans le passé.

    L’article de Wiki sur la notion de progrès est pas mal fait pour une base de réflexion : http://fr.wikipedia.org/wiki/Progr%C3%A8s#Histoire_de_la_notion . Je trouve qu’on y voit assez clairement la confusion faite entre « progres » et « innovation » et aussi entre « progres = fait d’avancer » et « progres = avancée forcément mieux » ce qui n’est pas toujours le cas, loin de là !

    Un article / disserte pas mal aussi :

    Philosophie: Est-il raisonnable de critiquer le progrès technique ?

    http://coirault-neuburger.blog.lemonde.fr/2009/01/22/philosophie-est-il-raisonnable-de-critiquer-le-progres-technique/

    anti, on n’arrête pas la marche du temps ? Ca dépend !

  5. ramses Post author

    Anti,

    L’éclairage philosophique des progrès scientifiques est intéressant, mais il est à mon avis entièrement utopique dans sa conclusion :

    « Alors on comprend que la seule attitude raisonnable, une fois que l’humanité est devenue une énorme puissance technique de six milliards d’individus, est de nous réunir tous pour distinguer le bon et le mauvais, contrôler enfin le sens de l’histoire, et nous abstenir de jouir de techniques dont les conséquences sont reconnues par la science comme catastrophiques. »

    Les défis technologiques des 50 prochaines années (notamment le projet lunaire « Constellation » et les futures expéditions sur Mars ne peuvent être assumés que par la NASA et les Américains… Ce sera probablement l’occasion de remettre un peu d’ordre dans la cacophonie ambiante. J’espère un renouveau, semblable à l’arrivée au pouvoir de J.F. Kennedy. Le monde, globalement, était beaucoup plus heureux qu’aujourd’hui et avait des raisons d’espérer. C’est cette absence de rêve qui tue aujourd’hui l’humanité à petit feu. Donc, je me réjouis que l’on puisse se prendre à nouveau à rêver…

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