Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous ce texte sublime découvert lors d’une conférence de Philippe Jouët :
Le combat des arbrisseaux
Je fus mutliforme
avant d’être libre
je fus fine épée moirée
je crois puisque je fis
je fus goutte d’eau dans les airs
je fus la plus ardente étoile
je fus mots dans les écritures
je fus livre à l’origine
je fus lampes brillantes
un an et demi
je fus pont habité
sur soixante abers
je fus chemin je fus aigle
je fus coracle sur les mers
je fus bulle dans la bière
je fus goutte dans l’averse
je fus épée au poing
je fus écu dans le combat
je fus corde dans la harpe
transformé neuf ans
en eau en écume
je fus lave dans le feu
je fus bois dans le rempart
ce n’est pas moi qui ne chanterai pas
je chantai bien qu’obscur
je chantai dans le combat des hauts arbrisseaux
devant le souverain Britannie
j’entrai dans des chevaux nourris à l’écurie
afflux de richesses
j’entrai dans une bête aux grandes écailles
portant cent têtes
un dur combat est
sous la racine de sa langue
il y a un autre combat
sur ses nuques
un crapaud noir fourchu
portant cent griffes
un serpent moucheté à crête
cent âmes pour leur péché
dans leur chair seront châtiées
je fus Caer Nefenhir
où se ruaient arbres et herbes
où chantaient les poètes
où se ruaient les guerriers
Gwydyon ressuscita
pour les Brittons
les aulnes en tête de ligne
percèrent les premiers
les saules et les sorbiers
vinrent plus tard dans les rangs
les pruneliers à épines
s’élancent allègres
les cormiers ingénieux
espéraient la contre-attaque
les rosiers heurtèrent
une armée furieuse
les framboisiers dressèrent
dans le meilleur enclos
pour protéger la vie
troène et chèvrefeuille
du lierre pour sa beauté
et une mer d’ajoncs terrifiante
on avait alerté les merisiers
le bouleau malgré son grand désir
fut armé avec retard
non à cause de sa couardise
mais à cause de sa grandeur
les frênes sont de la plus grande vaillance
devant les princes
l’orme malgré sa richesse
ne lâcha pas le pied
il tuait au centre
Il nous avait donné ce texte lors de sa conférence, stipulant que malgré l’utilisation du « je fus », il faut s’intéresser à voir que l’initié accompli n’est plus lui-même : il est le secret du monde, le mystère n’existant que pour celui qui ne sait pas voir.
« Les dieux, eux, étaient occupés à se déguiser en arbres et en animaux, la forme sous laquelle nous les voyons toujours quand nous parcourons les étendues sauvages »,
écrivait Martin Prechtel dans Les secrets du Jaguar…
anti
Sublime en effet.
Je regrette de n’avoir pas pu assister à cette conf de Philippe Jouët. Anti me l’avait fait rencontrer lors d’un cercle de tambours et j’avais échangé quelques mots avec lui – un homme passionnant.
Très beau texte. Les arbres en ordre de bataille rappellent celles de Napoléon. Que de belles choses on apprend ici…
Ce poème est splendide !
Je pense aussi au « Front de libération des arbres fruitiers » en le lisant :
http://www.annagaloreleblog.com/archive/2008/08/13/s-aimer-a-tort-et-a-travers.html
anti
Nous fumes sommes et serons tout
Ca ! J’en étais certaine que tu fumes Voie !
anti, mâle beau rôle.
et je somme aussi
voieronflée
Une vraie bête 😉
anti, somme ses pieds !
et je se rond queq’fois
(patois mayennais)
Mdrrrrrrrr !
J’comprends mon gars ! J’suis du coin aussi ! A’t’saille !
anti, ici la pui cheu pâ
Ben là non pu dame non