Limitation de salaire

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Encore au conditionnel, une information qui me réjouit. Quelques mois après l’Allemagne qui plafonne déjà des rémunérations (décision adoptée le vendredi 17 octobre 2008 par le Parlement allemand, le plan de sauvetage des banques prévoit de limiter à 500 000 euros les émoluments des dirigeants d’établissements qui feront appel à l’Etat pour se renflouer, via une augmentation de capital. Cette disposition s’est appliquée en novembre 2008 à la Commerzbank. La deuxième banque du pays est la seule à avoir eu recours à une recapitalisation de l’Etat, pour un montant de 8,2 milliards d’euros.), Barack Obama limiterait à 500 000 dollars les salaires des chefs d’entreprises aidées.

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Un article de Le Monde.fr (corrigé par ma pomme en bas 500 000 euros, redevus 500 000 dollars).

Mercredi 4 février, à 11 heures, heure de Washington, Barack Obama, le nouveau président des Etats-Unis, devait annoncer solennellement une mesure financière sans précédent dans l’histoire du pays : une limitation du salaire des dirigeants d’entreprises privées.

Selon le site Internet du New York Times, l’administration Obama devrait imposer une rémunération globale maximale de 500 000 dollars (384 000 euros) aux patrons et aux équipes de directions des établissements renfloués par l’Etat, donc en premier lieu, des banques et des constructeurs automobiles.

Les bonus, et toute rémunération variable, à l’exception de dividendes d’actions que les dirigeants possèdent déjà, seront interdits. L’octroi de parachutes dorés, les indemnités de départ versées aux patrons, devraient faire l’objet d’une plus grande transparence. Ces mesures ne devraient toutefois s’appliquer qu’aux établissements bénéficiaires d’une aide exceptionnelle du Trésor, pour éviter leur naufrage, comme par le passé Citigroup (renfloué à hauteur de 45 milliards de dollars) ou l’assureur AIG (150 milliards).

Les banques soutenues dans le cadre du premier plan de sauvetage de Wall Street, le TARP (Troubled asset relief program), devraient échapper à ce dispositif qui ne devrait pas être rétroactif. L’Etat pourrait, toutefois, durcir les conditions d’accès à la seconde phase prévue d’aide au secteur financier. « Nous avons mis en place des mécanismes pour nous assurer que les établissements qui toucheront l’argent des contribuables ne l’utiliseront pas pour financer les rémunérations excessives des dirigeants », a assuré M. Obama mardi 2 février, interrogé par CNN.

Il y a une semaine, le président s’était dit écoeuré par les quelque 18 milliards de dollars de bonus perçus en 2008 par les financiers. « Le sommet de l’irresponsabilité, une honte », avait-il réagi. La décision de M. Obama, épaulé par Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor, fait suite à une montée de la grogne de l’opinion publique vise à vis des rémunérations excessives. Les Américains ont été choqués par l’ampleur de salaires et bonus versés à certains patrons, notamment dans le secteur de la finance, accusé d’avoir provoqué la plus gave crise que les Etats-Unis aient connue, tout en bénéficiant de l’aide de l’Etat pour leur éviter la faillite.

Au Congrès, les sénateurs de tout bord se sont emparés du sujet. Jeff Session, sénateur républicain de l’Alabama a notamment rapporté que les patrons de petites entreprises de son Etat jugeaient les bonus octroyés à Wall Street « obscènes ». Et il y a une semaine, Claire Mc Caskill, sénateur démocrate du Missouri a suggéré, symboliquement, de limiter à 400 000 dollars – le montant du salaire versé au président des Etats-Unis – les rémunérations au sein des firmes renflouées par l’argent public.

« UNE PUNITION MÉRITÉE »

La mesure prise par M. Obama devrait faire taire le débat. Mais elle fait d’ores et déjà surgir d’autres interrogations. La limite pourrait-elle inciter les établissements à tout faire pour ne pas réclamer l’aide publique ? La mesure ne risque-t-elle pas, alors, de retarder les effets du plan de sauvetage de la finance, dont la réussite est une condition de la reprise économique ?

Les dirigeants d’établissements actuellement en grandes difficultés, potentiellement concernés par la mesure ont, de fait, touché jusqu’ici des rémunérations nettement supérieures à 500 000 dollars.

Il en est ainsi de Keneth D. Lewis, le directeur général de Bank of America dont la rémunération a atteint 20 millions de dollars en 2007 ou de celle William Pankrit, directeur général de Citigroup, qui a perçu 3,1 millions de dollars. Selon le Wall Street Journal, certains membres de l’administration de M. Obama redoutent ainsi les effets pervers de la mesure. « Mais une autre partie estime nécessaire que les banques acceptent une punition méritée en échange de l’argent public », indique le site du quotidien américain.

Claire Gatinois

Cette annonce n’a pas été du tout au goût de Laurence Parisot, présidente du Médef : Salaire des patrons : Laurence Parisot condamne Obama. Ben voyons ! C’est vrai quoi ! C’est normal de raquer braves gens pour payer les gros salaires de gros cons immoraux.

« C’est le risque que partent des hommes ou des femmes qui sont peut-être pour partie responsables du drame économique actuel. Mais qui sont aussi les plus compétents pour mettre en place les solutions »

Y’en a qui n’ont peur de rien !

anti (au passage, il est bien rémunéré le président des US !)

9 Replies to “Limitation de salaire”

  1. Anna Galore Post author

    Elle est gonflée, la Parisot… Tout juste si elle ne dit pas: « OK, certains sont des escrocs puisqu’ils n’ont pas hésiter à se sucrer alors qu’ils faisaient couler lleur boîte mais après tout, s’ils réussissent à la redresser, c’est normal qu’ils prennent plus de fric ». L’immoralité élevée au rang de vertu. Beurk…

    Le salaire du président US ? Il ne me choque pas. Bien des patrons français du CAC gagnent plus hors primes, bonus et autres stock-options. Et eux, ils n’ont aucun autre but que de réaliser plus de profits.

  2. voiedoree Post author

    Il faut comprendre que Sarko pratique une politique de droite. Il est normal que la plupart ne savent pas ce que ça veut dire car la VRAIE dernière politique de droite remonte à avant la dernière guerre. Je rappelle que la différence (schématisée) entre une politique écomomique de droite et une politique écolomique de gauche est celle là.

    Un politique économique de droite dans un système pyramidal, les responsables politiques pensent qu’il est nécessaire de donner, favoriser, la petite minorité qui se trouve au sommet de la pyramide, de leur bien être découlerait le bonheur de la population se trouvant au dessous et qui en recevrait donc la manne.

    Une politique de gauche préconique que c’est la base qui permet à l’ensemble d’évoluer, c’est donc une politique favorisant le plus grand nombre.

    En fait aucune de ces politiques ne marche vraiment. De Gaulle l’a bien compris en essayant d’inventer un système hybride qui a plus ou moins bien marché, Chirac lui même poursuivant une politique identique améliorée. Un des exemple de cette politique hybride qui marche ou a marché est celle de l’Allemagne même si maintenant l’équilibre est plus difficile.

    En appliquant une réelle politique de droite Sarko est en train de détruire tout le système car les bénéficiaires de la manne ne sont pas du tout enclin à partager le gateau, c’est cela son erreur et sans doute ce qui le fera chuter.

    OUF

  3. ramses Post author

    La déclaration de Laurence Parisot est consternante et décalée :

    « C’est le risque que partent des hommes ou des femmes qui sont peut-être pour partie responsables du drame économique actuel. »

    Et ils iront où, ces chers exilés, pour continuer à se faire leurs 2 à 6 millions € annuels ? En Afrique ??

    Il serait temps que l’on mette en place des règles simples concernant les rémunérations dans les Entreprises, par exemple un écart maximum entre la plus haute et la plus basse (40x me paraît un bon ratio). Aujourd’hui, on est à 500x dans les Entreprises du CAC40, ce qui est totalement aberrant.

    Quand aux stock-options, elles ne devraient pas pouvoir être exercées, tant que leurs bénéficiaires sont toujours dans l’Entreprise (cf. le scandale Airbus).

    Par contre, les clauses parachutes ne me semblent pas si immorales, dans la mesure où le dirigeant peut être révoqué « ad nutum » par son Conseil d’Administration. La prise de risque mérite une contrepartie et les bons résultats récompensés par des « bonus ».

    En « renonçant » à leurs bonus, les dirigeants des grandes Banques ont enfoncé une porte ouverte… Les bonus ne sont en général attribués qu’en cas de dépassement des objectifs… Ils n’auraient de toute façon rien touché pour 2008 !

    Voiedoree a raison, ce n’est pas le libéralisme qui est en cause, c’est plutôt la « République des copains et des coquins », dont le Président est l’otage… Nous verrons à 20h15 s’il est prêt à payer la rançon !

  4. Anna Galore Post author

    Ah ça, si le Hamas avait d’autre fonction que terroriste, ça se saurait… Les Palestiniens ne sont pas près de voir la paix s’ils croient en des « meneurs » de ce genre, dont la seule logique est d’attiser encore plus les haines.

    Face à un adversaire va-t-en-guerre qui ne recule devant aucune violence lui-même, le Proche-Orient est vraiment mal barré pour encore des décennies…

  5. ramses Post author

    Bon, j’ai écouté l' »interview » du Président…

    Il a décidé de rester otage… Tant pis pour lui.

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