Ce hit mondial écrit par Sting en 1983 a une histoire qui mérite d’être racontée. Deux de ses multiples adaptations ont, par ailleurs, une signification bien précise sur laquelle je vais revenir.
La version d’origine par Sting
Sting raconte qu’il a écrit les paroles et la musique de « Every breath you take » d’une traite, en se réveillant au milieu de la nuit, alors que son premier mariage était en train de voler en éclats.
Les paroles peuvent être interprétées soit comme une déclaration d’amour réconfortante, soit comme des mots d’une jalousie morbide. L’ambiguité vient du verbe « to watch » qui peut aussi bien signifier « veiller sur » que « surveiller » – « je veillerai sur toi » devient alors « je te surveillerai ». Le texte intégral est à la fin de cette note, en voici un extrait :
« Chaque respiration que tu prendras, chaque mouvement que tu feras, chaque lien que tu rompras, chaque pas que tu feras, je te surveillerai […] Oh ne vois-tu pas que tu m’appartiens? »
Sting a d’ailleurs déclaré qu’il ne s’est rendu compte du sens le plus « sinistre » (selon son expression) que bien plus tard. Le rapprochement avec le « Big Brother is watching you » (Grand Frère veille sur vous / vous surveille ») de George Orwell est évident.
Il a reconnu, de plus, s’être directement inspiré pour les paroles d’une nouvelle de Judith Merrill (« Whoever you are ») et de chansons de Leo Sayer (« More than I can say ») et de Led Zeppelin (« D’yer m’aker »), dont il a repris des phrases quasiment au mot près.
Sur la version jouée par Police et enregistrée en une seule prise, Andy Summers, le guitariste, improvise un thème inspiré de Béla Bartok dont il a dit que c’est la première chose qui lui est venue à l’esprit. Son idée lui a valu une explosion d’applaudissements des personnes présentes dans le studio.
Vingt ans après sa sortie, Sting continuait à toucher 1500 euros par jour de droits d’auteur sur « Every breath you take ».
Le clip, réalisé par le duo de musiciens Godley & Cream, a régulièrement été classé dans la liste des meilleurs jamais tournés. Le voici.
Deux reprises particulières
De nombreuses reprises de « Every breath you take » ont été réalisées, la plupart pour des raisons purement commerciales. Voici l’histoire de deux d’entre elles qui présentent une réelle originalité.
La première est de Sting lui-même, lors d’un concert en 2005 pour Live 8, une association caritative de lutte contre la pauvreté dans le monde. Le refrain légèrement modifié s’adressait aux membres du G8 : « We’ll be watching you ». Les paroles prenaient alors un sens politique: tout ce que vous ferez, chaque pas, chaque souffle, chaque promesse, nous le surveillerons de près.
La deuxième a été faite par Puff Daddy en collaboration avec Sting, pour rendre hommage, de façon très émouvante, au rapper Notorious BIG, assassiné en mars 97. Puff Daddy a en effet changé certains mots avec l’accord de Sting. « I’ll be watching you » a ainsi été remplacé par « I’ll be missing you ». Le message est alors devenu « où que tu sois, quoi que tu deviennes, tu me manqueras toujours ».
Les paroles de Sting
Every breath you take
Every move you make
Every bond you break
Every step you take
I’ll be watching you
Every single day
Every word you say
Every game you play
Every night you stay
I’ll be watching you
Oh can’t you see
You belong to me
How my poor heart aches
With every step you take
Every move you make
Every vow you break
Every smile you fake
Every claim you stake
I’ll be watching you
Since you’ve gone I’ve been lost without a trace
I dream at night I can only see your face
I look around but it’s you I can’t replace
I feel so cold and I long for your embrace
I keep crying baby, baby please
Oh can’t you see
You belong to me
How my poor heart aches
With every step you take
Every move you make
Every vow you break
Every smile you fake
Every claim you stake
I’ll be watching you
Every move you make
Every step you take
I’ll be watching you
I’ll be watching you
« La première est de Sting lui-même, lors d’un concert en 2005 pour Live 8, une association caritative de lutte contre la pauvreté dans le monde. Le refrain légèrement modifié s’adressait aux membres du G8 : « We’ll be watching you ». Les paroles prenaient alors un sens politique: tout ce que vous ferez, chaque pas, chaque souffle, chaque promesse, nous le surveillerons de près. »
Trop fort ! C’est fou l’impact de ces paroles.
« Puff Daddy ». Très chouette version aussi. C’est dingue, je la connais mais n’avais jamais fais attention au changement de paroles.
anti
Intéressant cette histoire… Je n’avais perçu que le coté amoureux des paroles… « Je veillerai sur toi… »
De toute façon, j’avoue que j’ai du parti pris ! Quand Sting chante ces mots pour moi, il ne peut s’agir que de mots d’amour !!! Aaaahhh !
Nooooon ! Ne me réveillez pas…………. 🙂
La voix de sting, c’est du velours particulierement sur ce titre 🙂
Les paroles de Puff Daddy sont sympas aussi quand on sait qu’il parle de son ami :
(Puff Daddy)
Every day I wake up
I hope I’m dreamin
I can’t believe this shit
Can’t believe you ain’t here
Sometimes it’s just hard for a nigga to wake up
It’s hard to just keep goin
It’s like I feel empty inside without you bein here
I would do anything man, to bring you back
I’d give all this shit, shit the whole knot
I saw your son today
He looks just like you
You was the greatest
You’ll always be the greatest
I miss you Big
Can’t wait til that day, when I see your face again
I can’t wait til that day, when I see your face again…
Yeah… this right here (tell me why)
Goes out, to everyone, that has lost someone
That they truly loved (c’mon, check it out)
(Puff Daddy)
Seems like yesterday we used to rock the show
I laced the track, you locked the flow
So far from hangin on the block for dough
Notorious, they got to know that
Life ain’t always what it seems to be
Words can’t express what you mean to me
Even though you’re gone, we still a team
Through your family, I’ll fulfill your dream (that’s right)
In the future, can’t wait to see
If you open up the gates for me
Reminisce some time, the night they took my friend
Try to black it out, but it plays again
When it’s real, feelings hard to conceal
Can’t imagine all the pain I feel
Give anything to hear half your breath
I know you still living your life, after death
[Chorus] (Faith Evans)
Every step I take, every move I make
Every single day, every time I pray
I’ll be missing you
Thinkin of the day, when you went away
What a life to take, what a bond to break
I’ll be missing you
(Puff Daddy)
I miss you Big
It’s kinda hard with you not around
Know you in heaven smilin down
Watchin us while we pray for you
Every day we pray for you
Til the day we meet again
In my heart is where I’ll keep you friend
Memories give me the strength I need to proceed
Strength I need to believe
My thoughts Big I just can’t define
Wish I could turn back the hands of time
Us in the 6, shop for new clothes and kicks
You and me taking flicks
Makin hits, stages they receive you on
I still can’t believe you’re gone
Give anything to hear half your breath
I know you still living your life, after death
[Chorus]
(Faith Evans)
Somebody tell me why
On that morning
When this life is over
I know
I’ll see your face
(112)
Every night I pray, every step I take
Every move I make, every single day
Every night I pray, every step I take
(Puff) Every day that passes
Every move I make, every single day
(Puff) Is a day that I get closer
(Puff) To seeing you again
Every night I pray, every step I take
(Puff) We miss you Big… and we won’t stop
Every move I make, every single day
(Puff) Cause we can’t stop… that’s right
Every night I pray, every step I take
Every move I make, every single day
(Puff) We miss you Big
Bloody beat, heart beat
On peut trouver sur YouTube un show de Puff Daddy où Sting l’accompagne sur scène pour chanter cette version.
En ce qui concerne les emprunts aux paroles d’autres chansons, voici un court extrait de « D’yer M’aker’ de Led Zep:
Every breath I take
Every move I make
« Every breath you take » est la chanson qui a eu le plus de passages radio ou télé de l’histoire du rock, avec un total de
9 000 000 de diffusions, soit l’équivalent de 68 ans de diffusion continue.
Une autre chanson de Sting atteint des records de diffusion, avec 5 000 000 de passages, « Every little thing she does is magic ».
J’aurais dit pareil, j’avoue.
J’ai trouvé cette info sur le site de BMI (www.bmi.com/news/entry/535578), qui remet tous les ans un « million-air award » pour les chansons qui dépassent les 3 millions de passages radio/télé.
Sting est arrivé en tête dans le classement de 2007 – qui a par ailleurs couronné Peter Gabriel « BMI Icon » pour l’ensemble de sa carrière musicale et humanitaire.