A Malakoff, en banlieue parisienne, un type a eu une idée géniale : installer un magasin de fringues en face de la Poste. En quoi est-ce génial me demanderez-vous ? En deux choses au moins. Un, il y vend des vêtements originaux et de qualité et deux, il a tout compris de la psychologie féminine. Combien de fois suis-je allée chez lui en sortant complètement énervée de la Poste où, après une demie heure de queue, on me répondait au guichet, que « ah, ben non, désolée, votre paquet/colis/lettre recommandée – cocher la bonne case-) est introuvable… donc, combien de fois suis-je allée faire de la CB* thérapie (* CB thérapie? pour carte bleue thérapie : frustration –> achat et sérénité retrouvée), je ne sais plus mais souvent, c’est sûr compte tenu des services de la Poste de Malakoff ! C’est ainsi que j’ai découvert le créateur Alexis T, en flashant littéralement sur un pull magnifique. Bon ok, je suis aussi ressortie avec un haut… Mmmm… mais c’est parce que le patron du magasin voulait absolument que ce soit moi qui porte ces vêtements. D’ailleurs, c’était trop drôle. Lui : « Ah, si, c’est pour toi, ça » Moi : Nan ! Hors de question de mettre une somme pareille dans un pull ». « Ben je te le fais à 50 % ». Son employée : Mais… on ne solde pas les soldes… et puis, euh… une dame m’a demandé de le mettre de côté… On ne met pas les soldes de côté ici. Bon, ok, alors je te fais 50 % et en plus, un prix sur l’autre. Trop fort ! J’suis repartie avec les deux, ruinée mais heureuse.
Bref, Alexis T donc. Petite présentation dans un article paru dans Fashion Daily News daté du 21 juin 2002.
Repéré dans la rue par ses vêtements, Alexis s’est lancé dans la monde il y a 10 ans. As du Patchwork, il a créé une ligne de vêtements colorés, bariolés et pleins d’humour.
La Mode ? Une vocation ou un hasard ?
Un hasard. Un jour je réalisais mes vêtements. Une personne a repéré mon look dans la rue et m’a commandé des pièces pour Kiliwatch. Cette boutique, installée à l’époque rue Saint-Denis brassait du monde et mes modèles ont connu pas mal de succès. Dans la foulée j’ai voulu apprendre le métier en faisant l’école ESMODE
Le concept de votre collection ?
Je travaille à partir de différents coupons de tissus que j’assemble, à la fois guidé par le hasard mais également en réfléchissant sur la gamme de couleurs. C’est à partir de ces associations de matières que j’imagine la coupe. Je ne travaille pas sur la base de collection, chaque pièce est unique et s’ajoute à ma ligne dans une certaine continuité, avec des matières plus chaudes en hiver. Mais je constate une évolution de mon style au fil des années. J’étais plus streetwear à mes débuts, aujourd’hui c’est plus coloré, moins sec, avec des matières plus fluides.
Quel genre de personnes habillez-vous ?
Pour la femme, la tranche d’âge est très large. Les très jeunes aiment le côté excentrique, les plus âgées peuvent porter de petites pièces de façon élégante. Ce sont généralement, des achats coup de coeur, car il faut quand même oser. Sinon, pas mal d’artistes, de danseurs et de chorégraphes achètent mes vêtements. En ce qui concerne l’homme, la cible est encore plus pointue. Ce sont par exemple des japonais, à Tokyo notamment, où ma marque est venue dans des boutiques qui s’adressent à une clientèle très jeune.
Les dates clés de votre parcours ?
2000 lancement de ma première collection féminine
2001 lancement de ma première collection homme
Mars 2002, suite à la présentation de mon travail grâce à des parutions dans la presse des acheteurs étrangers sont venus me voir. D’où le début d’une commercialisation importante à l’export.
Vos projets ?
Le 26 juin prochain, je participe dans le cadre d’un collectif Créateurs du monde, à un défilé organisé par l’association humanitaire Enfants de la Terre . Sinon, je continue à construire l’image de ma marque.
Signe particulier : Sensible aux couleurs et aux matières, le créateurs associe à l’aide de coutures apparentes, des morceaux de tissus créant des pièces uniques, aussi disparates à l’endroit qu’à l’envers. De véritables tableaux vivants sur lesquels Alexis créer des d’effets (découpes, déchirures, épingles de sûreté) et de subtils mélanges de motifs (logo flashy et dentelle, thématiques cartoons et mangas).
Par ailleur, j’aime bien cette définition de lui en tant que Clothes-Jokey trouvée sur le net :
Alexis T. ou le créateur de musiques qui se portent. Ce couturier-créateur atypique est un véritable CJ, un Clothes-Jokey qui marie les styles, les couleurs, les visuels comme un DJ sait manier les samples.
La comparaison n’est pas fortuite : la musique est le fil conducteur de toutes ses créations, un fil qui se matérialise alors en surfil et crée la forme. Ce frenchy branché gothic, électro, punk-rock, no-wave et nu-wave détourne les tee-shirts vintage de ses groupes fétiches et crée en mixant les codes, des compositions originales, toutes uniques. Imprimés mangas, patches, épingles à nourrice, latex, fausse fourrure, vinyle, surpiqûres, fluo… tant d’autres thèmes qui viennent rythmer ce rock qui n’hésite pas à briller et à être glam.
Il ne suffit pas d’assembler pour composer, encore faut-il avoir une oreille aiguisée, ou plutôt un oil aguerri : Alexis T. s’accapare les tissus comme d’autres les sons ; il les travaille, les détourne, les transforme pour former des harmonies visuelles où l’accord ne pourrait exister sans la dissonance voisine. D’Alice Cooper aux « kogyaru » japonaises, de Vanessa Paradis aux jeunes orientales branchées, les pièces uniques Alexis T. « parlent » à ses clients et clientes, comme les mix des meilleurs DJ parlent aux clubbeurs.
Ses créations racontent toutes une histoire, une histoire que chacun s’approprie, une histoire qui résonne déjà à travers le monde : Paris, Tokyo, Montréal, Koweït city, Riyad, Tel-Aviv, Dubaï ou bien encore Cologne. C’est à Paris, dans le quartier de la mode, qu’Alexis T. a établi son studio-show-room, au 18 de la rue Dussoubs, dans le 2e arrondissement. Situé dans le quartier Montorgueil, à proximité des métros Etienne Marcel ou Réaumur Sébastopol, il est ouvert en semaine, du lundi au vendredi, de 13h à 18h30. Et les samedi, dimanche et lundi, c’est au tour de sa boutique L.S.D. aux puces de Clignancourt, 58 rue Jules Vallès à St Ouen, d’accueillir ses fans qui peuvent s’y presser de 13h à 18h.
Si je ne suis pas du tout la cible de son côté érotico-gothique-trash-sex-vulgaris, il a des collections sympas. Celle nommée « Héros » en bas à gauche de son Myspace est tip top ! ou encore la « bohème rock » sur son site dans laquelle « les lignes respectent le corps, ses couleurs sont cernées de noir, la maille est très présente et les laines rebrodées de fil de lurex ».
anti
Ah l’excité ! Vraiment des créations géniales et je sais de quoi je parle, j’en ai vu de vraiment très près ^^
C’est vrai que par contre, comme personnage, il est volontiers vulgaro-provoc-à-deux-(trous-de)-balles dans ses propos outranciers, très ado attardé, et que là, il passe vraiment pour du grand n’importe quoi sans intérêt (le fait qu’il s’érige en icône gay n’aide pas la cause de sa communauté). Heureusement que ce qu’il fait vaut beaucoup mieux que ce qu’il est.
c est génial ce post ! ^^ j ai adoré ! c est beau,c est coloré et original à souhaitS ;). Merci !
( bah Anna… retiens toi…)
Voui, voui, je me retiens, je ne suis pas près de lâcher 🙂
« j ai adoré ! c est beau,c est coloré et original à souhaitS 😉 »
J’ai beaucoup pensé à ta fillotte en composant cette note j’avoue. Je voyais des ateliers, des coupons, des fils, des rires, des loges…
anti, derrière le décor.
Une petite coïncidence avec les coupons, la couture, le fil et le superbe livre que je suis en train de lire » le cœur cousu » .
Il y avait donc toute une histoire derrière cette belle robe que tu portais dimanche, Anti. Ça ne m’étonne pas.
Merci pour le lien.
Coucou Colors 😉 Belle coïncidence en effet 😉 Ce que je viens de lire sur le livre en question est fabuleux ! En fait de robe, je portais un pull mais les robes que je viens de revoir sur cette note me plaisent bien !!!
anti