Voiedorée m’a fait parvenir une série de superbes photos de sa ballade à Madagascar – Nosy Bé pour les intimes. Elles sont toutes rassemblées dans un nouvel album-photo nommé Nosy Bé (colonne de droite en dessous des derniers commentaires postés).
Voici le texte que Voie a joint aux photos:
MADAGASCAR
L’avion pique raide à l’approche de l’atterrissage et freine brutalement en raison de la piste trop courte, limitée par la route nationale à son extrémité. Bien que Madagascar ne soit distante que de 2 heures de la Réunion, dix degrés de température la sépare d’elle en ce midi de septembre. Les 32° feront paraître longues les formalités de visa et contrôle interminable des bagages justifiés par l’absence de scanner.
Nous voilà à Diego Suarez, la cote d’azur de Mada. La forme d’un pied gauche de l’Île permet de situer cette ville dans l’ongle du pouce.
Dès la sortie, au travers des vitres du 4X4 climatisé s’ exposent les agitations d’une foule pieds nus dans la poussière de latérite vendant les quelques produits alimentaires déposés sur des chapiteaux en bois branlants recouverts d’une feuillage jaune indéterminé.
Comment dire qu’on connaît le pays en n’explorant qu’une centaine de kilomètres autour de la ville. Cette île grande comme 2 fois et demie la France nécessite une durée plus longue que les 8 jours de marche que nous allons lui consacrer. En fait ce sera comme si nous avions visité la moitié de la Bretagne, et encore, dans de bonnes conditions, car nous sera épargnée l’extrême misère des bidonvilles de Tananarive ou les mauvaises nuits où on ramassera au matin les enfants morts dans les rues.
Ce sont de fabuleux paysages qui s’offriront à nous, d’une beauté à couper le souffle, la promenade à pied autour des trois baies à proximité de Diégo dont la plus grande celle de Sakalavas, plantée d’une île en pyramide en son centre nommée : « pain de sucre » dont le sommet, le soir, par le jeu des ombres révèle une vierge éplorée est la seconde en beauté après celle de Rio. Les Tsinguy rouges, impressionnantes concrétions calcaires aux pointes dressées, situées dans un canyon aux couleurs fantastiques resteront dans les mémoires, même si on sait ce phénomène lié à la déforestation. A Antsalaka, nous découvrirons le lac sacré d’où les chants des autochtones ferons surgir paresseusement d’énormes crocodiles. Les parcs nationaux de la montagne d’Ambre et d’Ankarana remplis de caméléons, lémuriens et autres oiseaux aux formes et couleurs jamais vues ailleurs émerveilleront notre marche.
La traversée en bateau à voile de la Mer d’Emeraude, portant bien son nom par sa couleur étrange, nous permettra, à partir du port de pèche de Ramena, d’accoster dans l’île de Suarez au sable blanc, île déserte de milliardaires que nous imaginerons être pour un trop bref instant, devant les poissons grillés à peine péchés mangés sous les paillotes face à la mer.
Les parcours en 4X4 par des routes munies de ralentisseurs naturels, énormes nids de poule et zébus divagants permet de se faire une idée des conditions de vie des « hors la ville ». Les modestes cases en bois ne servent qu’à dormir, les enfants dès le plus jeune âge cassent des cailloux sur le bord des routes, cherchant à gagner la nourriture du jour. La mortalité infantile est effrayante, les jeunes enfants ne sont pas enterrés mais confiés à la mer, les morts déterrés au bout d’un an verront leur ossements rejoindre leur ancien lieu de vie…
Que dire de l’exquise politesse des habitants, dont nous qualifions l’état de miséreux en les considérant avec nos yeux de nantis. Qui est le plus pauvre des deux? En tout cas j’ai ma réponse…
La ville de Diego Suarès, curieuse par ses établissements coloniaux : bâtiments impressionnants qui lentement tombent en ruine, l’État Malgache ne pouvant en assurer l’entretien. Des centaines de pousse-pousse sillonnent les rues, vestiges d’une bourgeoisie locale amateur de promenade à bras d’homme ne servant plus aujourd’hui qu’au transport de parpaings, caisses de bière et morceaux de bois. Grandeur et décadence…
Une découverte fabuleuse qui entraîne un désir de plus, plus longtemps, plus loin, tellement grande est l’attirance envers ce pays et sa population gardant de l’époque coloniale une certaine nostalgie et conservant le Français en langue parlée mais aussi dans leur cœur.
Le Pain de Sucre, une des photos les plus saisissantes. Le sommet ressemble à un visage en train de hurler.
Voie je n ai pas d autres mots à te dire que ceux déjà écrits en réponse à ton envoi , sinon encore un grand merci ! ^^
Pareil ! Tu nous fais à tous un très beau cadeau.
votre présence sur ce blog est aussi un cadeau
ça… c est l effet moufle ! mdr