Cette inconnue merveilleuse

Dans ce fil, Feuilllle viendra parler doucement et sans tabou de la mort, « cette inconnue merveilleuse qui nous connait une seule fois dans notre vie… »

Je vous demande de bien vouloir respecter ce lieu, dont je supprimerai tout message irrespectueux vis à vis du cadeau rare et précieux que Feuilllle vient nous faire ici.

33 Replies to “Cette inconnue merveilleuse”

  1. Lison Post author

    Ce sujet va m’intéresser, particulièrement en ce moment. J’attends patiemment…feuille.

  2. voiedorée Post author

    Pourquoi cet avertissement Anna ?

    La mort est une transition, une simple transition. La douleur de l’absence est réelle mais nous nous retrouverons tous.

    DEPART

    Belle mystérieuse aux longs cheveux d’ébène
    Imperturbable, près de chacun ta garde monte
    Sourire énigmatique sans l’ombre d’un espoir
    attendant que le chapiteau rouillé se démonte

    Véhicule Insensible aux doux yeux de velours
    Hiératique, figée dans ta longue robe du soir
    Patiente, en murmurant l’impossible toujours
    Qu’on devine affleurant tes lèvres sans mémoire

    Tu attends que ceux-là aux maux interminables
    Et qui refusent encore ta patiente exigence
    En s’accrochant sans cause à leurs plaies inavouables
    S’abandonnent à la suave paix de ta présence

    Tu recueilles alors sur leurs bouches asséchées
    L’invisible présent qu’ils reçurent en dépôt
    En cet instant sanglant du cri du jouvenceau
    Afin qu’en d’autres lieux il puisse lors exister

    Pathétique compagne tout au long d’une vie
    Inlassable veilleuse aux doux regard glacé
    Je n’aurai pas pour toi un regard apeuré
    Quand pour l’éternité rejoindrai mon pays
    (Coeur de l’Etre)

  3. Zaza Post author

    les morts, en vérité, sont heureux. Ils se sont débarrassés de leur encombrante carapace: leur corps. Les morts ne pleurent pas, ce sont les survivants qui pleurent les morts. Est-ce que les hommes ont peur de dormir ? Bien au contraire, le sommeil est recherché et, à son réveil, chacun dit qu’il a bien dormi. On prépare soigneusement son lit pour bien dormir. Or le sommeil est une mort temporaire; la mort est un sommeil prolongé. Puisque l’homme meurt ainsi tandis qu’il vit, il n’a pas besoin de pleurer le décès d’autrui. Notre existence est évidente, avec ou sans corps physique, dans l’état de veille, le rêve ou le sommeil sans rêve. Alors pourquoi vouloir rester enchaîné dans le corps. Que l’homme trouve son Atman, son Soi immortel. Alors il pourra mourir, devenir immortel et heureux.

    citation Ramana Maharshi , (1879-1950), philosophe et mystique hindou, Hindouisme

  4. L_arbre Post author

    La mort?

    Ca n’existe pas, regarder la mort c’est un peu comme regarder un oiseau en ombre chinoise apparaisant sur un mur.Les deux mains qui l’anime sont le manque et la peur.

    Cf:L_arbre (1970-0791), barde et guerrier.

  5. voiedorée Post author

    Tout celà est vrai, mais il faut comprendre que les consciences sont différentes dans leur approche des évènements en fonction d’un certain nombre de paramêtres. Je m’exprimais ainsi auparavant mais je choquais alors j’ai pris en compte la réelle douleur des « survivants » et ne m’exprime plus ainsi sur le « chaud » mais dans des conversations ultérieures et uniquement avec les personnes susceptibles de l’admettre .

  6. L_arbre Post author

    C’est sur qu’il ne faut pas dire cela devant quelqu’un qui pleure toutes les larmes de son corps, mais on peut le penser.
    C’est quand même mieux de penser que la mort n’existe pas que le contraire.Perso je trouve ca moins triste, quand on y croit.

  7. L_arbre Post author

    quant à choquer bon…..ca y est t’es un bisounours?
    fais gaffe quand tu glisses sur l’arc en ciel, ca te transforme en bonobo il parait.

  8. feuilllle Post author

    « Cette inconnue merveilleuse »(ce dernier mot au sens littéraire du terme)

    La vie est la seule véritable maladie sans espoir de guérison ; elle est donc mortelle.
    La mort nous côtoie une seule fois, au terme de nos existences, il nous est difficile de l’approcher personnellement pour s’en faire une alliée, une amie.
    Notre mort, nous y pensons tous, à un moment ou à un autre, et cela en dehors du fait que sa confrontation inévitable lors de nos deuils nous est pénible –et dans ce mot on entend peine-, nous repoussons cette idée/terminale pour deux raisons : nous sommes en souffrance forte par la suppression physique si nous devons l’aborder avec un de nos proches, ou attristés si nous sommes plus éloignés sans être indifférents à l’évènement, et aussi par la crainte de tout ce mystère qu’elle nous oblige à vivre.
    Nous avons tous plus ou moins la conscience que les gens avaient toujours froid lors d’un rituel de fin. La mort donne froid, et pas seulement dans le dos… Une vie stoppée, ça fait mal, vraiment mal.

    La mort nous supprime un (ou plusieurs) allié(s). Les Chers Absents, nous ne pouvons les rayer de nos pensées, pourtant ils sont rayés définitivement et physiquement de nos vies. Ne plus les voir autrement que par l’idée et la pensée qu’il nous en restent, ou par images interposées, ne plus les toucher, les sentir, participer aux fait de la vie sans eux est insoutenable.
    Revoir les lieux importants de cette relation qui a cessé est très douloureux, mais nous aimons à nous la rappeler. Masochisme ? Non ! Joie ineffable et indispensable de la « revivre ».

    Malgré la présence d’autrui, nous sommes inconsolables ; le manque est physiologique, intellectuel et sensitif.
    D’ailleurs, voulons-nous être consolés ? Le faut-il ? Je ne crois pas. Cela nous empêcherait de vivre avec force notre chagrin, ce dernier don sublime et déchirant de nous-mêmes et offert de toute notre âme à la personne décédée.
    Nous pouvons communiquer et partager l’émotion, la supporter est difficile lors de situations aussi poignantes et lourdes que celles-ci.
    … Ah ! Cette curieuse sensation organique et ventrale qui nous domine durant plusieurs semaines lorsque l’on pense à la mort de notre cher défunt … Un gonflement de l’esprit et du cœur qui fait « vaciller » le corps?

    La mort est une chose, le deuil en est une autre, bien que inéluctablement liés. Finalement, l’insoutenable, la mort par elle-même n’est rien de grave, puisqu’elle est un aboutissement naturel de la vie. Qu’elle soit accidentelle, survenue trop tôt (ne l’est-elle pas toujours ?) ou bien qu’elle advienne par défaillance de la santé, elle reste l’unique point final de notre naissance et de notre vie. Elle provoque drames et dépressions, mais est malheureusement « ordinaire ».

    C’est l’absence de l’être cher qui est insupportable, devoir comprendre de force ce départ ne nous fait pas l’accepter, nous sommes « en manque » d’une présence habituelle, affective, « repérante » ou « référente ».

    La période dite du deuil est cette partie de la vie qui nous sert de sevrage à la présence aimée manquante… L’horrible manque, puis l’endolorissement.
    Le temps fait que nous acceptons l’inéluctable ; le temps qu’il faut, le temps qu’il fait, le temps qui passe… Il « prends son temps », mais c’est bien lui plus que tout autre le plus agissant et le plus efficace dans ces étapes inquiétantes et malheureuses de nos destinées.

    Car si nous redoutons la mort et le chagrin authentique et accablant qu’elle apporte, notre amour de la vie, qui est lui aussi fortement ancré en nous dès notre naissance, nous happe irrépressiblement. Du coup; nous avons le plus souvent la « conscience inconsciente » de rebondir sur la vie, après avoir partagé les derniers moments.
    Nous serions morbides pour le coup, si nous n’utilisions pas cette force humaine, (instinctive ?) pour vivre encore, et bien vivre. Sans…

    …Les ressentis sur les coutumes liées soit à la mort soit au deuil sont deux choses différentes.

    Les coutumes, constituées de rites ou rituels, nous aident conventionnellement et donc socialement à partager notre chagrin, à donner une place effective de la personne « disparue » dans le quotidien des personnes réelles. Nous sommes tranquillisés si son existence passée est reconnue par tous. Le legs des actes de sa vie perdure…

    Evidemment, les coutumes changent avec les données climatiques, culturelles, etc.… ; mais je crois avoir remarqué que le départ d’un membre d’une communauté, quel qu’il soit et d’où il se trouve, s’accompagne de lumières (bougies par exemple) et de chants (messe ou au autres).
    Le départ définitif d’un membre d’une communauté ou d’une famille s’appuie sur ces cérémonies qui peuvent avoir dans certains lieux de la Terre des allures de fêtes. (Fêter n’est pas toujours synonyme de plaisir, la fête des morts en est un exemple.)

    Les rythmes et les rites de nos vies sont des repères réguliers nécessaires et essentiels à nos quotidiens, quelque soit la culture. Ils ont beau être diversifiés, ils sont toujours là et nous aident constamment à nous » tenir droit ». Ils font du bien.

    Dans notre pays, il est coutume de se recueillir ensemble avant un ensevelissement ou incinération* : et ce mot portant recueil va bien, car on y échange plein d’anecdotes sur la vie du mort, on va jusqu’à sourire malgré la peine au rappel de certains évènements. Lors de cette rencontre faite de silences et de paroles, nous cueillons le bouquet des fleurs anecdotiques de la vie du « tré-passé ».
    Cette assemblée accompagne le (ou la) Mort(e)) qui ne reste jamais seul avant la cérémonie d’adieu (ce mot est trop catholique à mon goût, mais bon…)
    Cela fait toujours beaucoup de bien à tous, de mettre en partage les souvenirs de chacun, de les avancer en les mettant en valeur, car évidemment, sans jouer sur les mots, la mort est invivable si elle fait disparaître le souvenir de l’être aimé. C’est un entraînement à la réalité sans Lui ou sans Elle, une préservation collective des traces de la vie pour les renforcer, pour les tisser solidement dans la trame cosmologique qui entoure vivants et défunts.

    Cela a presque un sens de fête, c’est en tout cas un grand respect pour la personne décédée et pour ceux et celles qui l’aimaient ou l’appréciaient.
    Certains trouvent du réconfort dans cette réunion, d’autres par le biais d’une messe ou autre rite ou rituel, ou également par la foi ou la religion. Peu importe la cérémonie de toute façon, pourvue qu’elle serve à partager les émotions et soulager (sans consoler cependant), et qu’elle réunisse les peines présentes.
    C’est une vision finale, après l’absurdité soudaine d’un décès ou d’un accompagnement de la fin d’un être aimé (dans ce cas, certaines personnes trouvent même cela « reposant » après des jours d’une agonie /souffrance).
    Mais n’oublions pas cependant que ce partage final n’est qu’un partage entre Vivants…

    *il est plus aisé pour certaines personnes et/ou familles et/ou amis de se référer à symbole construit (stèle, dalle, autel etc. ) pour mieux se concentrer dans le souvenir de l’être aimé et parti, et surtout pour lui « parler », par la pensée. Pour d’autres, une image, un lieu aura la même fonction. Le choix est fonction de chacun et des valeurs et croyances.

    « Qui es-tu pour me voler ceux que j’aime ?
    …Mais comment t’apprivoiser ??? En avoir envie serait « illégal » rapport au mystère dont j’ai besoin pour exister…
    Personne ne t’aime La Mort, tu nous obliges à vivre de lourds moments…
    Mais qui es-tu pour me voler ceux que j’aime ?
    Mais, ne sais-tu pas que la trace de leur passage, bien que fugace au regard de l’espace, est irrévocablement et perpétuellement liée aux vies présentes ?
    Ne vois-tu pas que toute ma peine n’ôtera jamais RIEN de tout ce qui s’est passé et a été ?
    Du départ que tu exiges, ne sens-tu pas que la perte de l’être cher renforce les liens que j’avais avec lui ? Ne te sens-tu pas « perpétuelle perdante », La Mort, de ne pas savoir vivre?
    Tes ténèbres, je n’en veux pas La Mort, je te les laisse…
    J’ai ma propre lumière, celle que je laisserai quand tu me prendras.
    J’ai gagné, La Mort ! J’ai gagné… depuis longtemps…
    J’ai gagné tout ce que tu n’auras jamais… »

    Lison, je t’embrasse… tu sais je t’embrasse de tout mon coeur.

  9. feuilllle Post author

    «  »dans la trame cosmologique qui entoure « et réunit » vivants et défunts. » »
    j’ai oublié de recopier ces deux mots importants… pardon!

  10. Slayeras Post author

    Feuilllle cette dernière phrase :

    « Tes ténèbres, je n’en veux pas La Mort, je te les laisse…
    J’ai ma propre lumière, celle que je laisserai quand tu me prendras. »

    C’est vraiment très beau. Changer son regard sur les choses peut déjà être source de lumière. Et je comprends Voie, quand il dit qu’il choquait, car je comprends qu’on puisse choquer quand on s’adresse à des parents qui ont perdu un enfant, par exemple. Chacun aborde sa vérité à son rythme.

    Bises

  11. voiedorée Post author

    Aux Antilles quand il y a un mort, le soir même les invitations sont lancées, le téléphone, le bouche à oreille et toute la famille, les voisins et aussi les « n’importe qui » convergent vers le domicile du défunt pour la veillée. C’est impressionnant, je m’arrête car j’entends à la radio « quand on n’a que l’amour… le jour du grand voyage…..c’est curieux non?°

    donc la veillée :
    La famille nourrit qui est là, le rhum coule à flot, les parties de domino battent leur plein. Ce qui est surtout particulier ce sont les ennemis du mort, ceux qui avaient un compte à régler avec lui qui viennent déverser leur bile et leurs insultes devant la dépouille: du style
    – Brigand, voleur, tu m’as pris ma terre etc…. mais ça finit souvent en
    -enfin puisque t’est mort je te pardonne…. ,)

    Jusqu’au petit matin dure la veillée comme une kermesse.

    Chaque pays, chaque tradition….

  12. feuilllle Post author

    Oui ce sont les coutumes, les rituels qui changent. Mais ils ont toujours une valeur d’apaisement.

    Dans les campagnes françaises, les rituels peuvent durer jusqu’à trois jours au domicile du défunt, fenêtres fermées, avec la visite des voisins, amis et famille. Les fenêtres de la chambre mortuaire sont fermées pour le respect du mort car il ne voit plus la lumière du jour, mais il y a des bougies et les présences humaines.

    Un tour de garde est arrangé, de deux ou trois personnes à la fois. C’est la « veillée funèbre, ou mortuaire, » et veillée ici dit aussi bien jour que soirée.

    La coutume chez nous avant l’incinération ou l’enterrement est de saluer d’une manière ou d’une autre le défunt allongé dans son cercueil où il repose vêtu de ses plus beaux vêtements.
    Il a aussi avec lui de petits mots ou des dessins faits par les proches (famille ou amis), de menus objets qui lui appartenaient, etc. Personne n’est obligé de le saluer ; mais enfants comme adultes ont le droit d’y participer. Certains l’embrassent sur le front, d’autres se contentent de lui murmurer quelque chose ou de caresser sa main ou même le bois du cercueil. Puis tout est refermé.

    Je ne juge pas cette coutume ni morbide, ni effrayante.

    Je n’aime cependant pas y intervenir, ni participer, tout simplement car je préfère garder des souvenirs de vie de ces personnes.

    Le départ du domicile avec le cercueil se fait toujours avec l’endroit des pieds du mort placés devant, pour « que le mort ne veuille pas revenir chez lui » (peur des fantômes?) ; pour la même raison, (déraisonnable) on n’oublie pas de fermer à clefs toutes les portes de la maison derrière lui.

    Pour ce genre de cérémonie, j’ai observé que chacun porte quelque chose de noir, ou sombre, mais pas forcément une tenue complètement de cette teinte.

    C’est un peu le même procédé si la personne est décédée en secteur hospitalier, sauf que la présence post mortem est organisée en chapelle ardente, comme on dit, soit dans les locaux hospitaliers, soit en funérarium. J’imagine que c’est ce qui se pratique le plus souvent en ville.

    Tout le monde ne va pas à la messe, (les non-croyants participant autrement) sauf si l’on sens que cela compte pour les proches du défunt. Parfois certaines personnes accompagnent le cercueil à l’église, le temple ou la chapelle, et s’éloignent discrètement à un moment adéquat pour attendre en dehors et continuer l’accompagnement par la suite.
    Parfois des textes sont lus.

    Mais encore une fois le point commun : les lumières et la présence des vivants sont habituelles.

  13. feuilllle Post author

    Ce que je voulais dire Slayeras, c’est que la mort ne peut prendre qu’un corps : l’aura des actes et pensées de l’être décédé, la lumière de Ceux à présent inertes, tout cela elle ne peut le prendre : c’est fondu dans un tout commun. C’est vivant.
    Et finalement, c’est cet héritage qui compte, c’est cela l’important.

  14. L_arbre Post author

    Le mot héritage me gène un peu, je lui préfère le terme d’informations ou d’energie a la rigueur.

  15. Lison Post author

    Feuilllle, tu décris très bien les étapes à vivre lors d’un décès et tout comme tu le dis, le deuil se vit tout seul, chacun à sa façon et seul le temps nous permet de traverser cettte étape de la vie.

    Je t’embrasse…

  16. anti Post author

    Je viens de tout imprimer afin de lire ce travail qui semble porteur pour le lire au calme à la maison.

    Merci Feuilllle de partager tes réflexions avec nous.

    anti

  17. anti Post author

    Donc, je l’ai imprimé le 30 avril pour le lire, date à laquelle le père de mes enfants et partant, l’homme qui a partagé un tiers de ma vie m’annonçait qu’il souffrait d’un ulcère et je viens de le lire, là, maintenant, date à laquelle il entre dans un coma suite à un cancer de la vésicule biliaire et des voies biliaires.

    Les enfants et moi traversons une période très difficile et tous ces mots font du bien.

    La présence d’Anna à nos côtés est évidemment un cadeau du ciel en permanence, en ce moment encore plus.

    C’est dur.

    anti

  18. feuilllle Post author

    Chère Anti, anti-peine, anti-tristesse, anti-méchanceté, anti-non vie, Enti ère…
    Comme toi, je ne connais pas la mort, je ne connais pas le coma, mais nous connaissons la souffrance presque tous et toutes ici, hormis la nôtre, celles que les autres nous renvoient, car ils la subissent trop fort pour la ressentir seuls…
    Et c’est surtout ça, le rôle des Ami(e)s.

    Gros calins à toi et tes enfants. je repasserai.

  19. LilieSlay Post author

    De gros bisous Anti. Courage à toi et à tes enfants dans cette épreuve. Je pense bien fort à vous. Un peu d’amour que je vous envoie.

    A bientôt.

  20. anti Post author

    Le téléphone est sur « silence ».

    Si on m’appelle cette nuit, il émettra une belle lumière bleue dorée.

    Merci à tous.

    « Michèle, c’est bien loin tout ça
    Les rues, les cafés joyeux
    Mêmes les trains de banlieue
    Se moquent de toi, se moquent de moi
    Michèle, c’est bien loin tout ça
    Les rues, les cafés joyeux
    Mêmes les trains de banlieue
    Se moquent de toi, se moquent de moi….
    Se moquent de moi ! »

  21. anti Post author

    Michel nous a quittés la nuit dernière.

    Il aimait Aragon, et ce texte de circonstance particulièrement :

    Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre.
    Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant.
    Que cette heure arrêtée au cadran de la montre.
    Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

    J’ai tout appris de toi sur les choses humaines.
    Et j’ai vu désormais le monde à ta façon.
    J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
    Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines.
    Comme au passant qui chante, on reprend sa chanson.
    J’ai tout appris de toi jusqu’au sens de frisson.

    J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne.
    Qu’il fait jour à midi, qu’un ciel peut être bleu
    Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne.
    Tu m’as pris par la main, dans cet enfer moderne
    Où l’homme ne sait plus ce que c’est qu’être deux.
    Tu m’as pris par la main comme un amant heureux.

    Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes.
    N’est-ce pas un sanglot que la déconvenue
    Une corde brisée aux doigts du guitariste
    Et pourtant je vous dis que le bonheur existe.
    Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
    Terre, terre, voici ses rades inconnues.

    extrait de Le roman inachevé écrit par Louis Aragon.

    Merci à lui pour le temps qu’il a pris à nous préparer et merci encore pour tout ce que nous nous sommes tous mutuellement apportés en famille.

    anti

  22. feuilllle Post author

    Tite Anti, Entière, anti-hier, pour le présent et l’a-venir.

    Chaque être laisse une trace dans le cosmos, le tout est relié par les fils invisibles des existences, tramés d’arcs-en-ciel et de lumière ; c’est cette lumière finalement qui entraîne la mort sombre dans un espace étrange et inconnu des vivants.
    Qu’espérer de mieux qu’une lumière pour quelque être cher trop assombri de vie réelle?

    je t’aime fort, Anti.

  23. voiedoree Post author

    Un départ n’est jamais inutile mais la douleur est égoïste,
    tout est dans l’ordre

  24. feuilllle Post author

    Pour toi, Anti, car je ne sais su tu as eu mon mail.

    Ma chère Anti,

    Départ…

    Dans l’éternité de l’espace infini, des étoiles naines ou géantes naissent et s’éteignent avec le temps…

    Leur lumière leur survit…

    Dans les vastes océans profonds, des animacules étranges transpercent les ténèbres liquides avant de retourner au plancton…

    Leurs traces le nourrissent…

    Dans les profondeurs denses d’un sol de sienne, des bêtes aveugles et rampantes ressentent toutes vibrations avant de se minéraliser…

    Leurs frissons les cisèlent…

    Dans la monstruosité fantastique du temps, les liens se figent en s’entassant : ils trament une toile merveilleuse que l’on nomme « La Vie. »

    feuilllle, le 1er septembre 2008. Pour Anti

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