Deux livres que j’adore et que les enfants ont dévoré. Des livres qui tiennent du conte dont Orsenna a le secret. De la tendresse et de l’esprit en barre.
LA GRAMMAIRE EST UNE CHANSON DOUCE
Jeanne, dix ans, voyage beaucoup avec son frère aîné Thomas, quatorze ans. Leurs parents, divorcés, vivent chacun d’un côté de l’Atlantique. Un jour qu’ils se rendent en Amérique, le frère et la sœur sont pris dans une tempête inouïe ; leur bateau fait naufrage. Seuls rescapés, Jeanne et Thomas échouent miraculeusement sur une île inconnue. C’est alors qu’ils réalisent qu’ils sont devenus muets, privés de mots : ils ne peuvent plus parler ! Accueillis par Monsieur Henri, un musicien poète et charmeur, ils vont découvrir un territoire magique, où les mots sont des êtres vivants, où ils ont leur ville, leurs maisons, leur mairie et leur… hôpital ! Une promenade à laquelle Jeanne vous convie.
Extrait… »
Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime.
Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu’elle nous souriait, la petite phrase.
Il me sembla qu’elle nous parlait :
– Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
– Allons, allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pieds.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. »
LES CHEVALIERS DU SUBJONCTIF
Les jeunes héros de La grammaire est une chanson douce ont grandi : Jeanne est une adolescente rêveuse qui s’intéresse aux mystères de l’amour, Thomas cherche la clef d’un nouveau monde. Mais l’archipel des Mots est toujours sous la dictature du président Nécrole et la police traque les opposants.
Un jour, Thomas disparaît et Jeanne est arrêtée. Sauvée par le cartographe officiel de l’île, elle part avec lui dans un audacieux voyage en planeur à la recherche de son frère. Après avoir survolé les îles de l’Impératif et du Conditionnel, ils atterrissent sur l’île des Subjonctifs, les ennemis de Nécrole.
Accueillie par un jeune homme roux passionné de liberté, Jeanne va découvrir chez ces joyeux contestataires le pouvoir de l’imagination. Dans l’usine où elle retrouve son frère, les ingénieurs découpent la mer, miroir de nos rêves. Elle comprendra que l’amour – qui va frapper la redoutable inspectrice, Mme Jargonos – est aussi une variété du subjonctif, le mode du rêve et du désir…
Extrait… «
– Qui êtes-vous ? je veux dire : qui êtes-vous, les Subjonctifs ? Des malades ? Des dangereux ? Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi le dictateur Nécrole vous déteste tant, pourquoi il veut lancer l’assaut contre vous.
– Je te l’ai expliqué : le subjonctif est l’univers du possible.
– Et alors ?
– Réfléchis un peu, Jeanne. Qu’est-ce que le possible ?
– Quelque chose qu’on pourrait faire…
– Mais qu’on n’a pas fait. Pas encore fait. Pas voulu faire. Réclamer le possible, tout le possible, c’est critiquer le réel, le monde tel qu’il est, la pauvreté, les injustices. Et donc critiquer les politiques qui veulent que rien ne change : ils se satisfont très bien du monde tel qu’il est.
– Le subjonctif est un mode révolutionnaire, c’est ça ?
– On peut le dire.
– Maintenant, je comprends mieux pourquoi on peut avoir peur de vous. C’est vrai que vous dérangez. Je voudrais adhérer.
– Pardon ?
– Adhérer à votre club.
– Il ne s’agit pas d’un club, Jeanne. Nous formons une chevalerie. »
Un site superbe sur lequel on peut lire des chapitres en ligne :
anti
« D’après ce que je vois, nous souffrons, vous et moi, de la même maladie grave : la curiosité.
Vous savez que le mot « curieux » vient du latin cura : le soin ? Soyons fiers de notre défaut : être curieux, c’est prendre soin. Soin du monde et de ses habitants. »
[Erik Orsenna – Les chevaliers du subjonctif]
pour apprendre deux-trois p’tites choses de façon sympathique aussi :
http://www.tv5.org/TV5Site/lf/merci_professeur.php?id=3212&id_cat=
Anna était Anti èrement occupée je crois au moment où je lui ai donné le lien 😉 ça tombe bien maintenant on peut.
BOOOUUUUD on PEUT !!!
Très chouette ce lien ! Je ne connaissais pas du tout. Meric m’dame.
Et hop ! Une découverte de plus dans mon panier.
anti, découverte.
( penser à acheter un wagon supplémentaire…)
sampang, submergé(e)
Putain ! M’en parle pas ! Je tourne le dos 5 minutes et plein de choses à lire ! Comment veux-tu ! S’pas possible !