"C'est ce genre de rencontres, que tu partages si bien dans ce blog, qui donne envie de vivre, de voyager, d'ouvrir ses yeux et son âme aux autres. Ce qui existe ailleurs, au delà, dans d'autres langues, dans d'autres regards, me fascine, me transporte. Merci d'entrouvrir la porte de tes joies..." (Julien)
"Une vraie beauté, ce blog. Je trouve admirable cette constance, ces beaux sentiers parcourus, partagés. Vous êtes des amours pour cette terre, un peu plus jardin, grâce à vous..." (Ronron)
"J'ai fait un voyage splendide, des tapisseries de la Licorne en passant par l'estime de moi, j'ai vu les hordes de touristes et la tempête sur l'île de La Réunion, en écoutant trois petites chansons, trois petits tours et puis s'en vont... Le Service Public n'arrive pas à la cheville de ce blog, malgré une redevance en expansion..." (Ramses)
"Juste un petit commentaire pour vous dire que votre blog est un phare qui illumine mon quotidien ! J'adresse donc mes félicitations à l'ensemble d'une équipe qui force l'admiration par sa générosité d'âme ! La route est belle." (Christina)
"Ici, je trouve, en vrac : de l'humour, de l'info, de la beauté, de la culture, de la connaissance, de l'action, de l'engagement, de l'amitié. Et vous ! Je souris souvent en vous lisant les uns, les autres. De la complicité, de la tendresse. Et ça me fait plaisir ! Alors, forcément, je reviens. Tous les jours. Et même plusieurs fois par jour ! Il y a toujours un mot à lire ! Merci à vous pour cet espace." (Catherine)
Ce que j 'aime ici, c'est votre générosité, votre partage, et votre optimisme réaliste. Votre blog est un souffle d'air bourré de vitamines. Je vous adore. (Emma)
FACES DE PIERRE
Tournesol des façades orangées
Qui, en lignes, muettes,
Contemplent d’un regard mort d’abord
Le levant qui les guette.
Prémisses du printemps.
Effarouché déjà, le soleil s’est caché.
Craintives, les façades
Paraissent à présent en deuil de l’aubade.
Interdites, quasi muettes,
Elles maugréent au départ de la fête.
Mais, lui aussi incertain,
Le voici qui revient.
À nouveau éclairées,
Elles clignent amoureusement
De leurs yeux-fenêtres, bellement,
Tandis que de leur huis
Semble pourtant s’élargir,
Sachant qu’il va mourir,
Un fugace sourire de vie.
Superbe lever de rideau…
Ecrit ce matin, comme souvent dans le train qui m’emmène au travail, à la seule vue -déclencheur- des rayons du soleil matinal qui s’accrochaient au crème des pignons.
Lever les yeux, voir et aussitôt, irrépressible, l’envie d’écrire…
Merci de vos lectures.
J’ai cru voir les photos que prend Miss You de son ciel matinal avec sur l’horizon des façades d’immeubles comme celles que tu décris.
Tant de beauté à découvrir…
Tant de plaisir à partager cette découverte permanente…
Merci, Claude.
beau…très beau! chouette encore de la lecture !!! heu..bon, j’avance doucement mais, j’arrive à lire!
bah moi la nuit dernière j ai regretté de pas avoir eu mon appareil photo, parce que lorsque je suis revenue de chez Feuilllle la lune elle était toute grosse, toute ronde ^^ elle était superbe !
mais bon je laisse à Molinet le soin de nous écrire tout ça parce que moi… lol
Merci toi de nous laisser toutes tes impressions de beau ici, que nous en avons de la chance 🙂
c est prêt Molinet, ça part 😉 ( chui en retard pour tout ^^)
C’est vraiment un plaisire de vous lire monilet…
Monilet on va enfin pouvoir te retrouver et te lire sans chercher ailleurs.
Merci à tous.
Jayshree, tu peux me tutoyer. C’est décidé, j’irai te lire ( c’est pas loin).
Alors comme ça sampang voudrait que j’écrive sur une grosse lune ronde ? J’ose pas ! lol.
Et une fleur de plus dans le jardin de Anna !!! Et quelle fleur !
Un plaisir de te lire Monilet.
Anti
mdr tentative de connection continue pour moi et c est Voiedorée qui ne le sachant pas me demande de poster à sa place ;).
Donc avec qqs heures de retard je te laisse ici Molinet le message de Voie ^^ :
» /Lorsqu’on se projette, grace à la magie de la nature, dans une conscience élévée, la notion de temps n’existe plus, tout se vit dans le présent, même au delà du présent, dans l’instant. D’où le vécu semblable de tout ce que se passe, dans la même fraction de seconde c’est un concept difficilement explicable mais merci d’être passé. C’est désagréable d’avoir à recopier 3 fois les mêmes choses alors je vais attendre plus tard pour poster à nouveau »
bises
C’est trés beau Claude merci à toi de nous faire profiter de tes textes.
bises
oui, Moni, tes poèmes sont des images. J’ai reçu ton livre. Merci. 😉
Ose Molinet, ose 😉 ^^
j attends… sagement !
Merci à toutes,
c’est ge anti !
Impromptu à 2 balles,
Il y eut la belle Hélène,
Sampang, elle, vit la belle Sélène.
Sa rondeur engendra la stupeur,
Sa grosseur la rendit muette.
Lune, tu en fais de ces pirouettes !
Laisse donc sampang s’extasier de tes charmes
Et que sa plume en big-bang d’arme
Vienne ici nous dire ta splendeur,
Nous régaler encore de sa jolie humeur. 🙂
Délicieux ! Tendre ! Joyeux !
Merci, Claude, merci.
bravo Molinet ^^ bah moi j aime bien aussi « à deux balles ». Tu peux en faire un autre sur Hécate, ça m ira bien aussi 😉
merci toi 🙂 allez pour la peine, des bisous !
Ah Sampang, tu m’hécate, toi, tu sais?
Anna, Sélène et les garçons
Un bisou en douce (!) à sampang.
c est pô la peine d être radin Molinet, c est moi qui t en faisais plein mdr
Anna, une p’tite aspirine ? MDRRRRR oh tin !
Ouyi mais UN sampang, c’est plus ambigu… mdr
Faces de Pierres…
Très joli moni…doux réveil coloré.
ah bah je vais finir par aimer quand ça l est… ambigu lool
Bonjour à tous, bonjour Lison.
TRINITÉ
Femme, tu es autre
Et ainsi pour moi Mystère,
Toujours approché, jamais en son entier capté.
Partant, toujours vivace
Même si souvent-fugace.
Mystère de beauté et de charme,
Grâce qui fait poser les armes,
Bien que non loin enflent les larmes.
Mystère de ce que tu es parfois,
Qu’universellement on t’octroye :
Douceur, réserve, délicatesse.
Pourtant tu peux être tigresse !
Mystère de ce que tu n’es pas,
De ce que je mets en toi :
Le rêve, l’espoir , la foi,
La force qui pousse mes pas.
Cette folie qui est en moi,
Mon destin d’homme comme les autres.
Tes mots sont superbes, Claude. Encore, encore!…
( oh bah non Molinet, fallait pas, chui génée là ! par contre chui pas « tigresse » chui Lion mais bon, t inquiète, ça le fait hein ;))
Molinet, c est tout simplement superbe !!! Nom de diou que c est beau !!!
Le matin, dans le train, en vous voyant, Mesdames !
ah bah c était pô moi alors …
( flute comment ai-je pu ? )
ben dis donc elles savent pas la chance qu elles ont de prendre le train en même temps que toi !
( rappelez moi la ligne ? )
lol
mdr
(en mp !!!)
Anna ! ouh ouh Anna tu peux faire le nécessaire s il te plait ?
( chui morte de rire ! )
Mmmm bises Molinet, t es Crop fort !
Oui, bien sûr. Tu vois quoi, exactement? Que je te réserve le prochain métro en partance avec Monilet (pas Molinet) à bord ou je vous prend directement une chambre dans un petit hôtel sympa?
Anna Une Anna Deux Anna Toi, Meetic n’a plus qu’à bien se tenir
I’m choking !!!
Euh… petite leçon d’anglais pour nos amis non anglophones:
– « I’m choking » = Je m’étouffe
– « I’m shocked » = Je suis choqué(e)
– « Shocking! » = Choquant!
Et, hum, tu voulais dire quoi, en fait? ^__^
Et bah voilà on s’absente quelques minutes, et que vois-je à mon retour ? tournez méninges ! Ah lalala ! C’est bô l’Amour !!!!!!
I’m choking !!! = Mdrr
Ding ! Ding ! jeux de mots ! un franc dans le nourrin ! Bravo Anna tu as le droit de reviendre !!!
Oh my gode ! Avec un e ! It’s sooooo goooooood !
Comme dirait Gainsbarre:
« Je vais et je viens
Entre tes, hum, trains »
😀
Ahahah
Anna très chère, zêtes un peu rétro ! Que diable de nos jours on dit « sex toys » ! fichtre, tenez vous un peu au courant !
( bon là faut vraiment que je termine parce que c est ce midi et pas ce soir que je suis invitée ! )
Je vous fais à toutes et tous de très gros bisous pour une excellente journée ^^
Bravo Moli pour cette trinité qui pourrait d’ailleurs être davantage encore
merci Voie, mais scrogneugneu je suis Moni pas Moli, non mais ! 🙂
non mais c’est le temps que ça mouline chez Voie, c’est pas gagné ! 😀
Et c’est même pas une faute de frappe
je n’ai pas d’excuses
Honte sur moi et ma famille
Ha ben toi, quand t’as honte, tu mollis pas. Ne sois pas trop dur, quand même.
« Femme
Cette folie qui est en moi »
Mmmm quelle sensibilité Monilet…
mdr mais ça fait un bail que je le dis pas bien « Monilet »… oups
Bawi 🙂
Monilet ! Monilet ! Monilet ! Monilet…
ôh toi Monilet que j aime à lire
ôh toi Monilet que j ai écorché trop de fois
ôh toi Monilet que maintenant je vais faire attention
ôh toi Monilet que je te bise pour un très bon week end
ôh toi Monilet ( bon bah là je devrai avoir assimilé heinG ?)
Oui, je viens de voir que ça fait longtemps…
Comme je suis déja (comme beaucoup) écorché vif, attention heinG
Le courrier n’est pas encore passé ici, mais mon livre part ce jour. J’espère que Slay l’a reçu, si pb particulier avec la poste, qu’elle me mette mp.
Bah zalors quoi ils font ? zont peut être crevés eux aussi ?!
tu me dis quand tu l as ^^
Monilet si je te faisais du mal, sache que ça ne serait pas intentionnel et que j en serais vraiment peinée comme si c était pour moi.
Tu fais ton jardin toi aussi ? parce que là c est plus l heure de se lever heinG ! 😉
Je plaisantais, un peu. Comme toute plaisanterie, elle recèle un peu de vrai.
Non, plus de jardin à présent, appart.
Tu ne sais pas encore que je suis un lève très-tôt ?
Bonne fin de semaine à tous.
bah si que je le sais puisque cette nuit je lisais encore un de tes textes où tu dis être dans le train à 7h30 ! tu vois bien que je suis 😉 mais là comme on est le week end…
Sampang? C’est pas Monilet, c’est Molinet.
naaaaaaaaaaaaaaaaan c’est pour rire, Sampang pas taper pas taper
mdr Anna je me rappelais ce matin quand j écrivais à Monilet… j apprenais mes poésies et Maman avait pris l habitude pour finir de me la lire avant parce que dès que je faisais une erreur, elle ne me lâchait plus, je ne pouvais m empêcher de la faire, et j entendais » mais c est pas vrai Nénette ! ça fait 10 fois que je te le dis et que tu le lis ! 😉
TOMBÉE DU SOIR
L’obscurité approche et va gagner.
Dernières lueurs du jour au loin.
Nuages horizontalement éclairés
Qui s’assombrissent, plus que lointains.
Droit devant la colline s’allume de lumignons orangés
Qui tremblotant se mettent pour de bon
En quelque sorte à clignoter.
Le sapin gigantesque, au premier plan,
Détache encore sur le ciel gris et haut
L’ombre dressée de ses rameaux,
Épineusement enchevêtrés.
Le temps d’écrire, et c’est le sombre.
La lumière fuit, comme par ondes.
Se recueillir, et c’est fini.
Le jour s’achève avec la nuit.
Superbe, Claude.
Content que ça te plaise, Anna. Je viens de l’écrire en regardant par la fenêtre le jour tomber.
» une respiration très longue.
Ecrit par : Miss You | 31 mars 2008
hum…hum… c est difficile d écrire plus que ça donc je vais me taire 😉 et je n en pense pas moins ^^
on y était avec tes mots
Magnifique ce coucher de soleil, j’avais toutes les images dans la tête. Merci. On partage un bout de nature avec toi. >O
j ai vécu un instant , un beau moment de vie… une méditation ^^
Moni ? J’peux pas résister. J’ai toujours envie de te plagier…
TOMBÉE DU CIEL
L’obscurité rapproche, on va gagner.
Dernières lueurs de chagrin.
Nuages, horizons laminés
s’assombrissent, plus jamais lointains.
Droite devant la colline, sanguinolants moignons arrangés
Tremblotants, on se met pour de bon à scarifier
Le sampang discret, au premier plan,
Détache, delie, redresse sur le ciel menaçant
A l’ombre de ses voiles,
Les épines enchevêtrés des émanations de nos âmes déchirées, lancinantes en autant de bouquets de fleurs envoutântes
Parce que ressentir, c’est déjà vivre
Le temps de l’écrire, déjà on ne sombre.
La lumière fruit de ses ondes.
Dans ses mains, se recueillir, et c’est fini.
La nuit s’achève sur son jour.
Waow…
Bel hommage et… bel hommage
Merci anti
Voici une envie bien en somme bien sage à mon égard.
Je te pardonne quand même . lol.
PS tu as l’optimisme chevillé au corps, je te comprends.
donc, j ai tout bien comprendu… j ai eu confirmation 😉
j ai écrasé quelques larmes et j ai dû me blottir dans des bras parce que irréaliste pour moi… la surprise quoi…
Anti, je ne suis ni écrivain, ni poète… je ne vais pas plagier moi aussi, on finirait par se faire repérer ;).
Je crois que j aurai pu mettre ce petit texte dans « geste d Amour » en réponse au tien ^^.
Monilet, décidément, excuse nous de prendre de la place sur ton fil ^^.
Que ceux qui écrivent pardonnent déjà ma maladresse mais j ai voulu ce petit texte en vers pour marquer mon intention à Anti.
Tombée du ciel … tombée des nues… arriver là !
Partir d en haut pour atterrir tout en bas ?
Quelle expression que celle-ci, miss Soleil
Alors qu avec tes mots on peut se croire au ciel
On aborde la vie de mille façons
Chaque facette est là pour une leçon
Jamais cela n est pour qu elle nous blesse
Je le dirai et nous le redirai sans cesse
Nous nous sommes croisées il a peu de temps
Mais nous savons que ça fait bien plus longtemps
Ma sœur de cœur, parfois mon âme, mon miroir
Nous sommes là pour aimer et surtout voir
Ta tendresse est mienne, tes émotions sont moi
Ma joie rejoint la tienne, mon ressenti est toi
Et quand la chaleur de ta main sur la mienne
Me protège et m affirme combien on s aime
Moments de larmes ou de rires échangés
Occasions rêvées de se laisser aller
Instants privilégiés de simples sensations
Toi et moi simplement nous le savons
Toi Stéphanie, Anti un-deux-trois soleil !
Quelqu un de tellement bon sur toi veille
Laisse aller le flux des sentiments qui t animent
Abandonne toi à l été, à ton Amour et à Nîmes
Qu est-il dans la vie de plus beau et tendre
Que de se voir dans l autre et s entendre
Un son intérieur unique, un cœur commun
Venir vers l autre, vers toi et tendre ses mains
Je viens de lui lire et elle est toute retournée. En bien, heinG?
Nous t’embrassons fort… (en te prenant les mains)
Mmmmm moi zaussi ^^
C’est beau!
c’est vrai
c’est vous
je me retire à petits pas…
« tu as l’optimisme chevillé au corps, je te comprends »
Moni !!! T’es extra. Mais, force est de reconnaître que depuis quelques temps oui. Pour cadeau j’ai reçu cette magnifique phrase d’une amie à Noël « Qui apprend à céder, maîtrise la force » et je t’avoue que je respire ! De même l’an dernier a été une année remarquable à bien des niveaux alors oui, je commence à accepter la nature fondamentalement bonne de ce qui m’entoure. J’intègre jours après jours, au plus profond de moi, ce proverbe tibétain que j’ai relevé justement dans le film de Jean-Jacques Annaud « Sept ans au Tibet » : « Si un problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter. S’il n’a pas de solution, s’inquiéter ne sert à rien ». Phrase qui, je le précise, n’a strictement rien à voir avec de l’irresponsabilité.
Sampang ? Ben voui, on s’est connues on s’est reconnues, dans l’tourbillon d’la vie 😉 Merci pour ces mots que Anna m’a lus hier soir. Retournée, oui, comme une crêpe.
Voie ? Tu peux rester heinG !
Belle journée !
anti
oh nom d une pipe comme aurait pu dire Magritte !!!
alors toi ! alors toi !
inquiétude qui ne sert à rien… faudra que j en parle aussi de ça mdr
Si on n arrête pas d être retournées comme des crêpes à chaque instant, fais gaffe à toi heinG, t as pu constater que moi j avais déjà le nez plat !
Voie, elle a raison Anti, ne pars surtout pas, je te serre dans mes bras pour tous ces instants de bonheur que l on vit tous ici, d être justement : ensemble ! ^^
Sampang, pourras-tu accuser réception du courrier , sans pb, j’espère ?
eh bah on n est pô dans la … mer…
la merveilleuse vie ! ^^
bah et toi Monilet pourras-tu accusé réception du tien ? lool
j ai rien aujourd hui 🙁
Moi non plus (Gainsbar), mais hier , aujourd’hui on verra.
mdr bah va p’tre falloir que j aille à la poste là !
Monilet qui m oblige à sortir !!! c est un vrai poisson d avril 😉
j aurais mieux fait de te le porter ! ^^
Monilet !!! ça y est !!! il est arrivé !!! ^^
Monilet… merci ! merci pour ta dédicace qui me va droit au coeur parce que je peux parler des heures de lui ^^.
j ai beaucoup aimé que tu m appelles » Béa-Sampang » aussi, c est la première fois et ça m a émue. Parce que je suis bien celle là ! ^^
Bon bah reste plus qu à le mettre sur la pile lool
Je t embrasse… sans aucune retenue !!!
Mmmmmmmmmmmm
Content que tu le sois.
Ton courrier finira aussi par arriver. je te dirai (hier pas encore).
bah mince alors ! si t as rien encore demain, je fais opposition sur le chèque et t en refais un autre. Tu me dis, oui !
( J ai jeté un oeil dans ton livre… ^^… j aime ton écriture ! )
Toujours pas, sampang mais attendons un peu, ça t’évitera des frais. Zen.
merdouille alors ! bah oui j ai téléphoné à la banque, c est grandiose les frais ! bon je t en envoie un autre, de toute façon il est nominatif alors… ils m ont dit que je ne risquais pas grand chose. bises à toi Monilet ^^
POINT D’ORGUE
Non attendue en nos contrées,
Neige d’avril fit son entrée.
Envahissant cours et balcons,
Recouvrant-blanc toits et maisons.
Au ciel gelé, pour moitié gris-mangé,
Très haut soleil-liséré semble effrayé.
Se demandant si ce matin,
Comme de coutume il pourra bien
Venir à bout des ombres froides
Qui en l’instant tout enserrent, roides.
Le train aux gens emmitouflés
File, insouciant de ces pensées.
Eux, plus qu’hier, l’air morfondu,
Choqué, frappé par l’Incongru.
… Dernier combat d’une saison en mourance,
Neige d’avril, comme en partance…
C’est comme si j’y étais, je mets un pull
alors là c est top oui, on y est ! ^^ c est beau : « comme en partance… »
JEU SANS PAROLES ( poème érotique)
Ô jeune fille inconnue, fausse ingénue,
Visage tout en douceur-retenue
À l’instar de ton buste blanc-vêtu,
Tandis qu’en fer de lance
Tu arborais nolens volens
L’arrogance de ta beauté,
Je l’avoue, tu m’as troublé
Quand, pressés dans le métro,
Mon sac au sol, à la main ballante sa bandoulière,
Tu venais sciemment, comme bousculée,
L’air de rien, tout sauf fière,
Contre mon revers de main -Oh ! –
Aux cahots ou arrêts -bousculades
Presser doucement l’aire du bois sacré,
Déclenchant en mon corps le galop de l’aubade.
Ce trouble, je sais, était au moins un peu partagé.
Est-ce bien, Mutine, d’ainsi provoquer les plus vieux ?
Tu dois à présent bien t’en amuser.
Moi, un instant, d’Éros j’ai suivi les dieux
En feu, mon sang,
Toi comme moi jouions l’Innocent.
(À françois d’alayrac, au nom de l’estime que j’ai pour ses textes)
Superbement sensuel…
(Bonjour amical à François si tu le croises)
Merci Anna.
Je transmettrai, promis !
ce sont des situations où beaucoup de personnes se sont trouvées, particulièrement excitantes.
Belle exposition de mots : nolens dolens???
bonjour à François…
Bonjour voie, bonjour tous
nolens volens c’est du latin qui à ma connaissance signifie « qu’elle le veuille ou non ».
Bonne journée
Carpe diem !
nolens volens, après vérif c’est bien ça, aussi bon gré, mal gré.
ce sont de bien beaux instants que ceux-là…^^
Jeux délicieux, non-innocents et qui mettent en émoi nos sens de plus tous jeunes 😉
joliment dits Monilet ^^
Monilet, ça y est je suis à toi !
Enfin je commence ton livre quoi ^^
Tu pourras donner tes impressions, j’y compte, quelles qu’elles soient.
j ai mon ordi qui vient de faire « ding-ding » = message sur le blog , et je suis à te lire.
Pour l instant… je suis à la place de Bruno et je ressens une extrème douleur…
Compte sur moi ^^
Monilet…^^
J ai terminé ton livre il y a quelques minutes…
Je n ai pu dormir que deux heures… réveillée par tes mots, par le contenu de ce livre…
Comment dire ce que l on ressent sans dévoiler les choses ?
Mais puisque tu emploies toi-même ce mot si fort de « déréliction »…
J ai du mal à m imaginer dans cet abandon, dans cette solitude, dans ce sentiment d impuissance longtemps… J ai souffert de le voir ainsi… J ai eu mal de ne pas pouvoir le secouer, de le voir s anéantir au plus profond et de le voir se poser toutes ces questions…
Sentiments et actes frustrants, oppressants, que je ne parviens pas à m imposer sur une longue durée et que l on ne m imposerait pas longtemps non plus…
Chacun réagit si différemment…
Les plus beaux changements se doivent parfois de passer par la douleur…
Merci à toi de livrer avec tes mots quelque chose que je ne connais pas dans la durée.
Merci à toi de dévoiler ainsi cette souffrance que d autres partagent, et merci pour ce livre pleins d espoirs de soi ^^
Merci. Que dire ? Cette lecture peut sans doute être un peu dérangeante.
c est surtout que ça m a crevée lool ( je la vois bien la p’tite sieste cet aprem’ ;))
Tu écris avec ton coeur, Claude. J’aime ta sincérité et les mots que tu mets sur ton vécu.
Anna, tu es adorable.
Il est vrai que j’ai mis beaucoup de sincérité dans mes premiers livres publiés.
VERS PARIS
Nouveau matin. Eh oui, … le train !
Soleil timide, pourtant câlin.
N’en point parler, ne l’effrayer :
Il doit faire quatre ou cinq degrés.
Les immeubles gourmands, peut-être rassasiés,
N’ont pas tout mangé le vert des prés.
Blanche gelée s’y love, très en beauté
Dans son statut de réfugiée.
Altières, de même couleur,
Les volutes brumeuses roulent dessus, tout en douceur.
Entre blanc et blanc, ce vert profond
Qu’avec nul autre nul ne confond.
Mais le spectacle est fugitif ;
Paris approche, et c’est furtif,
Maisons, blocs, halls bientôt s’imposent
Avec tout ce que l’Homme pose.
Des murs, des voies, rails et voitures :
C’est – sans crier gare – Bibliothèque François Mitterrand,
La gare avec tous ses chalands.
Tiens, lui aussi, c’est sûr, aimait Nature.
Je l’ai perdue. Suis dans le noir.
C’est un tunnel. …Voyons voir….
Austerlitz me regarde avec malice.
Patience, mon coeur ! Tu retrouveras le Vert ce soir.
Coucou Miss
Ailleurs j’ai remplaçé Bibliothèque François Mitterrand par
Bibliothèque F.Mitterrand.
J’ai un doute. Qu’en pensez-vous ?
Sans doute mais tout le monde ne connaît pas visuellement, et aussi, à l’oreille, F. Mitterrand, n’est-ce pas mieux ?
Merci de ton avis.
Alors moi à contrario j allais de la ville à la campagne par l autorail quand je loupais le bus qui m emmenait en pension, et je m y suis vue aussi^^
Merci Monilet pour cet instant de vie ^^ ( avant en plus y’avait la buée sur les vitres ;))
Je ne sais pas comment tu fais pour composer dans un train? T’isoler suffisamment pour sortir les idées
Chapeau
C’est le contraire, voie. Le train m’inspire. Là il a suffi d’une échappée du regard sur ce vert pour démarrer. Tellement beau par rapport aux visages fatigués et anonymes des voyageurs matutinaux, qu’il renvoie à l’intériorité et au besoin de dire ce beau. . Merci de ta lecture.
Alors espérons que tu continueras à prendre le train longtemps. Ton écriture est un régal.
J’aime beaucoup ton dernier poème Moni. Comme je le connais ce trajet, dans le RER C ! étant donné que j’ai vécu toute mon enfance dans la ville où tu vis actuellement, et même que ma maman était institutrice. 😉
J’aime particulièrement cette image :
« Les immeubles gourmands, peut-être rassasiés,
N’ont pas tout mangé le vert des prés. »
Les immeubles n’ont pas tout dévoré de la nature.
Merci pour ce voyage. Destination : Paris.
Merci à vous tous de me lire. La bise aux filles, héhé !
VERS PARIS… un beau poème… merci pour ce beau voyage…
« VERS PARIS… un beau poème… merci pour ce beau voyage… »
De bien jolis vers en effet. Ca fait du bien d’avoir à nouveau le temps de vous lire.
anti, et lire, et lire, encore et toujours
Ah, j’ai oublié de vous dire : le 15, c’était le treizième anniversaire de mon « entrée en écriture ». Sourire.
ah bah très très bon anniversaire Monilet !!! ^^
bise
VU DU TRAIN
Au trajet matinal surgissent encore
Grapillés, volés, des éclats de nature.
Ce sont les herbes que le soleil dore,
La beauté qu’ici on croyait immature.
Bas encore, les rayons s’affirmant
Prennent les brins serrés d’un éclairage rasant,
Conférant à ceux-ci un vaste reflet blanc.
Fumerolle survole la rivière molle,
Tels les restes éthérés d’ancienne banderole.
Une seconde de plus et tout vite se détruit.
Fini le flottement irréel, voici la vie !
L’eau retrouve ses remous verts,
Le ciel est laiteux, grand-ouvert.
Un soleil audacieux sinon joyeux illumine, de l’envers, les gris
Des volutes de fumées crachées – doubles – par l’usine, près Paris.
ces trains, cette vie Parisienne dont je ressent bien le rythme, les habitudes, tu arrives à y trouver un morceau de vie d’humanité….a me la faire accepter.
C’est vous tous qui êtes sympa de lire ces poèmes.
« Fini le flottement irréel, voici la vie ! »
j adore cet instant où il faut vraiment regagner la réalité ! ^^
ce contraste !
(Petit texte que je viens de composer pour un jeu d’écriture à contraintes de vocabulaire)
J’ai pris sans payer le train de nuit pour Hameln- RFA. On dit parfois aussi Hamelin.
En cette saison je pouvais encore espérer y voir du Maiglöckchen mais ce n’était pas là le but de mon voyage.
Je m’étais dissimulée dans le wagon à bagages où il y avait sur divers niveaux de grandes plateformes. Si grandes que j’ai pu m’allonger sur la plage constituée par l’une d’elles, juste sous le plafond. Certes j’avais dû pratiquer un peu d’escalade, mais habituée aux 400 coups, ce ne fut pas un vrai problème.
J’avais même en son temps participé à mai 1968 ; c’est bien vieux tout ça. Sous ma plage actuelle il n’y avait plus de pavés, quoique…
Le voyage fut long ; je l’occupais à lire malgré le peu de lumière. Heureusement j’avais emporté ma lampe de poche. À part moi il n’y avait pas d’autres lecteurs clandestins.
Alors pourquoi Hameln, pourquoi en fraude, me direz-vous ?
Un pari, une gageure en quelque sorte et aussi un futur projet…
Je voulais voyager incognito, car mon statut d’auteur à succès, aussi connu que Guillaume Musso, aurait bien vite contrecarré mon entreprise. La presse à scandale traquait mes moindres faits et gestes.
J’étais originaire de cette ville et avais promis à ma mère, sur son lit de souffrance avant son décès, d’un jour prendre le rôle de la joueuse de flûte et de ramener enfin les adolescents mâles dans la ville, peuplée depuis des siècles uniquement de filles et de femmes, ce qui finissait par devenir un tantinet lassant. Vous imaginez la vie qu’on y menait ?
Ah, j’ai oublié de vous dire : je suis un tout petit peu magicienne et ai le pouvoir de libérer les enfants prisonniers depuis des lustres et des lustres de la caverne du Koppenberg.
La presse ne doit pas être au courant tout de suite sinon c’en serait fait du futur succès du livre que je compte écrire ensuite à ce propos.
…Plus tard…..
La chose eut lieu comme prévu. Les habitants-femelles de la ville ne comprirent le pourquoi du comment « mais ils s’abandonnèrent, saisis, à l’essence de toute chose ».
(la dernière proposition, entre guillemets, est d’Aimé Césaire)
Est-ce que tu peux nous dire quelles étaient les contraintes?
Employer au moins trois expressions parmi : Acid test, mon bel oranger, les 400 coups, pavé, magic bus, ce n’est qu’un début, chienlit, des singes évoluent sous l’emprise d’un étrange monolithe noir, protester, pointant vers le ciel leur artillerie fougueuse, train de nuit pour, la joueuse de flûte, lecteurs clandestins, daims de Miyajima, parc Sainte Radegonde, la plage, Maiglöckchen
et éventuellement finir par la proposition que j’ai mise entre guillemets)
Joli ! Félicitations.
Merci. C’est marrant ces jeux : on obtient des textes très différents. Beau lundi à chacun(e).
c est génial Monilet tu dois avoir en même temps que ces textes, une idée sur la personnalité des gens qui ont écrit, leurs préférences ou goûts, leurs façons de voir les choses mine de rien. Bravo, c est top comme idée pour cerner ;).
Bien belle journée à toi aussi ^^
Très sympa ces jeux d’écriture. Sympa à lire tambien !
anti, temps bien.
19 heures
Juste avant le soir, au printemps,
Train alenti,
Regard alentour,
Presque alangui.
Et la lumière pare maisons, toits,buissons , feuillées
De vives, osées, couleurs d’été.
Soudain tout change…
Deux allées sombres,
Voie encaissée,
Et le voyage vert foncé
Poursuit son cours dans l’ombre.
Un rai têtu s’infiltre dans la voiture,
Danse, alternant, et borde tout objet
D’un lourd éclat doré.
Il est presque tard.
La lumière orangée a mis son peignoir.
Cette vision soudaine, ce soir, m’a commandé d’écrire. La beauté, toujours…
(Pendant au poème « 19 heures »)
MATIN-TRAIN
Mordoré encore, l’éclat du soleil ;
Différent cependant.
S’y cache une mutinerie sans pareil,
Une assurance, un entrain
Opposé, c’est patent,
À douceur en déclin.
En soirée, comme vaincu, le soleil se retire.
À regret, pas à pas, ses proies il abandonne,
Mais on voit qu’il sait – fier- au matin
Qu’il va hardiment reprendre tout terrain.
Insolent il rayonne.
Sur villes et campagnes qui à demi somnolent
Bien vite l’orange le cède au jaune.
Oui, c’est mieux adapté en ce matin qu’hier soir quand j’ai posté…. 😉
La femme n’existe pas *
Elle est là, assise devant moi dans le RER. Elle a , en toute innocence, une pose délicieusement féminine. Elle lit, tient le livre d’une main, tandis que l’autre, comme abandonnée, soutient du dos son menton, les longs doigts recourbés restant délicieusement tendus.
Son visage discrètement maquillé tend à ressembler à celui des filles des magazines mais je suis suffisamment près pour y déceler les petites imperfections : ombre sur la lèvre supérieure, petits poils ourlant la joue dans le rayon du soleil.
Ses cheveux, assez courts sur le devant, sont tirés vers l’arrière et maintenus là par une pince ou un peigne, je ne vois pas bien.
Elle se tourne un peu. C’est une pince.
Le cou est dégagé et gracile, où traînent quelques cheveux folâtres. Elle ne sait pas que je la décris ainsi. Elle a levé les yeux ; son regard est dans le vague ; machinalement elle tripote la chaînette à son cou.
Moi je me dis que cet être humain participe à la fois de la femme telle que les hommes la rêvent, et à la fois pas.
Il existe une marge incernable entre l’image adulée, parce que nécessaire, crée et aussi entrevue – mi-vraie, mi-fausse – et la réalité brute. La femme n’existe pas ; j’entends celle qui est comme un concept dans la tête et la recherche de tout homme hétéro- ou bisexuel. Et cependant le rêve des hommes est toujours plus fort que la réalité qu’ils savent.
L’Homme est par nature sexo-dépendant, sans doute pour la survie de l’espèce.
(* Rassurez-vous, l’homme non plus…il y a seulement des hommes, des femmes)
Superbe, plein de sensibilité, très joli moment…
Un voyage » en prose cette fois. Merci.
La Femme n’existe pas. Rien que le titre… un régal !
Merci, anti. Oui, je ne suis pas mécontent de ce titre qui m’est venu spontanément, comme le texte, en la regardant.
Pas mécontente du texte non plus moi m’sieur ! Ce monologue intérieur me fait penser à « Coco perdu » de Louis Guilloux, un très beau petit texte qu’on trouve en Folio.
MOT DE L’EDITEUR :
Il ne sait pas encore, ce vieil homme qui soliloque dans les rues d’une ville de province, ce « retraité » dont toute la vie, sans doute, s’est passée à battre en retraite, le plus dignement possible – il ne sait pas encore, ce Coco perdu, qu’il se parle à lui-même parce qu’il n’a déjà plus d’interlocuteur. Il vient d’accompagner sa femme au train de Paris. Brève absence ? Court voyage ? Rien de tout cela… Après deux jours d’angoisse inavouée, le narrateur s’aperçoit que Fafa s’en est allée pour toujours. La détresse de Coco, le courage quotidien, l’humour et le désespoir, tout cela est comme tapi sous des paroles qui se donnent l’illusion d’être paroles en l’air.
EXTRAIT :
Faut pas y penser
« C’est comme les fêtes. J’y pense jamais. Ca m’a valu des histoires avec Fafa, mais je m’en fous. Tiens ! Elle est peut être déjà arrivée à Paris ou pas loin d’arriver. Faut pas y penser. L’almanach ! Je serais même pas foutu de dire ce que représente l’image. C’est vrai que j’ai pas mis longtemps à le choisir. J’ai pris le premier venu et je lui ai donné ses mille balles, à Charlot. J’avais surtout envie qu’il soit plus là. Je l’aime pas c’gars-là. Il a une façon, ce salaud-là, quand il voit que je guette son passage devant ma porte de me crier :
– Zéro la barre! Ceinture, quoi !
Moi, je trouve pas ça drôle du tout. Mais c’est ma faute, aussi. Pourquoi je le guette ? Je reçois jamais de lettres. Ou bien c’est des prospectus. La publicité, quoi ! Une fois il m’a dit en partant :
-On veut pas d’vous!
Je sais bien. »
Intéressant en effet, je ne connaissai pas . Merci.
TANKA 1
Que reste-t-il donc
Aux jours qui indiffèrent,
Aux heures de galère ?
Un souvenir qui danse
Dans un halo d’enfance.
Subtil et beau.
J’ai très vite remplacé le premier vers par :
Que te reste-t-il.
Finalement les deux peuvent convenir, je crois.
J’ai été trop vite, je dois dire
« aux heures-galère » en vers 2
sinon j’ai une syllabe de trop.
Merci Miss.
Euh, c’est le vers 3…
Moni, j’ai lu quelque part que les tankas sont des poèmes de 5 vers et de 31 syllabes. Si je vois bien les 5 vers, je ne retrouve pas les 31 syllabes. Est-ce que je me trompe ou utilises-tu une autre forme que celle que je viens de décrire?
Je crois qu’il faut compter les syllabes en « e » en finale.
Merci Anna, tu m’as fait apprendre
Seule, la place du mot à l’intérieur du vers, décidera du sort du « e muet ». Trois cas sont possibles:
1) le mot qui finit par un « e » est situé en fin de vers, la syllabe ne compte pas:
___________________________________(e)
2) le mot qui finit par un « e » est suivi par un mot qui commence par une voyelle: la syllabe ne compte pas:
______(e) Voyelle______
3) le mot qui finit par un « e » est suivi par un mot qui commence par une consonne: la syllabe compte:
______( e) Consonne_____
IMPRESSIONS DE VOYAGE
7 h 35.
Le joli mai n’est plus qu’un concept.
Le train du matin semble filer plus vite pour échapper à cette grisaille. Un brouillard diffus coiffe la nature d’une gaze blanc sale qu’aucun rayon ne perce.
Le soleil lui-même est absent. Dehors les maisons reposent ; tout comme les voisins de banquette. La vie en veilleuse.
Gagnés par cette torpeur universelle, les voyageurs qui ne somnolent pas se taisent. … Une vie qui se cache…
Ah, soudain, un peu plus loin, deux personnes venant de prendre place dans la voiture – un homme et une femme, avec des voix caractéristiques – papotent.
Elle préférait le silence à présent rompu à ces propos insipides. Ils troublent le recueillement. Agaçant.
Ça dure. Elle ne se retourne pas. Est-ce l’habituelle tentative de séduction plus ou moins consciente ? le beau paraître ? Qu’importe.
Bien qu’elle n’y prête aucune attention, impossible d’éviter d’entendre le blabla. Le bruit seul est gênant.
Elle regarde enfin. Ce sont des étudiants qui parlent de leurs devoirs du jour avant d’aller en cours.
Les voix paraissaient plus âgées. Erreur donc. Toujours la gêne pourtant. À peine si elle arrive à se concentrer sur son écrit. Elle doit arrêter. Plus possible.
Son livre l’attend.
Le nouveau jour a repris ses droits.
dans ces coups de temps là, moi je me retourne, je fixe et comme disait Maman quand j étais plus jeune » bon sang ! tu n as pas besoin de dire quelque chose quand ça ne va pas toi !!! y’a qu à regarder tes yeux !
parait-il que c est affreux ! mdrrrrrrrrrr
non Miss c est ce qui s appelle avoir des mitraillettes à la place des yeux et j ai une photo où je suis ainsi, je t assure que c est odieux ! mdr
(Pour ne pas faire mentir sampang- Et sinon=
Neutre
C’est neutre aujourd’hui,
Ni vraiment en train,
Ni pas en train.
Ouvert donc à ce qui va advenir.
À peine curieux de le vivre car on sait la patience.
La banlieue, grise comme une promesse.
Un peu de fraîcheur réveille l’attente.
Bleue et blanche la péniche sur la Seine
Rappelle : la joie est là ;
Poisson-clown souriant au badaud.
Trouée lumineuse aux moutons du ciel
Ce présage du Beau secoue le carcan des jours
Qui forcément se suivent
Et distillent du bonheur à qui sait grappiller.
On songe…, dans le glissement furtif du train
Presque honteux qui, très lentement,
Comme paresseux, nous mène aux lieux.
« Ouvert donc à ce qui va advenir. »
parce qu ouvert… il y a un devenir 😉
« Et distillent du bonheur à qui sait grappiller. »
… et inonde de bonheur à qui sait dévorer ! « 😉
Je te bise toua ^^
‘ci m’dam
Mots mélancoliques et beaux, bravo Claude.
Monsieur Monilet c est avec plaisir si ça t en apporte plus ^^
TRAJET DE JUIN
Aujourd’hui train prison.
Quand je lève les yeux de mon livre, ce qui me frappe le plus souvent ce ne sont pas les échappées du regard sur le paysage mais des voies encaissées. Le train roule alors entre les arbres serrés qui défilent, formant à ma droite et à ma gauche des murailles vertes qui manquent m’étouffer, tant elles s’approchent.
À d’autres reprises, ce sont les maisons alignées, si serrées que leurs façades crépies semblent des murs de béton.
Atmosphère automnale en ce mois de juin.
Semblant de clarté, grise.
Cette impression majeure heureusement n’est pas constante. Par intermittences le train traverse un vallon…
Le temps d’écrire, c’est déjà la très proche banlieue, les immeubles et usines enchevêtrés que scrute, apeuré, un ciel blême et moutonnant.
Encore quelques minutes puis je suis à destination. Je range ma plume-compagne.
Ben dis donc. A te lire, j’entends Brassens chanter Aragon…
J’aurais envie de te faire écouter Louise Attaque :
La plume
j’te donne la plume pour qu’tu dessines
la plus belle ville que t’aies connue
le plus bel hymne que t’aies voulu
j’te donne la plume
moi j’en veux plus
j’te donne la plume pour savoir vivre
parler, écrire et danser
pour rester ivre, bien éveillé
j’te donne la plume et mes conneries,
garde-les
j’te donne la plume pour que t’inscrives
perpétuellement la vie à construire
ce mouvement si dur
j’te donne la plume
moi j’en veux plus
voilà une heure
que je t’attends
voilà mon cœur prudence en sortant
compter les heures
depuis longtemps
est revenu mon cœur
déposé en sortant.
http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&VideoID=13145917
anti, le temps d’apprendre à vivre n’arrive jamais trop tard.
Merci anti, je ne connaissais pas, Aragon si, ça t’étonnes ?
le temps d’apprendre à vivre n’arrive jamais trop tard.
Ben non 😉
Anti, Les yeux d’Anna
Citons Aragon, il le vaut bien :
Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n’y a pas d’amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n’y a pas d’amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
Il n’y a pas d’amour heureux
Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l’unisson
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n’y a pas d’amour heureux
Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs
Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)
merci Monilet pour ces mots que je ne peux lire sans les chanter, Brassens of course 😉
et merci de nous redire que nous ne sommes qu humains… avec tout ce que cela comporte… si nous étions autrement, ça se saurait 😉 ça fait du bien ton post ici, là, maintenant, car j avais l impression d être dans un autre monde…
sampang comme Monilet dans ce qui est… aussi ^^
oh bah j ai du être tellement contente de t entendre que j ai posté deux fois mdrrrrr
hello samp !
Oui, l’amour malgré tout.
ah…;) je dirai… l Amour avec tout ^^ ( sous entendu… ce que cela comporte )
Merci pour la parenthèse lol.
j adore les parenthèses ! mdr
« Citons Aragon, il le vaut bien »
Ben oui, c’était bien celle-ci 😉 Je t’imagine l’écoutant. Brassens aussi te va bien.
anti, gare aux gorilles !
UN VOYAGE PRESQUE REMARQUABLE
C’est jour de grève. Je suis parti plus tôt. Le train est à moitié vide et les gens semblent différents, arrachés à la mécanique rythmée des gestes quotidiens.
Ils paraissent plus lents, réalisant eux aussi la « différence ». Cela me les rend plus humains. Dans l’air un je-ne-sais-quoi d’inhabituel confirme cette impression. On dirait presque un matin de vacances où le regard découvre avec le nouveau jour un paysage neuf.
Il n’est que 7 h20 et le soleil a déjà, lui aussi, un éclat inaccoutumé. À l’instant il éclaire d’une lumière douce, chaleureuse, l’ardoise d’un toit. Une propriété qui se voudrait manoir, avec cette sorte de petit donjon.
Aux talus bordant la voie les coquelicots jettent furtivement le vermillon sombre de leur flamme. Bouches fardées surmontées de la chevelure sèche et en désordre des herbes folles.
Puis c’est un quai où se pressent des voyageurs. L’heure se rapproche de l’heure d’un jour « normal ». Passablement de messieurs en costume cravate, rasés de frais, rasés bleu, comme disent les Allemands. La température est agréable. Il n’en ira pas de même ce soir : train sûrement bondé, chauffé à blanc des 27 degrés de la journée. Certains ôteront alors sans doute leur veste. Tous n’oseront, ou alors il n’y aura pas assez de place pour se dévêtir un peu…
À ma gauche filent vers l’arrière deux rails luisants tandis que mon oreille droite est assaillie des grondements de la marche du train. Sur 3 m2 il y a à présent quatre personnes, chacune dans sa bulle, sans lien avec les voisins. Des mondes se côtoient, sans passerelles….
Le train a abordé son trajet souterrain. C’est le règne des halogènes en station. Bien vite on ressort à l’air dit libre. Pas un nuage au bleu du ciel, bordé au lointain d’une ligne indigo, comme l’iris de certains yeux. Mais déjà on replonge dans le gouffre : tunnels, néons, puis de nouveau, grise et quasi déserte cette fois, une station, vite emplie des voyageurs qui sont descendus. Certains tirent des valises à roulettes, d’autres se hâtent. Un panneau indique : « train à quai »
Heureux de t’emmener avec moi, Miss 😉
Ce poème ancien « Surprise de carnaval’ est sorti auprès d’un poème de chacun de seize autres auteurs dans un petit recueil chez Chloé des Lys : « Eloge de l’Autre » à l’occasion du printemps des poètes.
SURPRISE DE CARNAVAL
Femme énigme mêlée à la foule
qui nous entourait dense
telle une houle lente
Femme à peine entrevue
marchant au bras de l’inconnu
et qui en nous croisant
déjà presque t’éloignant
d’un geste inattendu
le menton m’a effleuré
mimant des lèvres
et l’anneau et le bruit d’un baiser
Femme tu m’as rappelé
quand ainsi mon attention tu as volée
ce qu’est simplement exister
magie simplicité
Prends veux-tu
Toi qui ne le connaîtra jamais
cet écrit comme un merci
(Santiago de Cuba -2001)
P.S. Je devrais bientôt recevoir la couverture(essai) de la réédition de « Saisons d’une passion ».
Superbe poème…
Quand tu auras la couverture, si tu veux me la faire passer, je la mettrai en ligne sur un fil Coup de Coeur.
OK
je m’essaie à l’écriture de fiction et ai envoyé fin février un roman court pour le prix de l’inédit 2008 du festival de Mouans-Sartoux 06 . Il est donc bloqué jusqu’en octobre.
Je viens de concevoir un sujet de roman et en suis aux travaux préparatoires du début, très lents car je suis paresseux déjà et en plus handicapé depuis des mois par des ennuis de santé qui me dissuadent un peu d’écrire. Voilou pour les news. Il faudrait qu’il soit fini fin novembre (concours éventuel) mais pour l’instant je ne sais si j’irai au bout.
Je t’envoie tous mes encouragements, j’espère que tu y arriveras et que nous pourrons le lire un jour.
C’est magnifique tous ces mots, tous ces projets… Je te souhaite bien du succès Monilet !
anti
Hello, anti. Porte-toi au mieux !
GARE
Le train troue le matin,
Sa lumière opaline.
Depuis, longtemps il fonce,
Impavide face aux contingences.
Où va-t-on descendre
Après un trajet long ou court?
On ne sait.
Les stations succèdent aux stations
Et l’on change de compagnons de voyage.
Les trains se croisent,
Parfois même entrent en collision.
Quelques uns y restent ;
Pour la plupart, suite du voyage.
Le train croise en sifflant,
File, ralentit aux gares,
Puis très vite repart sans égards.
C’est le train de l’ennui comme de l’Inouï,
C’est le train de la vie.
Des images de la fin du film « Collateral » de Michael Mann me remontent. Dernier dialogue entre le tueur incarné par Tom Cruise et le chauffeur de taxi, héros malgré lui, joué par Jamie Foxx – tous les deux magistraux. Ils sont dans un train de banlieue qui traverse la ville encore silencieuse au moment où le jour se lève. Ils s’interrogent sur sa destination et son parcours immuable. Et sur l’indifférence des passagers à ce qui les entoure, même si l’un d’eux est sur le point de mourir…
« C’est le train de l’ennui comme de l’Inouï,
C’est le train de la vie. »
Merci à vous d’avoir lu.
Je crois avoir vu quelques unes de ces émissions. Sympa d’ailleurs.
Ici je voulais intituler Gare ! , mais ai renoncé au point d’exclamation pour ne pas mettre la puce à l’oreille tout de suite.
Félicitations pour ce beau projet, mais j’espère que tu vas te rétablir trés vite.
Bizzzzzzzzzzzzzzzz
« Hello, anti. Porte-toi au mieux ! »
Voui m’sieur ! Je me porte, me repose me fais porter, les pieds bien sur Terre ! Vous êtes adorables.
A quand un recueil « Gares à vous les bouts en train ? »
anti
Ha j’oubliais avec un peu de retard Moni heureux anniversaire
Joyeux anniversaire Claude… que toute la joie et du bonheure…
Très bon anniversaire Claude
Grand merci à chacun de vous.
TROUBLE
Une vie bipolaire nous enlève l’envie,
Rend le coeur exalté aux marches de l’oubli.
Vivre, agir, foncer, par la force poussé
Ou songer, ralentir, aussi s’appesantir.
D’aucuns laissent les joies faire fuir les joies,
Certains restent en arrêt ou encore en effroi.
Remplacer quelques uns par d’autres se peut faire,
Tant que compte le soi au centre de son aire.
Vivre, avancer, au mieux pour oublier
Que le tertre ou le feu seront l’ultime degré.
Cette justice-là à tous sera rendue ;
Amis rions, buvons, fuyons les heures de glue.
Car le Gai et le Triste ensemble disparaîtront
Aux memoires des vivants, eux aussi tous passant,
Citoyens du Provisoire, funambules dansants,
Prisonniers de l’égo ou autres histrions.
Fragilité de ce que nous sommes, inéluctabilité de ce qui nous attend. Vivre, oui, et du mieux possible, du plus intense possible parce que, pour paraphraser James Cameron, « nous n’avons qu’un nombre limité de battements de coeur ».
Tes mots pour exprimer ton trouble, plus que jamais, sont forts et beaux.
‘ci Anna. Un écrit de l’instant, fait en un instant.
Très beaux et forts tes mots Monilet…
« Ou songer, ralentir, aussi s’appesantir. »
Et si les rêves étaient la réalité comme pose si bien notre ami VoieDorée ? En tout cas, je t’en souhaite de très beaux Claude.
anti
CEUX-LÀ
Il est des être inconstants,
Allant, venant au gré du temps.
Ils foncent assumer tout caprice
Car inconsciemment ils agissent.
Soucieux d’eux-mêmes plus que moyenne,
Ne sont qu’au centre de leurs dilemmes.
Toujours ils doivent se stariser,
De leur moi se gargariser ;
Mieux vaut ne pas les rencontrer
Car fort peu vont vous apporter :
Vous sucent entier jusqu’au sang ;
Ne sont en fait que malfaisants,
Étourdis, légers comme vent.
Fort, et croqué à souhait.
En te lisant Moni, je repense à cette belle phrase lue dans « Her Bak » : « Vouloir décupler sa vie au lieu de vouloir la satisfaire ».
anti, volontaire.
Bien juste également, un peu, sur un autre plan, comme la perdre pour la gagner.
ça fait mal hein ?!… 🙁
Monilet… tu m as enlevée les mots de la bouche…
Banjour Samp 🙂
Tu es toujours en vadrouille quelque part ou tu es de retour? Donne de tes nouvelles (y compris hors du blog, heinG).
Au moment où je lis avec joie les mots de SampanG, enzo arrive avec un certain ocarina autour du cou… Voie dirait que tout est en ordre.
Plein de bisous à vous !
anti
et même quand on ne s’en aperçoit pas….
étonnant, non ?
Sampang le retour ???
Me vl’a r’viendu, fatigué ce soir
28 JUILLET
Dix ans après la rupture, surprise,
Au réveil-tremblement- les images s’irisent.
Le rêve a apporté une ombre du passé
Venue, oubliée, rappeler son été.
Le songe se dissipe près de Réalité.
Elle cependant, tenace, sa prégnance a laissée.
Un lustre au moins qu’Elle avait disparu,
Emportant et l’image et la foi éperdue ;
Or, la mémoire, indocile, ne se laisse endormir.
Lors – déraison –
Je recherche l’émotion
Des jours anciens pour Présent embellir,
Qui jamais à nouveau ne se pourra saisir.
Car l’Homme, il est vrai, vit aussi- en nos pays, surtout-
De ce qui ici, voire partout,
Se nomme, dit-on, rêve et fiction.
Hey ! Welcome m’sieur Monilet ! J’espère que les vacances ont été bonnes. Au plaisir de te lire.
anti
Salut anti. Pas mal oui. 🙂
Ha mais quel plaisir de te retrouver, Claude !
Et quel retour ! Un bonheur de te lire, encore et toujours.
A très vite
Bonsoir Anna, plaisir partagé. je vais dormir : près de 700km au volant…
(j’espère que l’on comprend que c’est l’émotion des jours anciens qui jamais ne se pourra, et non le présent.)
Oui, on comprend très bien cela.
Repose-toi bien, donc, et au plaisir.
Très bien dit Monilet… « l’émotion des jours anciens qui jamais ne se pourra, et non le présent. »
bonnes vacances
» Car l’Homme, il est vrai, vit aussi- en nos pays, surtout-
De ce qui ici, voire partout,
Se nomme, dit-on, rêve et fiction. »
… ça permet de ne pas se confronter à la réalité… que c est navrant… pour soi et pour les autres…
mais bon… si ainsi on a l impression d exister…
Cherche encore Monilet si c est l émotion, c est elle qui fait vibrer et ça c est beau oui ^^
je te bise Monilet pour ce superbe retour de vacances ^^
Bon retour de vacances Monilet et avec un joli texte, merci à toi.
Bizzzzzzzzzzzz
Sampang, as-tu eu mon(mes) mail (s) ?
Bises aussi à toi, Zza.
Bonjour tout le monde !
Revenu (encore !), je vous offre cette
Pratique de la randonnée, l’été.
La gourmandise estivale du citadin, ce peut être l’alpage, la rando – de préférence en bonne compagnie – Point n’est forcément besoin d’être plus de deux.
Partir à l’aurore, … enfin presque. L’aube n’est en général pas prévue dans les horaires de vacances !
Se délecter du pas lent et régulier qui part à l’assaut des dénivelés ; se féliciter d’avoir ces bonnes chaussures de marche. Regarder dans l’air pur, à la finesse incomparable, les cimes enneigées qui semblent vous saluer, et même vous inviter à les approcher, dans l’azur.
S’essuyer le front, en ôtant le chapeau, quand la chaleur commence à se faire pesante.
Écouter le silence étonnant, que rompent, seuls, quelque pépiement d’oiseaux ou bourdonnement d’insectes volants.
Retrouver le temps.
Se ressourcer à l’eau fraîche de la gourde, après avoir posé le sac. Jouir alors de la légèreté de ses propres épaules et du vent coulis qui vous caresse le dos trempé.
Reprendre le faix, ragaillardi, et allonger la foulée pour être « au haut » avant la touffeur de midi, supportable d’ailleurs à ces hauteurs.
Sortir les vivres du sac et lentement s’en goberger en retrouvant les goûts oubliés. Essuyer sur le menton le suc du fruit bien mûr. Regretter le café impossible. S’allonger pour quelques heures au creux d’un vallon, près d’un torrent ou d’un lac limpides. Rêver…. parler…
Être.
Redescendre enfin, en imaginant la rando du lendemain…
Claude, quel plaisir de te retrouver et quel bonheur derrière chacun de tes mots !
A très vite !
Ca donne envie ! Tu étais avec Voiedo ?
anti
Hello. Il y a des montagnes en Mayenne ?
Je ne pense pas. Anti fait allusion, je crois, au fait que Voiedo a fait cet été une partie du chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Exactly 😉
anti, là haut sur le mondanne 😉
Waouh…
Moi j’étais près de…. Modane. 🙂
Moni bien belles vacances !!!! Marcher vide l’esprit, mais dans le bon sens du terme. Ca ressource !
J’étais à la montagne aussi mais plus du côté de Morzines.
Finies hélas !
( je suppose que tu es Slay alias slayeras. Ça va la santé ???)
Oui, ça va, merci et oui pour l’autre question aussi ! 😉
Et toi comment vas-tu ?
« Moi j’étais près de…. Modane. 🙂 »
Tu as bien raison Moni, on est si bien près des mots d’Anne-A
anti, le bonheur est dans le près.
Mieux vaut un mineau dans la main qu’un pigeon sur le toit.,
anti.
Ça va Slay, content de savoir que tout se déroule bien pour toi.
VIVRE
Devoir vivre au présent,
Parfois même, le vouloir,
Affligé du passé,
De ses nombreux tourments,
C’est le lot de l’Humain.
Tenter construire l’avenir,
Parfois y renoncer,
Comme on rate une gare,
Ou remettre à demain :
Voilà la destinée de qui la Vie habite.
Et elle nous quitte un jour,
Lentement ou subite,
Consentant ou rebelle,
Toujours en quête d’amour,
Cet impossible rêve, cette sorte de fuite
À laquelle tous, bien ou mal nés , nous sommes condamnés.
Résonance parfaite avec mon mot d’accueil de ce matin.
Et contrepoint également.
Eh bé ! Je me demandais si c’était ce poème qui avait inspiré ton mot d’accueil… on dirait que non 😉 C’est surpenant ce chant de la vie après avoir entendu sonner le glas ce matin.
anti
la vie est multiforme.
Ne pas tout prendre au tragique finalement. Tenez, un commentaire sur un autre site : « Une belle reflexion sur la vie et le besoin d’amour. »
L’espoir ne meurt jamais.
Beaux commentaires – celui de l’autre site et le tien.
Oui, chantons la vie et n’oublions jamais de voir en elle ce qui est beau.
LA LOI
LA LOI
Tout-puissant, il revient,
Se jouant de l’humain,
Se faufile et s’impose.
Bien plus qu’il siérait, il ose.
De le chasser parfois on essaie ;
L’adapter, le dompter il faudrait
Mais, inégales, les forces lâcheraient.
Alors se résigner, l’accepter ;
Quelquefois le sublimer, le transcender ;
Mieux encore : l’intégrer !
Pour enfin s’en féliciter,
Et ici – même – le chanter.
Car toujours son emprise il exerce,
le fantasme du sexe.
Comme disait Oscar Wilde, « la meilleure façon de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder ».
Un texte ancien qui me retombe sous les yeux :
TESTE-AMANTS
Elle qui préfère au réel les brumes du cerveau,
qui vit comme enivrée de mots,
elle rit et s’éprend aux vapeurs de l’encens.
Elle, amochée et jamais réparée,
ne peut à son tour qu’autour d’elle blesser :
ce n’est pas une fête,
bis repetita non placet.
Elle se meut et s’agite
avec l’inconscience du navire
qui bringueballe et gîte.
Elle est victime,
il le faut, elle l’intime.
Au théâtre de l’existence elle veut le premier rôle,
elle le mérite, vous êtes drôles !
Elle inverse Narcisse
et ça brouille les pistes.
Changeante et pourtant attachante,
inlassable elle détruit
ce que la vie construit.
…elle…
Tu joues avec les mots et les sons de façon subtile et envoûtante. Et les rythmes… J’aime vraiment beaucoup.
C’est beau Moni. C’est triste. « Elle » doit tellement souffrir, douter qu’elle peut apporter du bonheur pour s’enfuir de fleurs en fleurs.
anti
Très émouvant cette tristesse d être impuissant…
J aime beaucoup Monilet
Merci.
La souffrance engendre la souffrance.
Une déclaration ? 🙂
C’est du slam,
je le vois bien déclamée de cette façon véhémente
VU
Par dessus la Seine – ô merveille –
Dessus l’eau étale, vert bouteille,
Resplendit à peine, très fugace,
Un halo rougeâtre et or
Relevant, en ressac, de l’aurore.
Une minute et il a fui, laissant place
Au brasier orange intense
D’un soleil prisonnier de sa circonférence.
À l’entour le ciel non concerné
Affecte l’indifférence mais pâlit
Car il sait qu’il va être envahi.
Deux secondes encore,
… Il est mort.
bravo pour ce morceau finement éllaboré
fugace et très beau cet instant Moni ^^
Le regard sur soi et les autres (clin d’oeil à Voie)
TOUS
Tous, tous nous l’avons
La manie de juger,
Car sommes tous égocentrés,
Même si ne le voulons.
Alors c’est louange et damnation,
Bonheur, colère, amitié ou malédiction.
Le Sage seul, lui, tout admet
Sachant que tout est vanité.
Equanimité, son maître-mot ;
Indulgent aux misères de la terre,
Il va, en tout cherchant le Beau.
Seul en destin, il va, il erre
Et Sage il n’est… qu’à l’occasion !
Superbement exprimé Claude et tellement juste…..
J’ai le bonheur d’avoir rencontré quelques sages qui le sont tout le temps (du moins, pour ce que j’en vois) mais il n’empêche que j’ai trouvé ton poème très joliment écrit et particulièrement adapté à ceux qui s’autoproclament « Sages » (cette fois avec un grand S, ce qui montre à quel point ils sont encore loin de l’être 😉
Très beau poème. Tu marches vers le Beau toi 😉
anti, en minuscule.
t es un peu comme moi Monilet quand ça trotte… ça trotte hein 😉 et faut qu’ça dise pourquoi ! ^^
en tous cas c est un beau texte… plein de lucidité
définition Wikipedia :
sage : 25 synonymes.
Synonymes averti, avisé, bon, calme, chaste, discipliné, docile, doux, intelligent, judicieux, mesuré, modéré, obéissant, pondéré, posé, prévoyant, prudent, raisonnable, raisonné, réfléchi, sain, sensé, silencieux, tranquille, vertueux.
c est clair ! c est pô nous ! MDRrrrr
Bon, ça ne plaira pas aux optimistes mais voici ce que j’ai eu envie d’écrire ce matin, dans mon train…
CERCLE VICIEUX
L’amour est un feu follet,
Disparu aussitôt qu’attrapé,
Un Phényx qui ressort du tombeau,
Une chimère pour incarner le Beau.
Jeune ou vieux on le poursuit
Et quand on le croit bien tenir,
Vite il s’empresse de mourir,
En nous replongeant dans la nuit.
Mais l’échec ne sert pas de leçon.
Infatigable, crédule on s’accroche
Pour qu’à nouveau de soi il approche.
Car comme lui va le monde, dit-on :
Tel Sisyphe, l’espoir ôté,
Il se relève pour tomber.
il n’est pas pessimiste ton poème, c’est la vie, un amour chasse l’autre, il en est ainsi de tout attachement terrestre
j’aurais écrit phoenix
Voie, tu m’as donné l’occasion de vérifier. Phoenix c’est un végétal, un arbre je crois, ou la ville américaine.
C’est pas triste, au contraire. Ce qui serait triste c’est de n’avoir eu qu’un seul amour disparu de surcroit. C’est plein d’espoir ton poème Monilet.
« j’aurais écrit phoenix »
J’aurais écrit HervéCro.
anti
La réédition est proche, enfin j’espère :
http://img258.imageshack.us/img258/735/couvsaisonsjz8.jpg
Bravo, bravo !
Génial Moni ! Tout cela me rappelle ce dont je parlais hier soir : la fascination que j’éprouve pour toutes ces personnes talentueuses qui nous entoure et qu’internet nous permet de rencontrer. Pfiou ! C’est beau !
anti
Vous êtes gentils. mais vous savez que je cherche toujours un éditeur plus important, avec diffuseur, et si possible français, à cause du marché. Je viens d’envoyer un manuscrit de roman court à 5 éditeurs…. On verra dans 3 ou 4 mois….
Bonne journée à vous.
Bonne chance Claude.
Bonjour les « vous » .
ACTES DE CHERS
Éternité de l’appel du sexe,
Force admirable, infrangible,
Tu nous tiens jusqu’à la mort du corps,
Dans ses désirs les plus complexes.
C’est la vie qui dicte l’invisible
Pour en tous ses pores crier : encore !
Elle mène les eaux aux sexe s
Comme fumerolles gagnent le ciel,
Et les corps de fuir leur détresse
Pour à nouveau voir l’Irréel.
Force suprême qui vainc retenue et pudeur,
Nous guide bientôt aux sources de l’aimé(e)
Où d’étranges et attirantes odeurs
Savent nous garder fort en ardeur
Afin de joie crier, en hommes-héros, hors vanité.
Le trivial se fait sublime,
L’acte banal, célébration.
L’intellect perd l’usurpée prééminence
Devant Nature en toute-puissance.
Le demi-dieu gagne les cîmes
Et l’être – ravi – tombe… en oraison.
Bonjour la Miss. J’écris fort peu ces temps-ci ; ça m’a envahi ce matin ( dans le train, comme très souvent). Ne me parlez pas du rythme saccadé des boogies, canaillous :).
Justement….
Claude, je pensais justement à toi ces derniers jours, quel plaisir de te retrouver ici !
Superbe poème, vivent les trajets en train !
Bonjour Anna. Je ne vous oublie pas non plus.
Pour un retour c’est un retour
bonjour Moni
Bonjour à toi, Roger.
Bonsoir, je vous offre cette
PROMENADE
Lumière froide de novembre
Aux eaux glauques du lac figé.
Partout les saules lâchent leur chevelure
Dont les coupes disséminées ornent les allées.
Heureusement, pas de pluie.
L’air est d’argent et de gris.
Au détour, un bras mort esseulé
Illumine, brutal,
Ses eaux noires et létales
Du reflet flamboyant
– or incandescent –
De la folie des feuilles, en rêve d’ambre.
Claude, c’est tout simplement superbe !
Chapeau bas
Vu tout à l’heure, Anna, tout simplement. Suis un visuel, moâ.
Mmmm… En écho j’entends les vers de Baudelaire :
« Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique. »
Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, Petits poèmes en prose (1869), Oeuvres complètes, tome I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard
anti, ravie de te lire.
La bise, toi.
Là il faut que je file.
Je prends la bise alors ! File !
anti
Superbe texte Monilet.
Bise
bien joli
Pour les inconditionnels ( 🙂 ), je viens de mettre en ligne sur ILV, TNN, Nouvelle poésie, et 1000nouvelles le début d’un roman court : « Imprévus amoureux ».
je suis tombé sur Raoul TNN mais ça doit pas être ça ?
réveille-toi : ding daing don
ok c’est mis en mémoire…
Je termine celui en cours et je lis le tien
Il n’y a que les trois premiers chapitres : j’essaie de la faire publier dans l’édition classique .
LE BLANC, LE NOIR
(un rien et tout peut basculer)
Novembre indécis balance entre froid et pluie ;
Aujourd’hui mon train hache le gris.
Les maisons serrées aux volets clos
Semblent contre l’eau glacée faire gros dos.
Aux gares les gens se pressent sous l’abri.
Impression de tristesse inouïe
Car le jour hésite lui aussi,
Préférant sans doute garder le lit,
Pelotonné sous la couette menton-tirée
Pour encor ignorer l’odieuse réalité.
La voiture est bondée,
A la lumière hagarde des néons brouillés.
Beaucoup somnolent, bercés ou renfrognés,
Quelques uns même paroi-rencognés.
Ma tête tourne pour scruter.
Les yeux s’arrêtent à ma droite
Sur une fille tout à côté,
Comme endormie, assise et coite ;
Elle est Indienne, noire et hâlée.
Mon regard rebondit à l’orbe de sa paupière baissée
Que cils recourbés prolongent à l’infini,
Inversant l’angle de mes pensées, toboggan d’espoir étoilé.
Sourire encore ce matin, en écho à « Quel que soit l’abandon
Pourvu qu’il soit le bon
Sur d’experts toboggans
Vous m’avez vu glisser
Mais y glisser avec délices
Certes ! »
l’Espoir est dans chaque commentaire que j’ouvre depuis tout à l’heure ! C’est… magnifique et, Moni, tes mots y dansent en orbite.
anti
17 NOVEMBRE
Jour ordinaire, de tant d’autres précédé, de tant d’autres suivi.
Tout va son train, le beau, le laid.
Hier pourtant un événement – ô mini :
La chair de ma chair a, sous le dais
De ciels automnaux et changeants,
Pris son essor pour parcourir les ans.
C’est la vie qui sa traversée poursuit,
Obstinément, comme on perce une nuit.
De l’un à l’autre elle se transmet,
Joyau aveugle, sans vrai but assigné
Hormis celui de se perpétuer.
Car ici, comme toujours, faisant fi de la sagesse des âges,
D’abord guidée, puis responsable,
Seule compte… la Beauté du Voyage.
Une chanson de Jonasz me vient à l’esprit :
LES LIGNES TELEPHONIQUES
Sur la route qui descend vers la ville je vois
Un gosse qui m’fait des signes
C’est mon môme qui m’appelle encore une dernière fois Papa
Et j’regarde courir les lignes
Téléphoniques
Qui descendent
J’ai fait mon devoir de père je crois
Il aime les champs et les vignes
Il sait tendre l’oreille au vent qui souffle mais déjà
J’adresse une prière au lignes
Téléphoniques
Qui descendent
Faites parvenir ses messages jusqu’à moi
Vous que le destin désigne
Comme étant le lien unique entre lui et moi
Faites courir sa voix dans vos lignes
Téléphoniques
Qui descendent
Sur la route qui descend vers la ville je vois
Un gosse qui m’fait des signes
C’est mon môme qui m’appelle encore une dernière fois Papa
Et j’regarde courir les lignes
Téléphoniques
Qui descendent
anti
Ce chant chamane me vient à l’esprit, à la chair de ta chair aujourd’hui dédié..
La beauté devant moi fasse que je marche
La beauté derrière moi fasse que je marche
La beauté au dessus de moi fasse que je marche
La beauté au dessous de moi fasse que je marche
La beauté tout autour de moi fasse que je marche
Stophe du Kledze Hatal
chant chamane navajo
Mmmmmmmmm… Merveilleux !
Merci à vous tous.
Claude
Quel regal de te lire, Claude, c’est superbe !
(Mon inspiration semi-ferroviaire du matin, pas très gaie…)
ET OMNIA VANITAS
7 h 40, c’est la nuit du matin
D’un novembre sans fin.
Dans la ville endormie, le froid, comme moyen.
Il marche.
Il doit prendre le train
Et pourrait dire « son » train.
Il n’entend que ses pas
Ou l’auto qui va là.
Il vit.
Peu de choses à admirer,
L’ombre dense tout a phagocyté.
Le sac pèse à l’épaule,
Il en change ; c’est drôle
Comme il l’a fait d’instinct,
Un geste parmi d’autres, le traintrain.
Il pense.
Dessus la rue, les guirlandes éteintes d’un Noël prochain.
Et la vie le traverse et s’en va,
Un peu plus chaque instant, au funeste compas
De ses jambes qui martèlent le bitume,
Gigantesque cadran, carrefour béant de toutes nos solitudes.
C’est fou ce qu’il est musical se poème. Très beau Moni.
Belle journée à toi.
anti
Merci, anti.
Transcender le laid pour atteindre la Beauté….
c’est la vie Moni rien que la vie mais toute la Vie
Bonur à chacune et chacun.
Anna, peut-on poster ici de la poésie érotique ?
Avec mmmhhhh plaisir
Anna, ce lumineux objet du désir
ELLE (poème érotique)
Attirante, rêvée,
Par lui toujours imaginée
– Pour n’en être pas détenteur,
Il demeure son éternel adorateur –
Elle l’obsède et son membre redresse
Dès qu’il en in-voque les contours, la finesse.
En son berceau elle somnole,
Jusqu’à ce qu’un autre rêve, en son rôle,
La vienne tourmenter ; belle endormie
Qui , lascive, au tendre taillis git.
Lors elle se gonfle au désir qui point,
Lentement s’apprête elle aussi au festin.
Sa maîtresse peu à peu en envie elle harcèle
Si bien que tantôt de doux sucs elle ruisselle.
S’il la rencontre là, préparée aux ébats,
D’abord il l’admire, l’effleure, voire doucement la boit.
Sans presse l’approcher, voilà ce qui convient,
Mine de rien l’exciter, qu’elle n’y puisse plus rien.
Avant de se ruer, encore la regarder
Battre, d’impatience toute entière palpiter.
Jouir du rare, du don de soi,
Des odeurs délicates qui – cadeau – lui échoient.
Enfin la prendre, savamment l’habiter,
La chatte convoitée, objet de ses pensées.
Tu le dis très bien en titre de ce fil et ce poème vient le confirmer: ressentir = vivre !!!
Bravo Moni
il sent bon ton poème…
(en contrepoint mais aussi complément au dernier texte de Voie)
PRIVILEGE DE L’OCCIDENT
Petit matin tout ennuité
De ce janvier bien blanc-gelé.
Le train trace dans l’espace ;
Me voilà qui encore ressasse,
Contemple les voyageurs muets,
Leurs paroles comme en bouche figées.
Quelques hardis brisent le charme,
Risquant des phrases, en pare-armes.
Aux panneaux bleu roi bordant la voie
Surgissent des noms dans les néons :
Sussy, Choisy ou Montigny,
Autant de sorts incantant la nuit.
Le train égrène ses stations,
S’emplit de gens, chacun en soi ;
Semi-hagards ils s’alignent ou se font face,
Se jettent des regards vides et lents
Que l’on dirait parfois dolents.
Dehors le noir encore tout envahit,
Tu ne vois que la voiture, boyau qui luit.
Et toutes ces âmes partent au labeur,
Condamnées à nourrir leur vie
Tant qu’elle dure, se prolonge,
car tout se paie en ce bas monde. …/
Parfois un téméraire abrège l cours des choses
Mais, hormis pour lui qui ose, tout reprend
Par le début, au commencement,
Tant que ne trouves en toi le contentement.
Je l’ai relu
Quelle belle écriture
effectivement la vie est la même que ce soit au soleil ou dans le froid
Quels que soient les voies empruntées, la gare d’arrivée est la même 😉
anti
Petite info :
La réédition de « Saisons d’une passion » est très proche (sortie).
La publication (réédition) de ce premier livre écrit est toujours immente…
Accord ce jour de mon petit éditeur « Chloé des Lys » (B) pour publier mon troisième livre-récit « Toi-Nous », dernier volet d’une trilogie formelle mêlant un récit,des poèmes et un journal intime (à chaque fois néanmoins dans une structure légèrement différente ; chaque livre relatant par ailleurs une seule histoire). Cette fois l’éditeur me suggère de de reprendre éventuellement un peu la partie récit; je vais bien sûr y réfléchir, mais l’accord est acquis et le contrat là.
C’est (ou plutôt ce sera, quoique !) aussi une trilogie thématique qui pourrait s’intituler » Quatorze ans d’amour ».
Vaste programme, aurait dit quelqu’un…
MAGNIFIQUE, CLAUDE !!!
Tiens-nous au courant de la suite (ou des suites, en fait)
La journée commence bien on dirait chez toi ! BRAVO CLAUDE !!!
anti
ah ah tendons…..
Merci mais ouais sinon c’est ratage sur ratage depuis 8 jours ;: gastro. Samedi manqué 4 heures de cours d’oenologie offerts par mes enfants pour Noël, Dimanche un spectacle D’anne sylvestre (2 billets inutilisés et perdus ). Hier crevaison, tenez : marrez-vous 3 secondes, ça vaut le jus
Lol : j’avais dégotté un RV medecin in extrémis à 9h45, super.
Préssentiment : une demi-heure avant je descends dans le garage : pneu de voiture crevé. la voiture est neuve, je savais pas où étaient cric, outils, roue de secours ( à 3 endroits différents) ; c’était le souk dans mon coffre suite à revente récente voiture précédente et remisage de plein de trucs dans le coffre sans ranger bien sûr, y’a pas de lumière dans le garage etc bref j’ai dû téléphoner au médecin pour décommander car seul je ne m’en sortais pas à temps, pas de réseau dans le sous sol, remonter en laissant tout en vrac (risque de vol) jurer tout ce que je sais, b… de m…, obtenir un nouveau Rv….à 19h (berk), conduire le pneu en réparation car rouler avec la galette, ça fait bizarre, promesse de réparation pour 16/17h, journée largement fichue….
On ne rit pas !!!!
PS Anna, je ne sais pas d’où me vient, a postériori il est vrai, cette idée de trilogie….
« On ne rit pas !!! »
C’est dur là quand même !
anti
Quelle poisse Monilet y des jours comme ça que veux-tu lol
Allez demain sera un autre jour et meilleur que celui-là je te le souhaite en tout cas.
« PS Anna, je ne sais pas d’où me vient, a postériori il est vrai, cette idée de trilogie…. »
Hé hé 😉
Anna, trois c’est trois émoi c’est nous
je ne rirai que quand tu pourras rire avec nous…mais bon que sont quelques jours de galère en comparaison de quatorze ans d’amour..
Ca fait très longtemps que ce genre de couillonnades à répétition ne m’est pas arrivée. Dans ces moment et après réflexion je me suis rendu compte que c’était ma mauvaise approche du premier bug qui était mauvaise et qui par association de pensées négatives avait par une sorte de progression géométrique dans le drame provoquée les évènements suivants. Depuis, quand il m’arrive une m….je me dis : attention, attention comment tu dois prendre ça et j’essaie de ne pas lutter contre ce qui existe. Ce qui est Est on n’y peut plus rien et depuis ça se passe beaucoup mieux.
Voila, voilà ,
Ah, voie, tu me laisses sans (x)
« que sont quelques jours de galère en comparaison de quatorze ans d’amour.. »
sapotille…., ces textes sont dans l’ensemble très sombres mais comme il s’agit de passion (non, ne gronde pas, Voie) il ya des pépites d’heur dans le malheur. 🙂
LoL.. amour et passion..en effet c’est pas dutout la même chose.. je ne souhaite pas mais alors là pas dutout 14 autres années de passion!!! enfin.. si? si tu veux…si tu veux vraiment finir en couilles dans ton garage.. c’est toa qui chois’ MDR
Voidor merci pour le conseil.
J’ajoute une version de la chose:
I°) stop; j’attends et je regarde ce qui se passe (j’ai appris çà en regardant Chaveta http://www.jerominepasteur.com/ dans une émission de « surprise sur »prises », elle était au resto, puis soudain..plus rien!!! et bien son comportement a été et est toujours un exemple en cas de début de pbl.
2°) chercher là tout de suite, un
rire d’où qu’il vienne;
çà je l’ai appris petite avec les copines quand on se faisait soit-disant mal et qu’en fait on riait AVANT même de ressentir quoique ce soit.
3°) enfin et enfin seulement voir ce qu’on peut faire, réléchir à ce qu’on vient de voir et agir.
c’est même un remède à la passion..mais pas mais alors pas dutoutdutout à l’amour.. (y compris charnel, je précise.. lol)
ouf…..
Gronder Moni….. jamais
Toute expérience est nécessaire…..
TRAJET DE TRAIN, TRAJET DE VIE
(hommage au roseau de Descartes)
… Gare. Réverbères.
Dans le noir l’eau luit d’un éclat faible et mat
Sur le toit des voitures.
… Une route. Une file de voitures, presque à l’arrêt.
Lucioles rouges, leurs feux serpentent
Tel un brandon agité dans la nuit.
Misérable froidure, misérable humidité,
Misérable spectacle
Mais également misérable Beauté.
Et au milieu de ce remue-ménage,
L’homme,
Fédérateur de toutes ces impressions,
Centre d’un cercle d’envies,
De ratés, de succès aussi.
L’homme, un mystère passager,
Semblable à toute chose,
Au détail près qu’il peut se retourner,
Soupeser,
Penser.
Qu’il y est même obligé
– Grandeur et infortune –
De cet acteur avec ou sans tribune.
« l’homme est condamné à être libre » disait Sartre.
Tout est dit.
anti
propos sur le piège de la matière, l’impression souvent d’une absence de liberté, contrainte d’un mouvement collectif…
Ah tiens Voie ! T’étais avec nous ce matin ?
anti
non je viens d’arriver. Pourquoi, je vous manquais ?
Ben non, t’étais là 😉
anti; et Grégor
Amende honorable : vous aurez remarqué que le « roseau pensant » est de Pacal.
Ah tiens, oui, oups. Cela dit, Descartes avait peut-être aussi un roseau, hein.
Anna, tu tiens le bambou
« Anna, tu tiens le bambou »
Mdrrrr ! Trop forte !
anti, pas calée.
ERRANT
L’amour est d’abord don.
On l’offre, on le reçoit
En instants d’abandon.
On le prise, on l’oublie…
Il est déjà parti.
Car il est hors des mots ;
Se situe bien plutôt
Dans l’échange des actes,
Avant que l’un, voire l’autre, brise le pacte.
L’amour est fugitif,
Il va, il vient, il vogue haut
Ou alors il prend l’eau.
C’est un bien frêle esquif.
Quoi qu’il soit dans son essence, l’amour aura fait couler beaucoup d’encre.
anti, et ri et ran, ran pa ta plan. Dans sa bouche une rooose.
Si l’amour est dans les sens, faites gaffe les pyromanes du coeur !
🙂
🙂
anti, eh oui….
christina, dans les actes ne signifie pas seulement dans les actes sensuels ; tu l’avais compris 😉
@ monilet : J’avoue que oui…
😉
belle vérité en peu de mots
Je vous offre cette vision, en tentant de pallier l’absence d’appareil photo.
LEVER DU JOUR EN FEVRIER
Étrange beauté du jour qui point,
Bientôt ravie par les immeubles interposés,
Puis revenue, déjà modifiée
Par la minute qui a passé.
Oublier le trivial alentour
Pour vite retrouver la joliesse du jour.
Le train avance et là, au loin,
C’est la splendeur qui soudain revient.
Un talus glacé, ombre décharnée
À nouveau prétend la cacher…
…Ah ! enfin la vue est dégagée.
Encore s’apaiser du ciel-promesse
Au rougeoiement diffus comme une caresse,
surmonté de nuages sombres osant à peine moutonner,
Jetés çà et là dans la parme immensité.
La lumière reste un peu feutrée
telle une hésitation peinant à s’affirmer.
C’est la douceur qui se dégage,
Sorte de fraîcheur après l’orage.
Et si du vivre toujours on cherche le pourquoi,
Aujourd’hui simplement, en cela, il est là.
belle conclusion.
J’aime ! On voit par tes yeux, c’est très beau.
Annonce :
Les éditions Chloé des Lys (B), qui viennent de fêter leurs dix ans, tentent un premier salon du livre en France, les 21 et 22 mars à Bondues – 11ème salon du lieu – (Communauté urbaine de Lille).
J’y dédicacerai mes livres le 21 (Claude Colson).
http://www.salondulivrebondues.fr/
Je ne pense pas qu’on pourra y aller mais tu nous raconteras, Claude !
Hé ! Bravo Moni ! Le printemps commence fort dis moi ! Tu nous feras passer les photos aussi !!!
Bonne séance de dédicaces et surtout, si tu croises Ness, ne t’inquiètes pas si elle veut poser sur tes genoux, c’est normal 😉
anti
REGARD
L’homme banal, l’homme-majorité
Est par ELLES sexe-attiré.
Attrait toujours renouvelé
Car leur différence demeure inexpliquée :
Physique d’abord, puis toute, alors.
Un sourire et c’est le charme, la grâce,
Un regard et le monde s’efface ;
Paraît le rêve, l’informulé,
Indicible, même si irrésistible.
Cela a nom sexe-attirance,
Loi de fer aux humains en errance.
Cela à nulle réalité ne correspond :
On le sait mais reste touché, profond,
Tant que pour continuer de vivre
On a besoin de se sentir ivre,
Rêvant la douceur, la beauté,
Le stupre au corps par l’âme transcendé,
La putain,
La madone, toute en un,
Le féminin s’alliant au masculin,
Et c’est magie au regard étoilé.
Il regarde leurs yeux
Et dans le bleu du fard, il voit, il veut.
Tu sais peindre ce genre d’atmosphère désespérée à merveille, Moni.
Je ne crois pas que ce soit désespéré, s’implement désillusionné, désabusé et en même temps ravi de ce miracle permanent MALGRÉ TOUT.
Très juste, je voulais dire « désabusé » en fait.
(Sur le thème : de la terre au ciel)
11 heures 31
Il est 10 heures 37. Dans la gare, Benoît regarde le tableau d’arrivée des trains. Non, pas encore d’annonce… Au bout de son bras ballant, un bouquet de fleurs rouges.
Il fait froid dans le hall. Benoît s’avance vers le buffet et commande un café noir.
« Bien chaud, surtout » dit-il.
Le garçon, surpris, préchauffe la tasse avec l’eau et la vapeur sous pression du percolateur.
Des gens discutent, tranquillement attablés. À leurs pieds, des sacs, des valises avec étiquette : LD, OR, CDG, IST… Quelques personnes paraissent très animées : il va bientôt y avoir des élections.
Des bribes de conversations parviennent aux oreilles de Benoît :
— … mais enfin, tu peux me dire ce que ce qu’ils ont fait de concret depuis qu’ils sont au pouvoir ?
— Et les autres ? Ils y sont restés six ans ; tu crois que c’est mieux ? …
Benoît sourit et laisse son regard errer un peu plus loin. Des femmes et des hommes, sans doute sans argent pour consommer, sont avachis, assis sur leurs bagages. Les messieurs ne sont pas rasés. Ils ont dû passer la nuit dans la salle d’attente, arrivés trop tard pour chercher un hôtel ou alors, désargentés.
Benoît est heureux. Il pense : « Moins d’une heure et ma vie va retrouver tout son sens » !
Il pose son bouquet près de lui, sur la table. Il a eu du mal à se procurer ces jolies roses ; il les voulait à longue tige : des baccarat !
Dehors, à la limite du quai et du bar, près des baies largement ouvertes, des gens vont et viennent sur le bitume. Tous semblent attendre : qui un train, qui des voyageurs annoncés.
Il va être onze heures et ça commence à grouiller de monde. Benoît rejoint le quai. Il lève le col de son manteau de bonne coupe car un vent glacé s’engouffre dans les larges espaces à l’air libre et vient le frapper désagréablement. Des femmes le croisent, jettent un bref regard aux roses, dont l’éclat tranche fortement sur l’anthracite de son pardessus. Généralement celles-là lui adressent un sourire. Parfois il répond…. quand la dame est jolie…. Il a toujours été séduit par les femmes….
En réalité, lui ne pense qu’à Aïcha.
Comme elle était belle, lorsqu’il l’a connue à la fac d’Aix en Provence ! Brune aux yeux d’un noir de jais. Ils s’étaient plu d’emblée, puis fréquentés toute la durée de leurs études.
Bien vite, le petit Nordine était venu égayer leur couple. C’était le bonheur…..
Durant quelques années ils vécurent au Maghreb. … L’osmose intellectuelle aussi….
Puis ça s’était gâté. Pourquoi, il ne saurait le dire précisément, une érosion lente…. la vie !
Quand Benoît a préféré rentrer en France, Aïcha est restée au pays, avec Nordine. …Les relations qui s’enveniment…. le malheur… la recherche de solutions….
Une ombre assombrit le regard de Benoît, tandis qu’il suit ces mornes pensées.
Il frissonne encore et se secoue. C’était fini, ça ! Aujourd’hui ça allait changer. Tout allait recommencer ! C’était la fête, digne des splendides fleurs qu’il s’était procuré.
Il l’avait voulu ainsi.
Une onde de joie le parcourut et la chaleur bienfaisante désengourdit ses membres ankylosés. Il respire longuement le parfum des baccarat ; il rayonne.
Ses yeux se portent vers le cadran de la grande horloge. 11 heures 28. Un TGV vient de s’arrêter sur la voie n°2. Bien que les portes ne soient pas encore ouvertes,
le quai était déjà envahi par ceux qui veulent accueillir un amoureux, une amante, un frère, des parents…
Le train suivant arrive comme prévu une minute plus tard sur la voie 3, juste en face. Il est pile à l’heure, parcourt les derniers mètres et stoppe. Quelques secondes encore et les passagers, pressés, descendent, joyeux et bruyants.
Après avoir consulté le plan du convoi, Benoît s’avance rapidement jusqu’à la voiture du milieu. À côté, les gens s’embrassent, se parlent à toute vitesse, comme si le temps devait leur manquer. Sur son quai c’est pareil.
Des hommes, des femmes, des enfants se dirigent vers la sortie, se bousculent.
Benoît cherche du regard la voiture 13. Ah, la voilà, près de lui ! Le train est à présent à demi vide, les voyageurs continuent à en sortir, un à un. Il les dévisage, l’esprit ailleurs, pendant qu’il écarte les pans de son manteau.
Aïcha, si douce…, Nordine, son fils aimant… Leur image se confond avec celles des jardins et des vignes, des eaux jaillissantes, des coupes débordantes et des houris aux regards noirs.
Il presse le détonateur de sa ceinture d’explosifs.
La voiture 13 s’appelait : Val de Paradis.
En super forme Moni
INLASSABLE
Brune, inconnue, fragile-forte
Elle est assise là, quelques travées plus loin,
Mon rêve de Femme accroché à ses cils.
Déjà, en volée, s’égaillent les perdreaux de mon imaginaire.
Elle commence de parler à son vis à vis ;
Aussitôt cliquettent au sol les brisures de mon monde.
Le rêve nécessaire ne s’est pas incarné.
En déni du réel, à l’instant, il balaie cet échec,
Ramasse ses forces et bondit vers un nouvel objet.
Car, comme la vie se transmet d’homme en homme,
Les fumées du rêve-réalité se nourrissent de l’immortalité glorieuse
Du Phénix de l’espoir.
C’est beau ce que tu écris, Monilet.
Je le trouve également excellent Monilet.
Vous êtes gentils.
Superbe !
Waouh ! je ne m’attendais pas à retrouver le Phénix ici…
anti
La photo était en noir et blanc
Il la regardait, cette photo, incrédule. C’était lui et en même temps un autre.
Le temps avait glissé, furtif, jusqu’à le laisser à présent face à cet instantané d’autrefois.
Il n’y avait plus grand-chose à voir entre cet adolescent de … quoi, 14 ans peut-être…, prêt à croquer la vie, représenté là dans un décor désuet, des chevaux de trait en arrière-plan.
Il vivait à l’époque à la campagne. C’étaient leurs dernières années, à ces chevaux. Tempi passati.
Bien des choses avaient changé, à commencer par son aspect à lui. Quoi de commun entre la fraîcheur qui lui faisait face, entre ses mains tremblantes, et les rides de ces mêmes mains tenant la photographie … ?
Il me reste peu, pensa-t-il, méditatif.
Il se ravisa soudain, comme il plongeait les yeux dans ses yeux d’alors : la même étincelle rieuse, la taquinerie qui affleure, le désir, l’ardeur d’entreprendre… Oui, il était bien le même, mais en mieux, plus riche de ses acquis, plus sage, plus….
Il sourit à son image d’enfance et reposa le cliché, serein.
Serein, oui.
Grand sourire à toi.
Merci Anna, de même.
Au hasard d’un récent rangement, il m’est passé entre les mains quelques clichés en noir et blanc de mon enfance…
Comme toi, je me trouve plus… aujourd’hui.
Mon regard est moins triste.
ramsés, de toute façon on n’a pas trop le choix, alors….positiver !!!
(Anna, merci pour la correction à ma demande)
LE SOURIRE
Elle a surgi, la cocasserie.
Deux inconnus se regardent, s’épient.
Oui, déjà ils sont complices
Car témoins de leurs pensées-duplices.
Alors d’abord les yeux se plissent,
Timides encore, aux commissures,
Les lèvres s’écartent, en épure
De sourire qui à présent les unit.
Deux inconnus, heureux de cette commune envie.
Or insister pourtant ne sied,
En effet jamais ils ne sont vus.
Dès lors bien vite regards se fuient,
Chacun fait mine de sombrer en pensées,
De s’affairer à quelque billevesée.
Mais triomphant, bien qu’ entrevu,
Sur les visages encore émus,
Le sourire, lui, tel un ricochet
Par paliers mettra longtemps à s’effacer,
Inutile,
Veuf du jumeau le rendant beau,
Inemployé ,
Puisqu’ à plus personne dédié.
Et un beau sourire pour commencer la semaine !
Merci Moni, c’est bien agréable !
anti
Le sourire fait partie de ces expressions qui sont contagieuses rien qu’en les évoquant. Magique !
Anna, sourire à toute heure
eh oui, ces petites faits de la vie auxquels on ne prête pas attention et que l’observateur poète révèle…
voiedorée
Merci à vous tous.
PS le dernier mot est « dédié » ; vous l’aviez compris.
Un sourire furtif et gratuit, un instant de complicité volé à la terrasse d’un bistrot, dans une rame de métro. Je me souviens longtemps de ces sourires-là…
Petit songe d’un matin de printemps
« Les jours s’en vont, je demeure »
Le train se traîne.
prudemment il glisse vers le rond rouge du soleil qui, il y a un instant , se dissimulait derrière les ramilles des cimes. Presque squelettiques encore, elles cachaient avec peine leurs bourgeons naissants.
C’était il y a deux minutes.
À présent plus haut, l’astre a acquis sa vigueur orangée qui déjà tend vers l’éclat d’or.
Simplement l’écrire et il s’est embrasé.
Le jour pré-printanier s’est imposé, altier, vaniteux.
Une douzaine d’heures et le crépuscule vainqueur lui courbera la nuque pour asseoir l’éphémère triomphe des ombres.
Avers et revers, balancier du temps, alternance des contraires : la vie, aveugle, s’écoule.
Seul l’homme-fêtu a l’illusion de la – et de SA – permanence.
L’âge le ramène à la raison.
Fugacement, car celle du plus fou est peut-être la meilleure.
Très joliment écrit. J’aime particulièrement le rythme des phrases.
J’allais le dire Anna. On dirait le doux mouvement des vaguelettes.
anti, sciée musicalement.
« sciée musicalement »
Trop fort !
Anna, I feel it in my fingers, I feel it in my toes
Voilà, « Saisons d’une passion » enfin ressorti en réédition et disponible. 🙂 Voir mon site.
SUR UNE SEANCE DE DEDICACES
Julie mutine qui vint me voir,
Fraîcheur aux joues, oeil rieur,
Tu incarnas en ce beau soir
La Femme-Enfant ; de l’ Homme-chasseur l’éternel rêve au coeur.
Julie-jeunesse, enjouée,
À la fois hardie et spontanée,
De littérature passionnée
Ou même par simple curiosité,
Tu parcourus le livre, le retournas
Et puis questionnas mille fois.
Julie séduction inconsciente et volontaire,
Je retiendrai de ces minutes
De notre discussion littéraire
– sorte de tout petit chant de flûte –
tes yeux, grands, ronds écarquillés
Quand, après le résumé du roman inédit
Qui éveillait ton intérêt,
Touché, je promis
Le manuscrit de t’envoyer.
J’entends encore le ton très frais
De ton abasourdi « C’est vrai ? «
C’est vrai qu’aux dédicaces les rencontres féminines sont souvent…… agréables
À CE QUE JE CRUS ELLE, JEU CRUEL.
À elle du temps du rêve,
elle qui me troubla,
en qui je crus
et beaucoup défis
pour suivre ses pas.
Aux illusions, aux chimères
qui sont le lot sur cette terre.
À l’espoir fou
sans qui rien ne vaut,
carburant du coeur de vie,
or, dans la tempête, frêle arbrisseau.
À elle qui tout cassa,
portée par je ne sais quelle nécessité.
À elle qui n’existe plus,
elle qui n’existe pas.
Je crus elle, jeu cruel…
Et combien trop souvent réel.
Je te play plus,
Je te rewind
For ever…
Game over !
Merci de cette variation.
Les femmes quelles variations….
sur un thème unique, oui… 🙂
Si thème unique, ça peut vite être une histoire de crus.
Allez hop, les paroles de la chanson de Philippe Léotard, « J’te play plus » :
J’TE PLAY PLUS
j’ai 45, t’en fais 33,
il est loin le 78. le temps qu’on écoutait des disques
au creux des sillons de cire.
sans écart de ton, devant les pavillons du son.
il y avait des apprentis saphirs.
qui nous f’saient chanter sans dolby
sans hifi, laser, sans mpx plus tard
directement du coeur au coeur
mainten’ant j’te rembobine
j’te reset pas, j’te rewind,
j’te pause, j’te stoppe j’t’ejecte
j’te forward, j’te play plus.
t’es plus ma copine,
t’es plus mon amour,
t’es plus présente dans mon avenir,
y a déjà plus d’passé,
alors y aura pas d’toujours
y a plus d’un homme dans ton album,
tu collectionnes les étiquettes
et les fleurs déchirées des pochettes,
tu les roules en cassette
ta tête de lecture magnétique
a déjà tout mis en mémoire.
mais tu sais plus qu’on s’est aimé,
dans la musique avant le son,
maintenant tu vis sous ton casque,
tu gardes tes oreilles dans tes mains,
demain on s’entendra plus,
du coeur au coeur.
tant pis j’te rembobine.
j’te reset pas, j’te rewind,
j’te pause, j’te stoppe j’t’ejecte
j’te forward, j’te play plus.
t’es plus ma copine, (ha non)
t’es plus mon amour,
t’es plus présente dans mon avenir,
y a déjà plus d’passé,
alors y aura pas d’toujours (woua)
j’suis dans ma chambre à l’hotel,
643 sophitel.
je joue avec un appareil.
ça serre à conditionner l’air.
à limoges, à buenos aires,
t’as des mots écrits en anglais.
y a écrit warm, y a écrit cold,
y a écrit fan,
j’appuie sur fin
j’suis one, j’suis speed,
t’es down, t’es cool,
on s’ra jamais destroy ensemble,
tes transistors dans ta maison
j’vis à l’hotel, sans ta musique,
je branche l’été automatique,
j’appuye sur fan, j’me fais tourner,
comme pour danser, comme pour frotter
pour te r’séduire.
directement du corps au corps.
sinon j’te rembobine,
j’te reset pas, j’te rewind,
j’te paus, j’te stoppe j’t’ejecte
j’te forward, j’te play plus.(ha non)
t’es plus ma copine,
t’es plus mon amour,
t’es plus présente dans mon avenir,
y a déjà plus d’passé,
alors y aura pas d’toujours
tant pis j’te rembobine,
j’te reset pas, j’te rewind,
j’te paus, j’te stoppe j’t’ejecte
j’te forward, j’te play plus.
t’es plus ma copine,
t’es plus mon amour,
t’es plus présente dans mon avenir,
y a déjà plus d’passé,
alors y aura jamais d’toujours
J’te play plus.
INVARIANT
(L’attirance des sexes – suite)
Au soleil levant, blanc,
Le train.
Une fille près de moi,
Jeune.
Un profil écrit sur l’ordinateur portable.
Je vois,
D’un oeil, car le regard est discret, caché,
L’orbe des cils, les longs cheveux bruns…
Une fois encore le chant de la Féminité
Irrigue la magie du Rêve-réalité.
METONYMIE
(ou comment la nature nous conditionne)
Avril sans soleil.
Le train troue la brume légère,
Seulement perceptible aux lointains.
Voiture non chauffée,
Petite fraîcheur limite
Entre frisson et « vivifiance ».
Le monde est sans éclat,
Terne, il fait la moue.
Symbiose et coeur en gangue.
Pourtant ne veut rester exsangue !
Vienne vite un soleil, même bas,
Qui secouera l’ensemble !
Un bond de l’âme, folâtre petit chat,
La ronde vitale d’un dieu Râ
Pour qu’à nouveau exulte Belle Joie,
Tant en Nature qu’en Toi-émoi !
Vois, déjà les rayons poignent, là-bas !
DE LA FENÊTRE DU TRAIN
Sur le vert pré perdu mitan la ville,
Vert-lumière si intense qu’il impose silence,
Un pré rêvant de campagne ou d’idylle,
Flotte très bas un capuchon de coton
Formant aux arbres frissonnants
Des guêtres de ouate et d’argent.
Effarée la lune diaphane s’ efface au ciel qui bleuit.
En majesté, le Jour vient.
Vois, tantôt, à l’unisson
S’en vont danser les troncs !
Le dernier est vraiment très beau… Bravo..
Pas de mérite : je suis un visuel ; une fraction de seconde pour discerner, en passant, les écharpes de brume au pied des arbres et déjà l’envie d’écrire (beauté oblige), alors c’est comme si le poème était écrit, juste un petit effort pour intellectualiser, dix minutes de rédaction en pesant les mots ( je suis paresseux, j’aime pas l’effort…, j’écris surtout des poèmes parce que c’est bref comme j’a dit à Anti, Miss et Anna lors de notre rencontre)
Dieu, garde moi la vue…. et les trains, diront d’aucuns.
Merci en tout cas.
Oui, je ne disais pas bravo au tâcheron, mOnilet.
Les tâcherons c’est ok, ils ont de l’ordre de la nécessité. Je disais juste bravo au regard, justement, car c’est le regard qui est le véritable créateur et transformateur du monde, non?
Bravo aussi à la reconnaissance de la beauté, être reconnaîssant, c’est là le fondement de la véritable création, non?
On ne sait jamais si on l’est, Miss. Ce sont les autres qui sont juges 😉
C’est très juste, sapotille ; tout ce que tu dis là est très juste : ressentir, vivre 😉
RETOUR DE.
Vacances terminées,
Le train est revenu.
Plein soleil sur Paris.
Ne manque que nature
pour soleil gratifier d’habituelle beauté.
B.N.F. juste atteinte
Et déjà il s’éteint.
Revenue pareillement
Cette envie de dire,
Qui du papier s’éprend,
Sorte de tire-lyre.
Adossé à mon siège,
À contre sens d’autres,
Je vois sans regarder
Les visages inconnus
D’une moitié des trainonautes.
Des messieurs fatigués,
Des dames maquillées.
Le monde n’a pas changé,
Il avance sans fin.
Il est bien lundi matin dans ce train.
Bonne rentrée et bon lundi Moni !
anti, contente de te lyre.
Monilet,
« Retour de »… Je te souhaite des « après » encore plus beaux que les « avant ».
C’est gentil, rams.
Et non même après un retour de vacances le monde n’a pas changé.
Bonne rentrée Monilet.
J’aime, j’aime, j’aime !
MAI-TAMORPHOSE
Sûr de lui ce matin,
Le printemps s’est établi.
L’orangé coule à flots
d’un soleil presque chaud.
Dans la lumière profuse
Qui grande joie diffuse
Le monde a envie de s’abreuver,
Se saouler, s’enivrer de clarté.
Oeil plissé, tu regardes
Les gens et comme ils tardent
À monter dans le train
… pour une fois échapper au train train…
Banlieusards déjà presque en goguette,
Ils oublient un instant le travail qui les guette.
C’est inouï de constater
Comme un rien, avant-poste de l’été,
Donne aux coeurs en souffrance, fatigués,
Bien soudaine jouvence, envie de s’exalter.
Mets ta morphe ! Ose !
Très agréable et très visuel, comme toujours avec tes poèmes.
C’est inouï de constater
Comme un rien, avant-poste de l’été,
Donne aux coeurs en souffrance, fatigués,
Bien soudaine jouvence, envie de s’exalter.
C’est tellement vrai ! Et bien dit !
anti
SALZBURG
C’est à la fin de l’adolescence
Que j’ai découvert ta magnificence,
Tes proportions, ton humanité, ta beauté.
Au premier regard je fus emporté.
Peut-on tomber amoureux d’une ville ?
C’est à croire. Pour moi ce fut l’idylle.
Je t’ai revue cinq ans plus tard.
L’amour encore, sans faille, sans fard.
Puis la vie m’a grandi,
Le travail, la famille, les ennuis aussi…
Revue quatorze ans après la première rencontre,
De ce charme tu n’avais rien perdu ; et moi éperdu encore !
Devrais-je en avoir honte ?
Tu m’es devenue plus chère que bon et bel or.
Vingt-huit ans ont passé.
À présent que de mes jours le soir va poindre,
Je rêve toujours de te rejoindre.
Craintif, peureux de ne retrouver
Comme de ma vie tu fus été.
Quelle merveille, ce poème !!!
Heureux si vous voyez là un peu de beauté. Je vous l’offre, mes amis.
La terre de Pierre
Ville de banlieue.
La voie passait devant les façades de meulière que Pierre avait toujours trouvées austères, jamais jolies. Tout particulièrement à cette heure où dominait encore le gris. Ces blocs tachetés de diverses nuances de brun le faisaient penser, avec leurs irrégularités, à une croûte peu saine sur une blessure en voie de cicatrisation. Certains adoraient la meulière ; il le savait. Lui n’aimait pas la banlieue. Les gens y avaient perdu leurs racines et, partant, le sens du contact. Là la vie lui paraissait factice.
On ne choisit pas tout, comme l’on dit.
Pierre vieillissait. Bientôt ce serait la retraite. Curieux comme cela passe vite une vie.
Il se demandait s’il ne devrait pas regagner sa terre. Même après ces décennies passées loin d’elle. Il sentait qu’ il était de là-bas, de cette plaine venteuse qui l’avait vu gamin et où il lui restait à présent si peu d’attaches. Qu’importe ! Il est d’autres liens que ceux que l’on noue avec les gens.
Oui, cela le préoccupait depuis pas mal de temps déjà. Une telle délocalisation, hypothétique, posait d’autres problèmes. Pierre préférait le plus souvent les fuir, évitait d’y penser. Il enterrait cette esquisse de projet dans l’ombre de son inconscient.
Toujours cependant, à la moindre occasion, il affleurait ; de plus en plus prégnant.
Il était né là-bas, comme la plupart de ses ancêtres et – question de fidélité et d’amour, à l’image de ceux de sa terre – ne fallait-il pas qu’il y retourne ?
Alléchant… Il y a une suite ? Tu peux nous en dire plus ? J’aime beaucoup le style, le rythme des phrases, les images qui se forment.
Pas pour l’instant et d’ailleurs je n’y pense même pas. J’ai écrit cela ce matin en allant au boulot, dans le train bien sûr. J’avais surtout envie d’écrire car je le fais peu en ce moment mais soudain cette envie envahit tout.
Oups, c’est « question de fidélité et d’amour, à l’images de ceux de sa terre ». En grammaire le masculin l’emporte toujours (= encore) sur le féminin. 🙂
Je voulais souligner que si l’homme aime sa terre, sa terre peut-être le lui rend bien, une sorte de fidélité en somme des deux côtés.
Très sympa ce texte sur « le retour au pays » quel qu’il soit. Vive les trains !
anti
REGARDER
18 Juin, 7h23,
Que me dit le train-roi ?
D’abord le ciel, seule lumière,
Car près des voies gîte l’ombre-misère.
Les cieux donc, rare fond bleu,
Surtout nuages gris, moutonneux.
Entravé, le soleil derrière la ouate
Au blanchi de confins en rebellion
Darde ses rais, puissants trublions,
Pour percer de la masse l’unité coite.
Aux yeux haletants s’offre un spectacle
Qui émeut même coeur qui renâcle.
Plus loin en bas c’est bleu d’opale
Nimbé d’une chape, accordéon gris
Immobile, sûre de sa force d’émotions-dédale.
Ses bords, vers le sommet, partout s’effrangent – vie ! –
Offrant au bleu intense des trouées d’élégance.
Et malgré le brun du regard qui aux voies replonge,
Tu pries, conscient du don,
Car, loin du songe,
Tu goûtes une simple mais pure vision.
Ca devient mystique tes poèmes ! Très joli.
anti
ah oui! toi aussi tu trouves? 😉
je lis et relis avec plaisir!!!
merci
Parce que, sous certaines conditions, rien n’est laid, oserais-je proposer ceci aux lecteurs très avertis ? (érotisme)
http://www.inlibro veritas.net/lire/oeuvre24139.html
(ôter le blanc après libro)
Coucou, Miss.
Belle journée à tous.
(IN)GRATITUDE
Aux dernières heures de juillet
La montagne est sereine, oublieuse des hommes.
Ils y cherchent calme, effort, beau ou beaume,
Elle est là : hauteur, force et générosité.
Elle donne certes, mais sans le prévoir,
Le vouloir ni le voir ;
Elle laisse l’humain plutôt à elle s’abreuver,
Prendre ce qu’il lui manque et qu’il peut y trouver.
À moins qu’ingrat, insouciant, imprécautionneux,
Il l’ampute, la souille ou simplement la blesse
Jusqu’au jour qui le laisse seul
Face à sa détresse.
Ah Miss, je suis confus car je n’ai pas du tout pensé à La Beaume…
Hier sur BONJOUR j’ai évoqué mes 4 petites productions de ces 3 semaines de vacances. J’ai d’abord posté le texte qui ne me convainc pas tout à fait (j’explique : j’avais une immense envie d’écrire mais pas d’émotion à transcrire, je ne trouvais pas de sujet , alors j’ai régardé autour de moi et transcrit ceci, une toute petite réflexion ; je me méfie toujours des textes qui ne jaillissent pas spontanément du fond de moi et que je ressens comme plutôt « de circonstances ».
J’aurais dû écrire baume : faute d’ortho. oups.
Bravo, Miss, pour cette analyse de Beaume…
Monilet, je le trouve également très beau ce poème dédié à la montagne. Elle a fait partie de ma vie, m’a toujours proposé des challenges. La gravir et atteindre son sommet est à la fois un effort et une récompense… Sentiment de plénitude, tout en haut ! Un pur bonheur, et gratuit en plus !
Miss, je laisse le « e » ici, pour toi, j’ai corrigé sur les autres lieux où j’ai publié ce texte.
Ramses, deux des 3 textes à venir (je dois les transcrire, j’écris au stylo… ; paresse toujours) témoignent de cet amour pour la montagne, plus particulièrement pour sa beauté.
Ils sont en prose, voire en prose poétique surtout pour l’un.
Pour baume j’ai toujours fait la faute spontanément, la graphie avec e ayant pour moi plus de douceur, en correspondance avec le sens du mot. Dommage que l’Académie ait décidé le contraire. 🙂
RESSOURCEMENT
16 juillet, 13 heures. Altitude : deux mille trois. À l’issue de la montée, allonge-toi, lève les yeux.
À mi-zénith, la lune frêle, ombelle craintive d’un parachute laiteux.
Dessous, à 30°, l’immense amas ouateux d’un nuage sans âge. Il se détache sur le bleu profond d’un ciel tacheté ça et là de nues pétrifiées, jumelles du tas premier.
Descends encore, 15/20° : les cimes rases, vertes-grises de cet énorme ensemble rocheux.
Inopiné, semble surnager là-bas, rare, le lait d’un frileux névé.
En deçà, à 10°, l’ombre noire du nuage mange l’absence des bois.
Plus bas encore, les arbres revenus alternent avec chemin, parcelles chiches et bergeries.
Au fond, tu ne vois pas le probable torrent qui plonge, en contrebas.
Enfin, plus près, à contrepente, les graminées que vent balance.
Et le regard revient jusqu’aux chaussures de montagne qui terminent un corps allongé au soleil, rêveur, jouissant du regard, du silence apaisant et de la brise d’été. En se retournant il verrait, découpant l’azur, les sommets enneigés.
Oui, au centre de tout cela, sur cet alpage,… il y a toi…
Merci Miss, exact pour le « qui ». Peux-tu le supprimer ? et ajouter « dans l’azur » à : ….il verrait dans l’azur les sommets enneigés. (Malgré le coté cliché du vocabulaire cela améliore l’image en la colorant, je pense.)
Oui, on laisse.
Tu me donnes des idées : j’opterais pour
il verrait , découpant l’azur, les sommets enneigés
et aussi (cf mon mail : l’ombre noire du [et non d’un] nuage mange l’absence des bois.
Merci beaucoup.
UN PETIT TOUR EN MONTAGNE ?
Limité dans mes déplacements. Pu monter 20 minutes au dessus du Plan du Lac. Arrêt sur une roche ombreuse.
Joli spectacle de nature où domine un univers de vert. Vert des épines au dessus de ma tête, comme de celles du pin Cembro, là devant, à 20 mètres. À mes pieds le brun des aiguilles desséchées, jusqu’aux premières herbes, tapis irrégulier baigné de soleil et magnifiquement orné du mauve et du jaune des fleurs sauvages profuses. Elles profitent ici de la fin de l’été. Le tout est rehaussé de quelques taches blanches : les pétales de marguerites. C’est dix fois plus beau qu’un jardin à l’anglaise.
En contrebas, vert bouteille, le lac irisé de vaguelettes toutes dorées. À remarquer sur sa rive un éclat mat : le noir du toit d’une cabane.
Puis le regard de remonter. D’abord un sentier s’essouffle à grimper la pente, tirant de courtes bordées, mais bientôt s’impose le vert profond d’une sapinière puis le vert tendre d’un résidu d’alpage. À nouveau les sapins, grognards serrés épaule contre épaule, attaquent la pente. Jusqu’à 2000 environ. Alors c’est encore, souverain, l’alpe ensoleillée, seulement tachetée par endroits de maigres bosquets vert foncé. Ils s’étiolent, remplacés vers le haut par les premiers rochers qui trouent l’herbage.
Assis sur ma roche large et confortable, bien au frais, j’admire cette beauté tandis qu’au dessus de mon front une petite brise fait danser les bouquets d’aiguilles, verts eux aussi. Une pavane lente.
Plus loin, majestueuse de force impavide, presque terrifiante, triomphe la pointe déchiquetée d’où semble pleuvoir la moraine, en pierrier, presque verticale.
Un peu de vert encore tout au bas des pentes. Des lichens ? D’ici je ne saurais dire mais tout près de là j’aperçois la descente sinueuse et argentée – angles cassés – d’un torrent blanc qui me paraît étonnamment silencieux et figé.
Plaisir d’écrire ces lignes, de voir, de rendre compte, de vivre. Et cette question : qu’est-ce que la littérature ? Qu’est-ce que la vie ?
Très belle observation de celui qui gravit la montagne… A partir de 2.000, tout change, la végétation disparaît, pour laisser la place aux pierriers. En levant les yeux, on aperçoit les neiges éternelles… Franchira t’on ce « no man’s land », ou reviendrons-nous vers l’alpage, avant que la nuit tombe ?
« Oui, au centre de tout cela, sur cet alpage, il y a toi… » Tout est dit.
Merci, Monilet (et Miss pour les judicieuses remarques)… Vous m’avez transporté 30 ans en arrière…
C’est moi qui vous remercie de me faire la grâce de lire ce que j’écris, une activité essentielle pour moi, un haut degré du vivre. Si je peux parfois donner du plaisir en partage, je suis comblé.
Miss,s.t.p., dernière ligne c’est voir et non vir….
Petite nouvelle, pour public averti.
Le balcon
Désoeuvrée, elle s’approcha du balcon puis rentra à l’intérieur de l’appartement.
Il n’était que 10 heures en ce matin estival et le soleil cognait déjà bien fort par dessus la montagne. Elle resta là, assise devant la baie vitrée, contemplant le calme absolu de ce dimanche. D’où elle se trouvait, elle ne pouvait voir le bas des pentes et donc aucun humain. Étaient-ils déjà debout du reste ? On était au milieu des vacances. Les seuls mouvements perceptibles étaient ceux des hirondelles qui chassaient en bande, prenant soudain toutes ensemble des virages brusques.
Silencieux aussi, le lent mouvement des télécabines qui se croisaient, les unes partant à l’assaut de la plus proche cime, les autres rentrant sagement à la station. Le tout en boucle incessante.
Un éclair furtif attira son attention, derrière les baies du chalet situé en vis à vis.
Elle comprit immédiatement : quelqu’un l’observait avec une lunette et venait de la déplacer pour bénéficier d’un meilleur angle de vue.
Il était bien tôt et elle portait un simple déshabillé un peu vaporeux. Trentenaire encore, à l’approche de la quarantaine elle était dans la pleine maturité de sa beauté.
Elle sourit intérieurement en rejetant de la main l’un de ses bandeaux noirs qui venait de lui tomber sur l’oeil. Il retomba ; elle résolut de les attacher en arrière d’un chouchou. Elle sourit à nouveau discrètement, s’avisant que le geste des mains jointes derrière la tête projetait avantageusement vers l’avant sa poitrine déjà un peu lourde.
Ah, l’indiscret ! Eh bien, il allait en avoir pour son argent, et elle, par la même occasion, allait se faire un petit plaisir.
Elle baissa la tête et, comme surprise du soleil qui lui chauffait le buste, elle fit glisser lentement ses mains de son cou jusqu’à ses seins. Très doucement, feignant la rêverie, elle les entoura, les releva et entreprit de se caresser négligemment.
Ce faisant, elle se demandait qui pouvait bien être la personne qui l’observait ce matin-là. Un homme, sans nul doute. Peut-être un bel hidalgo, un peu oisif, comme elle, et qui la trouvait à son goût, jouant les voyeurs.
Surtout ne pas montrer qu’elle avait remarqué sa présence, le plaisir n’en serait que plus grand. Ah, quel bonheur de parfois titiller l’Interdit !
Tout en accentuant se caresses, elle l’imaginait lui, derrière l’oeilleton de visée, fantasmant tout comme elle, son souffle s’accélérant peu à peu, ses mains indécises, oui… ses mains… Et elle se mit à les penser sur elle, accomplissant ces mêmes gestes qui les portaient imperceptiblement de son torse à son ventre qu’elles frôleraient, passant alors doucement sur le voile délicat. Elle le fit à sa place. Comme pour être plus à l’aise, elle écarta un peu les cuisses. Que pensait-il à ce moment ? Cette interrogation porta son excitation à son comble. Ses mains remontaient centimètre par centimètre et elle frissonna de désir.
Elle eut juste le temps d’ouvrir grand la bouche et d’écarquiller les yeux quand la balle l’atteignit en plein front, ornant celui-ci d’une petite étoile rouge, lui arrachant l’arrière du crâne.
Funeste balcon !
AMITIÉ
Au milieu de l’été, pour un voyage,
Le train retrouvé pousse ma plume volage.
Elle cherche son sujet mais elle écrit déjà
Car un däemon donne soudain le la.
Un voyage pour rien : si je vais au travail
Ce n’est pas pour lui, que je peux fuir encore ;
J’y vais pour un ami, et c’est promesse, fort.
Ensemble nous parlerons , ensemble nous rirons,
Reprenant le temps écoulé dans nos mailles,
N’oubliant rien, évoquant tout autant ce que bientôt ferons.
J’y vais le coeur léger, le sourire en tête
Car ce trajet est en somme une fête.
Deux amis se revoient ; écoutez le clairon
Chanter haut, à tue-tête, » Vous vainquez l’Achéron ».
Teste un peu polisson
DÉCOUVERTES
L’époque était pudique et les amours tardives.
Fatalement vint le jour unique où il découvrit les plaisirs jouissifs.
Le corps d’une fille souple et chaud
Et le voici tendu vers ces jeux bien nouveaux.
Caresses empressées, baisers malhabiles,
Robe très courte, à capuchon,
De quoi enfiévrer une imagination.
Hélas, de la fille les assauts fougeux
Hâtèrent une issue à vous rendre honteux.
Elle n’en perçut rien – crut-il – heureusement
Car les ébats restaient ma foi presque innocents.
Très vite de ce jour de remémoration
Il s’appliqua à parfaire le brouillon.
Merveilleux aussi de découvrir la complicité
Qui intervient sitôt les privautés,
Telle d’elle cette déclaration peu falote :
J’étais toute trempée dans ma culotte.
Il en resta comme stupéfié
De l’interdit du dit enfin bravé.
La vie s’ouvrait à lui, longue et multiple ;
Il la poursuit, cherchant, toujours disciple.
Mignon, coquin, drôle.
Les amours tardives, comme les vendanges, donnaient aux choses de l’Amour plus de prix qu’aujourd’hui… Le Château d’Yquem ne se retrouvait pas dans les Foires aux vins des Hypers, ni les petites culottes chez Victoria Secret…
Qui cherche………………..trouve! Le meilleur pour toi Moni:-D
..Hum Ram’… Le Château Yquem, c’est toujours le Château Yquem… à nous de lever notre verre en bonne compagnie.. Quand aux ptites culottes.. Ils ont commencé par la lingerie, chez V Secret, non? Mais bon, petit bateau c’était bien aussi… ;-))
Bien vrai, ramsés mais c’était un peu trop dans le restrictif, je pense. Mais où est la juste mesure , intenable , sans doute. Mai 68 vint et tout céda.
Merci sapo.
Sapotille,
Victoria’s Secret a été fondée en 1977, bien après les temps évoqués par Monilet… Quand aux culottes « Petit Bateau » (1918), elles étaient à l’origine destinées aux bébés, mais la marque, reprise par Yves Rocher, a senti un créneau porteur pour adolescentes et jeunes femmes (style jupe plissée, socquettes blanches), qui plaisait beaucoup à Gainsbourg… Et pas qu’à lui, d’ailleurs…
GAMBERGE
La rivière étale ses eaux planes, parées du seul éclat de la lumière du jour. On ne voit que lui.
Magnifique.
On le retrouve dans l’iris des yeux de cette fille, assise très droite, adossée au siège. Un spectacle immobile, tandis que le train de vie file, immuable.
L’oeil aussitôt en éveil admire la poitrine ainsi saillante, les cheveux et les cils : magiques attributs de la féminité à l’effet surréel.
Parler pourrait casser le charme. D’ailleurs il n’en est pas question entre inconnus dans le train.
Le social recommande le silence, le non-dit, le non-faire alors que l’esprit suit les volutes de l’imaginaire.
Et peut-être est-ce bien comme cela…
ENTRAIN
Au dessus des toits fauves
Le ciel gourd, inlassable, s’éveille.
Il est morne sans le mauve
Qui, doré, l’embellissait la veille.
Ce jour-ci point d’éclat,
La lumière s’est cachée dans le gris.
On dirait qu’il est las
De dominer nos vies.
Elles aussi en le matin lourd
Semblent ensuquées et lentes ;
C’est septembre qui sourd
De ces heures d’été mourantes.
Les beaux jours sont passés.
Notre coeur en regret
Se prend précocément
A dépeindre, in petto,
Un printemps rigolo.
Parfaitement de saison… Heureusement qu’on va vers l’été 😉
Petite réflexion de train, de ce matin : partant de l’idée de femme fatale , poursuivant par le rêve pour aller s’élargissant, un thème en appelant un autre…
LUXE DE L’ATTIRANCE
Aux yeux des femmes s’est nichée
La quintessence de leur beauté,
Qui une fois maquillés,
De beaucoup se trouve rehaussée.
Phares trouant la nuit des hommes,
Ils la peuplent des rêves qu’une vie ils pourchassent,
Qu’ils nourrissent, ces chimères voraces,
Restant – malgré le réel et le temps – l’étincelle
Qui chaque jour fait partir de plus belle.
Alouettes en recherche d’un miroir d’espoir,
Ils s’y frottent, s’y brisent et pourtant y reviennent ;
La vie en effet ne peut bien longtemps supporter
Du matériel, en nos opulentes contrées, la folle inanité.
Privilégiés que nous sommes,
À pouvoir mener nos barcasses
En suivant, tel troupeau,
De l’esprit les brûlots,
Voire parfois écrivant, en écho !
Oups, si Anna, Anti ou Miss pouvaient corriger …
peuplent
opulentes
merci d’avance….
Et voilà 😉 Café pour accompagner ce joli moment de poésie ?
anti
Aux yeux des femmes s’est nichée
La quintessence de leur beauté,
Qui une fois maquillés,
De beaucoup se trouve rehaussée.
Au moins, tu restes lucide, toi!
atta, j’ai trouvé justement hier un truc..
« L’amour est quelque chose d’immensément précieux; n’en faites pas une chose profane. Parce que c’est cela qui s’est passé.
La femme essaie par tous les moyens d’être belle – du moins de paraître belle. Et une fois que vous êtes piégé par ses attraits, elle se met à vous échapper parce que c’est là tout le jeu. Si vous vous mettez à fuir, elle se rapprochera de vous, elle se mettra à vous suivre. Dès l’instant où vous recommencerez à la suivre, elle recommencera à fuir. C’est le jeu ! Ce n’est pas de l’amour; c’est inhumain. Mais c’est ce qui se passe et ce qui s’est passé tout au long des siècles.
Chacun a une dignité extraordinaire, et l’on ne peut jamais réduire quelqu’un à n’être qu’un objet, qu’une chose. Respectez les hommes, respectez les femmes –
Les gens sont naturellement beaux, il n’y a nul besoin de maquillage. Tout maquillage est laid, il vous rend de plus en plus laid. La beauté est dans la simplicité, dans l’innocence, dans le naturel, dans la spontanéité. Et si vous êtes beaux, ne faites pas de cette beauté l’outil d’une politique de pouvoir; c’est la profaner, c’est un sacrilège.
La beauté est un don . Partagez-la, mais ne l’utilisez en aucune manière pour dominer, pour posséder l’autre. Et votre amour deviendra une prière, et votre beauté deviendra une offrande . »
Osho
(Précision Moni, si ce commentaire t’emmm, parce que sur les fils poésie ils coupent la saveur de la lecture en continu quand ils sont ou trop long ou trop digressifs.. tu demande à le faire suprimer, je ne me formaliserai pas!)
Pas du tout : tout ce qui favorise la réflexion est bon.
Je suis assez d’accord avec ce qui est dit, seul me gêne le ton un peu doctrinaire : genre je suis le seul à détenir la vérité…
J’ai oublié : merci Anti.
je parlais de la citation, bien sûr.
Oui, entièrement d’accord avec toi sur le ton … et encore… j’en ai coupé! mais s’il fallait, là encore, regarder l’enveloppe plus que le contenu… çà aurait été dommage..;-)
Oui, entièrement d’accord avec toi sur le ton … et encore… j’en ai coupé! mais s’il fallait, là encore, regarder l’enveloppe plus que le contenu… çà aurait été dommage..;-)
OK mais le contenant révèle autant l’être que le contenu : l’être est plus importantb que le dire, non ?
En écrivant, j’entendais déjà ta réponse ;-)!!!
Oui.. et non sans doute.. en fait, si on ne devait découvrir le contenu que lorsqu’on trouve une totale transparence à l’être.; et bien, il me semble qu’on perdrait quand même beaucoup.
Ici en l’occurence, je le pense.
En plus bien des êtres ont une face obscure.. gniark gniark gniark. (Et celui cité est en effet allé particulièrement loin sur cette pente;.) çà ne gâche pas forcément la lumineuse..
L’être est plus important que le dire.. pas forcément, si? En soi, certainement, mais quand il s’agit de véhiculer des pensées et sujets de réflexion, voire des créations.. c’est souvent affaire de contexte..
et puis le dire reflète quand même une partie de l’être..
Pour étayer,
Par exemple, j’ai pas vraiment envie de renier Verlaine (cet enf.. quand même!! ni Rimbaud (..)
et puis.. çà me fait penser à la parabole de l’ivraie.. En arrachant les mauvaises herbes on perd une grande partie des bonnes…à moins de savoir juger et qui peut vraiment juger?
aseptiser l’être .. c’est perdre la matéria prima de la beauté de l’Etre..à mon avis..
bon, on ouvre un fil philo?
Et moi la tienne.
C’est marrant comme le goût du paradoxe m’avait fait rigidifier l’expression de ma pensée ( le dire !). En fait le fond c’est souvent le oui et non. J’aime la nuance et le doute. Tu as dit philo ? 🙂
Oui!
« L’être est plus important que le dire.. »
Versant philo:
Levée ce matin avec la pensée que les mots semblent tentative de mise à distance de l’expérience alors que la création serait une bénédiction en tant qu’aveu de l’échec de cette tentative..
« L’art c’est la vie »
à dit BEN.
» La vie est un jeu »
à dit CALDER
« L’art est enjeu »
dis-JE
Alors que dire de la création en mots, l’écriture ?
Dans ce contexte, création » concerne toutes les expressions, à mon sens…
je parle donc égamlement de l’écriture, Moni..quand les mots deviennent création et non plus seulement « dénotation, dicernement, explication » ..
En poésie par exemple 😉
Veux-tu dire que les mots sont aussi l’expérience elle-même ?
Quand ils sont réellement acte de création, je le pense.
Je crois aussi que c’est très rare, sacré et précieux.
Comme la Vie.
Au commencement était le Verbe…
anti
Vois là…
Exactement, écrire un poème c’est revivre et faire revivre une expérience.
J’avais compris autrement, mal, ta première intervention et je n’étais pas d’accord.
Je suis une grande incomprise (lol).. cest normal, j’écris pas très clair 😉
Je me permets de mettre ici le lien d’une interview qui m’a été demandée hier par Bob Boutique (pour son blog très intéressant par ailleurs), libraire et écrivain belge, édité lui aussi par Chloié des Lys. J’ai eu le plaisir de rencontrer ce « grand petit monsieur » plein d’humour.
http://www.bandbsa.be/contes/interview/colson-interview.htm
Si Anna et les coadmin permettent, j’aimerais par politesse donner l’adresse du blog en question : http://www.bandbsa.be/contes.htm
BIEN SUR ! Avec très grand plaisir ! Et bravo pour l’interview ! Je l’ai trouvée fort intéressante.
Non, ils étaient fameux, comme on dit dans mon pays. Regarde les bien , …ils sont magnifiques, hein.
« Plutôt salé »… Coquin va !
Chouette interview qui m’a permis de visiter ton site dont j’ignorais l’existence. Tu devrais le mettre en URL avec ton pseudo !
anti
Chouette interwiew Monilet bravo à toi ainsi qu’à Bloody que j’ai eu le plaisir de lire aussi lol à tous les deux félicitations !
Merci Zaza.
Bon dimanche.
J’ai bien aimé ta conclusion de l’interview :
Un souhait ?
Là comme ça ? N’avoir pas trop de choses à regretter, peut-être.
Paroles de sage…
C’est à la fois une vérité et aussi une pirouette devant une question difficile.
Je ne pense pas que ce soit une pirouette, c’est en fait la question que doivent se poser beaucoup d’êtres humains à la fin de leur vie… Les regrets peuvent être de trois ordres :
1) J’ai des remords d’avoir accompli de mauvaises actions envers autrui…
2) Je n’ai pas fait tout ce que j’avais envie de faire…
3) Dommage que ça s’arrête…
L’idéal serait sûrement de ne pas se poser ce genre de question, le moment venu…
Miss, nous sommes bien d’accord… Quand on a les réponses, plus besoin de questions ! (ça marche pour les 3).
Fantaisie, en fausse confidence (sur une envie sans objet précis)
C’est là que très souvent il le fait.
Il doit le constater : c’est un fait.
Aujourd’hui, insouciant, il y va,
Y arrive déjà – en fait – Aussitôt la voilà !
Imposssible de lui résister, de ruser ;
Elle ne sait que trop tous ses trucs déjouer.
Alors il abdique la lutte
Et doit plutôt quérir son luth.
Vite les instruments de rassembler
Afin, totalement, de pouvoir s’y dédier.
Il est des lieux étranges, enceints,
Gravides, comme pour lui l’est ce train.
C’est l’endroit privilégié de son dire,
Là où jaillit l’envie d’écrire.
Il devrait se taire diront certains…
N’écoutons surtout pas ces esprits chagrins.
Plein de légèreté (au sens positif du terme !)
« Il est des lieux étranges, enceints,
Gravides, comme pour lui l’est ce train. »
..çà çà me cause »!!!
Du ventre de nos mères à la tombe, nous train..ons… Enquête de vie. Les mots.. Je crois que les mots nous distancient de l’expérience. Alors que la création pourrait être aveu de l’échec (heureux) de cette distanciation.
Trains, voitures, ateliers, caissons étanches, cabinet de (bon) psy, espaces de transformation..à chacun son véhicule..
…ouais, Moni, les esprits chagrins, bien « pesants »(exactement comme je l’ai dit hier soir à un ami.. coïncidences? résonnances.) :
On leur souffle dessus!!!
Comme Mary Poppins sur les gouvernantes qui s’envolent avec leur parapluie
les esprits chagrins, bien « pesants »
Excellent !
Anna, supercalifragilisticexpialidocious
Sapo, les mots qui sont la vie et l’expérience peuvent aussi parfois prendre toute la place, voire tenir lieu de tout. N’y a-t-il pas là danger ? Bon, je sais, tant qu’on les partage…
Je ne pense pas qu’on puisse vivre en permanence avec des mots qui SONT vie et expérience. Ce n’est pas possible d’être d’emblée dans cet état de quintessence transcendante…
Ceux qui le peuvent sont des éveillés, plus à chercher chez les grand mystiques je pense.. Mais oui, les grands artistes participent à ce festin des dieux, tout en vivant pleinement..
La plupart des vrais grands artistes vivaient pleinement conjointement à leur art. Je connais mieux les peintres et poètes..
Beaucoup ont été de grands diplomates, ou gestionnaires etc. avec pas mal de pouvoir.
Ils organisaient des ateliers c’est à dire des « entreprises » de peinture, sculptures ou participaient activement à des cercles où on parlait autant affaiers que poésie etc..
Le mythe de l’artiste maudit est très récent et à mon avis, né d’un romantisme frileux mal digéré.
Même si Vermeer, par exemple a crevé de faim, il a une place à part autant dans sa peinture que dans sa biographie. L’art ce n’est pas que vomir nos souffrances c’est surtout chevaucher un souffle et s’envoler plus loin que nos pesanteurs justement. Comme Mary Poppins qui elle, maîtrise pas mal l’art du parapluie, art oh combien féminin et essentiel… et initie les autres à celui du cerfvolant… base de tout réel apprentissage de l’humain (à mon avis).
On crée un fil philo en délires Moni?
Tiens je commence ..par ce qui en réalité m’est venu à l’esprit avant que de te répondre plus haut..
« Voir
tenir
lieu.. »
de TOUT
dit Moni.
« veni vedi vici.. »
dit ?
Ben …
La conquête c’est comme la quête du c..(ah.. je rosis à peine..) c’est dangereux, certes, mais à vaincre sans péril…
On triomphe sans gloire.. etc… donc… je suis d’accord, C’est dangereux.
Mais Ne pas vivre du TOUT.. c’est mortel.
Sapo PTDR.
« une envie sans objet précis »
gageure:
Un
En Vie
sans objet
précis.
UNE
Envie
Sans objet.
Précis
E?
Accorder l’adjectif
en genre … (vieux souvenir de grand’mmaire) peut aider à trouver et l’envie et l’objet.
sapautothérapeute çà existe? LOL
Merci de ce long post intéressant, saptoutsauflemoral
( je ne pensais pas à « ‘en permanence » mais il y aurait tant à dire). 🙂
Mais, moni .. « prendre toute la place, voire tenir lieu de tout ».. c’est un peu permanent quand même?
.. je ne veux pas dire que les artistes font fausse route, au contraire, ils montrent, dévoilent et accompagnent le chemin…mais peut-être qu’à un moment, ils devraient lâcher un peu l’objet 😉
« »prendre toute la place, voire tenir lieu de tout ».. c’est un peu permanent quand même?
Tout dépend de ce qu’on met ou peut mettre a côté. Je t’avais bien comprise et tu as parfaitement raison.
ARRÊT SUR IMAGE
Étrange sensation. Le train avance, les choses défilent. Illusion de mouvement. Mouvement encore des gens et voitures qui passent sur les ponts. A l’extérieur, la vie. Je veux dire l’animation. Et moi assis sur la banquette, immobile, presque non concerné par tout cela. Un bloc de pensées et d’interrogations.
C’est curieux d’ainsi jeter un œil extérieur sur le monde. Par bonheur je suis seul et peux me permettre cette fantaisie. Accompagné, on me dirait : Secoue-toi. Les gens n’aiment pas l’immobilité, elle les effraie. Connotée. Il leur faut vite se rassurer dans l’agitation, oublier.
Oublier leur existence plus ou moins réussie. Oublier les ennuis. Oublier l’âge qui vous grignote et ses désordres. Oublier qu’ils sont mortels ; que le sens de tout cela nous échappe le plus souvent.
Allons, mon train arrive bientôt à la station où chaque jour je descends. Vite clore cette échappée, m’agiter, faire comme tout le monde.
Personne n’est différent.
Splendeurs et misères, heurs et malheurs, grandeurs et servitudes ont dit d’illustres prédécesseurs.
« Disparu Brian Jones, Otis Redding… »
« Il faut oublier… qui s’enfuit déjà… les malentendus… »
Il faut oublier.
N’est-ce pas un paradoxe : vit-on pleinement dans cette démarche probablement strictement individuelle ? Miss, on va attirer sapo et sa philo… 🙂
Ta réflexion sur les paysages immobiles qui défilent pourtant était l’une des miennes chaque fois que je prenais le métro aérien. Un bonheur. Elle rejoint aussi cette vision que j’aime (indienne ?) : Ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous qui passons devant lui.
« on va attirer sapo et sa philo… 🙂 »
Mdrrr !
Ah Descartes quand tu nous tiens. Y aurait-il une troisième voie qui ne soit pas dualité ?
anti
Vous m’avez appelée? 😉 vous êtes charmants.
Là, pas le temps.. je profite des rares heures à peu près supportables pour travailler en extérieur.. la philo attendra..
quoique.. Il y en a qui vivent en même temps le « repli » et l’action, non? héhéhé..
Allez, fin de la pause…à quand je pourrai..
On se croise Sapo ! Dans tous les sens du terme !
Allez, moi aussi j’y retourne !
anti
Allez, j’en remets une couche : peut-on vraiment partager les réflexions du repli (dans l’ecoute de l’autre ? dans la fusion ?), autrement que dans le texte ?
Z’êtes pas obligés de répondre, hein.
TOMBEAU A UN INCONNU (plus de cinquante ans après)
Des souvenirs me reviennent de l’enfance, je ne sais trop pourquoi. C’était dans les années cinquante, je ne sais plus exactement. Je devais avoir quoi, sept ou huit ans environ. Nous habitions un petit village du Nord où la vie était tranquille. Il s’y passait peu de chose.
Un soir, je crois, après l’école quelqu’un vint chez moi, un voisin, et annonça qu’un avion venait de s’écraser sur le territoire de la commune. C’était un mystère IV, ça je m’en souviens, de la base militaire toute proche. On disait à l’époque un avion à réaction.
Aussitôt, toute la maisonnée, comme la plupart des gens du village, se rendit sur les lieux, une zone vaguement boisée aux confins du village. D’ordinaire nous y allions cueillir des champigons, le plus généralement des rosés des près mais quelquefois nous trouvions une morille.
Ce devait être à l’approche de l’automne et le soir n’était pas encore tombé. J’étais avec mon père, je pense, et les petits voisins. Les souvenirs sont plus diffus: un périmètre interdit par une sorte de ruban, une ou deux personnes – pompier(s), gendarmes(s) ? – s’activant à l’intérieur mais l’accident semblait avoir eu lieu depuis plusieurs heures déjà, somme toute peu d’agitation ; simplement, là-bas, contre un arbre, un morceau de carlingue déchiqueté portant la cocarde tricolore.
La rumeur courut que le pilote avait fait fonctionner son siège éjectable, que le parachute ne s’était pas ouvert et qu’on l’avait retrouvé mort, « fiché » sur un piquet de pâture. Il se serait éjecté trop tard, voulant que l’avion évite les habitations.
Ça marqué mon coeur d’enfant
Mais qu’ont-t-ils ces enfants, à brasser les feuilles d’automne?
Tu as encore raison, sap.
Il y a des souvenirs, comme ça, qu’on préfèrerait oublier mais ils restent là, prêts à ressurgir au moindre petit point commun avec une situation présente. Ils nous ont construits ces souvenirs, certes, à moins qu’on ne se soit arrangé avec mais ils peuvent aussi nous détruire, gâcher l’instant présent.
Heureusement, les feuilles d’automne sont emportées par le vent 😉
anti, de toute façon, j’préfère le printemps !
J’ai trouvé ce soir dans ma boîte aux lettres, envoyé par l’éditeur, l’exemplaire test de mon troisième (et sans doute dernier livre d’autofiction « Toi-Nous ». J’ai commencé les relectures ultimes et corrections itou et si je suis dans les temps, je participerai le 14 novembre après-midi au salon du livre de Tournai (B) « Tournai la page ». C’est toujours émouvant une naissance.
Excellente nouvelle et grand moment pour toi, sans aucun doute…
Merci Anna ; oui, un moment de bonheur malgré le travail que je fais, avec joie, bien sûr.
Très bonne nouvelle ça ! Bravo Moni ! Tiens nous au courant.
anti
Content pour toi, Monilet, bonne chance !
Longue vie au bébé et bonne continuation à toi Moni!
Après, tu écris quoi? des projets??? Suis curieuse.. curieuse..
J’ai écrit deux novellas de fiction (113 et 75 pages, une sur un pb amoureux et identitaire, découverte de soi, et l’autre sur une question d’engagement socialo politique avec un pb moral : jusqu’où peut-on aller pour défendre une cause, sur décor de féminisme et terrorisme des années 78/80)
Je cherche un éditeur plus important, avec diffuseur.
Pour le premier je viens d’avoir un refus mais asssez encourageant : » Bonjour Monsieur,
Oui, je vous transmets aussitôt une réponse en vous priant d’ailleurs de nous excuser pour le délai qui fut, c’est vrai, assez long.
En fait, vos « Imprévus amoureux » ont été débattus à notre dernier comité de lecture, notre secrétariat n’a pas encore eu le temps de faire les mailings aux nombreux candidats.
Si cela a pris du temps, c’est aussi parce que votre texte s’est révélé intéressant par ses thématiques et son potentiel de séduction, cependant pas jusqu’au point de déclencher le véritable coup de foudre amoureux et unanime, le seul qui nous permette d’envisager la publication d’un manuscrit dans une production que nous souhaitons restreindre à cinq ou six titres par an…. » salutations etc.
Je fais la pause pour ces trextes plus longs, je consacre mon énergie à la recherche d’éditeur et j’ai besoin d’encouragements de leur part (acceptation) pour continuer. Je n’ai donc pas de projet immédiat à part l’écriture de petits textes d’impulsion.
cela dit, j’espère que tu vas bien.
Bravo pour ta persevérance, Moni. La lettre que tu as reçue est effectivement encourageante malgré le refus.
De ce fait ils ont accepté mon deuxième texte en lecture (normalement ils ne prennent pas ou extrêmement peu les textes non sollicités vu leur petite production ; réponse comme d’hab dans 5 mois environ, à moins que leur intérêt pour mon premier ne les amène à mettre ce manuscrit en haut de leur pile…)
Le sujet de tes novellas est assez proche à priori de celui qu’avait choisi mon prof de philo (!! LOL) pour écrire un de ses romans. ( Le grand midi) C’est un type extraordinaire qui nous donnait le meilleur. Une âme profonde. J’ai regardé par curiosité il est assez souvent cité. Très poétique aussi . Et sans concessions!.. par exemple:
« Trop aimer quelqu’un empêche d’aimer avec désintéressement. Aimer quelque chose empêche d’aimer toutes choses. Aimer rétrécit le coeur. « [Roger Mondoloni]
Mais çà me semble si juste..
Et oui je vais bien!
Je te souhaite pleins d’éditeurs surtout n’oublie pas..Comme le dit GelÜck:
« Le meilleur éditeur est celui qui médite »
Par contre, évite celui qui lévite.
;-))
Non ma miss, j’ai déjà la réponse :
« Je vous remercie pour l’envoi de ce nouveau texte. Malheureusement, il ne peut pas convenir à notre ligne éditoriale. La raison est que vous utilisez beaucoup trop le dialogue, la forme dialoguée étant comme vous l’aurez sans doute remarqué en nous lisant un procédé de narration que nous souhaitons réduire au maximum.
Bien à vous »
Tant pis, j’essaie ailleurs
Juste pour sourire. A propos du même texte :
réponse aujourd’hui d’un autre éditeur, au nom très connu dans le milieu :
« Intéressant mais trop bref pour qu’une publication soit envisageable par notre maison. La problématique n’a-t-elle pas déjà été traitée ? »
Moralité : il y a toujours quelque chose qui ne va pas, pour l’un les dialogues, pour l’autre la longueur. Mais c’est déjà mieux que le classique et hyperfréquent non argumenté « ne correspond pas à notre ligne éditoriale ».
🙂
Ah la la, ça me fait vraiment penser aux réponses des investisseurs que je vais solliciter pour ma boîte de temps à autre. C’est exactement du même tonneau !!!
Ben oui, hauts les coeurs !
Je suis aujourd’hui en mesure de confirmer : Je participerai Samedi 14 Novembre (14h-18h) au 15 ème salon du livre Tournai la Page.
(Halle aux Draps – Grand-Place – Tournai (B) ) avec mes trois livres édités : Léna, une rencontre, Saisons d’une passion
et « Toi-Nous », sorti pour l’occasion.
Eh bé ! Félicitations Moni, le week-end s’annonce joyeux !!!
anti
BEAUTE
La-bas l’automne plein et entier
– Nature en feu et mordorée –
Camaïeu de jaunes, roux, orangés,
est venu enfêter les forêts.
Les monts altiers mis en splendeur
T’ébahissent de leur grandeur
Et tu ne peux alors que regarder, conquise,
Car dire n’est alors plus de mise.
Pour lui aussi modestie rappeler
L’été en ces lieux s’attarde encore,
Charme de sa douceur les yeux,
Soigne de sa chaleur les corps.
Ce paradis t’attend, si loin, si proche ;
Il suffit de capturer le bonheur qui s’approche.
Monilet, observateur avisé du temps qui passe et de la nature qui se métamorphose…
C’est beau ce poème… Merci Monilet pour le beau partage…
Euh Miss, c’était juste la nécessité de la rime, mais comme j’étais là-bas avec mon amie, spa.
Aussi une réminiscence des Marquises du grand Jacques.
Tournai, c’est in plaisir que je m’offre car il me faudrait vendre 80 bouquins pour amortir juste le trajet (et encore je n’ai pas déduit les impôts sur mes droits, lol )
Excuse-moi, je te prie, j’avais mal interprété : que le langage est difficile ! C’est aussi sa beauté.
AUX AVEUGLES
Quand de mon train je vois
La lumière qui fait tout,
La tristesse et la joie,
Qui à l’infini varie le même parcours,
tantôt l’embrume en morne Opaque,
Tantôt le magnifie comme Amour
D’un lumineux éclat de foi,
Je ne puis qu’admirer tout en vrac
Tant du Mélancolique que du Radieux le Doux.
Brillante blancheur d’un immeuble sur bleu de ciel
Qui rétrécit la pupille
Ou brun d’un tronc, en ouate belle,
S’engouffrant sans mesure en iris jusqu’au tréfonds d’icelle.
Voilà ce qui ce jour me vrille,
Me rappelle soeurs et frères aux yeux morts
Forcés – bon gré, mal gré – de s’inventer autre décor.
C’est dans les yeux figés que l’on voit la mort en face…. Vite, fermer les paupières pour ne garder que le souvenir d’un endormissement.
J’aime ce que tu écris, Monilet.
ramsés, tu deviens un de mes fidèles. 🙂 merci
J’ai quand même hésité » fait tout »‘, ça fait un peu cocotte….
« J’ai quand même hésité » fait tout »‘, ça fait un peu cocotte…. »
Mdrrrr Moni !
Un très beau poème à la musicalité, et des mots et des images, berçante…
anti
LE TRAIN INFINI DES SAISONS
8 heures et quelque ; tôt en tout cas,
Ce 9 novembre sans grand éclat.
Le train n’est pas chauffé
À l’unisson d’un changement affirmé :
Aujourd’hui et pour longtemps s’en est allé le train du beau temps.
Il a passé de fin d’été la dernière gare, à peine sifflant.
S’enfonce à présent dans la grisaille des mois
Indistincts où les saisons mènent combat.
Il en faudra des heures et des arrêts
Jusqu’à ce qu’enfin splendeur d’été puisse triompher.
Là c’est temps de Toussaint
En Nord austère, soleil éteint.
L’automne ce jour n’a pas son manteau aurifère,
Il reste coi, terré-misère.
En chef de gare très avisé tu ne geins pas,
Serres les dents et fais gros dos.
Depuis des lustres déjà tu sais
Qu’après la pause d’Hiver ouaté,
Une fois le tunnel passé,
Le circuit fera provisoire, mais durable, étape au Beau.
J’aime vraiment beaucoup la musicalité et le rythme de tes vers.
« En Nord austère, soleil éteint.
L’automne ce jour n’a pas son manteau aurifère,
Il reste coi, terré-misère »
Magnifique…
Beauté et douceur dans l’austérité…
anti
Moi, ce qui à chaque fois me sidère, c’est qu’en m’asseyant dans le train je ne sais pas que je vais écrire et donc encore moins ce que je vais écrire. Parfois je n’y écris pas. Et souvent magie : aujourd’hui je vois l’extérieur gris embrumé, je ressens le froid et tout part d’un coup : l’envie de dire mais je ne sais pas encore exactement quoi ; une première ligne est posée en rapport avec l’impression de départ puis un vers en appelle un autre et au bout de quelque 20 minutes un objet existe dans le monde, dont rien ne prédisait l’existence un peu avant, encore moins sa forme exacte…. C’est un émerveillement à chaque fois.
Oui, je te suis parfaitement, Moni…
mmmmmmmmm…
…enfin j’ai un peu de calme pour venir ici partager la saveur des mots..
Très sensible à ta richesse visuelle, il me semble qu’il y a comme un balancement, dans l’inspir de tes écrits entre la sensualité naturelle des lieux et la saisie intellectuelle et intuitive des chemins parcourus, qui, par résonnance sans doute, induisent des poèmes plus « philosophiques » (héhéhé… ;-))
Il y a aussi un rien d’acrobate en toi, non?
sinon
« L’écrit, que ce soit un livre ou sur le net, ajoute à la difficulté par les interprétations des uns et des autres : chacun lit et « entend » des choses que l’autre n’a pas voulu dire ou sous-entendre. Il manque parfois les gestes ou le sourire pour écarter le doute ou l’incompréhension. Ca implique d’être plus précis mais ce n’est pas toujours très simple. »
a dit Miss .. je suis bien sûr ok avec l’analyse, mais j’ajoute que pour moi, c’est en grande partie toute la profondeur
et même l’intérêt d’une partie de la création, d’être insaisissable.
Car dans le « vide » nos pleins se réinventent, s’apprivoisent, se retissent ou se délient.. çà fait partie de la fonction cathartique de l’oeuvre.. je pense…
Un monde sans mots, sans art, où les émotions et subjectivités n’ont pas assez d’espace accueillant pour se vivre, pas asez d’espace comme un tableau incompréhensible mais « beau » un poème incompréhensible mais « qui résonne encore ne nous ».. devient vite un monde violent..
Oui, vive la liberté intérieure !
Pour le reste je ne suis pas un penseur mais un émotif sensitif. quand je pense (si je pense…) ce n’est pas en mots, c’est diffus , impressioniste.
Quand j’écris les associations en mots se font comme d’elles-mêmes, je ne fais que tenter de traduire ces impressions, sensations. Quand je n’éprouve pas des émotions intenses plus personnelles, sapo, eh bien mes écrits se font naturellement plus réflexifs ou introspectifs, méditatifs.
Acrobate, pourquoi ? Quand je parle, en fait je réfléchis si vite intérieurement, que je passe sans cesse du coq à l’âne, sans doute par associations, mais souvent hors des mots si ce n’est leurs assemblages usuels qui m’aiguillent, …des images peut-être. Je retiens de ton analyse intuitif.
Bref… voilà, ce que ça donne hé hé !
Et puis, Miss, volontairement ou non nous sommes tous tellement déterminés par l’égo que tout passe forcément par ce prisme.
INSTANTS D’AMANTS
Joie au coeur,
Comme il voit son amante
Toute zélée, toute ardeur,
Courir telle démente
Au rendez-vous d’amour.
Clandestin aux heures comptées,
Elle n’en veut rater l’orée.
Ainsi s’approche-t-elle, ce jour
Vers midi, joie sauvage non affadie.
Son zèle n’a d’égal que le sien
Quand ainsi il voit bondir son sein.
Imprudente, elle évite à peine cycles et voitures
Qui de son impatience n’ont nulle cure.
Elle dévale le boulevard,
Risquant l’accident – ô cauchemar –
Car elle et lui, aux aguêts, n’ont en tête
Que l’acte d’amour qui bientôt sera fête,
Les corps enfin à l’unisson, heureux,
De leurs coeurs entièrement l’un de l’autre amoureux.
Tes poésies sont comme des instantanés, saisis au centième de seconde. On imagine très bien les scènes que tu décris. Miss et Sapotille savent décortiquer ta pensée.
C’est seulement parce que je l’ai vu, ramsés ; je ne fais que décrire une source d’émotion qui alors m’avait tiré un sourire. Pourquoi ce déjà vieux souvenir de près de 10 ans m’est-il repassé par la tête hier soir, et seulement hier, comme source d’inspiration ??. C’est marrant la vie.
Moi aussi j’aime ce poème! On aime tous l’émotion amoureuse!!! Par ricochet, souvenir, résonnance, concordance, aimantation ou simple désir inassouvi..peut-être.
Tu as vu, Ram’, maintennant, Moni commence à la décortiquer tout seul sa pensée avant même qu’on ait eu le temps de bien relire tranquillou son poème.. on est grillées Miss et moi! Mais.. toujours fans.
J’avais lu « Instants Diamants » à la première lecture et de fait, ça va bien ensemble.
Instants d’Amour, purs, précieux, rares…
C’est amusant, je suis allée voir le symbolisme du diamant et je me suis amusée à remplacer le mot « Diamant » par le mot « Amour »…
De par ses qualités exceptionnelles, L’Amour/le diamant est un symbole majeur de la perfection.
Selon la minéralogie traditionnelle de l’Inde, L’Amour/le diamant est né de la terre sous forme d’un embryon dont le cristal constitue un état de maturation intermédiaire. L’Amour/Le diamant est mûr alors que le cristal est non mûr. L’Amour/Le diamant est alors le sommet de la maturité. L’Amour/Le diamant est aussi associé à l’immortalité en l’identifiant à la pierre philosophale.
L’Amour/Le diamant sous le marteau est symbole de la fermeté, de la solidité du caractère résistant aux persécutions.
En Occident, L’Amour/le diamant est le symbole de la souveraineté universelle, de l’incorruptibiité et de la réalité absolue. Il chasse les bêtes sauvages, les fantômes, les sorciers et tout ce qui fait peur la nuit. Pour les russes il favorise la chasteté. En France nous disions qu’il écarte la colère et était appelé « pierre de réconciliation ». Il contient l’innocence, la sagesse et la foi.
L’Amour/Le diamant est aussi symbole de la constance, de la force et des autres vertus héroïques.
Dans l’art de la Renaissance, L’Amour/le diamant a symbolisé l’égalité de l’âme, le courage devant l’adversité, le pouvoir de libérer l’esprit de toute crainte, l’intégrité du caractère et la bonne foi.
Le trône de Bouddha est un trône d’Amour/de diamant. L’axe du monde est décrit par Platon comme étant L’Amour/de diamant.
Les contes populaires disaient que L’Amour/les diamants engendraient L’Amour/d’autres diamants, origine ancestrale de la sagesse qui s’engendre elle-même.
http://www.cleomede.com/article-7114513.html
anti
Anti,
Très belle réflexion, mais presque toujours, la phase « amants » précède la phase « diamants » (à moins d’être un Emir ou de s’appeler Bokassa !)
Sapotille,
J’ai vu… Maintenant, Monilet nous fait déguster les olives dénoyautées !
Je vais donc garder mon mystère (maintenant que je sais presque tout sur les diamants) mdr
Merci de vos lectures fidèles.
Un écrivant qui ne serait pas lu, voilà qui serait triste.
« Très belle réflexion, mais presque toujours, la phase « amants » précède la phase « diamants » (à moins d’être un Emir ou de s’appeler Bokassa !) »
J’sais pas. Quand je lis « Diamant », la plupart du temps, mon jukebox interne se met en marche et m’envoie Zazie :
http://www.youtube.com/watch?v=Z7KhviTpm0E
« Un écrivant qui ne serait pas lu, voilà qui serait triste. »
Et qui ne risque pas d’arriver 😉
anti
Anti,
Tu as entièrement raison et la chanson de Zazie est très belle… L’Amour ne s’achète pas.
Trés beau poème Moni ! Toi nous bien arrivé merci énormément d’avoir pensé à moi.
Lorsque j’aurai un peu plus de disponibilité je te ferai parvenir » vent de folie, vent de poèsie «
Pareil chez nous, « Toi Nous » en bonne place ! Merci encore.
Je viens de découvrir ton poème Instants d’amants, à la fois très visuel et au coeur des âmes, ainsi que la belle discussion qui a suivie. « J’envoie valser » est également l’une des chansons de Zazie qui m’émeut le plus à chaque fois que je l’écoute.
Magnifique chanson ( au rythme comme à contretemps) que je ne connaissais pas. Merci les amis.
Merci Moni !
anti, bis.
Ce matin j’ai voulu écrire un poème mais le texte m’a échappé et la prose s’est imposée, de force si j’ose cette redondance.
De plus j’étais, je m’en suis rendu compte plus tard, ensuqué par la prise d’un médicament quelques heures plus tôt, d’où l’ambiance.
Voilà, je vous ai livré le contexte.
TRANSPORT MATUTINAL
L’heure est grise en ce petit matin de fin d’automne.
Peu à peu sortent de la nuit les silhouettes des éléments qui composent le monde. Progressivement ils reprennent contours. L’univers des voyants devient à nouveau ce qu’il est.
Aux gares le train repartant caresse d’abord toutes ces choses avant de plus tard les transpercer à pleine vitesse, indifférent.
Sur la colline d’Orsay s’étagent, en cette fin de pénombre, l’agrégat des pavilons accolés, aux faces blanches qui hébétées contemplent la voix ferrée, incrédules.
Orsay-gare. Irruption de voyageurs qui prennent d’assaut les dernières places libres puis se tassent dans les allées jusqu’à les emplir de leur promiscuité. Problème sur la ligne. Encore une journée de travail qui pour ces gens commence bien !! Indifférence des personnes assises : rien que de très ordinaire…. et de toute façon, qu’y faire ?…
Au ciel, les feux d’un avion ; très bas, il va se poser à Orly. Jaune sur gris.
Pour tous, envie de poursuivre le sommeil ; les yeux picotent aux paupières alourdies.
Les codes allumés des voiturent requièrent ça et là des bribes de ton attention. Eh oui, le monde vit et bouge. D’ailleurs c’est fait ; le jour a quasiment vaincu la nuit.
Le train accoste à Bibliothèque Nationale de France – dite François Mitterrand. Les travées se vident et, par flots, les voyageurs gagnent les escalators. De ton siège tu les regardes. Bientôt ce sera ton tour et toi aussi tu te fondras dans la masse. Qu’est-ce qui t’attend aujourd’hui ?
Oui cette méditation est une échappatoire, une manière de vie plus belle : un des rôles de la littérature peut-être …???? Enfin je ne sais si j’ai bien interprété te dernière phrase.
« Plus Belle la Vie ? » Oups ! Pardon !
Je sorsssssssssssssssssssssssss
anti
« Oui cette méditation est une échappatoire, une manière de vie plus belle : un des rôles de la littérature peut-être …???? »
Une échappatoire ou une re (é?)création…
D’autre part,
tes trains et alentours, Moni, me font parfois penser à « L’espace de transformation » cher aux « arthérapeutes »: Un contenant, ou l’on « décroche » pour réorienter son regard, sa conscience.. par un « travail recréateur »
les outils en sont pour toi les mots et les concepts…
mais il n’y apas que çà! j’aime me laisser voir par tes yeux des couleurs étrangères à mon oeil et sentir une autre vie mener mon attention quelques instants..Et puis je trouve aussi que tes écrits deviennent plus fluides
et que les « trouvailles » s’y ntègrent plus facilement qu’avant? c’est moi qui lit mieux? ou?? 😉
Je ne connais pas ces arthérap…, sapo, je vais m’informer mais ce que tu en dis semble clair. Pour le reste je ne sais pas, j’essaie seulement d’aller par l’écrit au plus près d’ « une » vérité. toute ma vie est dans ces mots à ces moments-là.
« Et puis je trouve aussi que tes écrits deviennent plus fluides
et que les « trouvailles » s’y iintègrent plus facilement qu’avant? c’est moi qui lit mieux ? ou ?? 😉 »
Je sais juste que dans ce petit texte j’ai peu à peu dû abandonner l’intention littéraire, donc construite pour partie, du début quand la réalité a pris le pas : je l’ai fait presque à regret mais n’ai pu faire autrement ; la création échappe à celui qui s’en approche pour suivre ses propres lois.
Encore un refus, semi-standard, d’un moyen éditeur :
« Nous avons pris connaissance de votre livre La fin et les moyens.
Votre texte ne manque pas de vivacité, de conviction et de piquant.
Toutefois, nous ne pouvons le retenir car il n’entre pas dans la ligne
éditoriale de nos publications et nous ne pourrons le défendre malgré
la leçon de vie qu’il porte.
Nous vous souhaitons bonne chance auprès d’un confrère. »
mais on ne baisse pas les bras, non, non, non 🙂
On continue moni , haut les coeurs !
Oui, on y croit avec toi, Claude !
J’ai écrit deux poèmes pour un recueil collectif qui paraîtra à l’occasion du Printemps des poètes. J’en réserve la primeur pour le jour du début de ces festivités. Le thème cette année est « couleur femme ».
En cherchant la date exacte j’ai été ému de constater que c’est le 8 mars, date de la fête de ma « maman » (+).
ASSAUT
Presque huit heures.
Au sortir de chez toi
Il se rue en fureur,
Ajoutant à la nuit le grand froid,
S’agrippant à tes membres,
Transperçant le pantalon de laine
Pour pincer – violent – tes cuisses, tes mollets.
Avec lui l’hiver entend crier sa haine,
Saisissant le marcheur étonné,
Faisant fi des rêves d’été en décembre.
Seule la nuit est à sa mesure.
L’air gelé est sa parure.
Il pétrifie, découpe, tranche
En quête d’éternelle revanche.
… Et ce, bon an, mal an.
Glacial et souverain, il est le Vent.
Oui, Miss, le vent est puissant, multiple et multiforme : c’est une des formes de l’absolu.
Mon actualité d’écriture (et surtout , la meilleure année possible à tout le monde) :
[URL=http://img192.imageshack.us/i/toinouscolscouv.jpg/][IMG]http://img192.imageshack.us/img192/7814/toinouscolscouv.jpg[/IMG][/URL]
Voilà, mon troisième « bébé », TOI-NOUS, vient de naître. C’est probablement mon dernier livre du genre autofiction, j’ai depuis rédigé deux romans courts non encore édités. Il n’est ce 30 décembre pas encore référencé en librairie, ISBN 9782874594403. 90 pages .
En voici la quatrième de couverture :
Troisième et dernier élément autonome d’une trilogie formelle, mêlant dans un même livre récit, poèmes en vers libres, et journal pour conter une seule aventure, Toi-Nous mélange cette fois ces genres intégralement.
Cette structure apparemment chaotique rend compte d’une histoire d’amour qui ne l’est pas moins.
Échaudé par quelques passions antérieures, Yves, qui mène une vie stabilisée, rencontre Mariane sur Internet. Six mois de lutte contre lui-même et il finit par céder. Mal lui en prend…..
N’est pas Ulysse qui veut, pour savoir résister aux Sirènes.
…Le jour prévu pour leur rencontre arriva enfin .Yves partit très tôt, en voiture, et fut sur place plus d’une heure avant l’arrivée du train de Mariane. Il lui téléphona régulièrement le long du trajet, puis l’attendit, très calme. Bien des questions se pressaient dans sa tête : se plairaient-ils encore une fois face à face ? Soudain, dix minutes avant l’arrivée du train, une sorte de panique l’envahit…
NOIRE
Noire ton image devant mes yeux
Noir le regard qui me sourit
Noir le cheveu, vif comme feu
Noire la vêture comme parure
Majestueuse et libre
Tu embrases mon désir
En moires noires
Conditions d’acquisition intéressantes : voir mon site « actualités ».
Merci pour ces nouvelles et une très belle année à toi également.
HIVER SUR LA LIGNE
D’abord le quai, griffé par la bise.
Enfin le train, son toit que réverbères irisent.
T’y réfugier bien vite
Pour que, lentement, l’engourdisssement te quitte.
Il traverse, lent, la nuit de janvier,
Noire, sans éclat, un mystère figé.
Mais l’aube point, bleuit le ciel
Où se détachent d’arbres frigorifiés les ombres-silhouettes dressées.
Sur la Seine, à présent longée,
Se reflètent des berges les lumières orangées.
L’eau glauque te rappelle la froidure,
La rudesse d’un monde dépourvu-fioritures.
Le roulis te berce
Tandis que monte à tes oreilles
Le sourd grondement régulier des essieux.
Obstiné, il t’arrache au demi-sommeil tel une herse
Et prend pourtant, in fine, air gracieux.
Tu arrives à Paris
Comme les immeubles sortent de leur nuit.
Mais non… le convoi s’arrête en pleine voie, terrassé ;
C’était sans compter les aléas du RER C
Patience, patience,
Te voilà déjà presque rendu au silence.
Qu’est-ce qu’on est bien dans le Sud…
😉
Ahhh ! Les joies du RER dans les petits matins hivernaux…
Je retrouve bien ici, cette atmosphère particulière ! 🙂
Coucou Moni !
Il me plaît bien, ton 3ème « bébé »…
« N’est pas Ulysse qui veut, pour savoir résister aux Sirènes »…
Je vois que tu as aussi promené ton chien sous la pluie ?
J’adore ton style, Moni, tes ambiances ferroviaires sont magiques…
Bonne et heureuse année 2010, qu’elle réponde à toutes tes attentes…
Salut, vous tous ; bonjour , catherine.
Excellente année à toi, ramsés. merci de ta fidélité ( de lecteur 🙂 ) Je n’écrivais plus depuis un moment et ce matin ça m’a repris….
J’ai afilli enlever le « savoir » dans la phrase que tu cites et qui s’en trouve alourdie mais le sens que je voulais donner l’a emporté sur l’esthétique.
Moni, je trouve ce « savoir » parfait… Ulysse avait une expérience antérieure et c’est en connaissance de cause qu’il s’est fait boucher les oreilles avec de la cire et attacher au mât du navire… En fait, ce « savoir » pour lui est synonime de « vouloir »… Souvent, on sait, mais on veut quand même… Retrouver encore une fois des émotions, au mépris du danger…
« Qu’est-ce qu’on est bien dans le Sud… »
Tu m’étonnes !
Meilleurs vœux Monilet 😉 et moins de problèmes de transports…
anti
« Souvent, on sait, mais on veut quand même… Retrouver encore une fois des émotions, au mépris du danger… »
Souvent ? Je serais tenté de dire toujours ; on ne peut sans doute que parfois que se contraindre pour réprimer ce vouloir.
Le monde de Monilet m’est (il ne l’a pas toujours été) totalement étranger… Mais il surgit aussi très régulièrement dans mon esprit induit par des sensations.. le froid, la mélancolie, la vue de personnes tendues vers leurs incommunicables buts…
je revois alors ce que j’ai lu ou cru lire!
Encore une bonne année de Moni s’annonce… mille merci à l’homme du train;-)
Heureuse Sapotille, qui a su enfouir très profondément ses mélancolies… Pourrais-tu nous indiquer la marque de ton tracto-pelle ?
Moni, j’aime ton sens exact des mots… Ils sonnent très juste…
Les spiritualités Ram’.
(multiples, c’est plus sûr.. « moulllllltipasss » comme dirait quelqu’une ;-)) Je sais çà fait sourire certains et ricaner d’autres, mais franchement, il y a de très bonnes marques brevetées.. suffit de chercher un peu…
et bien se méfier des contrefaçons!
Le sens de l’humour, la tolérance, l’ouverture, le respect des « petits » (les moins beaux moins forts moins intelligents moins gentils moins riches..moins habiles etc) sont à mon avis quelques signes indispensables…
« Heureuse Sapotille, qui a su enfouir très profondément ses mélancolies… »
La connaissant, elle les a plutôt envoyées très haut 😉 loin, très loin… Petite mais costaude la Sapotille !!! (en vrai, même pas vraiment petite, mais costaude, ça oui ;-))
anti
Un peu mélancolique encore, désolé :
TRAIN DE PENSEES
Au loin les derniers feux du bourg,
Le train s’éloigne des toits blancs,
Délaisse les logis alentour.
Dehors c’est, pour des minutes encore, bleu nuit ;
La nature sommeille ; hors le roulement, pas un bruit.
Te reviennent des souvenirs d’enfance
… Blanche-Neige en chaumière blottie,
… Voyageur égaré qui la lumière suit,
… L’obscurité vaincue au sortir de l’errance…
La voie est un acier tranche-jardinets,
Implacable, et pourtant sous la neige
Tout semble blanc de paix ;
Les menaces s’allègent.
L’ordre du monde, au delà des humains,
Veut toujours triompher,
En son rythme immué.
Tu te mets à songer,
L’esprit un peu confus
Dans cette vie en instants de reflux,
Pour bientôt questionner :
Combien de lendemains ?
DE CERTAINS NON-DITS
Tous, tous, tous, nous sommes très tôt déterminés par le sexe.
Jeune impatient de faire ses premières gammes, oie blanche, abbé en soutane (clin d’oeil à Cabrel) ou sage maîtresse d’école, tous sont obnubilés, au moins à certains moments, par le plaisir des sens.
Pourquoi en a-t-on fait l’ennemi de la décence ?
Si l’excrétion subit le même confinement en isolement, pourquoi, mon dieu, le sexe est-il lui aussi ainsi ostracisé ? Et pas seulement en ses excès, dépravations etc ; il est rarement de bon ton de simplement en parler.
Et tous, ou presque, de faire comme s’il n’en était rien. Oh la commode façon d’ainsi vouer le gredin à l’inexistence !
Mais en sous-main il se rachète, envahit les consciences, le secret des pensées. Il détermine manoeuvres, stratégies, confidences. Ainsi trouve-t-il sa revanche : le rien qui devient tout, le souverain, le guide tout.
Maix chtttttt, il convient de ne point trop en parler.
« Mais en sous-main il se rachète »
Le sexe en sous-main, disponible en toutes circonstances 😉
« Et tous, ou presque, de faire comme s’il n’en était rien. Oh la commode façon d’ainsi vouer le gredin à l’inexistence ! »
http://maupassant.free.fr/textes/jadis.html
anti
Magnifique. Bien avant de lire la fin je pensais : tout dans la tradition du 18 ème ! Ah, ce Maupassant ! Relisez Boule de suif.
PRECEPTE
Le train longe des paysages ennuités.
Au loin, la colline sombre, ses lumières orangées.
Déjà se nuance l’obscur
D’un ciel qui légèrement bleuit.
C’est l’heure du questionnement qui fuit,
L’incertitude des jours ou le pourquoi emmure.
Pourtant c’est la beauté ;
En soi toute première légitimité.
Allons, délaisse ces réflexions ;
Bien plutôt, comme chacun, lance-toi dans l’action,
Emprunte le chemin d’un bon pas
Que cadre ici-bas ce « deus sive natura ».
J’ai fini ma première lecture de Toi-Nous il y a déjà un bon moment..;-)
(une demie-journée après l’avoir reçu pour être précise). Merci Moni pour la très bienveillante dédicace..
j’ai vraiment aimé le panachage de styles (roman poésie journal ! c’est une excellente idée. Vraiment. Beaucoup de plaisir à lire et relire les poèmes, un réel intérêt pour la description , l’analyse « serrée » des « faits » mais.. j’en aurai voulu quatre cents pages minimum, pour que la puissance vienne sublimer la profondeur et que de la chair des mots perdure à l’accablement des sens.. ouais !!! Moni !! allez hop ! je suis une de tes fans, alors.. j’ai bien le droit de délirer, non ? et d’en demander toujours plus…. Bravo en tout cas et surtout CONTINUE.
YEUX A TERRE, UN SPECTACLE… CEPENDANT INCOMPLET
Le noir des traverses de la voie
Se trouve aujourd’hui blanc-poudré.
Le ballast lui aussi en entier ocellé.
Mais le train repart ;
Vite l’ensemble par le brun est mangé ;
Rectilignes, les rails s’enfuient,
Deux rais luisants, avatar
Qui dans le morne bien faiblement luit.
Puis le convoi ralentit
Car la station approche ;
L’image doucement, de proche en proche,
Reprend ses contours ; l’unité s’effiloche.
A nouveau c’est le marron des pierrailles
Que la neige peine à couvrir vaille que vaille.
Février hésite à lâcher son emprise.
Tu lèves alors les yeux et admires l’espace, que les flocons irisent.
ANNONCE : Je dédicace mes livres le dimanche 14 mars AU MATIN au 12ème salon du livre de Bondues (Communauté urbaine de Lille-59)
Bah oui 🙂
LE DESTIN
Les faces grises-moches des immeubles et moi, nous nous regardons.
A la vêprée la lumière est terne.
Du train l’air paraît immobile.
Au-delà…. le ciel , morne lampion qu’illumine pourtant à sa frange un fragile embrasement du couchant ;
Dernière joliesse à l’horizon.
L’hiver pétrifie le monde de sa gangue vert de gris,
Transpercée seulement par le train, trait de colère qui incante la vie.
Rebelle, elle secoue, tressaute ou meurtrit.
Elle ne veut le figé.
Elle est le mouvement et le bruit.
Elle s’incarne à l’instant dans ce train de banlieue,
Poussif d’incomfort mais également, au moins un peu, soyeux
Car il peut encore une fois,
Soudain, inespéré, faire le lit de tes joies.
J’aime particulièrement « le flou » que je ressens et ne sais pas vraiment pourquoi… Sinon, c’était bien la séance dédicaces, Moni?
Marrant, j’étais précisément dans le flou, avec juste l’envie d’écrire, sans trop savoir quoi.
C’est le 14 mars, la sénce en question : matin seulement.
Sapotille,
Les dédicaces, c’est le 14 mars… Le « flou » c’est l’effet « Toi-Nous », non ? Pour aller encore plus loin, il faut lire « Saisons d’une passion »… Moi, ça m’a achevé !
achevé ? ça t’a mis dans le flou, ramses ?
On peut dire ça comme ça !
J’ai beaucoup aimé, bien que je trouve la part trop importante réservée aux poèmes par rapport à la narration… Ils sont certes très beaux, mais relativement énigmatiques pour le lecteur, qui ne peut les relier à « l’instant » qu’ils décrivent pour l’auteur… En tous cas, ce dyptique est une belle analyse de la passion amoureuse, dont Gainsbourg disait fort justement qu’elle est sans issue…
Anti et Anna ne seraient peut-être pas d’accord… Moi si.
C’est la passion qui est sans issue…pas l’amour (à mon avis) qui peut passer par phase de passion ET évoluer.. bon çà marche pas à tous les coups, forcément… 😉
Comme il y a souvent des coïncidences dans ma vie, je vous en fait partager une:
Après avoir lu les derniers commentaires de Ram’ et Moni sur ce fil, j’ai voulu ouvrir la rubrique « mille sabords » sur « charabia.net » par un hazard bizarre je suis tombée sur le générateur d’essais philosophique et plus particulièrement sur, sur, SUR: (mais constatez par vous-même;-) )
Une conception universelle de la passion
Vers une théorie de la passion métaphysique.
La passion permet de s’interroger sur un spinozisme minimaliste de la pensée individuelle.
De la même manière, on ne peut que s’étonner de la manière dont Spinoza critique l’objectivité. Si la passion substantialiste est pensable, c’est tant il s’en approprie la démystification générative en tant qu’objet synthétique de la connaissance.
Cependant, il interprète le criticisme phénoménologique de la pensée sociale alors même qu’il désire l’opposer à son contexte social et intellectuel, et l’expression montagovienne de la passion provient d’ailleurs d’une intuition subsémiotique du criticisme transcendental. Contrastons néanmoins cette affirmation : s’il conteste la relation entre esthétique et nihilisme, il est nécessaire d’admettre qu’il en rejette l’analyse universelle dans sa conceptualisation alors qu’il prétend l’opposer à son contexte social, car on ne peut que s’étonner de voir Kant critiquer l’esthétisme universel, pourtant, il est indubitable qu’il rejette l’expression morale de la passion. Notons néansmoins qu’il en donne une signification selon l’aspect irrationnel en tant que concept existentiel de la connaissance.
Dans cette même perspective, il s’approprie la destructuration subsémiotique de la passion et on ne peut considérer qu’il s’approprie alors l’esthétisme post-initiatique de l’Homme qu’en admettant qu’il en donne une signification selon la destructuration idéationnelle en tant que concept transcendental de la connaissance.
On ne peut, pour conclure, que s’étonner de voir Leibniz critiquer la certitude spéculative.
Contrastons cependant ce raisonnement : s’il particularise la certitude déductive dans sa conceptualisation, il faut également souligner qu’il en identifie l’origine irrationnelle en regard du holisme. C’est le fait même que Sartre envisage pourtant la destructuration métaphysique de la passion qui infirme l’hypothèse qu’il en interprète la réalité synthétique dans une perspective montagovienne bien qu’il spécifie l’expression rationnelle de la passion.
En effet, on ne saurait assimiler, comme le fait Kierkegaard, le pointillisme à un pointillisme, et on ne saurait écarter de cette étude l’influence de Chomsky sur le pointillisme, il faut cependant mitiger cette affirmation dans le sens où il envisage la relation entre immutabilité et nominalisme.
C’est d’ailleurs pour cela qu’il rejette l’analyse rationnelle de la passion et nous savons qu’il s’approprie, de ce fait, l’expression originelle de la passion. Or il réfute l’expression rationnelle comme objet existentiel de la connaissance alors même qu’il désire l’examiner en fonction du pointillisme déductif. Par conséquent, il restructure la destructuration morale de la passion afin de supposer le pointillisme.
On ne saurait, par déduction, écarter de cette étude l’influence de Rousseau sur le pointillisme.
Pourtant, il caractérise le pointillisme par son pointillisme rationnel. D’une part Montague se dresse pourtant contre la démystification sémiotique de la passion, d’autre part il s’en approprie l’origine originelle en regard du pointillisme.
Comme il semble difficile d’affirmer qu’il particularise la relation entre conscience et distributionnalisme, force est de constater qu’il s’approprie l’origine de la passion.
Cependant, il s’approprie la relation entre certitude et spinozisme ; le monoïdéisme substantialiste ou le tantrisme empirique ne suffisent alors pas à expliquer le tantrisme rationnel dans son acception transcendentale.
Si d’une part on accepte l’hypothèse qu’il réfute, de ce fait, l’expression transcendentale de la passion, et que d’autre part il réfute l’aspect originel sous un angle moral, alors il donne une signification particulière à la réalité spéculative de la passion.
Ainsi, il envisage l’analyse rationnelle de la passion et la passion pose ainsi la question du monoïdéisme sous un angle génératif.
Cela nous permet d’envisager qu’on pourrait mettre en doute Kant dans son analyse empirique du tantrisme, et la passion illustre un monoïdéisme comme objet spéculatif de la connaissance.
« La passion est morte », affirme donc Sartre. D’une part Descartes décortique la réalité existentielle de la passion, d’autre part il en décortique l’origine sémiotique dans une perspective cartésienne.
Il est alors évident qu’il réfute l’expression substantialiste de la passion. Notons néansmoins qu’il en conteste l’aspect idéationnel en tant que concept rationnel de la connaissance, et la nomenclature hegélienne de la passion découle d’ailleurs d’une représentation phénoménologique du monoïdéisme post-initiatique.
Passion phénoménologique : Une théorie transcendentale.
Si la passion existentielle est pensable, c’est il en interprète l’aspect universel sous un angle primitif.
Pourtant, il est indubitable qu’il rejette la conception sémiotique de la passion. Notons néansmoins qu’il en donne une signification selon l’expression irrationnelle en tant que concept substantialiste de la connaissance ; la passion ne peut en effet être fondée que sur le concept du tantrisme spéculatif.
C’est le fait même qu’il conteste alors l’origine de la passion qui infirme l’hypothèse qu’il en interprète l’expression existentielle en tant que concept idéationnel de la connaissance.
C’est dans une optique similaire qu’on ne saurait ignorer la critique du monoïdéisme par Bergson dans le but de supposer la dialectique. Il est alors évident qu’il systématise la dialectique de la pensée sociale. Il convient de souligner qu’il en décortique l’expression transcendentale en tant qu’objet génératif de la connaissance, et on ne peut que s’étonner de la façon dont Kant critique la dialectique post-initiatique, pourtant, il serait inopportun d’ommettre qu’il rejette l’expression spéculative de la passion.
Premièrement il identifie la démystification idéationnelle de la passion, deuxièmement il en examine la démystification subsémiotique dans son acception rousseauiste. Par conséquent il conteste la conception universelle de la passion.
Cela nous permet d’envisager qu’il identifie l’expression métaphysique de la passion et d’une part il envisage, de ce fait, le tribalisme métaphysique de la pensée individuelle, d’autre part il en décortique la réalité rationnelle en regard de la dialectique.
On ne saurait, pour conclure, assimiler, comme le fait Bergson, la dialectique générative à un tribalisme.
C’est ainsi qu’il conteste la démystification circonstancielle de la passion, car nous savons que Emmanuel Kant se dresse contre la réalité spéculative de la passion. Or il en systématise l’aspect universel dans son acception hegélienne alors même qu’il désire le resituer dans sa dimension sociale et politique, c’est pourquoi il réfute la conception existentielle de la passion pour l’opposer à son contexte intellectuel et social.
Notre hypothèse de départ est la suivante : la réalité kantienne de la passion est à rapprocher d’une représentation originelle de la dialectique. Cela signifie notamment qu’il examine l’analyse existentielle de la passion.
Pourtant, il est indubitable qu’il caractérise la dialectique empirique par sa dialectique empirique. Soulignons qu’il en conteste la démystification universelle dans son acception primitive tout en essayant de la resituer dans toute sa dimension intellectuelle et politique, et le paradoxe du tribalisme illustre l’idée selon laquelle le tribalisme post-initiatique et la dialectique universelle ne sont ni plus ni moins qu’un tribalisme idéationnel existentiel.
Comme il est difficile d’affirmer qu’il envisage donc la réalité synthétique de la passion, on ne peut que constater qu’il réfute l’expression primitive de la passion.
Avec la même sensibilité, il restructure la démystification phénoménologique de la passion dans le but de la resituer dans sa dimension politique et intellectuelle.
Pour cela, il interprète la démystification subsémiotique de la passion, car on ne saurait ignorer la critique de la dialectique par Hegel, il faut cependant mitiger cette affirmation dans le sens où il s’approprie l’origine de la passion.
D’une part il conteste l’expression minimaliste de la passion, d’autre part il réfute l’analyse rationnelle comme concept universel de la connaissance.
Pour cela, il rejette la dialectique de la pensée individuelle et on ne peut considérer qu’il conteste la relation entre structuralisme et objectivité sans tenir compte du fait qu’il en donne une signification selon l’expression minimaliste en regard de la dialectique.
La vision kantienne de la passion découle, finalement, d’une représentation sémiotique de la dialectique existentielle.
Par ailleurs, on ne saurait reprocher à Chomsky sa dialectique synthétique. L’organisation kantienne de la passion découle néanmoins d’une représentation empirique de la dialectique.
La dialectique existentielle ou le tribalisme ne suffisent, par ce biais, pas à expliquer la dialectique dans une perspective rousseauiste contrastée. Il faut cependant contraster cette affirmation car Jean-Jacques Rousseau interprète l’expression originelle de la passion, et la passion ne se comprend d’ailleurs qu’à la lueur de la dialectique post-initiatique.
Passion existentielle : Une théorie sémiotique.
La forme kantienne de la passion s’apparente à une représentation idéationnelle de la dialectique.
La passion ne se borne, par ce biais, pas à être une dialectique générative dans son acception nietzschéenne. Notre hypothèse de départ est la suivante : la passion pose la question de la dialectique déductive en regard de la dialectique. Il en découle qu’il envisage le tribalisme de la pensée individuelle.
Contrastons cependant cette affirmation : s’il envisage la relation entre minimalisme et liberté, il faut également souligner qu’il réfute la destructuration synthétique en regard de la dialectique, et la passion s’oppose d’ailleurs fondamentalement à la dialectique rationnelle. En effet, il donne une signification particulière à la destructuration idéationnelle de la passion, et on ne saurait ignorer l’influence de Hegel sur la dialectique, néanmoins, il particularise la réalité primitive de la passion.
Si d’une part on accepte l’hypothèse qu’il systématise l’analyse sémiotique de la passion, et qu’ensuite on accepte l’idée qu’il en conteste la destructuration empirique dans une perspective chomskyenne, alors il donne une signification particulière à l’origine de la passion.
C’est dans cette même optique qu’on ne peut que s’étonner de la façon dont Kierkegaard critique la dialectique et nous savons qu’il identifie l’analyse originelle de la passion. Or il en conteste l’origine originelle sous un angle minimaliste. Par conséquent, il restructure le tribalisme en tant que concept génératif de la connaissance pour l’examiner en fonction du tribalisme sémiotique.
La passion pose, finalement, la question du synthétisme en regard de la contemporanéité.
Notons par ailleurs qu’on ne peut contester la critique cartésienne du synthétisme, et on ne peut contester l’impulsion bergsonienne du synthétisme empirique, pourtant, Kant réfute l’origine de la passion.
Avec la même sensibilité, on ne saurait reprocher à Descartes sa contemporanéité spéculative et on ne saurait donc écarter de cette étude la critique cartésienne du synthétisme transcendental. Mais il ne faut pas oublier pour autant qu’il donne une signification particulière à l’expression synthétique de la passion.
On peut, par déduction, reprocher à Chomsky sa contemporanéité originelle.
Pourtant, il est indubitable qu’il réfute la destructuration sémiotique de la passion. Soulignons qu’il en restructure la démystification empirique dans sa conceptualisation. Le paradoxe de la contemporanéité illustre néanmoins l’idée selon laquelle la contemporanéité générative et la contemporanéité ne sont ni plus ni moins qu’une contemporanéité générative rationnelle.
C’est avec une argumentation analogue que Montague rejette l’analyse irrationnelle de la passion.
On ne saurait ignorer l’influence de Rousseau sur la contemporanéité circonstancielle, et pourtant, il envisage la démystification post-initiatique de la passion.
Le paradoxe de la contemporanéité idéationnelle illustre néanmoins l’idée selon laquelle le synthétisme métaphysique n’est ni plus ni moins qu’une contemporanéité idéationnelle empirique.
Par ailleurs, on ne peut que s’étonner de voir Spinoza critiquer le synthétisme.
Néanmoins, il caractérise le synthétisme synthétique par sa contemporanéité idéationnelle, car la passion permet de s’interroger sur un synthétisme sémiotique comme concept minimaliste de la connaissance.
« La passion ne saurait être comprise comme une contemporanéité rationnelle », écrit, par ce biais, Chomsky. Le fait que Chomsky donne une signification particulière à la conception existentielle de la passion implique qu’il en restructure l’origine morale en tant qu’objet primitif de la connaissance.
Il faut cependant contraster ce raisonnement dans le sens où il rejette la relation entre objectivisme et contemporanéité, et la passion ne se comprend d’ailleurs qu’à la lueur de la contemporanéité post-initiatique.
Il faut cependant contraster ce raisonnement dans le sens où il décortique la relation entre continuité et structuralisme, car comme il semble difficile d’affirmer que Spinoza envisage la démystification circonstancielle de la passion, il semble évident qu’il se dresse contre la destructuration spéculative de la passion.
Notons par ailleurs qu’il donne une signification particulière à l’origine de la passion, et on ne saurait ignorer la critique cartésienne du synthétisme idéationnel, il faut cependant mitiger ce raisonnement dans le sens où Spinoza s’approprie l’origine de la passion.
Si on ne saurait assimiler, comme le fait Spinoza, la contemporanéité métaphysique à une contemporanéité circonstancielle, il conteste pourtant la conception synthétique de la passion et il en restructure, de ce fait, l’aspect génératif en tant qu’objet primitif de la connaissance.
En effet, on ne saurait assimiler, comme le fait Kant, la contemporanéité générative à un synthétisme spéculatif et comme il semble difficile d’affirmer qu’il restructure la conception irrationnelle de la passion, on ne peut que constater qu’il se dresse contre l’expression spéculative de la passion.
On peut, par déduction, reprocher à Kierkegaard son tantrisme post-initiatique. fin.
çà y est? vous dormez? faîtes de beaux rêves, il est minuit pile chez moi..
Sapotille,
« C’est la passion qui est sans issue…pas l’amour (à mon avis) qui peut passer par phase de passion ET évoluer.. »
Tout à fait ! D’ailleurs, Kant et Spinoza sont au moins d’accord sur un point : « Avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure, c’est plus l’heure… » Tandis que Kierkegaard attend plutôt que le train siffle trois fois avant de se lancer, ce qui lui valut le sobriquet de « célibataire endurci »…
Ben, chez moi, il est 3h54… L’heure d’aller rêver aux passions envolées…
Et l’Alka-setzer il est où ? 🙂
Sous l’oreiller, cher grand-père 😉
perso je n’ai lu que le titre et une phrase au milieu et au hazard, c’est pourquoi je suis en pleine forme!
8 mars 2010
MASCULINOFANTASME
Femmes, couleurs du monde aux voyants éblouis
Mais couleurs aussi à nos frères de la nuit.
Eux, privés du spectacle de vos grâces déliées
Sont toutefois tout autant en esprit captivés.
Turquoise, le grain de votre voix douceur,
Narcisse, le parfum de votre corps senteur,
Pastel, le contact de vos caresses promesse,
Carmin, le goût de vos lèvres ivresse.
Nuances infinies à jamais changeantes
Au gré de vos humeurs, pour nous toutes enivrantes.
Tendresse qui nous émeut,
Peignant la vie en bleu.
Zèle ou langueur, à certaines heures,
Colorant le monde orange- feu ou blanc- lenteur.
Fureur, passion de vos emportements
Teignant le temps grenat violent.
Oui, femmes, que parfois l’on hait,
Vous restez pour chacun de nous, en images ou en pensées,
De l’existence le charme, l’attrait.
Merci pour « Elles » Moni!
Ah oui, Moni et Sapo… Journée de la femme aujourd’hui… (je vous embrasse toutes)
Les 364 autres jours, c’est la journée de l’homme ?
Ram’..Même la journée de la femme est encore celle de l’homme 😉 on est pas sexistes…
Sapo, tu avoues, vous ne pouvez pas vous passer de nous… (nous non plus, d’ailleurs…)
« Ram’..Même la journée de la femme est encore celle de l’homme 😉 on est pas sexistes… »
Trop forte la Sapotille ! J’adore ! C’est tellement vrai 😉
Belle palette de mots Moni.
anti
« Sapo, tu avoues, vous ne pouvez pas vous passer de nous… (nous non plus, d’ailleurs…) »
hum.
En fait,
Nous avons eu des siècles pour examiner le genre de courtoisie qui nous faisait de l’effet.. maintenant, nous sommes opérationnelles. 😉 retour à l’envoyeur.
FEMME SUJET
À l’homme que je suis
S’impose une magie.
Je renâcle, regimbe, rejette ;
Rien n’y fait, elle domine,
Bouscule tout, voire me mine.
À ce vent dominant cède ma girouette.
Mes semblables subissent-ils pareille emprise ?
Je le suppose mais l’affirmer je n’ose
Car le Dire souvent n’est pas de mise ;
Il se terre au tréfonds de nos âmes soumises.
La femme, il est vrai, est maîtresse de nos âmes,
Au point que sur ce diktat je glose,
Tandis qu’à elle sied l’Être, ce qu’en vain je blâme.
Un tel pouvoir a sur nous sa beauté
Qui toujours est peu ou prou sexuel-connotée.
Qu’elle la rehausse de fards ou seule, brute, l’expose,
Au visage elle triomphe, finesse à forte dose.
Délicatesse des traits, de peau, longs cils mobiles,
Voilà la baguette de cette fée gracile.
En nos cœurs elle fait naître l’attirance
Car depuis que monde est monde
Fleurit cette dépendance
Qui coule de source telle belle onde.
BREF RETOUR AU PAYS NATAL
Matin-mars toujours enhiverné.
Petit froid commence à peine à céder
Sur les terres encore engourdies.
Le T.G.V. me ramène vers toi, mon pays.
Et mon cœur déjà se prépare à la fête,
Alors qu’une légère griserie m’envahit la tête.
Verts et bruns les champs défilent ;
Labourés ou ensemencés ils filent
En retrait. Plus loin, les bois, ligne sombre et sévère
Me saluent, serrés en haie d’honneur :
C’est l’enfant du pays qui rejoint le bonheur.
Un moment, sur la route qui longe mon parcours
Des voitures veulent rivaliser avec le train fonceur.
Bien vite elles disparaissent, insectes balourds,
Car, souverain, il vole
Quand moi, l’accompagnant, je deviens Eole.
Voici déjà que les collines s’abaissent, que la vue s’élargit bien au-delà des bois,
Car mon chez-moi, sachez le, est pays plat.
Pointent aussi les tuiles rouges des maisonnées,
Alternant avec l’éclat mauve et mat de l’ardoise domptée.
Quatre immenses éoliennes déchirent là-bas le ciel ;
Elles jaillissent, blanches, de sa couleur de toit,
Saluant de leurs bras ma joie jouvencelle, écho de mon émoi.
Je pense soudain aux kilomètres, gloutonnement dévorés,
En effroi, s’amenuisant peau de chagrin
Car bientôt sera déjà le bout du chemin,
La ville où j’ai étudié, sa gare, son quai
Et, goguenard, à son début, non point laquais,
L’ami fidèle de ces quarante et trois années.
Impassible, énigmatique en apparence, comme à l’accoutumée,
M’observant en silence, avant moi,
Car il m’aura vu avant que je le voie.
Et ce seront ensuite rires et déconnades,
Histoires ressassées, verres levés, « marrades ».
En un mot, au pays, la liesse d’un jeune âge
De ceux qui viennent de retrouver l’ancrage.
LA SAISON BASCULE
Un soleil un peu blême qui monte en puissance tente d’illuminer le petit-matin. L’herbe a poussé et, sous le vent, lance ses vaguelettes irrésolues. Les ramilles commencent à arborer leur feuillée. Dans le morne des gares il fait moins sombre ; oh à peine ! C’est l’équinoxe de printemps.
Le train repart et le trajet, immuable, a aujourd’hui quelque chose de plus pimpant. Même la meulière, que j’éxècre, semble me faire des avances.
Une zone plus dégagée, légèrement accidentée. Sur la butte, une muraille de façades blanches réfléchit la brillance, tranchant sur l’émeraude sombre des près.
Tel un donjon élancé, une construction rouge brique la domine, et tu te réjouis de la palette colorée enfin revenue.
Ce soir, dans le gris, les giboulées hacheront sans doute cette idylle, alors… profite ! Il n’ya ni passé ni avenir. Pour preuve, déjà la lumière a fui… Mais non, c’était juste un caprice : elle revient, regarde !
Merci, Moni,
Tes trois derniers textes sont une splendeur, on voit les images défiler au gré de tes mots…
Merci vous, je suis content de vous offrir quelque plaisir de lecture ; vous me le rendez bien.
RÉFLEXIONS TOUT A TRAC SUR UN MALAISE INATTENDU
Ce matin, aux stations, le train s’arrête beaucoup plus longuement que d’ordinaire. D’interminables minutes. Et c’est l’anormal, le figé. Comme si la vie était sortie de son lit.
Chez les voyageurs on devine alors une sorte de sourd malaise. On se regarde furtivement ; après tout, on ne se connaît pas. On pense pourtant à peu près la même chose. Vite détourner les yeux. Comme si de rien.
Se réfugier dans la normalité de l’indifférence. Pourtant, l’extra-ordinaire nous amène aux bords de l’humanité. Il s’en faudrait de peu pour.
Ce malaise va au-delà de la crainte du patron, bientôt furieux du retard. Dans le non-dit général c’est la vie qui s’enlise, prend en gelée. Les cerveaux sont soudain envahis par l’obligation de penser. Quel scandale ! Il était si commode de se laisser porter par le train-train, d’ « être vécu » en quelque sorte, plutôt que de vivre. Nous revoici sujets !
La fraternité, depuis longtemps battue en brèche, est sur le point de revenir. On pourrait presque se parler, je ne veux pas dire faire semblant, émettre des sons creux, paraître, se protéger, briller mais se parler vraiment .
Eh bien non, l’incident est réglé, le train reprend sa marche normale ; les gens peuvent à nouveau, dans la promiscuité, s’ignorer tranquillement. On l’a échappé belle ! Moi compris.
Il est de ces dérisions ordinaires…
Génialement décrit !
Difficulté d’être, poids du social….. Merci d’avoir lu et réagi, vous deux.
Merci, Monilet, de si bien décrire ce dénominateur commun qu’est devenue l’indifférence… Enfin, pas ici, hein ! Amitiés !
C’est fou comme on dirait du Houellebecq !
anti
Oups. 🙂
Un texte qui, je crois le pressentir, devrait toucher rams
AVANT LA RETRAITE
Deux jours encore et il ne lui restera que deux mois à travailler. Deux mois qui mettront un terme à une vie dite active qui se sera étendue sur près de 40 années. c’est une sensation curieuse d’être presque au terme de tout ce chemin. C’est la première fois qu’il se retourne vraiment vers lui. L’angoisse inconsciente du changement sans doute.
Pris dans le faisceau des habitudes, on va d’ordinaire de l’avant. Mais dans le cas présent, pour lui, cette course va s’arrêter, le forçant à la réflexion. En fait, rien ne change, ou alors seulement en apparence.
La naissance nous lâche dans ce monde sans que nous ayons voulu quoi que ce soit et, dès lors, le flot nous emporte, de la source du fleuve à son embouchure. Venir du néant et retourner au néant : notre lot à tous.
Est-ce que l’entre-deux importe véritablement ? Sans doute. Je veux dire : peut-être. Est-il seulement bon de se poser ces questions ? De toute manière il croit que l’on n’a pas le choix car on se les pose automatiquement, l’âge venant.
Joyeuse insouciance de la jeunesse ! La famille nous prend d’abord en charge, puis ce sont les soucis et les occupations, voire nos propres enfants, leurs obligations ; le divertissement.
L’âge nous rend à nous-mêmes. Finalement : une sorte de liberté retrouvée, surtout mentale ; et avec elle la responsabilité d’agir, ainsi éclairé. Choisir. La seule option possible pour continuer dans la sérénité. Essayer de construire, vaincre l’angoisse du choix qui va alors de pair.
Oublier la finitude… Un début ! Un recommencement !
Cher Moni,
Je te souhaite une retraite heureuse.
Cette liberté de choix est sans doute illusoire… Personnellement, j’avais le sentiment d’être beaucoup plus libre dans la vie active ! Tout dépend sûrement de la « configuration sentimentale » dans laquelle on se trouve au moment d’aborder ce nouveau virage de la vie…
Et aussi de son état de santé et de ses moyens financiers. De nombreux retraités ont beaucoup de mal à « joindre les deux bouts », compte tenu de la diminution de leurs revenus et du budget qu’ils consacrent à se soigner…
Bref, quand on est dans la vie active, on attend la retraite et quand on y est, on constate souvent que « c’était mieux avant » ! C’est un peu comme une Ferrari, on rêve d’en avoir une quand on est jeune et quand on a les moyens de se la payer, on ne peut plus entrer dedans !
Ceci dit, on ne peut généraliser… Il y a aussi des retraités très heureux !
» IL N’Y A SUR TERRE QUE LEURS JUPES LEGERES »
Beauté des femmes au visage culmine,
Mystère incessant qui l’homme interpelle,
Le rend humble et fervent.
Voir alors non la personne mais l’idéal,
L’inaccessible étoile du seigneur de la Mancha.
Savoir le leurre et n’y pouvoir.
Stupidement croire l’altérité abolir,
Celle soi-dite d’avant le mythe d’Aristophane.
Se rebeller et n’y pouvoir.
Ce rêve merveilleux et funeste
De toute éternité nous fonde
Et pérennise notre engeance
Car lui seul EST.
RETOUR
Au dernier jour de mai
Un soleil de juin, un peu pâle,
Éclabousse, arrogant, de ses rais
Le reste de nature minéral
Bordant la voie-métal.
Ça et là des plages herbues
Dénoncent la civilisation incongrue
Qui peu à peu presque tout a emporté,
Jusqu’aux trésors de l’âme et la fraternité.
Paris approche et voici que déjà
Le train s’est engouffré dans les tunnels d’en bas.
Sous terre il tâche de dissimuler cette misère
Aux hommes consentants, de l’humain abdiquant.
Mais bientôt avec l’été ils retrouveront,
Éspérons-le pour eux, l’union primitive,
Le Beau, le Sens, l’harmonie non rétive,
L’insertion de leur être dans un monde moins factice,
Quelque cirque montagneux, des hauteurs plus propices,
La douceur des bleus, des verts ou des gris
D’une nature accueillante et encore infinie.
Carrément 😉
anti
AU DÉBUT ÉTAIT LA NAISSANCE, réflexions au fil de la plume.
La mémoire de son corps se souvient. Ce soir-là il se voit, tout bébé, à la naissance ; son petit visage un peu fripé sortant du sexe de sa mère. Il cligne de ses yeux à peine ouverts, à la lumière du monde. Première agression. La sage-femme, habile, l’aide à passer les épaules. Sa mère pousse une dernière fois et, dans un long glissement, le voilà sorti, né, au monde !
Pour lui tout est à faire. Durant le temps qui lui sera imparti avant son retour au néant.
C’est la règle : on ne naît pas, on est mis au monde.
À nous de nous en accommoder. L’allemand, très précis, dit d’ailleurs, pour notre « je suis né », « j’ai été mis au monde ». Merveilleux usage de la voix passive. Au nouveau né de gérer ensuite et ce qu’il subit et ce qu’il fait. De maintenir la balance. Mais même l’action, l’actif, sont conditionnés par notre environnement. Nos choix sont, par essence, limités.
Et, puisqu’on ne naît pas, retenons de la « naissance » – phonétiquement – surtout le « sens ». À nous de le rencontrer : qu’il nous soit donné d’emblée, que nous ayons à le rechercher, voire à la construire. C’est l’objet de toute vie. Certains arrivent au but, d’autres restent dans la quête.
L’homme n’a rien demandé, rien choisi au départ. Il fait face. Du mieux qu’il peut. Jamais il ne saura le réel pourquoi de cet événement, de cet avatar qu’est sa vie. Rationnellement il ne saura même pas s’il y a un pourquoi. C’est la foi qui sauve (Luther). Le chemin se fait, paraît-il, en marchant : varié, heureux et/ou moins.
Et dans ce dernier cas rappelons-nous Dickens : Accroche ta douleur à ton dos, elle te portera loin.
(À suivre…)
çà fait longtemps que je ne suis passée lire tes écrits Moni..
Le malaise inattendu.. vraiment tellement bien amené!
retour… mmmmmmmmmmmmm j’aime quand tu fais de la « vraie poésie « (! 😉 )
Au début était.. me paraît laborieux.. césarienne? (arf ok je sors..)
belle continuation en tous cas!!!
Merci, sapo.
je pense que tu l’as reçu ( 😉 ).
Uniquement pour ceux qui voudraient en savoir plus sur mon rapport à l’écriture :
http://recreaction.over-blog.org/article-claude-colson-50558872.html
Bonne journée.
Tout à fait intéressant à lire ! Merci pour ce lien.
UNE RESPIRATION
Train de fraîcheur en matin-pluie.
Aux rameaux touffus le vert se fait plus profond.
La tuile frôle le marron, trône là, brun recuit.
Les toits de zinc luisent, s’anoblissent en ardoise.
Quelle beauté aussi, ce jour plus sombre !
Le vif ambiant a ragaillardi les gens.
La langueur a cédé.
Aux jupes et chemises légères popelines ont succédé.
Aux bras des passagers les parapluies s’égouttent.
Doucement.
Rien n’est triste.
La nature seulement reprend son élan
Pour bientôt à nouveau ses splendeurs nous offrir.
Tu médites, ébahi.
Peu de mots pour cela :
E guapa la vida.
MERCI
Un chuintement long, régulier
Domine les rares bruits de boggies, assourdis.
Il me salue, mon train ;
Il sait que demain sera le dernier :
Dernier jour d’une activité professionnelle bien fournie.
Trente et neuf années, c’est bien plein.
Au coeur, le souvenir du premier jour ouvré,
Image nette , précise qui se rattache au présent,
Vient gommer à la fois et l’espace et le temps.
Ça va vite une vie.
On n’en prend pas conscience,
Sinon comme là, aujourd’hui
Où les faits posent un jalon, un silence.
Après, le train sera nécessité ponctuelle, ou plaisir,
Moins fréquent en tout cas, rareté à saisir.
Je lui serai fidèle alors, en un fervent hommage
Reprendrai la plume, comme en tous ces voyages.
Il se souvient, ému, des textes qu’il m’inspira ;
Je lui suis redevable, tout au long de ses voies
Et voulais, modeste, ce matin
Lui dire en au revoir ma manière de chagrin.
Joli Moni. Très bel hommage à celui qui t’a transporté, dans tous les sens du terme, pendant des années.
Tes mots me font penser ceux de Pennac que je suis en train de lire en ce moment dans « Chagrin d’école ».
« A propos deviennent-ils ceux qui sont devenus ?
(…)
Maléfice du rôle social pour lequel nous avons été instruits et éduqués, et que nous avons joué « toute notre vie », soit une moitié de notre temps de vivre : ôtez-nous le rôle, nous ne sommes même plus l’acteur.
Ces fins de carrières dramatiques évoquent un désarroi comparable à mes yeux au tourment de l’adolescent qui, croyant n’avoir aucun avenir, éprouve tant de douleur à durer. Réduits à nous-mêmes, nous nous réduisons à rien. »
Mais bon, il y a aussi des retraites positives ! Beaucoup même. Heureusement ! Et je suis certaine que la tienne sera remplie de bons plaisirs, en tout cas, je te le souhaite du fond du cœur !
anti
Merci anti.
Et puis, …pour reprendre le train…, j’ai décidé d’aller bosser bénévolement l’an prochain (scolaire) un jour par semaine…. d’autres textes viendront donc mais je vais devoir changer mon lieu majeur d’inspiration.
Je suis rentré de vacances avec une étape de franchie, la plus difficile de mon activité d’écrivant : je tiens le sujet d’un nouveau roman, plan fait, personnages en place, et même 7 chapitres écrits dans leur première mouture.
Mais je me sens très flemmard en ce moment et j’écris au max un chapitre par jour et encore pas tous les jours, loin s’en faut, seulement quand j’ai envie de m’y mettre. Ça promet d’être long mais, comme j’ai dit, le plus dur est fait. Trouver un sujet dans des oeuvres de fiction n’est pas loin d’être pour moi un calvaire ; depuis 3 ans je n’en ai écrit que 2 de quelque longueur, pas encore publiées.
Bonne retraite Moni, allez tu vas avoir beaucoup de temps pour écrire lol Il est beau ton texte.
Non car j’ai dû écrire 2 chapitres depuis que je l’ai. Le 3 ème et 4 ème jour elle s’appelait Lora, et aujourd’hui c’est Ticha ; je crois que c’est définitif cette fois. lol.
Merci
Au plaisir de te lire Monilet et que l’inspiration soit au rendez-vous.
Valentine, en attendant tu peux trouver facilement beaucoup de mes textes (Claude Colson) sur inlibroveritas.net. En tout cas c’est sympa.
La Miss, tu as bien raison et le dis à la perfection : « quand c’est le moment, c’est le moment et la plume le sait » .
Quant à Ticha, je l’ai abandonnée deux nuits de rang (avec retour dans la journée) : elle est complètement excitée, court partout en folie et fait des tas de bêtises. Là elle est couchée juste derrière moi.
(Je vous prie de bien vouloir excuser la longueur de ce post)
Je mets passablement de textes en ligne sur inlibroveritas.
J’apprends aujourd’hui qu’une de mes nouvelles vient d’être mise par le comité de lecture dans la « sélection ».
Ce doit être le 115 ème texte sélectionné sachant qu’il y a à ce jour 1618 auteurs inscrits et que la plupart n’ont que quelques textes en ligne, voire un seul , parfois quelques dizaines. J’y ai pour ma part 240 textes, poèmes pour l’essentiel. Quelques auteurs ont plus de textes encore.
Ce texte 11h.31 est ici : (je l’avais déjà posté mais il est un peu retouché et puis, ça évitera au lecteur éventuel de chercher)
11h31
Il est 10 h.37. Dans la gare, Benoît regarde le tableau d’arrivée des trains. Non, pas encore d’annonce… Au bout de son bras ballant, un bouquet de fleurs rouges.
Il fait froid dans le hall. Benoît s’avance vers le buffet et commande un café noir.
Bien chaud surtout, dit-il.
Le garçon, surpris, préchauffe la tasse avec l’eau et la vapeur sous pression du percolateur.
Des gens discutent, tranquillement attablés. À leurs pieds, des sacs, des valises avec étiquette : LD, OR, CDG, IST. Quelques personnes paraissent très animées : il va bientôt y avoir des élections.
Des bribes de conversations parviennent aux oreilles de Benoît :
— … mais enfin, tu peux me dire ce que ce qu’ils ont fait de concret depuis qu’ils sont au pouvoir ?
— Et les autres ? Ils y sont restés six ans ; tu crois que c’est mieux ? …
Benoît sourit et laisse son regard errer un peu plus loin. Des femmes et des hommes, sans doute sans argent pour consommer, sont avachis, assis sur leurs bagages. Les hommes ne sont pas rasés. Ils ont dû passer la nuit dans la salle d’attente, arrivés trop tard pour chercher un hôtel ou alors, désargentés.
Benoît est heureux. Il pense : « Moins d’une heure et ma vie va retrouver tout son sens » !
Il pose son bouquet près de lui, sur la table. Il a eu du mal à se procurer ces jolies roses ; il les voulait à longue tige : des Baccara !
Dehors, à la limite du quai et du bar, près des baies largement ouvertes, des gens vont et viennent sur le bitume. Tous semblent attendre : qui un train, qui des voyageurs annoncés.
Il va être onze heures et ça commence à grouiller de monde. Benoît rejoint le quai. Il lève le col de son manteau car un vent glacé s’engouffre dans les larges espaces à l’air libre et vient le frapper désagréablement. Des femmes le croisent, jettent un bref regard aux roses, dont l’éclat tranche fortement sur l’anthracite de son pardessus. Généralement celles-là lui adressent un sourire. Parfois il répond ; quand la dame est jolie. Il a toujours été séduit par les femmes.
En réalité, lui ne pense qu’à Aïcha.
Comme elle était belle, lorsqu’il l’a connue à la fac d’Aix en Provence !
Brune aux yeux d’un noir de jais. Ils s’étaient plu d’emblée, puis fréquentés toute la durée de leurs études.
Bien vite, le petit Nordine était venu égayer leur couple. C’était le bonheur.
Durant quelques années ils avaient vécu au Maghreb en totale osmose
Puis ça s’était gâté. Pourquoi, il n’aurait su le dire précisément, une érosion lente, la vie !
Quand Benoît avait préféré rentrer en France, Aïcha était restée au pays, avec Nordine. Puis ce furent les relations envenimées, la recherche de solutions, le malheur.
Une ombre assombrit le regard de Benoît, tandis qu’il suit ces mornes pensées.
Il frissonne encore et se secoue. C’était fini, ça !
Aujourd’hui ça allait changer. Tout allait recommencer ! C’était la fête, digne des splendides fleurs qu’il s’était procuré.
Il l’avait voulu ainsi.
Il est parcouru d’une onde de joie dont la chaleur bienfaisante désengourdit ses membres ankylosés.
Il regarde longuement ses Baccara ; il rayonne.
Ses yeux se portent vers le cadran de la grande horloge. 11h 28. Un TGV vient de s’arrêter sur la voie n°2. Bien que les portes ne soient pas encore ouvertes, le quai est déjà envahi par ceux qui veulent accueillir un amoureux, une amante, un frère, des parents…
Le train suivant devrait arriver une minute plus tard sur la voie 3, juste en face.
Il est pile à l’heure, parcourt les derniers mètres et stoppe. Quelques secondes encore et les passagers, pressés, descendent, joyeux et bruyants.
Après avoir consulté le plan du convoi, Benoît s’avance rapidement jusqu’à la voiture du milieu. À côté, les gens s’embrassent, se parlent à toute vitesse, comme si le temps devait leur manquer. Sur son quai c’est pareil.
Des hommes, des femmes, des enfants se dirigent vers la sortie, se bousculent.
Benoît cherche du regard la voiture 13. Ah, la voilà, près de lui ! Le train est à présent à demi vide, les voyageurs continuent à en sortir, un à un. Il les dévisage, l’esprit ailleurs, pendant qu’il écarte les pans de son manteau.
Aïcha, si douce… Nordine, son fils aimant…
Leur image se confond avec celles des jardins et des vignes, des eaux jaillissantes, des coupes débordantes et des houris aux regards noirs.
Il presse le détonateur de sa ceinture d’explosifs.
La voiture 13 s’appelait : Val de Paradis.
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Et puis, pour ne pas créer un post de plus, je remets ici un COMMENTAIRE DE TOI-NOUS (mon troisième livre édité)
Avis de Noann Lyne- février 2010 :
« Depuis le temps que j’en entends parler sur la toile, j’avais envie de savoir ce que racontait la plume de Claude Colson. J’ai donc commandé sur chapitre son dernier opus, Toi-Nous, qui me fut livré en un peu plus d’une semaine.
J’ai lu en 48 minutes et 34 secondes ce petit livre très original (j’avoue avoir passé certains paragraphes – pour y revenir après). Claude Colson se sert de tout ce que l’écriture peut offrir, depuis la poésie jusqu’à la prose en passant par tous les états intermédiaires. Il en résulte un patchwork de textes sur le thème : une rencontre sur internet qui se concrétise, balbutie, capote et périclite.
Le grand atout de ce recueil est sa fraicheur et sa simplicité. Il est agréable à lire, et la petite intrigue qui se joue en filigrane permet de lier le tout, et de mettre en exergue les poèmes. La diversité des styles est elle aussi plaisante. Les personnages sont peu décrits, ce qui laisse au lecteur le soin de les imaginer à sa guise. A contrario, ces qualités ont aussi un pendant : certains lecteurs aimeraient des personnages plus denses et plus complexes, une intrigue plus poussée. C’est un choix d’écriture, une sorte de survol en planeur d’une histoire, loin des épopées à la Cartland ou Elisabeth Georges. Mais pour celui qui sait (encore) s’émouvoir des choses de la vie authentiques, ce livre est rafraichissant. Je dois avouer que les poèmes n’ont pas tous suscité en moi de vive émotion, mais je ne suis pas très sensible à la poésie.
On a parfois l’impression que l’auteur a trébuché avant de poster son manuscrit à la poste, puis a vite rangé le fatras de papier – le bureau de poste allait fermer – et qu’après, une fée bienveillante l’a tapoté de sa baguette magique. J’ai aimé ce livre dans ses qualités et contre-qualités.
Toi – Nous de Claude Colson. Editions Chloé-des-lys »
Je suis heureuse pour toi de cette sélection. Trop bien ta nouvelle Moni. En moins d’une heure, le décor est planté. Malgré la joyeuse agitation qui règne sur le quai de gare, on sent poindre un drame mais ta chute flanque un coup de poing dans le plexus du lecteur et elle est pfff dur dur! C’est aussi le charme de la nouvelle…et j’irai me promener sur inlibroveritas.
Des nouvelles du front
Je viens de rédiger le chapitre 12 de mon futur roman et juste avant j’ai relu pour la première fois tout ce premier jet (35 pages 21X29,7 manuscrites ; je passe toujours à l’ordi bien après, besoin de la sensualité du glissement de la plume ou du stylo) : je suis plutôt content ; jusque là ça a l’air de tenir la route. Je commence à penser que j’irai au bout (en fait j’en suis presque sûr mais je ne veux pas le dire par superstition. Quand je tiens un sujet – quelle lutte ! – je le tiens !).
Il faudra encore beaucoup de travail et de temps mais c’est une joie.
Pour l’instant j’ai prévu 32 chapitres mais ceux qui écrivent savent que ça, ça évolue en cours de rédaction, d’ailleurs ça a déjà changé par rapport aux prévisions : les bougres de personnages vivent leur vie et n’obéissent pas toujours (comme ma Ticha).
Témoignage d’un instant de bonheur.
Tiens, hier chez Sylvana, on a aussi rencontré un chat qui s’appelait Ticha 🙂
Bravo pour l’avancement de ton roman, Claude. Hé oui, les personnages se mettent à vivre et ils prennent le contrôle de la suite de l’histoire ! Rien de plus excitant pendant l’écriture que de le réaliser.
Comme je n’ai pas encore réussi à trouver un autre éditeur pour mes deux textes de fiction achevés (encore 12 réponses en attente), vous ne pouvez avoir aucune idée de ce que je fais dans ce genre-là, mais anna, anti et miss, si ça vous intéresse je pourrais vous envoyer la version informatique du n°2, le plus court (80 pages de livre pour cette novella).
aucune obligation, et vous manquez sans doute de temps ; je propose seulement au cas où 😉
Pour moi, tu peux envoyer quand tu veux, je n’ai pas de problème à lire sur écran.
Anna me fera passer. Pour le reste, les retours, ce sera à une date encore inconnue !
anti
D’accord, anti, bien sûr. Prends ton temps.
Aujourd’hui chapitres 17 et 18 rédigés : un record pour un paresseux. Je pourrais continuer mais je suis déjà trop content de moi lol je préfère remettre à plus tard, non mais, l’exploit c’est pas tous les jours quand même !!!
Comme vous savez, j’ecris en ce moment une fiction un peu longue( au minimun une novella) mais ce matin ceci a surgi :
TRANSITION
Doucement elle est venue
Cette retraite non spécialement attendue.
Je retrouve aujourd’hui, jour ouvré-bénévolé,
Ce train qui longtemps rythma mes journées.
Retrouvés également le stylo, le papier,
Compagnons des voyages tant et tant écoulés.
La grisaille de septembre point n’endigue cet élan,
Ce vouloir pour un temps fixer fort un présent.
La joie, légère d’abord, a rejoint le rendez-vous
Que j’avais avec moi, et aussi avec vous.
Peu importe la teneur des écrits-rimailleurs ;
Le geste, lui, de retour, a toute sa saveur.
Peut-être renaîtra-t-il chaque semaine en un jour
Où ce temps choisi, voyageur, encore se fera jour.
Hello Moni!!!
Contente de te retrouver ici et heureuse de savoir aussi que tu écris de plus belle.. chouette chouette chouette
Bonsoir sap. (tu permets ? 🙂 ) ; content aussi de te retrouver.
LE MOBILE ET L’INVARIANT
Au bas des côteaux, dans l’ombre des bois,
Des nuages de brume font régner leur loi.
Par paquets isolés,
Tous aux arbres groupés,
Tandis qu’au haut, fière et dorée, la lumière – doux enclos –
Réchauffe à peine les maisons assoupies , volets clos.
Fraîcheur domine l’heure ; il est tôt.
Tu vois tout cela de ton train, spectateur
Du ressac d’une nature forte et constante.
Le convoi, lui, bientôt est retenu – bonheur !!!
Il subit – et c’est bien – de l’humain les variables mésententes.
Elles passent, il repart ; entêté.
La nature, elle, n’a pas cillé ;
Tu la retrouves un peu plus loin,
Belle toujours, indifférente, ignorante du demain.
Joli rythme, belles images, j’aime.
Joli oui, toutefois, la dernière partie de la dernière phrase me gêne :
« ignorante du demain. »
ignorante de demain ?
insensible à demain ?
…
anti
J’ai voulu dire qu’elle l’ignore volontairement, fait comme si elle n’était pas assujettie au temps (… même si c’est suicidaire par ailleurs car elle aussi est menacée par l’humain).
Son côté immuable rsique d’être remis en question.
Finalement dans le dernier texte, c’est mieux pour le rythme en enlevant « variables ».
ASSEMBLAGE-QUESTION
Blanc d’aube mord le ciel anthracite.
Il lutte, ne veut faire allégeance ;
Bien vite cependant le voilà, genou en terre,
Qui rend les armes, mendie sa grâce.
Un tournemain a décidé de l’issue
Dans l’heure grise des débuts.
Ainsi va de la vie l’instant fragile qui trébuche
Et s’efface, chassé par l’éphémère
D’un autre, au final, tout aussi précaire.
Chaîne humaine aussi se rénove,
File, bien que se croyant fixe,
Et juge et mesure, à l’aune d’un soi
Qui vaut tout.
Qui vaut quoi ?
Et pourtant…
SPECTATRAIN
Train de nuit, lent trait orangé.
Monde extérieur gommé.
Obscurité.
Les vitres noires reflètent des ombres de visages :
Les nôtres !
Le tien te semble presque étranger.
Dans les campagnes ennoirées
Quelques brûlots, lampadaires égarés.
Sifflement du convoi. Il approche d’une gare,
Moteurs quasi coupés ;
Semblant de vie aux néons sales, blanc cassé.
Passagers taciturnes qu’on dirait accablés,
Plus tôt levés, harassés, inquiets du retour.
Jour de grève. RER C.
Un pont. En bas on devine un carrefour.
Blanc, rouge, orange, en pointillés ;
Les voitures, elles, restent cachées.
Le feu tricolore est vert,
Avec le rouge touche de gaieté.
Bientôt les fêtes, la fin d’année.
Superbe, noir, impressionniste même avec ses taches de couleurs. J’aime beaucoup !
Oui! c’est vraiment très très bien; Très « pictural » aussi, expressioniste.. brassé dans la pâte du quotidien.
Merci Moni
…
Sinon, pour le
« Finalement dans le dernier texte, c’est mieux pour le rythme en enlevant « variables ». »
je suis plus que d’accord.
et pour le « Sap »…çà me va aussi Moni!-)
Merci Moni pour tes rimes sur fond de grève et la touche finale de rouge qui fait la nique à la noirceur du moment.
Merci à vous tous. N’avais-je pas oublié le « e » de voitures ? Merci au correcteur, si c’est le cas.
Quel rythme ! J’aime beaucoup.
« Avec le rouge touche de gaieté. »
En me baladant en Camargue dimanche matin, j’ai eu un drôle de sentiment en m’approchant d’une tache rouge, touche de gaité dans le paysage aux teintes automnales… :
http://img175.imageshack.us/img175/4005/pa160075.jpg
anti
(J’ai corrigé aussitôt, en effet 😉
Pour moi ce n’étaient que les feux arrière des voitures…. Comme quoi….
Un pas bien gai : souvenons-nous du « carpe diem ! »
Messages postés : 591
monilet
Posté le 09/11/2010 09:46:55
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TRAGICOMÉ-VIE
Après la vie cerceaux, l’apprentissage, les fondamentaux
S’en vinrent la vie flambeaux, aussi quelques boisseaux.
Enfin s’approchent la vie lambeaux, les décomptes banaux.
Mais au cœur domine à jamais
Ce qui un jour aura été,
Les instants fulgurants, la Beauté,
Les illuminations, les rêves, en étais.
Bouées bienfaisantes au nageur fatigué
Pour qu’il vainque, au temps venu, sa longue traversée,
Notre commun parcours, l’ultime Immensité.
Pour changer (un peu) de genre, voici : UN VOYAGE
Treize heures.
On roule depuis une heure et demie. Le TGV traverse au grand ralenti une gare importante. J’ignore totalement où je suis, je n’ai pas eu la curiosité de m’intéresser par avance au parcours. Vaguement curieux, pour tuer le temps, je guette les panneaux indicateurs. Ah ! enfin en voilà un : P…Un choc ! Le passé resurgit. Gare de P… Quatre ans et demi déjà. Je n’y étais pas revenu depuis.
On ne remonte pas le temps si ce n’est en rêve, et encore ! Le train a maintenant oublié P… Moi, j’ai été un instant rattrapé par le passé. Brièvement.
Le trajet est très long, impression de monotonie.
Petit assoupissement post-prandial.
Quatorze heures. Le train fonce toujours. Je suis assis à l’inverse du sens de la marche. Par la large baie je regarde et découvre sous un autre aspect ces morceaux de France qui défilent. Dans les roux de l’automne, ce sont campagnes, vallons et bois plaisants, sous un ciel à son bas encore couleur d’été. Plus haut s’accumulent des ouates en dégradé, du gris cendre au marron foncé. Je n’avais d’abord pas aperçu ces menaces farouches, si hautes qu’elles se font oublier.
Elles resteront menaces car – déjà plus loin – le convoi a retrouvé un soleil plus pâle par endroits. La lumière faiblit. Le TGV est entré en saison.
Une heure plus tard. C’est effectivement, à présent, la grisaille et la pluie. Elle vient frapper la vitre comme du grésil et cela m’a tiré de ma lecture. C’est sans doute local car revoici un ciel tout bleu et ensoleillé. Pourtant, dessous, la nature est restée en automne. La tuile du midi, sans son éclat, est dépourvue de la gaieté qui, dans mon esprit, lui est consubstantielle.
Trop tôt parlé car, deux minutes après, elle a retrouvé ses feux, sous un soleil d’orage indécis.
Les façades blanches de maisons serrées là-bas sur la hauteur ont comme un air breton.
Quatre heures que je suis dans ce train lancé à vive allure : la France est vaste.
Les gens, pourtant très proches, ne se parlent pas ou, s’ils se connaissent, très peu. Les heures s’entassent, nombre de passagers s’assoupissent. Je « fatigue» moi aussi et laisse errer mes yeux : des collines roussissantes, quelques ifs ou cyprès – je ne sais – puis, plus loin, soudain sur un éperon une croix austère contre le ciel sombre engendre le frisson. Bientôt les douces arcades d’un pont enjambent une rivière. Presque à l’horizon quelques maisons forment le collier d’ un clocher : le spectacle est infini.
Seize heures : soleil aveuglant.
En une demi-journée j’aurai traversé les régions, les climats et presque les saisons. ! Merveille de la technique et également… cadeau de mon agenda.
Je m’y retrouve, très belle description.
On retrouve la patte de tes poèmes, leur rythme mais en prose.
METS TA MORPHOSE !
Pour nous quitter cette fois
L’année s’est tout enneigée,
Dispersant aux aisés la belle facilité,
Aggravant aux souffrants désarroi puis effroi.
Et chacun, plus ou moins, est désorienté :
Quelques miséreux voient même – maudit soulagement – le terme,
Le cossu , quant à lui, peste, tout en rêvant l’été.
À tous peu ou prou les repères se ferment.
Or, pour saluer l’hiver- vieille carne,
Les frimas, pluies glacées et congères s’acharnent.
Tout est tout chamboulé, projété hors des rails.
Attends encore un peu, pour peu tu conquerrais
À nouveau la qualité que nature te baille,
Que tu méprises ou négligemment délaisses,
Que comme ici elle sait te rappeler sans cesse,
Et – miracle – alors, au milieu de semblables, Homme tu redeviendrais.
« METS TA MORPHOSE ! »
Voilà qui me parle 😉 !!! Bonnes fêtes de fin d’année Moni !
anti
Merci anti ; plein de joies à vous aussi !
Merci pour ces réflexions profondes et très « travaillées » Moni!
Je te souhaite à toi et aux tiens, à tous ceux que tu aimes, le meilleur pour cette année.. 🙂
Avec une bise, tout plein de bonnes choses à toi pour 2011, sap. .
Titre génial, en effet ! Et le poème est très beau.
CONTREPOINT
Train retrouvé, petit matin.
Grisaille de janvier
Où l’aube point.
Grisaille dense
En grande banlieue.
Ciel bas, caché,
Sans rien qui veut,
Sans rien qui danse.
Train abîmé, lumières cassées.
Même se pencher pour scribouiller !
Douleur de l’heure,
Quête de bonheur.
Pourtant là-bas, au coeur niché,
Ce que je sais,
Ce que je crois,
Mythes éternels ou fondateurs,
Ce qu’on ne voit
Et qui me plaît :
L’espoir enfin, volage-migrateur,
L’espoir qui contre marées, vents,
Toujours te pousse, toujours d’avant.
INFO INFO INFO
Je m’inscris au salon du livre de Chailly en Bière -77 (9 km de Melun et Fontainebleau) 8h-18h
C’est le Di. 6 mars
et à celui de Fontenay-Tresigny -77 (25km environ de Meaux et Melun) le Di .10 avril, 10h-18h
Le Dimanche 13 mars, je serai sur le stand de mon éditeur à Bondues(Lille-59).
Voilou.
Avant de partir pour une semaine de vacances , un texte grave :
Du dernier tiers-temps. Mon propos sera l’avancée en âge et la mort.
Plus les années s’accumulent, plus l’on prend conscience de l’inéluctable : l’approche du terme. Ce n’est encore qu’une idée mais elle devient de moins en moins abstraite, même si l’événement peut être relativement éloigné.
Cette lente maturation mène aussi à la sagesse de l’acceptation ; c’est fort heureux. Pourtant cela reste un processus strictement individuel, personnel.
Nos proches, surtout plus jeunes, ne peuvent en aucun cas comprendre cette évolution. Ils en sont à leur propre stade d’un vécu qui, dans nos sociétés, a pour principal objet d’occulter la réalité de la mort. Souvent ils vous ont toujours connu et à leurs yeux il en sera toujours ainsi. Croient-ils.
C’est pourquoi le décès d’une connaissance, d’un parent – s’il n’est pas précédé d’une lente dégradation de la personne – surprend toujours l’entourage. « Un coup de tonnerre dans un ciel serein ».
Tout comme longtemps on n’envisage pas sa propre mort, on n’envisage pas celle des autres. Mais parfois l’impensable devient soudain effectif et, un moment, plus ou moins long, mais un moment seulement, nous déstabilise, nous renvoie au silence de la prise de conscience de notre propre finitude.
Et puis le temps passe et bientôt nous voguons à nouveau vers l’oubli.
Cette différence de perception entre « jeunes » et « vieux » est frappante, au moins aux anciens, et se reproduit éternellement au fil des générations.
C’est cette inconscience momentanée qui permet à chaque classe d’âge de vivre son temps au présent, de construire et souvent de progresser.
Ce phénomène est, semble-t-il, le propre de notre monde occidental, tout au moins en ses époques récentes, surtout celles de paix et de relative prospérité.
J’ai tenu à parler ici « contre » cet oubli.
À chacun de juger, s’il le souhaite.
Et puis, pour vous remettre un texte magnique de sanat (bien que dur).
Le maître du fleuve
En face, sur l’autre rive de la Garonne, il y a la plaine. Rousse de chaumes grillés, en ce mois d’août. Rousse du limon que le fleuve a déposé là l’hiver dernier, avec, au bord des graviers éblouissants de silence et d’odeurs, la bande plus verte des saules dont les racines plongent dans l’eau. L’ombre maintient un peu de fraîcheur, et de l’herbe y pousse. Dans ce monde expirant de chaleur, la Garonne entretient la vie qu’elle a engendrée en hiver. Comme une artère dont le pouls bat au rythme des saisons, et qui distribue le sérum nourricier au grand corps alangui de la plaine. Des bancs de limon encombrent son lit, pareils à ces amas graisseux qui se forment dans une veine gorgée d’un sang trop riche.
Sur l’esplanade, il y a deux enfants, sur leurs vélos, l’un près de l’autre. Ils viennent de se retrouver, ils sont heureux. Ils ont dix-huit ans. Elle a dit:
–Maman, je vais me baigner à Aiguillon.
–Toute seule?
–Non, je passe prendre Louisette.
Sa mère a souri.
–Dis-lui d’être sage, à ta Louisette. Et ne rentre pas trop tard.
–Je ne rentrerai pas tard, sois tranquille.
–Je suis tranquille, a dit sa mère.
Ils se sont retrouvés sur l’esplanade Saint Pierre. Il n’y a pas de bruit, sur la place. Seulement le crissement ténu des pneus et le grincement des freins lorsqu’ils se sont arrêtés. Rien n’a bougé autour d’eux. Peut-être des ombres sont-elles passées derrière l’entrebâillement de quelque volet mal clos. Mais plus rien ne vient troubler le silence. Ils n’entendent plus que les battements de leur cœur. La lumière d’août écrase le chant des milliers de criquets, là-bas, dans les chaumes brûlés de l’autre rive.
Dans le fond du silence, le halètement mécanique d’une machine. Pulsation vitale d’un monstre antédiluvien dont les membres de métal fouillent le lit du fleuve couleur de bronze. De temps en temps, une benne cogne sur son support, puis glisse sur ses guides avec une plainte rouillée. La drague chante indéfiniment une mélopée barbare qui court sur la surface du fleuve et porte jusque dans les peupleraies un silence que nul, sans elle, ne percevrait.
Ils ont rapproché leurs vélos, tout prés, face à face, et ils s’embrassent, un pied à terre. Ils sourient, c’est devenu un jeu. Non, c’est un peu plus qu’un jeu. Pas un petit baiser à la sauvette. Un long baiser appuyé. Un faire-part à tout le quartier.
–On va à Aiguillon?
Elle aime bien Aiguillon. Il y a une baignade aménagée, avec un surveillant, et du sable, on pourrait se croire sur une vraie plage. Il y aura sans doute aussi quelques amies, Louisette a dit qu’elle irait. Mais lui a une autre idée.
–Aiguillon, c’est loin, il y a plein de monde. Si on allait plutôt à Garonne? On irait au gravier des Roches, on serait rien que nous deux…
On serait que tous les deux, c’est bien ce qu’elle rêve d’entendre. C’est bien aussi ce qu’elle craint d’entendre, tant elle connaît la réponse qu’elle va donner, et qu’elle ne peut concéder qu’après un semblant de résistance:
–En Garonne, je sais pas nager, et puis, c’est interdit.
–Mais aux Roches, il n’y a presque pas d’eau, on peut traverser à pied jusqu’à Saint-Germain…Et tu crois que quelqu’un va nous dire quelque chose? Il n’y a jamais personne, là-bas.
Non, il n’y a jamais personne, et on sera que tous les deux rien que nous deux et je ne sais pas nager mais lui il est fort et il ne craint rien et il me rassurera on va se marier je suis sûre que ma mère se doute de quelque chose il traversera le fleuve en marchant vers moi et il traînera les pieds dans l’eau et ça fera beaucoup d’éclaboussures il sera obligé de balancer les épaules à cause de l’eau et il me prendra dans ses bras et je lui dirai sois sage mais peut-être que je me laisserai aller contre lui et alors on verra bien.
Ils sont partis côte à côte, les cheveux au vent, et ils ont descendu la grand-rue sans dire un mot, et après le petit pont, sur le sentier entre les peupliers, il est passé devant, il faut faire attention, il y a des racines, tu vas trop vite attends moi, c’est bien qu’elle trouve que je suis plus fort qu’elle je vais attendre qu’elle demande encore une fois et je ralentirai, et j’irai rouler dans l’herbe à côté d’elle je lui signalerai les racines. Il n’est vraiment pas comme les autres et c’est sûr je me laisserai aller contre lui et après…
Ils ont caché les vélos sous une branche basse de saule, et ils sont descendus vers le fleuve.
Le silence.
Le silence, retentissant de leurs pas sur les galets, dominé par une odeur envahissante d’eau libre, de cailloux surchauffés, de vase, de mille décompositions, bruissant de cris d’oiseaux et d’éclats de lumière sur le miroir fauve de l’eau, un silence de naissance du monde, un silence d’éveil de la vie. Ils se tiennent par la main et ils avancent vers la lumière, et même le bruit de leurs pas ne peut empêcher le silence infini de pétiller au frémissement ténu des feuilles des saules agitées par la brise. A l’odeur prégnante de vase et de cailloux, se mêle le friselis des milliers de gouttes d’eau qui rebondissent sur les galets, et le chant des criquets, là-bas, dans les chaumes de l’autre rive. Et le sang qui bat à leurs tempes. Tous les silences accumulés sur ce gravier depuis le commencement du monde, tous les bruits et toutes les odeurs. Et ce silence scintillant de milliers de cascatelles sur des milliers de cailloux, de milliers de remous qui entrecroisent leurs reflets métalliques, silence étincelant des nuages blancs qui, depuis toujours, ponctuent le ciel, rumeur de pas dans une cathédrale déserte, éclats de sang et d’or des vitraux, encens et cierges et vieilles pierres humides. Ils ont dix huit ans et ils avancent vers l’autel. Ils se tiennent par la main, dans l’odeur fauve du mois d’août, dans la lumière éblouissante du gravier incandescent, sans plus rien autour d’eux que les battements de leur cœur, aveuglés par le terrible parfum de vie de la rivière au plus fort de l’été, musc et reflets mêlés, vase et eau libre, évocation d’intimités tièdes qu’il vaut mieux repousser. Pas tout de suite. Ils ne savent pas grand-chose de l’amour, mais ça, ils l’ont compris tous les deux.
–Je préfère rester à l’ombre, au bord.
–Viens, tu vas voir. Il l’emmène vers la pointe, là-bas, ou un peu d’eau plus claire court doucement sur un gravier plus fin, presque du sable.
– Là, tu seras bien.
–Oui, je crois qu’on sera bien, pour bronzer.
Le silence.
Il n’y a plus de bruit de pas sur les galets, ils n’entendent plus les oiseaux, ne sentent plus l’odeur musquée du fleuve. De temps en temps, une rumeur mécanique, un cognement de métal. La drague travaille. Loin, là-bas, en aval, après le pont. La drague creuse sans cesse le fond du lit, et remplit de petites péniches qui transportent les cailloux. Lorsque le trou atteint cinq à six mètres de profondeur, le chantier change de place, et va creuser un autre trou, plus loin. C’est pour cela que la baignade est interdite. En hiver, lorsque l’eau est haute, la drague remonte loin en amont, presque jusqu’aux Roches, mais dés que le niveau baisse, elle redescend vers son appontement, pour ne pas risquer d’être mise au sec. En été, on voit, à la surface des graviers, d’énormes entonnoirs aux bords friables. Il vaut mieux ne pas trop aller marcher de ce côté-là. D’autres trous ne découvrent jamais, et restent dissimulés sous le miroir aveuglant de la surface.
–Moi, je vais d’abord me baigner un peu.
–Fais attention aux trous de drague.
–Mais non, ça ne risque rien, la drague n’est pas restée longtemps ici, cet hiver.
Il cambre les reins, et regarde la surface de l’eau comme un marin défie l’océan. Elle me regarde, je suis le maître du fleuve, elle le regarde, il est le maître du fleuve, il avance, il traîne un peu les pieds dans l’eau, il lutte contre le courant, il est fort, en traînant les pieds dans l’eau je peux balancer les épaules comme quelqu’un qui peine à avancer. Il a de l’eau jusqu’aux genoux, il se baisse et barbotte un moment en faisant du bruit, il se relève et avance, il a de l’eau jusqu’à la taille ; à partir de là c’est facile, c’est le maximum à cet endroit et puis s’il le fallait je pourrais toujours faire quelque brasses c’est pas sorcier j’ai déjà essayé un de ces jours j’apprendrai à nager mais en attendant je vais avancer vers l’autre rive en traînant les pieds et en balançant les épaules je suis le maître du fleuve et je ne vais pas me retourner je suis sûr qu’elle me regarde je vais me faire attendre un petit peu. Il a traversé le fleuve pour m’impressionner il sait que je ne sais pas nager mais lui il n’a pas peur il est le maître du fleuve et tout à l’heure il me prendra dans ses bras et je ne penserai plus à rien.
Comme un jeune chien, il s’ébroue, et puis il cherche des cailloux, il fait des ricochets il sait très bien faire les ricochets j’aime voir le mouvement de son bras lorsqu’il s’incline pour faire un ricochet. Et lui continue de patauger, monte sur la berge d’où il fait un grand signe de la main, s’éloigne un peu vers l’aval, jette un regard par-dessus son épaule, elle a redressé le buste et elle me regarde. Il devrait revenir vers moi maintenant alors il va marcher en balançant les épaules et il me prendra dans ses bras.
–Reviens!
–Attends un peu, je vais venir.
–Non, reviens, j’ai peur. Si je lui dis que j’ai peur, il me prendra dans ses bras, et puis on verra bien… Elle a peur, c’est le moment de marcher vers elle en balançant les épaules et je vais la prendre dans mes bras et c’est tout vu.
Il a marché plus qu’il ne pensait vers l’aval, il est assez loin, maintenant ; tant mieux, l’approche durera plus longtemps. Il va revenir vers elle en diagonale, en traversant le banc de gravier. Il a de l’eau jusqu’aux genoux, il traîne les pieds dans l’eau à contre courant, avec effort, et sa marche déchire le miroir d’acier de la surface, et le sol se dérobe sous ses pieds, et le bord du trou s’effondre, il glisse brutalement, son dos racle les cailloux, il pousse un cri de surprise, ou de colère, ou d’indignation, il est le maître du fleuve, il est trop tard pour apprendre à nager, il entre en communion avec le grand silence de l’eau glauque.
Elle vient de s’allonger dans l’eau tiède du bord. Elle attend. Elle entend le sang battre à ses tempes. Elle entend le garçon qui traîne les pieds dans l’eau, elle l’imagine qui balance les épaules, il est le maître du fleuve, il va me prendre dans ses bras et après…
Elle entend le cri, et l’éclaboussement des mille gouttelettes scintillantes, elle se redresse, elle ne voit plus rien, elle cherche, il n’y a plus rien que les rides concentriques a la surface du miroir d’acier, et déjà, là-bas en aval, quelque chose qui glisse dans le courant. Il n’y a plus rien d’autre que le reflet brisé en millions d’éclats d’un maître du fleuve qui avançait en balançant les épaules.
Et le silence.
Le silence qui absorbe le hurlement comme un trou noir absorbe la lumière.
Le silence de cet après-midi du mois d’août. Silence étincelant du scintillement des millions de feuilles de saules, des milliers de lames d’acier qui s’entrecroisent dans les remous du fleuve, des milliers de cascatelles qui rebondissent de galet en galet, silence hiératique des petits nuages immaculés au-dessus des peupleraies, silence crépitant des mille criquets, là-bas, dans les chaumes de l’autre rive, silence du friselis des mille gouttelettes sur les cailloux, silence de l’eau qui ne bat plus à ses tempes, silence de son cœur qui vient de s’arrêter de battre et qui ne battra plus jamais comme il a battu cet après-midi mais elle ne le sait pas encore, silence de la mort qui s’installe,
Et le cri.
Le hurlement.
Seulement le hurlement qui vient griffer le silence, le cri qui envahit l’espace comme un tonnerre roulant entre les berges du fleuve, et les silences, tous les silences et tous les hurlements et tous les échos, venus s’entasser dans un chaos de fin du monde.
La Garonne glisse interminablement ses eaux de bronze vers l’aval, vers le pont, là-bas, où la drague cogne ses ferrailles.
Et la drague, interminablement, dans cette artère de vie aux eaux fauves, creuse des anévrismes où se noient les enfants.
(Non, ce n’est pas un récit autobiographique…
Même si , du côté de mes dix-huit ans, j’ai souvent fait du vélo sur le sentier des Roches…! Alors, je me suis servi de mes souvenirs pour l’ornementation!)
(Dans le cadre du printemps des poètes
« D’infinis paysages »
Texte à contrainte : 4 lignes.)
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À l’approche de ma terre
J’attends le moment où, toujours, la joie sourde et brutale
S’insinue en moi, s’amplifie, simple, totale
Fidèle au rendez-vous avec ce Nord tant décrié
Par d’aucuns qui, bien sûr, jamais n’y sont allés.
J’aime beaucoup le rythme de tes mots et l’intensité qui monte à chaque vers (même si je préfère le Sud 😉
Ce que j’aime dans le Nord, ce sont les gens, leur ouverture mais ça fait un tout avec la nature, les paysages souvent voilés.
Bon, le salon du livre de Chailly en Bière, c’est ce dimanche : vers 8h30 je devrais y être avec mes trois livres édités 😉
Il y a un joli signet ; j’adore les coquelicots
http://www.mairie-chailly-en-biere.fr/?p=701
Bonjour Moni! Quelle galère!! je suis à Rouen ce dimanche.. alors que Chailly en B est à même pas trois quart d’heure de chez moi!!!!!
Je te souhaite bien sur des rencontres, des ventes, de l’amitié du partage, de l’inspiration et tout ce qu’un écrivain peut souhaiter et un homme espérer!
Peut-être Fontenay Trésigny le 10 avril ??? 🙂 si tu peux, bien sûr.
Plus jouable, héhé.. 😉
TEMPUS FUGIT
Paradoxe du temps,
À la fois rapide et lent.
Temps de l’enfance
Ou temps d’adolescence
Qui, lui, attend
Le temps d’être grand :
Temps impatient.
Temps de l’adulte,
Temps de la lutte.
Il va, il stagne et puis s’empile :
Temps immobile.
Temps de l’homme mûr,
Lente brisure.
Il s’insinue mais encore dure :
Temps de fêlure.
Temps vieillissant
Au crépuscule :
Il ne t’attend,
Il ne recule.
Tu voudrais le retenir,
Il va, te vrille,
Vieux t’estampille,
T’a oublié
Car son projet
Calme son ire.
Il poursuit son ambition :
Faire auprès d’autrui
– Eux après toi, lui après lui
Et elle aussi –
Oeuvre de destruction.
Ton poème sur le temps et mon mot d’accueil sur le même thème – nous étions en phase ce matin 🙂
LA MARE
Entourée d’une haute futaie,
À demi éclairée par quelques rais,
Elle est là, devant moi,
Immobile, l’air sournois.
Des végétaux croupissants
Pour seul ornement,
Taches vert clair sur l’eau – au ras –
On dirait d’une pelouse la tonte, en amas.
Un remous vient de crever la surface,
Bulle de vase ou tressaut d’un poisson,
Je ne sais ce qui trouble l’onde lasse,
Dérange ainsi le calme : étrange son.
Altier cependant,
Impavide, effrayant
D’immobilité,
Perché sur un pied,
Comme endormi
Sans la nuit,
Indifférent à la nage du colvert,
Le cygne noir a pourtant levé col en l’air
Un bref instant l’on admire
L’orbe délicat que l’eau mire.
Gracile, il tend même un lent pied, à la perpendiculaire
Puis replonge la tête sous l’aile, résolu in fine à son sommeil parfaire.
Je viens de signer (et poster) ce jour avec les éditions Kirographaires pour l’édition de mon quatrième livre, mon premier texte de fiction, écrit en 2007, un roman court : une histoire à deux avec pour l’un des personnages un sérieux problème d’identité (sortie 2011).
enfin, j’attends à présent le retour de mon exemplaire du contrat signé mais il ne devrait pas y avoir de souci.
Toutes mes félicitations Moni !
Merci, Zaza : s’il sort, je t’offre un exemplaire ainsi qu’à Anna.
Merci à toi Moni c’est avec plaisir que je te lirai.
Grand bravo à toi, Moni !
(et merci pour l’exemplaire que tu me réserves)
ALTERNANCE
Après les trajets réguliers,
Six mois après – plus léger ? –
Reprendre le même train ;
C’est cette fois un train de juin.
Le roulis, la solitude en promiscuité
D’avec ces inconnus suscite les pensées.
Méditation presque sans objet,
Envie surtout de griffer le papier.
Le vert profond des frondaisons
Fonce sur toi en profusion.
Il t’engloutit, presque t’oppresse
Tant il est dru : Cerbère sans laisse.
Le vert aussi de ton vêtement,
Plus vif, plus gai : soulagement.
Mais le convoi entre en tunnel
Et à nouveau l’angoisse ronge-sel.
Enfin lumière, car l’onde il longe
Et l’oeil s’ébat, myriades d’éclats,
S’abreuve aux beautés du songe ;
De més-humeur elles sonnent le glas.
Sur le fleuve s’ouvre enfin la perspective
Au voyageur qu’ainsi, toute, elle délivre.
Regard au ciel, bleu absolu,
La joie, l’espoir sont revenus.
convoi (pardon). Et à la place de « cette humeur » je risquerais presque « més-humeur ».
Je viens d’apporter les deux corrections.
Merci , Anna.
Mon prochain bébé, « Imprévus amoureux », va bientôt naître ; il est en pré-vente (ex. dédicacé) sur le site des éditions Kirographaires – romans contemporains.
POUR UN AMI DÉFUNT
Vingt ans durant je l’ai croisé ;
Il est revenu en rêve cette nuit
Où au Cantal des Volcans je suis.
Alors, à lui j’ai repensé.
Le colosse au coeur tendre
Qui dès le début m’a aidé
Quand un furieux m’a harcelé,
Le bougon, le bourru,
Désagréable parfois, pour cacher l’émotion,
Le fragile, le discret, l’Homme, au fond,
Le bâtisseur aux mains nues.
Ce quelque chose en lui de pantagruélique !
Ce géant au regard d’enfant
Lorsqu’un propos, souvent, venait le sidérer :
Oeil pétillant, sourire content, ingénu, attendant que j’explique.
Le dévoreur de vie,
L’attentif aux petits,
Avec – bien sûr – ses défauts aussi.
Toi, de six ans mon aîné,
Toi qu’on devait aimer
Dès lors qu’on savait te regarder.
L’ami, comme je t’ai vu
J’essaie de te dire ici,
Comme dans mon rêve je t’ai perçu aussi.
Toi qui avec d’autres m’a fait moi ;
Je crois même que l’interlocuteur cette nuit revu,
Parlant avec moi de lui, eh bien, c’était toi.
Il me dit dans mon songe, alors que l’émotion m’étreint :
» Son volcan s’est éteint ».
Vraiment très émouvant… On croit le voir, ton ami, tellement il est bien décrit.
Pour les amoureux de la nature, après LA MARE (post du 17 avril que j’avais oublié de titrer), voici une autre saison, un autre regard :
LA MARE, EN FIN D’ÉTÉ
(vers le milieu de l’après-midi)
Huit jours avant l’automne, la mare.
L’air tiède, même chaud, n’est pas pour crier gare.
La nappe d’un vert prairie
S’étale, toute couverte de lentilles, en tapis.
Il appelle les pas, tente presque l’unique promeneur
Que séduit ici la belle douceur de l’heure.
Là-bas pourtant deux colverts s’ébrouent,
Trouant le plan,
Tout danger rappelant :
La mare ronde
A l’eau profonde.
Des feuilles jaunes se posent lentement, c’est doux ;
Elles reposent à présent sur ce vert étonnant
Auquel le cygne noir seul demeure indifférent.
Lui aussi perce l’eau de son bec rouge,
Fouillant, chassant, happant tout ce qui bouge.
Pour nous – et c’est là le flou –
Le grand mystère reste en dessous.
Rencontre des auteurs- Avon, Seine et Marne
C’est Dimanche 16 octobre de 14h30 à 18h.
J’y serai et dédicacerai mes trois livres édités.
http://www.avon77.com/spip.php?article2066
TRAIN D’AUTOMNE
En train d’automne
Sous ciel chargé
J’avance monotone
J’avance dans le foncé
Disparue la clarté d’antan
Loin est déjà l’été
Je fredonne en maugréant
Où est-il donc allé
Aux antipodes il se complaît
Y donne ses bienfaits
On l’y a bien mérité
Lui au moins se sait partager
Dans la grisaille je m’étonne
De voir pourtant beauté
Contours comme estompés
Halo aux arbres point de maldonne
Automne est là en majesté
Et moi en âge je m’avance
Sans résistance perdue d’avance
Je trouve grâce dans le foncé
Le dernier né, un peu coquinaillou :
AMOURS CLANDESTINES
Je l’aimais.
Elle était ma maîtresse, la première.
La passion m’exaltait.
Je ne voyais plus qu’elle, en cette ère.
Quelquefois après l’étreinte,
Souffrant déjà des heures limitées,
Meurtri du temps-contrainte,
Avec elle j’allais – ô encore un peu la garder – au bidet.
Et là, fasciné, discourant,
Je regardais, sous le jet savamment dirigé,
Semblables aux algues dansant dans le courant,
Ses poils noirs doucement ondoyer.
La main, experte, menait sa tâche,
Inconsciente, habile, mécanique,
Et moi je me sentais un peu lâche
De la renier, de ne rester, d’être inique.
un peu coquin tu as raison mais c’est si bien dit lol
Hello, juste vous signaler que :
Je dédicace mes 4 livres ce samedi 10 novembre de 10 h à 18h (voire 19) à Carrefour Chelles 2 (77).
Bonne séance !
Merci Anna ; elle fut d’ailleurs très positive.
Je ne suis plus trop « poèmes » ces deux dernières années. le dernier, du 2 octobre :
NUANCES
Toi, mon train, qui bien souvent m’inspira
Pour ce jour, une fois, je te rejoins.
Secousses du départ, on roule au pas
Et bientôt, élan pris, tu veux filer grand train ;
Mais non, déjà la première station ;
Tu dois stopper, prendre et livrer cargaison.
Vaillant, tu repars, même si tu sais déjà
Que dans un instant encore tu stopperas.
C’est ton lot qu’ainsi de vivre par à-coups,
Comme nous autres, humains, alternons caresses et coups.
Tombé, on se relève ;
Il n’y aura pas de trève
Jusqu’au coup final
Qui mettra fin au mal
De vivre de la sorte.
Train, homme, qu’importe,
Il nous faut prendre joie ou cri,
Tout ce qui se présente, le nectar et la lie.
Exceptionnellement j’ai pris le train aujourd’hui : immédiatement la poésie, oubliée, est revenue.
QUAND JE RETROUVE MON TRAIN
Quai de gare en brume grise.
Onze heures, pourtant
Et les néons colorent étrangement
Les sièges bigarrés des voitures mises
Comme pour une fête, mais sans la joie.
La lumière fait défaut, l’automne est là.
Cependant, au bord des voies frileuses
Surgissent çà et là des bouquets mordorés.
Les arbres, ignorant l’émoi,
Mettent l’or et le roux sur pavois,
Arrachant quand même – laborieuse – une gaîté miséreuse.
À coup sûr, ainsi parés, rêvent-ils des spendeurs d’un été
Qu’ils savent devoir, un jour proche, retrouver.
Alors, autrement mais sûrement, à nouveau ils crieront leur joliesse,
Rendant à Nature, Bêtes et Humains, l’oubliée du moment, la précieuse : la liesse.
La conteuse
Face à moi dans ce salon du livre étonamment bien achalandé en ce tout début d’après-midi un espace de déclamation, contes et lectures.
En ce moment une femme, jeune encore, sereine dans sa maturité, fait vivre des contes pour enfants. Le jeune public est captivé.
Elle est belle, la chevelure châtain foncé assortie à sa vêture de scène, noire, long châle et corsage noirs, manches à volant, longue jupe ébène descendant vingt centimètres au dessus de ballerines noires, laissant ainsi entrevoir le jais du collant.
Elle virevolte et s’anime, les mains blanches s’envolent, les doigts s’agitent : elle vit son conte.
Je la regarde ; à ma table parviennent les inflexions mi-aiguës de sa jolie voix, en envolées brusques, au rythme de l’histoire. Les cheveux mi-longs lui balaient la figure lors de ses rapides mouvements de tête.
Et voici qu’elle se baisse, tend une main apaisante, croise les bras, toujours dans le flot de sa voix enjôleuse et prenante. Le spectacle se prolonge, presque infini…
Mais le conte se termine, les applaudissements crépitent, faisant naître sur son visage, entrevu de profil, un large sourire de bonheur. Je vois ses yeux bruns pétiller de la joie de l’artiste.
À ce moment où, ignorante de mon observation attentive, elle se donnait toute entière à son art, cette femme inconnue incarnait une fois de plus à mes yeux, l’essence de la féminité, cette différence fondamentalement substantielle d’avec moi et mes congénères masculins. Différence d’où procède le mystère éternel de l’attirance des sexes opposés.
J’étais aussi très heureux que cette apparition ait relancé soudain en moi l’envie d’écrire, le plaisir de la création.
Claude Colson