Djalal al-dîn Rûmi (1210-1273), aussi appelé Mevlana (le maître), est le fondateur de l’ordre des Derviches tourneurs, une confrérie mystique soufi. Il a écrit un très grand nombre de poèmes. Son livre principal se nomme le Mathwani. Voici quelques vers de lui…
Tout est un, la vague et la perle,
La mer et la pierre.
Rien de ce qui existe en ce monde
N’est en dehors de toi.
Cherche bien en toi-même
Ce que tu veux être puisque tu es tout.
L’histoire entière du monde sommeille
En chacun de nous.
Hors de vous-mêmes? Un tel voyage vous mènera à votre être
Comme il mène à la transformation de la poussière en or pur
Ce qui est vivant, fais-le mourir : c’est ton corps.
Ce qui est mort, vivifie-le : c’est ton cœur.
Ce qui est présent, cache-le : c’est le monde d’ici-bas.
Ce qui est absent, fais-le venir : c’est le monde de la vie future.
Ce qui existe, anéantis-le : c’est la passion.
Ce qui n’existe pas, produis-le : c’est l’intention.
DORS
Toi qui ne connais pas l’amour,
Tu peux te le permettre: dors.
Va, son amour et son chagrin
Sont notre bien à tous, toi dors.
Chagrin de l’amant: un soleil,
Nous particules, particules.
Toi qui n’as pas vu dans ton coeur
S’élever ce désir, toi dors.
En chechant à m’unir à lui,
Je m’écoule comme de l’eau.
Toi qui n’as pas cette tristesse
Du « Mais oú donc est-il? », toi dors.
Il passe, le chemin d’amour,
Hors des soixante-douze voies.
Puisque ton amour et ta foi
Ne sont que ruse et feinte, dors.
Son vin du matin, notre aurore,
Son charme seul, notre dîner.
Toi qui veux manger des délices
Et te soucier du dîner, dors.
Dans notre recherche alchimique,
Comme le cuivre, nous flambons.
Toi, le lit est ton compagnon
Et ta seule alchimie, toi dors.
Comme enivré, à droite, à gauche,
Tu tombes, puis tu te relèves.
Maintenant la nuit est passée,
C’est le moment de prier, dors.
Le destin a clos mon sommeil,
Alors va-t’en, toi le jeune homme,
Car si le sommeil est passé,
On peut le rattraper, toi dors.
Tombé dans la main de l’amour,
Mais que va-t-il faire de nous?
Toi, tenu dans ta propre main,
Mets-toi sur ta main droite et dors.
Moi, je suis un mangeur de sang,
Toi, mon cher, mangeur de délices.
Puisqu’à la suite des délices
Le sommeil est naturel, dors.
Moi j’ai coupé toute espérance
De mon crâne et de ma pensée.
Toi qui conserves comme espoir
Pensée humide et fraîche, dors.
J’ai déchiré l’habit du mot,
J’ai abondonné la parole,
Mais toi qui n’as pas le corps nu,
Tu as besoin d’un habit, dors.
Heureux le moment où nous serons assis dans le palais
Toi et moi,
Avec deux formes et deux visages, mais une seule âme
Toi et moi.
Les couleurs du bosquet et les voix des oiseaux
confèreront l’immortalité
Au moment ou nous entrerons dans le jardin
Toi et moi.
Les étoiles du ciel viendront nous regarder;
Nous leur montrerons la lune elle-même
Toi et moi.
Je suis l’atome, je suis le globe du Soleil,
A I’atome, je dis: demeure. Et au soleil : arrête-toi.
Je suis la lueur de l’aube, je suis l’haleine du soir,
Je suis le murmure du bocage, la masse ondoyante de la mer.
Je suis l’étincelle de la pierre, l’oeil d’or du metal…
Je suis à la fois le nuage et la pluie, j’ai arrosé la prairie.
Afin de parler, une nécessité: écoute d’abord.
Apprend à parler par l’écoute.
Le passé et le futur n’existent qu’en relation avec toi ; tous deux ne sont qu’un, c’est toi qui penses qu’ils sont deux.
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Ta tâche n’est pas de chercher l’amour, mais simplement de chercher et trouver tous les obstacles que tu as construits contre l’amour.
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La femme est le rayon de la lumière divine.
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Au delà du bien faire et du mal faire existe un espace.
C’est là que je te rencontrerais.
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Je suis arrivé dans un désert où l’amour apparaît.
c est très beau mais n allez pas trop vite dans le travail à faire car moi je n arrive plus à suivre et à faire mes devoirs 😉
« Rien de ce qui existe en ce monde
N’est en dehors de toi.
Cherche bien en toi-même
Ce que tu veux être puisque tu es tout. »
ça me rappelle mon petit livre, c est » utilise ce que tu es », c est merveilleux ^^
« Au delà du bien faire et du mal faire existe un espace.
C’est là que je te rencontrerai »
C’est bien là, en effet, que nous nous sommes rencontrées…
Sois enivré d’amour…
J’ai un amour plus pur qu’une eau limpide,
Et le jeu de cet amour pour moi est licite.
Je sens dans l’herbe l’odeur de tes lèvres.
Je vois, dans les jasmins et les tulipes, tes couleurs.
Aux jardins il y a mille belles aux visages lunaires,
Il y a des roses, des violettes qui sentent le musc,
Et cette eau qui tombe à goutte dans le ruisseau,
Tout est prétexte à méditation… il n’y a que Lui… que Lui
Ou alors, nouveau concept révolutionnaire: afficher les mots sur tout ce qui n’est pas ton frigo. Tu vas voir, ça fait vachement plus de place 🙂
Savez vous pourquoi ils tournent ????
Pour se mettre en transes, je suppose (en raison du vertige).
C’est ce que je pensais aussi merci à vous deux
La signification des positions des mains est exactement la même dans certaines représentations de personnages fondateurs (le Christ, Bouddha) ou de divinités (le Diable, Pazuzu).
Je suis déjà une fan de Rumi… Un grand merci de avoir partagé ces beaux poèmes… je dirai tout simplement que j’aime lui lire…merci encore…
Tu sais Jayshree, j’ai cru lire ta façon d’écrire dans certains de ses vers.
Exactement ce que je me disais en le relisant cet après-midi !
Ah…je suis vraiment touché par vos mots chère Anna et Anti… vous m’avez donné un honeur par vos mots… je sais pas comment ovus remercier… je dirai tout simplement je vous aime…
Dis moi, je te posais la question dans la section livre jeunesse, quel âge ont les enfants dont tu t’occupes ?
Ah…moi j’enseigne les enfants de 6ans à 16 ans dans une école internationalle… et j’enseigne aussi aux etudiants de DELF A1…
z’avez essayer de tournicoterdans la gadoue avec des bottes vertes !!! facile, toutoute en laisse….Boudufle Dj’aïhaï del bobo
On va t’appeller Boudu sauvée des eaux avec tes bottes de sept lieues mdr
De là à lancer un nouveau mouvement spirituel, le Boudusme, il n’y a qu’un pas (glissant dans la gadoue)
Anna, êtes-vous bouduste?
Devinez quoi les filles j’ai offert mon recueil à mes trois employeurs qui sont fierounais d’avoir une nounou pas comme les autres, chui contente.
GENIAL ! Bravo Zazouille !
y’avait il en plus besoin des livres Zaza pour qu ils sachent combien tu es exceptionnelle ?! 😉
Ah que je suis contente pour toi ! ça c est génial Zaza ! c est tout simplement GEANT !!! ^^
Roubâ’yât
Le jardin, la rose, le rossignol, la musique et la danse, la bien-aimée,
Sont des prétextes ; celui que l’on cherche, c’est Lui.
La vue de ton visage a fait éclore des roses dans mon cœur,
Et tes yeux ont illuminé mes yeux.
Je vois dans l’eau se mirer l’image de ma bien-aimée,
Et dans la rose se trouve le parfum de notre intimité.
Le vin de l’union illumine éternellement notre nuit.
De ce vin que n’interdit point la religion d’Amour,
Nos lèvres seront humectées jusqu’à l’aube du néant.
Hier soir vint chez moi une idole altière,
À la parole douce, aux lèvres de miel, au charme troublant.
De son visage pareil au soleil, elle m’éveilla,
En disant : « Tu as vu le soleil, lève-toi ! »
Je suis amoureux de l’amour.
Notre corps pétri de terre est la lumière des cieux.
Autrefois, nous étions des enfants, puis nous fûmes maîtres ;
Autrefois, nous étions heureux de voir des visages amis.
Écoute la fin de notre aventure :
Nous sommes devenus pareils aux nuages, pareils au Vent.
Le monde est plein de verdure, de fleurs,
Tout rit de l’éternelle beauté qui se reflète en tout.
Derrière le voile existe tant de beauté ;
là est mon être.
Ô sage ! sais-tu ce que c’est que la nuit ?
C’est l’isolement des amants, loin des indifférents.
Cette nuit surtout, où mon aimée se trouve sous mon toit,
Je suis ivre, la lune est amoureuse et la nuit est folle.
Ton amour a si bien ravagé mon cœur,
que tout ce qui n’est pas lui s’est consumé.
Oubliant la raison, les leçons, les livres,
Il s’est adonné à la poésie, aux odes, aux quatrains.
Nous avons appris à l’aimée à boire le vin,
Nous possédons le feu de l’amour qui brûle l’amour même.
Depuis l’éternité, le temps ne nous a pas vus dormir,
Pendant toutes ces nuits que nous avons changées en jour.
Cette belle a soudain franchi ma porte,
Elle a bu une coupe de vin et s’est assise.
D’avoir vu et saisi sa chevelure onduleuse,
Mon visage devient un regard et mon regard une main.
Si ce n’était pour l’abandonner à ma passion pour toi,
Que ferais-je de mon cœur, pourquoi aurais-je un cœur ?
Ne te soucie pas des accidents que produit sans cesse le monde ;
De tout ce qui advient, rien n’est durable, ne t’en soucie pas,
Considère chaque instant comme une aubaine,
Ne te soucie pas de ce qui est arrivé, ni de ce qui arrivera.
J’étais un homme pieux, tu as fait de moi un chanteur,
Un pilier de cabaret toujours assoiffé de vin.
J’étais assis gravement sur mon tapis de prière,
Tu as fait de moi la risée des enfants du quartier.
Ô toi dont la patrie se trouve dans les cieux ;
Et qui te crois cependant de ce monde terrestre.
Ô ame ! sais-tu qui est ton aimé ?
Ô cœur ! sais-tu qui est ton hôte ?
Ô corps qui cherche partout l’issue pour t’enfuir,
Lui t’attire ; regarde ce qui est à ta recherche !
Ô toi qui tiens éveillé mon sort et ma destinée… ne dors pas !
Ô splendeur du printemps et des roses… ne dors pas !
Ô toi, aux yeux langoureux et cruels… ne dors pas !
Cette nuit est une nuit d’allégresse… ne dors pas !
Notre ivresse ne provient pas du vin vermeil,
Et ce vin n’existe que dans la coupe de mon imagination.
Tu es venu pour répandre mon vin ?
Mais le vin dont je m’enivre est invisible.
Ô mon cœur malade, le temps de la guérison approche.
Respire à pleins poumons, car le moment est arrivé :
Cet aimé qui bouleverse les aimés
Est venu au monde sous une forme humaine.
L’union… voilà les jardins du Paradis.
La séparation… voilà les tourments de l’enfer.
L’amour est éternel, l’univers est son vêtement,
Il met à nu celui qui est vêtu… voilà la clé de l’énigme.
J’ai posé ma tête sur ton seuil,
Et j’ai laissé mon cœur entre tes boucles ravissantes.
Mon âme est venue à mes lèvres, donne-moi les tiennes,
Pour qu’ainsi dans ta bouche, je mette mon âme.
Mon cœur est esclave de tes lèvres de rubis.
Il est ivre de tes yeux enivrés.
Avec les yeux de ton cœur, tu verras un autre monde.
Si tu te tiens à l’écart de l’égoïsme,
Tes actes seront tous entièrement approuvés.
Moi aussi, j’étais sage et dégrisé comme toi,
Je reniais tous les amoureux.
Me voici devenir fou, ivre et libertin,
Et tu prétends que j’ai toujours été ainsi.
Un amoureux doit être toujours ivre et diffamé,
Extravagant, égaré et fou.
Le chagrin nous serrera la gorge quand nous serons dégrisés ;
Mais tant que nous sommes ivres advienne que pourra.
Tranquille est celui qui n’a rien de bon ni de mauvais,
Qui n’a ni les chaînes de la richesse ni celles de la pauvreté !
Qui peut vivre loin des chagrins du monde et du peuple,
Et en qui il n’y a pas la moindre trace d’égoïsme.
Sois juste ; l’amour est une belle chose ;
Tout le mal vient de ta nature perverse.
Tu as donné le nom d’amour à ton désir de jouissance,
Mais de l’amour à la jouissance la distance est grande.
Son cœur est gonflé d’amour et ses yeux gonflés de sommeil,
Vers le matin, la beauté de mon aimée a quelque chose d’étrange.
Il faut être avancé dans le chemin du désir.
Il faut se garder de la souillure du monde,
Soigne bien ta vue, en effet,
L’univers tout entier est Lui, mais il faut avoir les yeux clairs.
Puisque j’ai dans le cœur l’image de celle que jalousent les fées,
Qui peut être heureux dans le monde autant que moi ?
Je jure que je ne peux pas vivre sans bonheur,
J’entends parler du souci, mais je ne sais ce que c’est.
Quand de l’amour divin l’aurore poindra
Des corps vivants l’âme s’envolera.
L’homme atteindra un lieu où à chaque moment,
Sans fatiguer ni ses yeux ni ses mains, il percevra.
J’ai un amour plus pur qu’une eau limpide,
Et le jeu de cet amour pour moi est licite.
Je sens dans l’herbe l’odeur de tes lèvres.
Je vois, dans les jasmins et les tulipes, tes couleurs.
Aux jardins il y a mille belles aux visages lunaires,
Il y a des roses, des violettes qui sentent le musc,
Et cette eau qui tombe à goutte dans le ruisseau,
Tout est prétexte à méditation… il n’y a que Lui… que Lui.
anti, entendre en silence ton ode à la nature chaque matin.
Ce que c’est bon de relire ces mots.
anti
tout à fait Anti
voieplagiée